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Critiques de Alexandra Koszelyk (377)
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À crier dans les ruines

"À crier dans les ruines" est un roman bouleversant, je suis en admiration sur la manière dont Alexandra Koszelyk nous raconte cette histoire, de manière simple, limpide mais en même temps avec la forme et le lecteur ne peut absolument pas rester indifférent.



Evidemment le contexte de Tchernobyl y fait beaucoup, mais ce n'est pas un livre "catastrophe", nous sommes sur un mélange entre une histoire d'amour impossible, mort-né, un récit sur le déracinement, la manière dont deux êtres sont arrachés l'un à l'autre, l'un restant en Ukraine suite à l'explosion du réacteur nucléaire, l'autre par en exode avec sa famille, en France.

L'un va penser jour et nuit à son âme sœur, l'autre va peu à peu s'en détacher non par choix mais par force. Que reste t'il après 20 ans, quels espoirs peut-on se permettre, un retour à la source du mal et du bien à la fois est elle possible, si oui de quelle manière, et surtout, les cœurs battent ils encore à l'unisson ?



Un mélange de sentiments ressort de cette lecture, espoir, peur, appréhension, dégoût, amour, racines, colère, passion et encore plein d'autres que je vous invite à découvrir.



Ce roman m'a passionné, j'espère que vous aurez l'occasion de le lire car tout est juste dedans, les personnages, les situations, l'écriture. À lire absolument.
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À crier dans les ruines

"Une terre peut-elle pardonner d'avoir été oubliée ?" Jolie question. En tout cas, cette terre vit de façon magnifique sous la plume d'Alexandra Koszelyk qui ose un premier roman singulier, nourri de classicisme, de légendes et de drames antiques pour mieux transcender la réalité. Un roman d'amour, lumineux, une ode au pouvoir de la nature. Il y est question d'exil, de racines et de ces liens invisibles qui vous rattachent à votre culture, à votre terre et à votre enfance. De la capacité de la nature à se régénérer, à reprendre ses droits et à réinvestir les ruines et les espaces désertés. C'est un roman qui fait du bien.



Pourtant, tout se noue lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents liés depuis leur enfance et dont la relation passe doucement du jeu à quelque chose de plus tendre. Ils ont le temps, pensent-ils, tout le temps. A Pripriat, fierté de l'URSS, l'activité tourne autour de la centrale. Lorsque le drame survient, la famille de Lena décide de fuir, tandis que celle d'Ivan reste sur place. Pour la jeune fille, ce sera l'installation en Normandie, près de Cherbourg. L'exil, la douleur de la séparation, la tristesse de croire qu'Ivan n'a pas survécu. La difficulté de réapprendre, une langue, des mœurs, et celle d'assister à l'assimilation rapide de ses parents, symbolisée par la transformation du prénom de sa mère, Natalia qui devient Nathalie apparemment sans aucun état d'âme. Ce vide, ce manque vont contribuer à la construire au même titre que ce qui la nourrit en parallèle, la littérature et plus particulièrement les contes, les légendes et les mythologies. Jusqu'à ce que, vingt ans après son départ forcé, elle se décide à retourner sur sa terre.



Et c'est ce que j'ai adoré dans ce roman. Ces références qui imprègnent une culture, depuis les histoires qui ont bercé l'enfance de Lena, par la voix de Zenka, sa grand-mère adorée (quelle belle relation entre des deux-là !), jusqu'à celles qu'elle puisera dans le recueil qu'une enseignante bienveillante lui mettra entre les mains, les Contes et légendes du Cotentin, en passant par la petite dose de celtitude d'une amie de lycée à demi écossaise. Car, aux côtés des grands auteurs de la littérature russe puis française qui jalonnent le parcours de Lena, il y a ces légendes qui forgent une identité et vous attachent irrémédiablement à un territoire, aussi clairement que les parfums et les arômes des plats de votre enfance. Et qui dit territoire dit terre. Végétation. Sève.



J'aime tout dans ce roman, même s'il m'a fallu quelques pages pour m'adapter aux phrases courtes d'Alexandra et à sa façon parfois fantasque d'enjamber le temps (mais le fantasque, j'aime aussi). J'aime ses références, le regard qu'elle porte sur ses personnages, la façon dont elle interroge le territoire que chacun porte profondément en soi. J'aime qu'elle mise sur l'amour, par-delà les ruines, cette force qui nous dépasse. Et qu'elle laisse le dernier mot à la nature, comme une promesse, la porte ouverte à l'imaginaire.
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À crier dans les ruines

Drôle d'idée que de vouloir partir en bus vers Tchernobyl ....

Léna se rend à Pripiat, une ville proche de Tchernobyl. Elle à payé 500 $...Elle y a vécu dans cette ville devenue ville fantôme depuis ce sinistre 25 avril 1986. ses parents ont tout quitté dans les jours qui suivirent cette catastrophe, et sont partis emportant quelques bagages d'objets de valeur ou de première nécessité et abandonnant tout ce qui faisait leur vie, et surtout les plus vieux, parents et grands-parents.

"Déroute...débâcle...nature...radiation......famille...France...Paris...nouvelle vie"

La France les a accueilli, et ils y ont refait leur vie

Léna, a quant à elle abandonné Ivan, son amour d'ado, un gamin qu'elle connaissait depuis son enfance, un gamin qu'elle espère retrouver. Au moment de la quitter, elle lui a donné son pendentif en ambre. En retour il lui a donné deux petites figurines qu'il a sculptées.

Allers-retours entre cette vie d'avant la catastrophe, la vie de Léna en France et celle d'Ivan, entre leurs souvenirs communs et leurs propres vies en France et à Pripiat...

Ce roman me tendait ses pages sur le présentoir de la Médiathèque alors que je rendais "La supplication" le livre de Svetlana Alexievitch...pourquoi pas rester dans le thème...

Oui, mais...!

C'est, sans aucun doute, bien écrit, mais j'avoue que j'ai failli lâcher ce livre, qui ne m'apportait rien de plus, sauf cet amour réciproque d'ados, qui malgré toutes les épreuves de l'un et toutes les tentations occidentales de l'autre, ne se sont jamais oubliés. Des ados devenus adultes, qui ne se sont pas oubliés.

Un roman qui, en ce qui me concerne, ne m'a rien apporté.

Il pourra par contre sensibiliser les lecteurs peu informés de cette catastrophe, sur la vie dans cette ville de Tchernobyl, et ses environs dans les jours qui ont suivi ce drame et aujourd'hui, les lecteurs jeunes, pas nés en 1986, n'ayant pas eu à connaître les reportages et émissions spéciales, diffusées en boucle, les alertes quant au nuages radioactif qui s'arrêta heureusement à nos frontières....
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À crier dans les ruines

Enorme coup de coeur pour le premier roman d'Alexandra KOSZELYK qui nous transporte en Ukraine et nous fait revivre les événements de Tchernobyl. Le 26 avril 1986 se produisait un accident au niveau de la centrale nucléaire, poussant les populations à fuir. Certaines eurent les moyens de s'expatrier, d'autres restèrent dans le pays, à quelques dizaines de kilomètres du site pollué. Tous luttèrent pour SURvivre, à l'image de Lena qui, devenue adulte, fait partie d'un groupe de touristes en visite sur les lieux.



Dans ce roman, l'écrivaine décline la terre dans toutes ses dimensions, la terre nourricière, la terre d'adoption et puis, la terre d'origine.



Ce roman, il a pour moi la résonance d'un propos militant. Si d’aventure on pensait encore que l’homme n’y est pour rien dans les fortes chaleurs que l’on vit cet été, il est des catastrophes environnementales dont il est bien le seul responsable, à commencer par l’accident de Tchernobyl avec des conséquences sur l’économique et le social, les trois piliers du développement durable ! Parce que les concepts ne suffisent plus à nous faire prendre conscience de nos erreurs à l’égard de notre planète. Alexandra KOSZELYK avec son premier roman donne une dimension humaine aux événements. Lena et Ivan incarnent ce que sont déjà et seront en nombre effroyable d'ici peu les réfugiés climatiques. C’est par l’itinéraire de gens ordinaires - Lena et Ivan pourraient être nos amis - que l’écrivaine rend explosif le propos, un procédé ingénieux, audacieux et réussi.



La plume est d'une sensibilité dramatique et bouleversante, l'histoire captivante, le rythme haletant. Bref, cette lecture est un CRI du coeur.
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À crier dans les ruines

Comme j’ai aimé ce roman ! Quel pari fou et réussi, celui de traiter d’un sujet aussi difficile avec autant d’élégance et de subtilité !

Léna et Ivan ont douze ans lorsque la centrale explose. Ils sont amis ou amoureux depuis toujours, depuis que leur monde, Pripiat, village construit pour les employés de la centrale, existe. Le père de Léna est un ingénieur haut placé, celui d’Ivan un ouvrier parmi d’autres. Les deux familles ne s’entendent pas spécialement mais sont émues devant les sentiments des deux enfants.

Le jour de l’explosion, le père de Léna prend une décision difficile mais importante, tout quitter pour s’installer en France. Léna aura un mal fou à s’acclimater, les livres la sauveront. Ivan, lui, restera dans la « zone », écrira des lettres désespérées et magnifiques que Léna ne lira jamais.



En plus d’être totalement passionnant, ce voyage en Ukraine raconte la catastrophe et ses conséquences sur la population, mais aussi l’exil. L’exil géographique de Léna, et l’exil sentimental, celui d’Ivan dépaysé dans son propre pays, dépeuplé par l’être manquant. À quel point tout est vain lorsque nous sommes déracinés, perdus ? Comment peut-on passer une vie à errer, à chercher un but, un signe, un espoir ? « Le sens de la vie à toujours échappé à l’homme. » conclut Ivan.



Tel le « Poème à crier dans les ruines » d’Aragon dont est tiré le titre, le roman possède l’ardeur et le feu des amours inachevés et éternels.
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L'Archiviste

Le troisième roman d’Alexandra Koszelyk, L’archiviste, aborde très justement la manière d’effacer un peuple en détruisant sa culture, son histoire, son essence avec autant de réalisme que des armes !



La sœur de k, Milla, photographe de presse, est détenue par la bande de l’Homme au chapeau, représentant du pays agresseur, qui exerce un chantage artistique. Ainsi, il impose à k, archiviste de son métier, de détruire petit à petit toute la culture de l’Ukraine afin d’éradiquer son peuple, sa civilisation, son histoire. Ainsi, sa sœur sera libérée.



« Il ne s’agit pas de tout changer, vous l’aurez compris, mais seulement certaines parties, détourner quelques vers, mettre un mot à la place d’un autre, gommer un personnage sur un tableau, remplacer un chef d’État sur une photographie, détourner un objet folklorique de son usage premier. Vous voyez bien, ce n’est pas grand-chose ! Il ne s’agit même pas de destruction mais de réorganisation, voire de création ! De devenir l’autrice de cette nouveauté !»



Bien sûr, K trouve une manière créative de se soumettre au chantage tout en préservant les richesses de son pays. Néanmoins, le roman étant si proche de la réalité actuelle, je n’ai pu m’y plonger avec détachement et légèreté.



Alexandra Koszelyk a répondu à sa manière à l’invasion de son pays d’origine en se donnant pour mission d’expliquer ce qui fonde l’histoire et la culture de son pays. Du coup, force est de constater notre ignorance !



Taras Chevtchenko, poète qui a aidé au réveil de la nation ukrainienne au XIXè siècle côtoie Gogol. Alla Horska, artiste peintre, première représentante du mouvement underground des années 60, était elle-même archiviste ! Alexandra Exter, amie de Sonia Delaunay dont k a la consigne de falsifier une de ses œuvres, a illustré les albums du Père Castor. Etc.



Une très belle manière d’appréhender la culture d’un pays découvert par les chars et les obus qui tentent de le détruire, ainsi que sa culture que la propagande russe tente de dénaturer pour mieux la museler. Alexandra Koszelyk et son Archiviste sont à découvrir, comme un soutien, certes muet, à ce peuple si courageux !
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L'Archiviste

« K regarda une nouvelle fois le lit de la rivière et se dit qu'il en allait de même pour les histoires, les contes et les légendes: elles pouvaient sortir de leur lit, être oubliées un temps et se faire marécages, voire asséchées par les fortes chaleurs, mais elles reviendraient toujours dans leur berceau.

Les textes sont ces tissus que les êtres portent, même quand ils sont nus. »

(L'Archiviste, pp.263-264)

Un roman qui emporte le lecteur dès les premières pages, avant même que l'on ne découvre toutes les résonances que l'histoire entretient avec notre actualité, un texte tissé de fantastique mais dont la part merveilleuse ne s'écarte jamais du plausible, une intrigue souvent proche du conte, dont la dimension magique, voire enfantine, pourtant ne dérange jamais, une ode à la résistance de l'esprit et du coeur contre la tyrannie et le totalitarisme, un livre qui, une fois refermé, laisse au lecteur tant d'échos qu'il n'a hâte que d'aller en savoir plus au sujet de tous les artistes et écrivains qu'il évoque avec tant de talent et de se procurer dès que possible les précédentes oeuvres d'Alexandra Koszelyk, oui, disons-le franchement d'emblée, L'Archiviste nous a ébloui !

K (un K qui rappelle Kafka et l'un de ses héros, et ce n'est sans doute pas sans intention, un K qui est aussi la première – et la dernière ! – lettre du nom de l'auteure…), K, donc, est archiviste dans une ville traumatisée par la guerre, en Ukraine. Dès le début du conflit, elle a participé au sauvetage des oeuvres d'art du pays, en les dissimulant dans un labyrinthe de caves sous le bâtiment de la bibliothèque où elle travaille. Un jour, un homme à l'allure inquiétante, officier de renseignements dans l'armée des envahisseurs, vient la trouver, pour lui demander de bien vouloir collaborer à son projet de falsification culturelle, en modifiant les oeuvres les plus symboliques du patrimoine de son pays. En échange, il lui garantit que sa soeur jumelle, Mila, une journaliste dont elle n'a plus de nouvelles depuis qu'elle est partie en reportage aux premiers jours de la guerre, restera saine et sauve… Jamais les Russes ne sont nommés en tant que tels dans le roman – ce qui contribue à conférer au texte sa valeur universelle, et c'est très bien ainsi !- mais l'on comprend bien qui se cache derrière cet odieux marché. Et K, toute entière habitée par l'espoir de sauver et pouvoir retrouver sa soeur, cède au chantage, acceptant de modifier les dessins, projets de vitraux, textes littéraires, les oeuvres les plus exemplaires du génie ukrainien, mais aussi les témoignages historiques concernant des événements cruciaux de l'histoire du pays, Holodomor – la grande famine instiguée par Staline, un terrifiant génocide-, Tchernobyl, Maïdan… Et c'est là, au creuset du livre, un trésor ! Alexandra Koszelyk nous offre, de l'artiste Alla Horska et de la poétesse Lessia Oukrainka à Gogol ou Isaac Babel, en passant par la romancière Marko Votchok et le grand poète national Taras Chevtchenko, un panorama de la culture ukrainienne - et même de ses défenseurs russes…-, des pages où, à travers des rencontres imaginés avec ces grands héros de l'esprit du pays, on est amené à mieux comprendre toute l'importance de la résistance spirituelle et de la lutte pour la survie de la langue ukrainienne… Et puis, le chapitre 43, magnifique hommage à Odessa l'aventureuse, et puis une superbe mise en abyme du roman... Allez, on ne vous en dit pas plus, mais on vous engage à vous plonger derechef dans cet ouvrage merveilleux, vous y incitant mieux encore peut-être avec une dernière citation :

« Plus les ombres permettaient à K de voyager à travers les époques et les arts, plus K s'apercevait qu'il était réducteur de rattacher un artiste aux seules frontières qui avaient déterminé sa naissance ou sa mort, qu'il pouvait rêver à l'écart, très loin quelquefois, des belles choses pour en parler, pour toucher le souvenir comme avec la main.

C'était bien plus que cela. Au-delà des frontières établies de façon artificielle par des hommes, il restait quelque chose de plus fondamental: une terre qui ne se préoccupait que très rarement des échelles supérieures de la géopolitique, et que personne, pas même des autocrates, ne pourrait enlever. Il n'y avait qu'à voir comment une culture bafouée dormait en chacun des êtres, attendant d'être délivrée de son supplice et libre au grand jour. Dans chaque foyer, alors que la langue ukrainienne avait été interdite, on s'échangeait des histoires de cosaques, on riait en ukrainien, on rêvait en ukrainien. L'autre langue était celle de l'administration, l'officielle. On gardait l'officieuse pour les échanges importants, nos joies, l'intime. On faisait l'amour en ukrainien. Quand une langue permet à deux êtres de s'aimer, toutes celles qui n'ont pas reçu ce rôle peuvent s'en aller un jour. »

(p.205)

Vous en faut-il plus, en ces temps de détresse pour l'Ukraine, pour rendre visite à deux de ses meilleures porte-paroles, Alexandra Koszelyk et son archiviste ?

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À crier dans les ruines

Un roman fort, qui résonne. 1986, la catastrophe de Tchernobyl... Chaque pays comprenait à cet instant que la menace nucléaire ne se trouvait pas uniquement à l'extérieur de ses frontières, mais qu'elle se trouvait également à l'intérieur. Comprendre Tchernobyl, c'est ouvrir un livre d'histoire. Comprendre l'avant, la course folle d'un monde productiviste, qui, rappelons le n'est pas propre au système soviétique. La course au nucléaire est mondiale . "A crier dans les ruines" témoigne. C'est la force et la grandeur de certains récits fictionnels. Remettre l'humain au centre de l'Histoire. Tous victimes, chacun à la hauteur de sa propre histoire. Entre celles et ceux qui ne purent que rester, celles et ceux qui durent fuir, tous ont vu en quelques heures l'arbre de leur Vie foudroyé, déraciné. Prypiat, à présent ville fantôme, comptait en cette nuit d'avril 1986, à 1h23 du matin, 49 360 habitants.

Mais cela n'exprime pas totalement l'horreur de ce qui s'est passé. Trente ans plus tard on estime que neuf millions d'adultes et deux millions d'enfants souffrent des conséquences de Tchernobyl. Au total, en 1986, 116 000 personnes sont évacuées d'un périmètre de 30 km autour de la centrale, toujours zone d'exclusion aujourd'hui. Dans les années suivantes, 230 000 autres connaissent le même sort.

A 1h22 du matin, chacun.e pouvait relier encore son passé et son futur, la nuit se devait de continuer à tisser ses liens. A 1h23, tout fut brisé, arrêté, déchiré. C'est à travers l'histoire de ces deux enfants, et de leur famille respective, que l'on comprend la complexité et la diversité de tout un ensemble d'humains que l'Histoire n'a jamais malheureusement épargné.

A Hiroshima c'est l'arbre le plus ancien du monde vivant qui le premier a reverdi. Dans les ruines de Tchernobyl , à travers le récit d'Alexandra Koszelyk ,c'est l'amour qui refleurira. L'espoir s'enracine à la hauteur du ciel.

Le 11 mars 2011, les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale nucléaire de Fukushima entrèrent en fusion suite à un tsunami consécutif à un séisme.

Le 24 février 2022 , la bataille de Tchernobyl commençait....

https://www.sortirdunucleaire.org/Fil-info-Guerre-en-Ukraine-et-risque-nucleaire

Astrid Shriqui Garain









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À crier dans les ruines

J'ai beaucoup aimé ce roman qui n'est pas loin d'être un coup de coeur, autant que j'ai vécu les dernières pages comme un coup de poing, à la mémoire, au devoir de mémoire. Oui, j'ai vraiment vécu ce récit qui nous conte l'histoire de Léna et d'Ivan, deux jeunes ukrainiens de Pripiat, unis depuis l'enfance, qui vont vivre le drame de Tchernobyl et y survivre de 2 façons différentes. Léna va s'exiler en France avec sa famille, deux scientifiques qui travaillaient pour la Centrale. Persuadée de la mort d'Ivan (une enfant peut-elle douter de la parole de ses parents ?), Léna va tenter d'oublier et poursuivre sa vie d'adolescente, d'étudiante puis d'adulte, déracinée, meurtrie et incapable d'effacer ce passé. Ivan quant à lui, va rester en Ukraine, partager le désarroi, la détresse, la souffrance de tous les habitants de Pripiat face à cette tragédie et à la gestion presque inhumaine de ce drame par l'état russe. Il va attendre le retour de Léna, puis tenter d'oublier cet exil qu'il vit comme un abandon, une trahison.

Le roman suit plus particulièrement Léna et sa tentative de se construire une vie loin de son pays, de son passé, malgré ce vide profond qu'elle ressent au plus profond de son coeur, de son âme. En aparté, l'auteure nous livre les lettres jamais envoyées puis le journal qu'écrira Ivan durant toutes ces années, et dans lesquels il livrera ses réflexions sur la poursuite de la vie dans cette région ravagée, les séquelles sur les êtres qui ont survécu, qui survivent encore et sur ceux qui meurent trop, et trop souvent, les séquelles sur la nature, les sacrifices, …



Finalement, que nous raconte ce roman ? La folie des hommes certainement, l'importance du souvenir et du devoir de mémoire, la force de ses racines, de ses origines mais aussi la puissance de l'amour, absolu, irréductible et surtout la puissance de la nature, qui finira par reprendre ses droits, son territoire et qui saura survivre bien mieux que tous les hommes à cette catastrophe technologique, écologique et humaine. Si certaines pages peuvent sembler un peu longues, certains passages un peu lents, les derniers chapitres de ce roman m'ont par contre, littéralement transportée ! J'ai souvent eu les larmes aux yeux, face au récit de l'indicible, de l'inimaginable, … Peut-être (sûrement) l'actualité est pour beaucoup dans la façon dont j'ai lu et ressenti ce livre mais on ne peut pas nier que le peuple ukrainien a déjà souffert plus que nécessaire au cours du dernier siècle ! Et ce livre en est un très beau et très intense témoignage, dont la fin reste pourtant pleine d'espoir malgré les drames racontés.
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La dixième muse

Ça avait plutôt bien commencé. J'avais ouvert ce livre dopée par le joli souvenir du premier roman d'Alexandra Koszelyk, A crier dans les ruines et la curiosité aiguisée par le pitch mêlant nature, poésie, réalisme magique (même si ce n'est pas vraiment mon univers le réalisme magique). J'avais fait fi de la couverture que je semble être la seule à ne pas trouver jolie, et je m'étais engagée en sifflotant presque à la suite de Florent dans les allées du Père Lachaise. J'avais suivi sa course incongrue vers le sommet de l'arbre, sa rencontre avec la tombe d'Apollinaire, son retour chez lui avec un disque de bois rapporté de sa balade. J'avais souri lors des premières manifestations quasi surnaturelles qui introduisaient le poète dans l'existence du jeune homme jusque-là plutôt indifférent à son œuvre ; j'étais toute disposée à suivre dans cette veine, à découvrir ce que les hallucinations ou les rêves de Florent allaient provoquer et où tout cela allait le mener. Et puis... je me suis perdue en chemin.



Cela fait plusieurs semaines que je tente de rassembler mes pensées pour mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas pour moi. Plusieurs semaines que je regarde passer les déclarations d'amour des lecteurs (parfois avant même d'avoir lu le livre...), perplexe. Alors je me lance. D'abord, j'ai trouvé à l'ensemble un côté un peu trop appliqué qui m'a empêchée de vibrer. Les prises de parole de celles et ceux qui ont traversé la vie de Guillaume Apollinaire m'ont fait penser à des inserts très didactiques, assez scolaires et j'ai eu beaucoup de mal à entendre leurs voix. Ce qui me maintenait dans le récit était le parcours de Florent, ses va et vient entre rêve et réalité, sa réalité parallèle fantasmée. Chaque intervention d'un nouveau personnage du passé me faisait lourdement retomber sur terre, peut-être par trop de travail de vulgarisation. Mais je suivais encore. Ce qui m'a définitivement perdue c'est la prise de parole de Gaïa. Là, j'ai eu l'impression de lire un cours interminable de "mythologie racontée aux enfants". Peut-être ai-je perdu mon âme d'enfant (si tant est que j'en aie eu une un jour) mais je n'ai plus du tout redécollé, malgré le final et ses têtes tournées vers les étoiles. Le passé simple n'a certainement pas aidé. Le fait d'avoir côtoyé Apollinaire dans de nombreux ouvrages et de façon bien plus fouillée, non plus.



Contrairement à la fraîcheur et au naturel du précédent, j'ai trouvé que l'on sentait comme une contrainte dans l'écriture de ce deuxième roman, comme si l'auteure s'était forcée à entrer dans un certain moule, tout en mêlant des thèmes qui lui sont chers - la poésie d'Apollinaire, la nature - dans un objectif qui m'a paru bien obscur dans sa révélation finale. A en croire les avis dithyrambiques qui pleuvent sur les réseaux sociaux, cela plaît beaucoup. Pas à moi, malgré toute la sympathie que m'inspire Alexandra et les affinités que je peux avoir avec certains de ses thèmes. Peut-être le prochain m'ira-t-il mieux à la tête et au cœur ?
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À crier dans les ruines

A lire les critiques sur ce roman je me sens un peu désolée de devoir dire que je n'ai pas vraiment accroché . D'ailleurs pour moi ce roman relèverait plus d'un roman jeunesse ( et j'aime beaucoup les romans jeunesse). Je ne me suis pas attachée à Léna. J'ai été dérangée par les phrases très courtes ainsi que par les différents mythes et légendes. Le côté positif pour moi c'est le personnage d'Ivan.
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La dixième muse

Au détour d'un passage au Père Lachaise, Florent découvre la tombe de Guillaume Apollinaire et se lance sur ses traces. Ce qui n'était d'abord qu'une brève curiosité devient peu à peu le centre de son univers au point de se demander s'il n'est pas en train de devenir lui-même le poète tant il commence à lui ressembler sans y prendre garde. J'ai apprécié les enchaînements entre les récits, celui de Florent servant à introduire ceux des personnages ayant connu Guillaume Apollinaire dans un contexte ou un autre. Et si les citations et la narration concernant Apollinaire m'ont plu, j'ai trouvé le récit-cadre trop artificiel et trop peu crédible, les "signes" du poète n'en finissant plus de s'abattre sur ce pauvre Florent qui en vient à ne plus savoir qui il est. Il aurait pourtant mérité d'être un personnage de fiction à part entière plutôt qu'un médium pour remonter le temps et relier entre elles des bribes d'une autre vie. de même, j'ai trouvé excessif de faire intervenir Gaïa, la déesse-terre, pour défendre "Gui", cette ultime ramification de l'histoire me paraissant bien loin du reste, comme un égarement en forêt pendant de nombreuses pages.

Pourtant, j'avais beaucoup aimé le premier roman de l'autrice et je me réjouissais de la retrouver pour nous parler d'Apollinaire, que j'aime aussi beaucoup. Peut-être que ce n'était pas le moment pour cette lecture, mais la magie n'a pas opéré sur moi et la rencontre n'a pas eu lieu cette fois-ci. Peut-être aussi que ce qui m'a semblé une incohérence dans les premières pages a jeté un discrédit sur l'ensemble de ma lecture, m'empêchant de passer outre.
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L'Archiviste

K est archiviste dans une ville ukrainienne dévastée par la guerre. Afin de préverser le patrimoine historique ukrainien, elle a mis à l'abri œuvres d'art, manuscrits précieux et ouvrages littéraires et historiques dans les souterrains de la bibliothèque qu'elle dirige. C'est sans compter sur la présence d'un homme au chapeau melon, espion qui va la contraindre à poser des gestes inacceptables pour un.e archiviste : réécrire l'histoire, sous la menace de s'en prendre à sa famille. J'ai été particulièrement sensible à cet ouvrage après avoir exercé ce métier pendant 39 ans dans un service d'archives à Bruxelles.
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La dixième muse

Pour rendre service à son ami Philippe, qui n'a pas de moyen de transport, Florent se retrouve au cimetière du Père Lachaise un jour triste de novembre. Il a perdu son père quelques mois auparavant et son ami cherche à le distraire par tous les moyens.

Désœuvré, en attendant que Philippe ait fini son travail, Florent erre parmi les tombes. Les souvenirs douloureux des derniers jours de son père remontent à la surface. Voilà que peu à peu, il tombe sous le charme du lieu, et qu'en suivant un chat, il se retrouve devant la tombe de Guillaume Apollinaire. Il ramènera de sa balade dans le cimetière un bout de bois que Philippe vient de couper, sur lequel les cernes de croissance sont visibles et marquent les saisons, mais sur celui-ci, la belle saison semble éternelle.

A partir de ce jour-là, connaître la vie de Guillaume Apollinaire (Gui ou Kostro pour les intimes) va devenir pour Florent une véritable obsession d'autant plus qu'il semble en lien spirituel avec le poète...



Mon avis

Le choix de nous faire connaître la vie du poète à travers le regard de ses proches, est tout à fait intéressant.

L'auteur donne la parole en alternance à Florent qui nous raconte son quotidien et à un ami, une muse ou une autre personne faisant partie de la vie du poète. Ainsi le lecteur découvre le ressenti de Pablo Picasso, du Douanier Rousseau, de Marie Laurencin, Madeleine Pagès, de Lou (Louise de Coligny), de Jacqueline son épouse, puis Ruby...toutes ces personnes nous parlent du poète, de ce qu'il leur a apporté, de leur séparation, de la vie quotidienne avec lui.

Le roman ne suit pas une chronologie précise puisqu'il suit les découvertes faites par Florent, ses hallucinations lorsqu'il se trouve dans un lieu, ou lorsqu'il fait d'improbables rencontres, ses rêves éveillés ou nocturnes. Les deux vies de Guillaume et de Florent s'entremêlent au point que par moment la lecture demande beaucoup d'attention pour démêler le réel du rêve.

J'ai aimé ce que Florent nous apprend sur son enfance, ses blessures, la mort de sa mère, le silence de son père, les manières un peu brutales dont celui-ci fait preuve pour le faire grandir (comme le "larguer" seul dans la forêt en lui demandant de retrouver la voiture sans aucune aide extérieure).

J'ai aimé, bien que je sois restée simple spectatrice, le fait de mieux connaître la vie et les amours d'Apollinaire, son enfance, ses blessures, son engagement durant la guerre et bien entendu ses derniers instants. N'ayant pas fait d'études littéraires, je connaissais seulement quelques épisodes de sa vie.

J'ai été conquise par l'étendue de la culture de l'auteur, heureuse de relire entre les pages des poèmes d'Apollinaire, des extraits de lettres, des citations.

J'avais beaucoup aimé le premier roman de l'auteur, "A crier dans les ruines" et j'ai donc abordé cette lecture avec grand plaisir. J'avais hâte en effet de retrouver la plume à la fois plaisante, poétique et très fluide de l'auteur.

Je savais que ce roman serait aussi un hymne à la nature, tant vantée par le poète. Sur ce plan-là je n'ai pas été déçue.

Je sors pourtant de cette lecture avec un avis mitigé, car j'ai été déçue par la dernière partie du livre qui représente pourtant peu de pages.





Est-ce le style trop "scolaire" à mon goût de ces quelques pages ? L'impression que l'auteur a voulu étaler sa culture ? Je n'ai pas la réponse et vous me connaissez, je privilégie toujours la sincérité.


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L'Archiviste

Engagé «  L'Archiviste » est un récit d'une contemporanéité implacable.

« La nuit était tombée sur l'Ukraine ». L'impression d'être en transmutation dans ce pays en proie à la guerre. L'Histoire nous frôle, vivante et expressive, tourmentée, douloureuse et nécessaire.

On ne lit plus. On retient notre souffle, en pleine écoute d'Alexandra Koszelyk, pudique, altière et honorable. La fiction s'efface. le symbole de la résistance prend place dans son summum. Ce livre est l'enjeu même du devoir de la littérature. Écrire pour signifier. Remettre d'équerre les faits. Dévoiler un roman, gémellaire de la réalité. Pouvoir hors norme, l'arme pacifique des bienfaiteurs de l'humanité. Ce livre est un témoignage au fronton des vérités.

K. c'est elle. L'héroïne de ce grand livre tremblant et ténébreux. Jeune femme archiviste, dévouée à la culture, à la rémanence, au mot à apprendre par coeur. Elle sait. Elle devine son implication en advenir. Dans les labyrinthes d'une bibliothèque, elle rassemble les textes, archiviste qui devine l'heure de protéger les livres, les cartographies, les myriades de mots, socle de l'Histoire de son pays dont elle devine être un mobile de destruction pour l'ennemi. le temps est à l'hiver, sa mère est vieillissante, malade et alitée. Sans soins, ni hospitalisation, elle est vulnérable et fragile. K. veille sur elle et retourne dans son appartement après le passage du crépuscule. Elle lui cache la guerre, la disparition de la soeur de K., sa jumelle, Mila. Où est-elle ?

Un jour certain un homme frappe à la porte chez elle, l'Homme au chapeau.

Il exige d'elle de bousculer L Histoire. de transformer les textes fondateurs, de détourner la littérature vouée à l'Ukraine. Déformer immanquablement les diktats et effacer la mémoire d'un peuple.

« Il ne s'agit pas de tout changer, vous l'aurez compris, mais seulement quelques parties, détourner quelques vers, mettre un mot à la place d'un autre, gommer un personnage sur un tableau, remplacer un chef d'État sur une photographie, détourner un objet folklorique de son usage premier. Vous voyez bien, ce n'est pas grand-chose ! Il ne s'agit même pas de destruction mais de réorganisation, voire de création ! de devenir l'autrice de cette nouveauté. »

« L'Homme au chapeau » glaçant et menaçant, puissant et lâche, va venir dans la bibliothèque sans y être convié, dans une démarche machiavélique et guerrière.

« Comment va votre pauvre mère ? »

K. pressent un homme de proie, vil et sans scrupules. Un homme machine, hideux et dangereux. « Depuis la venue de cet homme, le sommeil tardait à venir. »

K. va oeuvrer. Affronter son bourreau dont les visites sournoises sont de surveillance, de pressions et de soumissions. Abattre l'éveil de K., détruire sa noble intelligence. Mais K. est intuitive, courageuse et loyale. Ses peurs se mutent en résistances. Une bataille entre elle et le bourreau s'enclenche. Il devine sa ténacité à sauver la mémoire de son peuple envers et contre tout. Les rencontres sont des menaces, des pions qui avancent et reculent. K. ne cède rien. Archive le sceau de son pays, bouge une syllabe et , « le dernier des cavaliers arriva, les autres l'encerclèrent et ils formèrent une troupe unie où chacun était un héros anonyme, comme ces essaims d'abeilles qu'aucune main ne peut séparer. »

La bibliothèque est de souterrains, de voûtes et d'immobilité, comme figée dans ses douleurs. La trame est un drapeau ukrainien flottant au vent des aspérités.  Kolodomor, Tchornobyl, Maïdan, trois mots à défigurer qu'elle refuse mentalement. Torture et violence, l'Homme au chapeau, monstre froid et dont les ordres sont des barbaries latentes et douloureuses pour K. Les chantages du bourreau envers K. sont des blessures infinies. Elle doit combattre les paroles assassines et la haute intelligence de son bourreau. Malgré tout elle continue, ne quitte plus la bibliothèque de grilles et de serrures, de méandres et de silences. Elle est vouée à sa patrie envers et contre tout. le masque.

« K. regarde ses avant-bras : ses veines charriaient le mot liberté. »

Ce livre est un témoignage emblématique. Un devoir d'écriture, un hommage d'une beauté inouïe malgré ses souffrances. Il y a ici, dans ce roman (à peine), les larmes d'un pays : l'Ukraine. Et la preuve d'un peuple prêt à tous les défis et les sursauts pour survivre et ne rien céder aux envahisseurs. « L'Archiviste » est poignant, crucial, « comme une oeuvre totale dont la palette répond aux roulements du train, les deux se tiennent et se répondent. »

Le pouvoir de la littérature en apogée. Un livre des résistances. Publié par les majeures Éditions Aux forges de Vulcain.



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À crier dans les ruines

Ivan et Lena sont deux adolescents qui s’aiment. Mais la catastrophe de Tchernobyl va les propulser loin l’un de l’autre, séparés. Vingt ans après, Léna revient sur les terres de son enfance.

Cependant, l’auteure nous présente en toile de fond les conséquences de cette terrible tragédie écologique. Elle nous dévoile un pays meurtri par le chaos, une population en souffrance et une ode à la nature qui reprend ses droits petit à petit. .

J’ai adoré livre ce livre que j’ai savouré jusqu’à la dernière page.

Je me suis beaucoup attachée aux personnages si touchants qu’il m’a été difficile de les quitter.

Mais ce que j’ai aimé par dessus tout c’est l’écriture de l’auteure. Dès le début du roman, le style poétique m’a immédiatement captivé et envoûté. Des mots choisis avec précision, riches de sens qui amènent le lecteur à vivre la tragédie d’amour et écologique.

Un bel hommage à la littérature !

Une histoire puissante et bouleversante qui résonnera encore longtemps en moi ! Et une ode à l’espoir et l’humanité qui m’a touché en plein cœur.
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À crier dans les ruines

Quand une blogueuse que je suis depuis de nombreuses années écrit un livre ....j'appréhende un peu de donner mon avis mais aussi de ne pas aimer le roman.



Ici ce n'est pas le cas car sans être un coup de cœur j'ai apprécié ce premier roman.

Beaucoup de références littéraires ou sur la mythologie parsèment les pages de ce livre (beaucoup trop pour moi je l'avoue) sans surprise puisque Alexandra est professeur de français, latin et grec ancien, cela ne me parle pas trop mais ce n'est pas grave. En tous cas j'ai bien senti qu'elle est très cultivée et qu'elle a sûrement effectué beaucoup de recherches.

J'ai également ressenti que certaines phrases ont dû être travaillé et retravaillé pour donner un effet qui pour moi n'est pas naturel ou auquel je ne suis pas sensible.



Ce roman nous parle de la catastrophe de Tchernobyl mais surtout d'exil pour Léna et sa famille. Léna qui a dû, à 13 ans, quitter Ivan son ami/amoureux.

On suit surtout Léna dans sa reconstruction et dans sa nouvelle vie.

Et on en sait peu sur la vie d'Ivan.



Certains passages avec sa grand mère sont très beaux.



Curieuse coïncidence : alors que j'étais presque à la fin du roman j'ai vu un reportage sur Tchernobyl et des personnes qui n'ont jamais quitté la région.

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À crier dans les ruines

On n’en finit plus avec les premiers romans de cette rentrée littéraire 2019 sur Lettres it be ! Cette fois, on s’est penché sur À crier dans les ruines, le tout premier livre d’Alexandra Koszelyk publié Aux forges de Vulcain. Deux cœurs, un nuage radioactif. Ça donne quoi tout ça dans un roman ?



# La bande-annonce



Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents qui s’aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C’est alors qu’un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont sépares. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu’Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s’éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena grandit dans un pays qui n’est pas le sien. Elle s’efforce d’oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu’elle a quitté vingt ans plus tôt.



# L’avis de Lettres it be



26 avril 1986. Tchernobyl. Un bruit sourd. Un nuage assassin. Des vies décimées. Des murs invisibles autour de la France. Vous connaissez la suite…



Tout le monde connaît la suite, pourtant, c’est bien le cadre qu’a choisi Alexandra Koszelyk pour y poser son tout premier roman. À crier dans les ruines, c’est l’histoire d’un petit couple, un tout petit couple parmi tant d’autres. Histoire d’amour somme toute classique ? Feel-good nucléaire qui ne s’assume pas ? On est loin du compte !



Il aura fallu un poème d’Aragon et une jolie plume pour faire parvenir jusqu’à nous ce premier roman d’Alexandra Koszelyk. Un roman aux doux atomes où la question du nucléaire dans ce bas-monde est, de toute évidence, omniprésente. En témoigne cet « ingénieur de Flamanville » que l’on rencontre à la page 79… Pour autant, Alexandra Koszelyk n’évite pas les petites faiblesses dans son roman, des faiblesses qui ne s’alanguissent jamais trop. On craignait l’amourette fragile sur fond de Guerre froide avec le jeune Gordon débarquant fraîchement dans la classe d’une Léna éloignée mais rien de cela. C’est juste, c’est toujours bien équilibré. Des clins d’œil, des forces et des faiblesses, tout cela pour un joli coup de cœur. Et que dire de cette fin, voluptueuse et terriblement bien amenée. Un petit bijou.



Tchernobyl c’est là-bas, mais c’est aussi ici quand les cœurs se sont éloignés et que l’amour irradie partout autour. Roman de l’amour qui brise les murs et y succombe dans un dernier souffle, roman de l’oubli, roman de l’Histoire qui avance à l’aveugle… À crier dans les ruines fait mouche, discrètement, humblement. Le genre de romans que l’on aime tout particulièrement.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
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À crier dans les ruines

chronique de Flingueuse : Les pépites d’Isabelle

Les romans qui tournent autour de Tchernobyl sont rares. Comme si, depuis le 26 avril 1986, plus rien ne poussait sur le terreau irradié d’Ukraine et que cette supposée stérilité s’étendait à la littérature. Mais là-bas les herbes n’ont jamais cessé de croître, la sève circule en abondance. Ça pourrait être le paradis ou l’enfer… Eagles aurait adoré. Alexandra Koszelyk a choisi d’y faire germer un amour de conte de fée. Léna et Ivan sont inséparables. Ils ont grandi main dans la main et leur destin est tout tracé. Lorsque la Centrale explose, ils ont 13 ans. Pour Léna ce sera l’exil dans un pays inconnu. Ivan ne quittera pas l’Ukraine. Parviendront-ils à se retrouver ?

L’intrigue se résume en quelques phrases et pourtant, le cheminement de ces deux personnages est long et douloureux. La famille de la jeune fille veut effacer toute trace de sa culture. Pour ses parents, tourner le dos à son pays revient à s’éloigner le plus possible de la Centrale. Mais la fuite, le reniement, l’oubli n’effacent pas les traumatismes anciens que portent en elles, à leur insu, les nouvelles générations. C’est ce que va lui enseigner mamie Zenka. Alexandra Koszelyk est d’origine ukrainienne. Elle partage avec son héroïne Léna un lien fort avec ses origines, tissé par les récits de sa grand-mère. A ce sujet, le chapitre consacré à la famine qui a frappé l’Ukraine dans les années 30 est remarquable.

Ivan vit une expérience fort différente. Après quelques errances il renoue avec la nature auquel son père l’avait initié. Cette nature, si puissante et en même temps si affectée par la catastrophe, dont on ne sait pas vraiment s’il faut y puiser sa résilience ou la fuir comme la peste, si le salut des hommes (physique et mental) passera par elle ou loin d’elle.

La trame de ce premier roman se rapproche de celle d’un conte, les allusions aux mythes se multiplient, ce n’est pas un hasard. Alexandra, qui enseigne le grec et le latin, est fascinée par les mythes. Beaucoup de symboles autour de la catastrophe de Tchernobyl renvoient d’ailleurs aux mythes et à la religion : les enceintes de confinement ne portent-elles pas les noms de sarcophage et d’arche ?

Un dernier mot sur le titre : A crier dans les ruines, poème d’Aragon, lui a été soufflé par un autre écrivain passionnant, Gilles Marchand…
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À crier dans les ruines

Léna et Ivan grandissent ensemble dans la ville ukrainienne de Pripiat. Une ville confortable qui loge principalement les employés de la centrale de Tchernobyl.



En 1986, les deux enfants ont treize ans. Ils sont depuis toujours inséparables, unis par un lien fort et des sentiments naissants. Mais la journée tragique du 26 avril va brusquement les séparer .



En effet, la famille de Léna part précipitamment en France, laissant tout derrière elle. Et celle d'Ivan, qui ne cesse d'avoir foi en la nature malgré la catastrophe, reste en Ukraine, s'exilant dans une ville voisine de la zone désormais interdite.



Rongée par ce déracinement douloureux, par l'absence d'Ivan qu'elle finit par croire mort, Léna tente de se construire dans ce pays si différent du sien. En dépit de la volonté de ses parents, elle refuse d'oublier sa terre natale.



Vingt ans plus tard, la jeune femme foulera à nouveau le sol ukrainien à la rencontre de ce passé qui n'a jamais cessé de la hanter.



Alexandra Koszelyk nous offre une histoire poignante avec pour toile de fond la tragédie de Tchernobyl. Mais, en dépit de la catastrophe nucléaire qui entoure Léna et Ivan, le récit demeure remarquablement lumineux.



La plume est magnifique, gracieuse. Les émotions affleurent et j'ai été envoûtée par les mythes et légendes qui s'égrènent au fil des pages. 



Si Tchernobyl est le fil conducteur de ce livre, c'est avant tout une histoire d'exil forcé, de séparation, de résilience mais également une quête d'identité. Comment se construire privé de ses racines?



Un superbe premier roman qui nous conte l'histoire d'un pays maudit, d'un territoire ravagé par l'Homme. Mais ce sont aussi des mots vibrants d'amour. Cet amour inaltérable qui nous relit à la terre, celle qui nous a vu grandir et qui fait partie de nous.
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