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Critiques de Alexandra Koszelyk (377)
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L'Archiviste

Là, ici, dans cette ville Ukrainienne en partie détruite par la guerre

Assise au milieu de ce qu’il reste de son pays, K veille sa mère

Rester

Courageuse

Humaine

Il lui a proposé un marché : falsifier les œuvres pour retrouver sa liberté

Vivre en oubliant l’Ukraine, mille fois bafouée

Invincible

Sauveur

Tenace

Elle fera revive l’Espoir



Pour se sauver et sauver les siens, il lui demande de bafouer la mémoire de son pays et sacrifier les générations à venir. Habitée par ses œuvres et les grands moments de l’histoire Ukrainienne, K se pose en Gardienne de la Mémoire et habilement la sauvera.



Alexandra Koszelyk écrit avec son cœur et rend hommage aux artistes Ukrainiens et à ce pays tant de fois scarifié. C’est un beau roman sur la résistance, la mémoire, les hommes et femmes qui font un pays et ceux qui le sauve. En tournant les pages, au fur et à mesure des rencontres, j’ai eu l’impression de passer une nuit au musée, le cœur serré. Et mon cœur s’est serré jusqu’à la dernière page …
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L'Archiviste

Il est des ouvrages qu’on referme avec solennité, avec la sensation improbable d’avoir effleuré du doigt un peu de la mémoire d’un peuple. A l‘heure où l’Ukraine voyait son sol violé par l’armée russe, Alexandra Koszelyk réagissait en prenant la seule arme à disposition d’une autrice éloignée de la terre de ses aïeux : sa plume. Plume devenue mégaphone des voix ukrainiennes qui sommeillaient en elle, et que la douleur endurée par ses racines piétinées a réveillé.

Mue par l’urgence et le drame, cette plume a dessiné une héroïne à l’image du peuple ukrainien : tout en résistance et en détermination. Elle est une femme, archiviste, et, comme d’autres avant elle, dont par exemple une fillette uniquement identifiée par le chaperon rouge qu’elle revêt, elle n’a pour toute identité qu’une majuscule, K, la capitale d’une Capitale qui résiste, une initiale qu’elle partage avec son autrice, qu’on ne me dise pas que c’est le fruit du hasard. Si Grand Méchant Loup il y a ici, il est homme et porte un chapeau, une mission, un chantage, mais reste lui-aussi anonyme. Si l’on est si proche de la construction du conte – et ses précédents romans jouaient eux-aussi avec le conte et la mythologie – c’est que réside en l’œuvre d’Alexandra Koszelyk une valeur universelle : ce qui arrive ici peut arriver ailleurs, c’est arrivé, ça arrive, et ça arrivera.

Il y a l’homme au chapeau, donc, qui vient trouver K et la prie de détruire ce qui reste de l’Ukraine (ses tableaux, ses poèmes et ses chansons bref, son art et sa culture) en falsifiant les œuvres sur lesquelles K veille depuis qu’elles ont été entreposées dans les caves de la bibliothèque dont elle a la responsabilité. Si K obtempère, sa famille, et en particulier sa sœur, photo-journaliste, aura la vie sauve. K se plie, ou plutôt, fait mine de se plier.

Je n’ose pas en dire trop pour ne pas divulgâcher et pourtant j’aimerais parler de son lien avec sa mère, sa patrie, de ce ballet d’ombres qui planent autour de K dans sa bibliothèque, symbole de la permanence des artistes à travers leurs œuvres. J’aimerais évoquer ces projections fantastiques (dans tous les sens du terme) que réalise K à chaque nouvelle œuvre qu’elle doit dénaturer : elle se retrouve mise en présence des artistes comme, entre autres, le poète Chevtchenko, les artistes Alla Horska, Maria Primatchenko, l’auteur Gogol et c’est à chaque fois une pierre du temple culturel ukrainien qui se trouve sauvée par une autrice convaincue que l’art et la culture sont les forces de réactions d’un peuple, des liens qui unissent les hommes, les soudent. S’il y a une archiviste qui œuvre pour porter les voix des ombres ukrainiennes c’est bien Alexandra Koszelyk, formidable créatrice du jeu de dupes entre K et l’homme au chapeau. Son point de vue comme ses phrases sont des pansements poétiques posés sur les cicatrices réouvertes d’une Ukraine meurtrie mais vaillante, riche d’une éducation où la solidarité fait la solidité d’un peuple qui a appris de son passé (l’évocation du peuple cosaque est l’un de ses nombreux beaux moments du roman) et qui sait que toujours, malgré les coups, après les combats, il se relèvera, libre.

J’ai beaucoup appris dans ce roman, à la construction quasi feuilletonnante dont on espèrerait presque une adaptation audio-visuelle tant il manque les images parfois des œuvres racontées (j’avoue j’ai beaucoup trainé sur Internet pour voir de mes yeux les œuvres, les artistes dont il était question). Encore une fois, Alexandra Koszelyk se fait conteuse, avec l’intelligence, la poésie et l’énergie d’une écriture engagée, qui, malgré la noirceur du drame qui se joue, éclaire de la vivacité et de la justesse de ses mots un roman nécessaire à qui veut découvrir la culture ukrainienne.
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Le sanctuaire d'Emona

Premier tome et j'ai hâte de connaître la suite . Donc c'est une réussite pour le premier roman jeunesse de cette auteure. Une quête. Deux héroïnes. Deux mondes. Des passages. Des énigmes. Du mystère. " Il est des racines que l'on ne trouve que dans ciel étoilé". Des constellations; des forces souterraines..Trouver ses racines à travers la course des étoiles.. Une question de temps pour répondre à l'urgence du monde.



Astrid Shriqui Garain

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À crier dans les ruines

Serait-ce un coup de cœur ? Je pense bien !



"À crier dans les ruines" nous raconte l'histoire d'amitié et d'amour de deux enfants, deux âmes, qui ne font qu'un, séparés de force lors de la tragédie de Tchernobyl. Léna, la fille de scientifique, vivra l'exil en Normandie pendant qu'Ivan, le garçon de famille modeste, restera en Ukraine. Ils s'écrivent des lettres qui resteront sans réponse, faute d'adresse où les envoyer.



Ce roman est extrêmement bien écrit et très poétique ! Les mots y sont choisis avec soin. Les descriptions sont minutieuses rendant d'autant plus terrifiante la tragédie. Pripiat y est décrite avant, pendant et après la tragédie.

La ville lumineuse se transforme ainsi au fur et à mesure en théâtre de désolation. Ruines et silence avec cependant une nature qui y reprend ses droits !



Au delà de ça, ce récit est également l'histoire d'un exode, d'une famille qui renonce à ses racines. On y parle d'Histoire, de choix, de mémoire, de silence et de transmission - intergénerationnelle.



Au final un récit beau et triste, qui trouve parfois un écho particulier avec l'actualité en Ukraine, mais surtout une histoire d'amour radieuse !
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À crier dans les ruines



Un souffle romanesque sur un fait historique bien connu, la catastrophe de Tchernobyl.

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire s’emballe. Une augmentation incontrôlée de sa puissance provoque son explosion et une contamination de l’environnement des kilomètres à la ronde.

À Prypiat, petit village situé à tout juste 3 kilomètres de la centrale, vivaient Lena et Ivan.

Inséparables, ils tombent amoureux l’un de l’autre et se jurent l’éternité ensemble.

Mais la catastrophe nucléaire décide pour eux d’un autre destin.

Les parents de Lena décident de fuir les radiations et partent se réfugier en France.

La famille d’Ivan en revanche décide de rester coûte que coûte.

Les adolescents sont séparés.

20 ans plus tard, Lena revient dans le village de son enfance.

Les souvenirs affluent.

Qu’est devenu Ivan ?

Un roman sur l’exil et le déracinement à un moment ou notre actualité nous porte chaque soir des images d’une Ukraine dévastée.

Un roman qui démontre que personne n’est à l’abri de devoir tout quitter un jour sans préavis.

Ce livre, malgré tout est lumineux. Il est un pansement sur les douleurs d’une catastrophe et met en lumière la puissance de l’amour.

La construction, récit entrecoupé de lettres, est telle que l’on ne s’y ennuie jamais.

J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre.

Merci Astrid pour ce cadeau
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À crier dans les ruines

Nous sommes en 1986, en pleine guerre froide.



Léna a 13 ans. Elle vit dans l'actuelle Ukraine, à Priapat, avec ses parents, ingénieurs dans la toute proche centrale nucléaire de Tchernobyl.

Elle partage un lien puissant, indescriptible depuis sa petite enfance avec Ivan, un garçon du même âge d'origine plus modeste. Deux âmes sœurs. Inséparables. Complices. Ils partagent un amour pour la nature environnante.

Jusqu'à ce dramatique jour d'avril.

Aux premières loges, le père de Léna sait qu'il faut partir très vite et très loin de cette explosion qui projette dans l'air des substances éminemment dangereuses : radium, plutonium... Et très loin des radiations qui émanent du réacteur en feu.

Léna quitte donc Ivan brusquement, à l'aube de leur amour naissant, en pensant que c'est pour quelques semaines... Commence alors son exil en France, en Normandie.



Le début et la fin de ce roman m'ont beaucoup plu mais entre les deux, la période d'exil de Léna en France, m'a semblé tellement longue !!

Pour l'écriture, même sentiment paradoxal : des phrases très belles, poétiques... Mais une poésie utilisée parfois abusivement, gênant le propos, obligeant à relire certains passages rendus un peu trop abstraits.



Le thème m'a intéressée, le traitement romanesque me semblait une bonne histoire support à cette thématique : séparation, manque, recherche de l'autre, retrouvailles. Avec de quoi décrire les conséquences à court et à plus long terme de l'explosion du réacteur de Tchernobyl.

Malheureusement, la qualité est inégale. C'est dommage.

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La dixième muse

"Les muses sont au nombre de neuf, et neuf femmes comptèrent aussi pour Gui, femmes qu’il aima sans forcément être aimé en retour. Figure du mal-aimé, habité par l’Éros, il s’incarna dans la tendresse autant que dans la bestialité." (P. 241)

Des travaux sont entrepris dans le cimetière du père Lachaise afin d'enlever des racines proches du caveau de Guillaume Apollinaire de Kostrowitzk. Philippe est en charge de ces travaux. Ami de  Florent, il sait que celui-ci traverse une période noire. Alors, il lui propose de venir avec lui au cimetière du Père-Lachaise, afin de se changer les idées.

Florent, ne voulant pas gêner les ouvriers dans leur tâche, les observe depuis un arbre dans lequel il a grimpé. Il  y a également trouvé un mystérieux morceau de bois, dont les cernes sont inhabituelles....

Rentré chez lui, Philippe, feuillète quelques titres du poète...et éprouve le besoin d'en savoir plus sur lui. Il parcours les librairies...et rêveur ne fait pas attention à la bicyclette qui va le renverser.

Il est hospitalisé et retrouve son épouse. Il prononcera à son réveil, des propos qu'elle ne comprend, lui parlera de Marie Laurencin, d'un peintre, des muses.....

Il se met  en tête de découvrir le poète en lisant quelques uns de ses titres.

« Grâce à la vie du poète, à ses écrits, je m'affranchissais désormais de mes anciennes souffrances, elle dissipait ce vide qui me hantait depuis l'enfance et dont je n'avais jamais cicatrisé : l'absence de ma mère. »

Oubliant ses souvenirs scolaires, il se passionnera  alors pour l'homme, pour le poète, pour son œuvre...qui l'interpelle...il y retrouve ses interrogations, ses états d'âme, ses propres failles. Il est littéralement habité par le poète et ses écrits qui lui permettent de s'interroger sur sa propre vie. 

L'auteure nous promène entre les époques,  notre époque contemporaine faite de la découverte de l’œuvre du poète et la vie de celui-ci , son passage au front, ses amours, ses rencontres, les muses qui l'inspirèrent.

Guillaume Apollinaire blessé, a  été hospitalisé et est mort deux jours avant l'armistice de la grippe espagnole contractée à l'hôpital...il fut accompagné au cimetière par un jeune peintre, vivant mal de son œuvre...Pablo Picasso

Un beau moment de bonheur, de découverte d'Apollinaire, un beau voyage entre notre époque et les années 1910 et suivantes ...je ne suis pas familier de la poésie, des muses inspirant les artistes, du monde de l'art...mais le plaisir fut au rendez-vous.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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À crier dans les ruines

26 Avril 1986. Le monde ne le sait pas encore, mais la plus grande catastrophe nucléaire vient de commencer. Les habitants de Pripiat, comme dans le reste de l’Ukraine et du monde vaquent à leurs occupations. Les enfants jouent, les hommes sont aux champs, les oiseaux chantent. En ce 26 Avril, tout va changer. Le père de la petite Léna, treize ans, travaille à la Centrale Lénine et comprend rapidement que leur seul moyen de survie est de quitter au plus vite la Zone et l’Ukraine pour fuir le plus loin possible de cette catastrophe. La mère, le père, la grand-mère et la petite Léna prennent le train de Kiev, direction la France où l’avenir de tous sera bien meilleur. Les parents ne se retournent pas sur leur vie en Ukraine. Partir loin de Tchernobyl est leur seul Leitmotiv en ce jour funeste. Pour la petite fille, c’est autre chose. Léna est solidement accrochée à sa terre natale. Pas seulement parce qu’elle y est née, mais surtout parce que son ami d’enfance, son inséparable, son âme sœur, Ivan, va rester. Il ne partira pas. Depuis l'âge de 3 ans, les deux amis ne se quittent pas, au point que leurs camarades ne parlent d’eux que comme un tout. Complices à l’école et en dehors, voilà 10 ans qu’ils sont inséparables. Cet événement de 1986 va pourtant les éloigner l’un de l’autre. L’insouciance de la jeunesse ne peut les préparer à un éloignement définitif. Ainsi lorsque Léna part en car pour la gare de Kiev direction Paris, ils se promettent de se revoir très vite. Ils ne se doutent malheureusement pas que cette séparation est définitive. Le père de Léna n’a en effet aucune intention de revenir en Ukraine. La France sera leur nouveau départ, leur nouvelle vie. A treize ans comment se rendre compte qu’on ne reverra jamais l’être aimé ? Léna en est bien incapable et plus encore, son père la persuade de la mort certaine d’Ivan. Elle décide d’accepter l’inacceptable et de poursuivre sa vie sans lui. Ivan quant à lui, resté proche de la Centrale, garde espoir de voir son amie revenir. Il lui écrit, et chaque année il appose un cœur sur un arbre qui entoure leurs initiales. Les années passent et la vie ne ménage pas Ivan. Léna, elle, se forge en France une carapace auprès des livres et des mythes, qui sont son seul moyen de vraiment oublier. A 33 ans, Léna est désormais archéologue, professeure et diplômée d’Histoire. Son avenir est tracé dans les pierres, les ruines qui ont marqué son passé. Elle pourrait être comblée mais son esprit est ailleurs, en Ukraine. Elle garde au fond d’elle l’infime espoir de retrouver celui qu’elle aime et qui l’attend peut-être quelque part. Bien sûr son père lui a martelé le fait qu’Ivan est mort depuis longtemps, mais elle ne peut s’y résoudre sauf à le vérifier par elle-même. Mais après 20 ans d’éloignement et même si l’espoir est encore là, est-il possible qu’Ivan ait finalement survécu à la catastrophe, qu’il l’ait attendu, elle ? Le seul moyen pour la jeune fille d’en avoir le cœur net est de retourner en Ukraine sur les traces de son passé qui ne l’a jamais vraiment quitté. L’auteure nous offre une histoire d’amour à travers le temps très touchante et résolument moderne. Centré sur le personnage de Léna, le récit ne verse jamais dans le pathos. Il est même optimiste pour qui garde un espoir profond. Les pages se tournent facilement et l’histoire prend forme sans temps mort. L’amour et l’espoir sont au cœur de ce récit. On espère avec Ivan, on souffre avec lui et on prend conscience de ce qui est vraiment important avec Léna. On cherche le petit quelque chose qui fera que la vie vaut vraiment la peine. Tchernobyl n’aura finalement pas tout gâché. Une belle histoire, à lire très vite.
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La dixième muse

« Ô muse, conte-moi l’aventure de l’inventif ». Ce vers d’Homère revient à l’esprit quand on tourne la dernière page du deuxième roman d’Alexandra Koszelyk. Sur les pas d’Apollinaire, le narrateur, Florent, va remonter l’histoire des neuf muses du poète dans un conte aux accents gothiques, mythologiques et lyriques. Un choc va se produire et c’est une dixième muse qui apparait, surgissant à la fois de la terre et du ciel pour un embrasement maternel total, une communion arboricole, un immense pont entre celui qui a loué celui de Mirabeau et notre mère à tous : Dame Nature.



Un ami de Florent l’appelle pour lui demander de le conduire au cimetière du Père-Lachaise pour dégager quelques canalisations prises dans les racines des arbres. Sachant que ce jeune professeur n’est pas au mieux de sa forme et qu’il faut le forcer à bouger un peu, c’est une occasion pour l’emmener dans un coin tranquille de la capitale et peut-être d’évacuer ce deuil qui prolonge Florent en état de léthargie, son père étant décédé six mois auparavant, lui orphelin de mère dès pratiquement sa naissance. Déambulant dans les allées, Florent s’évade progressivement, grimpe dans un arbre et un chat va le conduire jusqu’à la tombe d’un certain Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky. Révélation soudaine, emprise inexplicable catalysée par un morceau de bois mystérieux qu’il ramène chez lui. Peu gourmand de littérature, sa compagne Louise lit pour deux, il n’a qu’un désir, retrouver ce poète, savoir tout de lui. Une obsession commence dans un voyage fantastique au royaume des morts devenant plus vivants que jamais.



Alexandra Koszelyk, dans une langue fourmillant de sensibilité et de métaphores, entraîne le lecteur dans l’univers d’Apollinaire au milieu de ses muses – Marie Laurencin, Madeleine Pagès, Louise de Coligny, Jacqueline Kolb – mais aussi de sa mère, de Pablo Picasso, d’Henri Rousseau et d’une certaine Gaia, probablement les pages les plus majestueuses du roman. Avec l’aide d’une figure stylistique, la prosopopée, maniée avec tant de délicatesse que l’on imagine une plume convertit en patin à glace pour illustrer toutes les formes les plus imaginaires des vocables dans une brume fantomatique.



Un hymne à la fois à l’amour et à la nature qui, entre deux branches poétiques, réincarne non seulement Apollinaire mais aussi les dieux, créateurs de l’univers en proie avec l’un des ses représentants : l’homme. Amour omniprésent dans toutes ses formes grecques – de Philia à Eros – en parallèle avec la terre, le ciel et les plus nobles représentants de la planète : les arbres. Seulement, est-ce que cette immortalité de l’humanité et de ce qui l’entoure sera éternelle ? Apollinaire emportée à 38 ans par un virus et combien de ses compagnons de route ont trépassé sous les flammes de l’enfer de la guerre ! Grand temps de retrouver les bases de notre existence, de retrouver les bras de Gaia pour qu’elle ne désespère pas davantage et qu’elle reste notre muse à tous.
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À crier dans les ruines

Ce livre a comme un parfum d'enfance. Petite, j'ai lu et relu le nuage de Gudrun Pausewang, je lui ai inventé des suites, j'ai vibré avec ses personnages. En substance, il raconte Tchernobyl avec des yeux d'enfant sans détail technique particulier, mais il dit la fuite, la suite maladive. Cette histoire s'est inscrite et pérennisée en moi. Son souvenir est vivace et doux.



Tout ce qui est solide se dissous dans l'air de Darragh McKeon n'avait pas réussi à surpasser cette cristallisation d'enfance, La série, Chernobyl, elle, a mit des mots concret sur la catastrophe avec une grande force. J'attendais beaucoup d'A crier dans les ruines, peut-être parce que j'en ai beaucoup entendu parler. Je l'ai lu de long mois après sa sortie et il n'a pas été complètement à la hauteur de mes espérances. Mais est-ce seulement possible de détrôner le souvenir d'un de mes romans d'enfance préférés ? La compétition n'est surement pas équitable.



Chaque lectures vient après d'autres et nous touchera plus en fonction de celle que l'on a lu avant et celle d'après. J'ai commencé A crier dans les ruines d'Alexandra Koszelyk dès que je l'ai eu entre les mains, sans y réfléchir particulièrement. Plus que de la catastrophe réellement, il traite de l'exil et du rapport lointain a une patrie que l'on a dû abandonner, parfois contre son gré. J'ai trouvé ce roman paradoxal. A la fois plutôt académique avec beaucoup de retenu. La maîtrise de la langue est visible mais il y a comme une impression de rangement efficace et organisé. Un manque de lâcher prise sur la forme peut-être ?

Le fond en revanche, m'a semblé étrangement romantique, presque affecté, contrastant avec la maîtrise du texte. J'ai trouvé la fin presque surréaliste, elle m'a laissé un petit gout d'absurde, l'instinct de survie n'est jamais en berne. C'est comme si tous les codes étaient mis à l'échafaud paradoxalement à la rigueur d'écriture.



J'ai aimé la relation de la petite fille à sa grand-mère, j'aurais aimé qu'elle soit plus fouillée, plus viscérale. Il m'a manqué une psychologie fine des personnages pour m'y attacher vraiment et entrer en empathie avec eux. Tout est suggéré, même les colères, les animosités, les incompréhensions restent contenues. Seule la romance, au quelle je ne suis pas sensible du tout, et ce dans n'importe quel roman, est fougueuse.



J'ai aimé ce roman élégant à la couverture époustouflante, mais il m'a manqué l'intime pour l'apprécier encore plus.



Autour de cette lecture

Un essai: La supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch (tous ces essais sont par ailleurs à découvrir)

Une mini- série : Chernobyl de Craig Mazin

Un roman jeunesse : le nuage de Gudrun Pausewang

Un album jeunesse : Dans la forêt rouge de Chelsea Mortenson et Jen Rice Edition la Ville Brûle https://www.lavillebrule.com/ (l'un de mes éditeurs chouchous pour enfants! )


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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À crier dans les ruines



J’aurais pu te parler des premières pages de ce livre qui t’immergent dans une ville détruite et ses fantômes, de Léna qui revient à Pripiat, le village de son enfance, maintenant visité par des groupes de touristes encadrés.

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J’aurais pu te parler de l’enfance de Léna, de son amitié avec Ivan avant que tout ÇA n’arrive, de Tchernobyl, de la catastrophe naturelle, humaine, profonde.

.

J’aurais pu te parler de tous ces thèmes abordés qui m’ont profondément bouleversée, de ces messages que l’auteure passe aux hommes comme autant de mises en garde d’une terrible prophétie qui se reproduira.

.

J’aurais pu te parler de mes réflexions autour du déracinement, de l’envie de retrouver son pays, de la nature qui s’adapte et de l’homme qui ne comprendra jamais rien.

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Mais je vais juste te dire que ce roman me marquera longtemps et qu’il entre dans ceux que je relierai et que je chérirai. Ce n’est pas un coup de cœur, c’est bien plus que cela et je n’ai même pas les mots pour te l’expliquer.

.

Et puis il y a ce passage qui m’habite encore:

“Dans la forêt, la nature souffre. Elle économise ses souffles: elle amasse ses dernières forces pour se battre contre la bêtise de l’homme. Les particules malignes, torrent de boue invisible à l’œil nu se déversent. Les radiations sont là (...). Elles recouvrent les arbres, les fleurs et les routes. Elles momifient la nature et l’ankylosent. (...) La nature ne sera bientôt plus qu’un squelette vide de ses viscères”

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À crier dans les ruines

Il y a le réacteur N°4 qui a explosé et puis il y a mon coeur qui explose à chaque ligne...

L'ecriture est sensible, fine, ciselée.

Je ne veux pas le lâcher ce livre... mais j'aimerai le lire à l'infini.

Une histoire pétrie d'émotions, un diamant à l'état brut serti en parallèle du dôme de béton.

Chaque mot est un nuage de douceur qui s'affronte au nuage mortel.

C'est bouleversant, c'est juste le genre de découverte, un conte contemporain qui fait du bien et qui nous rend meilleur.



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À crier dans les ruines

Très belle découverte ! Ce premier livre d'A lexandra Koszelyk est une vraie réussite et je suis ravie d'avoir pu échanger avec elle lors du salon du Livre du Var ! La couverture et le titre étaient déjà des signes prometteurs, l'histoire a fini de me convaincre ! Nous sommes en 1986, en Ukraine, non loin de la centrale nucléaire de Tchernobyl, où vivent deux adolescents Léna et Ivan. Amoureux, ils ignorent qu'un événement tragique va bouleverser leur vie et les séparer brusquement. Vingt ans plus tard, alors que chacun s'est construit à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, Léna revient sur les traces de son passé, ignorant ce qu'elle y trouvera. Un très joli livre qui nous immerge dans l'Ukraine de l'époque et l'après catastrophe. J'ai été complètement emportée par ce récit poétique et teinté de mélancolie, qui interroge sur les origines et sur ce qui forge notre identité. J'ai beaucoup aimé la relation tendre et fusionnelle entre Léna et sa grand-mère, témoin précieux d'un passé que l'on voudrait étouffer pour mieux l'oublier et construire un nouvel avenir. Mais c'est sans compter la puissance de ses racines qui lui rappellent indéniablement d'où elle vient malgré l'exil ! Un roman bien écrit que j'ai presque lu d'une traite! À découvrir
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À crier dans les ruines

Bonjour, un retour sur un livre que j'ai beaucoup aimé, A crier dans les ruines d'Alexandra Koszelyk. Je l'ai rencontrée lors de la foire au livre de Brive, c'est une jeune femme charmante, slave (comme moi); j'aime beaucoup le titre et j'adore les pavots. Bon je vous parle quand même du livre C'est un livre sur Tchernobyl (c'est assez rare pour le souligner) mais ce n'est pas un documentaire, c'est un livre sur l'exil, sur la famille, les origines, sur son destin. On ressent dans ce livre beaucoup de l'âme slave et même si j'aurais aimé en savoir plus j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre que je vous conseille vivement.



Quatrième de couv.Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents qui s'aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C'est alors qu'un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont sépares. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu'Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s'éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena grandit dans un pays qui n'est pas le sien. Elle s'efforce d'oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu'elle a quitté vingt ans plus tôt.
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À crier dans les ruines

Mon honnêteté, sans doute le pire de mes nombreux défauts, me pousse à avouer que, sans l’association "Les 68 Premières fois", je n’aurais sans doute pas lu "A crier dans les ruines", le premier roman d’Alexandra Koszelyk. L’important battage fait autour de cet ouvrage avant même sa parution m’avait quelque peu agacée. Mais c’eût été une grave erreur !



C’eût été une grave erreur, c’est certain, au regard des nombreuses qualités que j’ai pu lui trouver après avoir admiré la superbe couverture, une habitude de la maison d’édition Aux forges de Vulcain. Des coquelicots sur fond d’hommes casqués et masqués pour annoncer une catastrophe… L’auteure nous raconte Tchernobyl, 1986, à travers la vie de deux adolescents Léna et Ivan, deux adolescents amoureux sans peut-être même le savoir et dont le destin va basculer en une fraction de seconde, le temps d’une explosion mortifère. L’une a la chance de pouvoir fuir, avec sa famille, la zone touchée, contaminée. L’autre va rester sur cette terre qui, pour abîmée qu’elle soit, demeure celle de ses ancêtres.



J’ai aimé l’écriture simple et pourtant superbement travaillée, d’une grande élégance, toute en poésie délicate. J’ai aimé les nombreuses références littéraires liées à la mythologie. Parfaitement intégrées au texte elles s’y imbriquent sans jamais l’alourdir. J’ai apprécié les personnages, attachants, soigneusement étudiés, la construction jonchée des lettres qu’Ivan écrit à Léna, sans jamais les envoyer. J’ai lu avec intérêt les légendes racontées et notamment celle des coquelicots. J’ai suivi l’histoire de l’Ukraine, le banquet de Platon – souvenirs de ma jeunesse abreuvée de ce que l’on appelle "les lettres classiques", les histoires de Zenka, la grand-mère.



Ce roman est riche de plein de grandes et petites choses de la vie. Il nous dit sa différence "selon que vous serez puissant ou misérable", le courage des femmes et des hommes à se relever, la force de l’amour, et celle de la nature qui revit sur les ruines. C’est tout cela qui fait de ce roman un bonheur de lecture.



"A crier dans les ruines" est à mes yeux un premier roman très réussi, même si la fin, pourtant émouvante, délicieuse, féérique, m’a semblé peu crédible.


Lien : https://memo-emoi.fr
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À crier dans les ruines

Ivan et Léna sont amis, et bien plus que cela, deux enfants âmes sœurs vivant en Ukraine dans les années 1980.



En Ukraine, à Pripiat dans l’ombre de la centrale nucléaire de Tchernobyl.



26 avril 1986. Une explosion. La radioactivité qui se diffuse comme un poison. Les parents de Léna prennent le chemin de l’exil alors que ceux d’Ivan resteront.



Ivan et Léna seront séparés. L’une connaîtra l’exil, la souffrance et la solitude en France.



L’autre survivra entre manque et déchirement familial.



Tous les deux seront hantés par le souvenir de l’autre.



Les années passent. Adulte, Léna décide de revenir sur ses pas, dans les traces de son enfance.



L’amour de la littérature, des mythes et des contes rythment les pages. L’exil, le déracinement aussi.



Pourtant ce roman m’a laissé de marbre.



J’avoue que je serais bien en peine de décrire pourquoi, malgré ses indéniables qualités, je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce roman. Je me contenterais d’un voilà, c’est comme ça !



Peut-être que c’est le choix de faire un récit court, tel un conte, qui m’a dérangé et qu’un récit fleuve m’aurait davantage séduite.



Tout ça pour dire qu’assez bizarrement, même si je n’ai pas eu de coup de cœur, je le conseillerais car même si la magie n’a pas opéré sur moi, je reste certaine qu’elle pourra opérer pour d’autres.
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À crier dans les ruines

Au-delà du drame de Tchernobyl de 1986, ce roman est avant tout l’histoire de la souffrance d’un peuple. Oubliés, malmenés, manipulés, les ukrainiens ont essuyé les misères, affronté l’horreur. Ils ont survécu, dressés et fiers, ancrés à la terre, aux racines et à l’histoire.

Léna est arrachée à Pripiat, siège de la catastrophe, emmenée par les siens vers la France, ce pays dont elle ignore tout, séparée d’Ivan, son amoureux. Elle a la chance … ou le malheur, de passer à l’ouest. Doit s’adapter. Oublier. Ses parents s’immergent, elle résiste. Au pays, Ivan espère son retour. Il lui écrit, l’attend. Elle, est persuadée qu’il est mort.

Alexandra Koszelyk évoque l’exil. Parle des racines et de la terre. De la nature. Des arbres et des éléments qu’on défie. Elle dessine l’adaptation à ce qui n’est pas soi, aux autres coutumes, au silence, à l’oubli, au temps qui essuie sans pour autant effacer. Elle parle de l’amour, des stigmates, de l’espoir. Elle raconte la douleur et l’émoi. La tempête aussi. Elle rappelle l’évènement un peu oublié, la blessure d’une nation, le petit peuple et les autres. Elle évoque la survie et l’adaptation. L’évolution du monde – la chute du mur de Berlin, de l’URSS. Elle trace aujourd’hui.

Ce roman est emballant. D'une page à l'autre, il nous tiraille entre les sentiments d'un couple séparé et une actualité forte. Impossible de ne pas être touché.

C’est un très beau premier roman !
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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À crier dans les ruines

Voici mon deuxième coup de coeur de cette rentrée littéraire. Un coup de coeur pas aussi évident qu’il peut le paraître. Car oui, effectivement, je connais Alexandra depuis une éternité, en tant que copine blogueuse, mais aussi organisatrice de l’atelier d’écriture auquel je participe régulièrement… J’étais donc très enthousiaste à l’idée de découvrir son premier roman. Et justement, ce n’est pas si facile de se laisser entraîner par une écriture quand on connaît si bien l’auteure… et je dois dire que recevoir ce titre, ce premier roman tellement attendu, a été l’objet d’une grande émotion. Dans cet état, je n’ai pas apprécié tout de suite ma lecture. J’ai dû en réalité m’arrêter à plusieurs reprises (je vous dis tout), car je faisais bien trop attention à la tournure des phrases, à ce que je reconnaissais des thèmes fétiches d’Alexandra (à ses tics de langage ?) pour me laisser prendre par l’histoire. Il y avait des oh et des ah, et des comment a-t-elle fait pour imaginer et décrire tout ça ? Il a donc fallu faire une pause, et j’en ai été bien mortifiée. J’ai repris son livre, une quinzaine de jours plus tard, et cette deuxième tentative a été la bonne… ouf ! J’ai oublié Alexandra pour m’intéresser enfin à Léna, son héroïne. Nous sommes en 1986, Léna vit avec ses parents à deux pas de la centrale, dans la ville de Pripiat. Lorsque la catastrophe survient à Tchernobyl, ses parents quittent la ville, la séparant d’Ivan, le jeune garçon dont elle est proche depuis toujours et dont elle a frôlé les lèvres pour la première fois il y a peu encore. Convaincue qu’il est mort, elle tente de refaire sa vie en France, en Normandie, comme ses parents le souhaitent. Mais un vide persiste en elle, qui va la poursuivre jusqu’à l’âge adulte, moment où elle décide de retourner sur les lieux de son enfance. La zone est depuis devenue un lieu touristique, malgré le danger des radiations. La nature a repris ses droits, et les ruines de Pripiat fascinent. Mais, plus que d’être un roman sur Tchernobyl, A crier dans les ruines nous parle du déracinement, de l’appel des origines, et du pouvoir des schémas familiaux. Ce qui va sauver Léna de la vie terne à laquelle elle se destine avec résignation, c’est sans conteste la littérature et la mythologie, les contes, la force des mots. La présence du personnage d’Antigone (Sophocle,) page 116, en est un exemple frappant, exemple qui ne pouvait m’échapper. Comme beaucoup de jeunes filles discrètes, aux parents taiseux, ou stricts, Léna se construit à travers ces figures de papier, fortes et émouvantes. Elle mettra pour autant du temps à se rendre compte qu’elle peut aussi agir et essayer de retrouver cette part amputée d’elle même qui lui manque depuis trop longtemps. Et c’est ce que j’ai aimé dans le roman d’Alexandra, toute la part onirique qui parcourt son texte, la présence de cette amie, Armelle, qui croit à la magie celte… la poésie qui regorge à chaque page. J’ai eu beaucoup d’admiration, tout au long de ma lecture, pour la qualité de son récit, sa force, les portraits complexes des personnages qu’elle nous permet de rencontrer, et la beauté des images qu’elle nous transmet. Si vous avez aimé lire Thomas Vinau par exemple, dans ce qu’il évoque poétiquement de la nature, ou imaginer la fin du monde dans le Trois fois la fin du monde de Sophie Divry (gros coup de coeur de l’an dernier), ce livre est fait pour vous, foncez !
Lien : https://leslecturesdantigone..
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À crier dans les ruines

Une très jolie histoire qui aborde Tchernobyl, chose très rare en littérature.

Alexandra Koszelyk l'aborde sous le thème de l'exil.



En avril 1986, le père de Léna se réfugie avec toute sa famille en France. Passer la frontière Est/Ouest en 1986 c'est tiré un trait sur le passé. Alors que ses parents ont la volonté d'aller de l'avant pour son avenir, Léna est tiraillée par le souvenir d'Ivan son ami, son amour, son âme sœur.

Le récit raconte son histoire d'adolescente exilée qui va se raccrocher à la vie par la littérature française puis ukrainienne et surtout les récits folkloriques riches de valeurs ancestrales de sa grand-mère dans l'intimité des soirées.



Le passé rattrape Léna devenue adulte.

Toutes ces années, Ivan resté en Ukraine attend le retour de son âme sœur jusqu'à ce qu'il soit lui aussi rattrapé par la colère et l'oubli.



Comme dans les autres romans que j'ai lu s d'Alexandra Koszelyk, j'aime sa plume riche de citations, d'images qui viennent de la mythologie, de la littérature. Des descriptions qui foisonnent de couleurs.



Un beau roman qui rend hommage aux vies brisées en ce mois d'avril 1986, un beau roman qui laisse une trace de la terreur qu'a engendré la catastrophe nucléaire. Un beau roman qui raconte si bien la petite histoire dans la grande Histoire. Un hommage à l'Ukraine, à travers les terribles moments de son histoire.



Roman à lire !

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L'Archiviste

Un texte d'une cruelle actualité mais qui est un bel hommage à l'histoire et à la culture ukrainienne.

J'avais déjà lu et apprécié un texte de cette auteure, "à crier dans les ruines" m'avait ému et touché.

Celui ci est aussi réussi et il est d'une cruelle actualité. (de plus avec les derniers événements de la guerre entre la Russie et l'Ukraine). L'auteure dit qu'elle a écrit ce texte dans l'urgence et elle a réussi un beau texte sur l'histoire et la culture ukrainienne.

Ce texte est une plongée dans la culture et l'histoire de l'Ukraine.

Mais quel texte, avec un hommage à Kafka : est-ce un hasard que l'héroïne du texte se prénomme K et qu'il y a un mystérieux "homme au chapeau". Que notre archiviste doit falsifier les archives qui viennent d'être enfouies pour être protégées, lors de l'invasion de l'Ukraine. K veille sur les archives, qui ont donc été cachées mais ce mystérieux homme au chapeau, va l'obliger, par un chantage personnel, à modifier les archives, à falsifier les manuscrits, héritiers de l'histoire de l'Ukraine.

L'auteure va alors nous raconter l'histoire, la culture de l'Ukraine à travers la falsification du manuscrit de l'hymne national créé par Mukhailo Verbytskyes, de textes de Gogol, des vers des poètes, Taras Chevchenko ou de Lessia Oukraïnka mais aussi dans des tableaux (effacer les bandouras, un instrument de musique traditionnel, les coutumes des cosaques, les costumes folkloriques..) L'auteure nous parle alors des vitraux d'Alla Horska, les peintures naïves de Maria Primatchenko et les oeuvres de Sonia Delaunay.

Mais ce n'est pas un catalogue, car l'écriture de l'auteure nous entraîne dans les questionnements, les souvenirs de K et dans ses rêves, songes (des fantômes qui viennent lui raconter leur vie, leurs oeuvres).

L'auteure nous parle de la mémoire d'un pays, d'une nation, à travers la partition originelle de l'hymne, les travaux préparatoires de vitraux.. Cette mémoire d'un pays peut être donc des "grandes oeuvres" mais aussi des symboles plus populaires (des motanka, les poupées folkloriques en chiffons, des bandouras, un instrument de musique, les pysanky, les œufs peints ..).

Et il faut aussi effacer certains événements et ne plus parler ou autrement, que ce soit l'holodomor, la grande famine, qui a été un réel génocide de 5 millions d'êtres ou les particules invisibles de Tchornobyl.

Il y a de belles pages aussi sur la relation de K avec sa mère et des souvenirs d'enfance resurgissent, des contes racontés, des ateliers de vitraux, des écoutes de musiques.

Un texte très réussi et qui est malheureusement d'une cruelle actualité. Et j'ai aimé découvrir des artistes, des écrivains, des peintres.

Un bel hommage à la mémoire, à la culture et qu'il faut rester vigilant face à l'histoire et surtout aux manipulations que peuvent être faites dace à certains événements.

#LArchivisteukraineartpatrimoine #NetGalleyFrance
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