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Critiques de Alexandra Koszelyk (377)
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La dixième muse

Dans les allées du Père-Lachaise, Florent vient seconder son ami Philippe et fuir la mélancolie qui l'habite. Il croise la tombe de Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky. Le poète qui a combattu dans les tranchées de 1418 est décédé le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole.



A peine rentrée chez lui, Florent se penche avec avidité sur les poèmes, textes, calligraphies du poète qu'il avait un peu oublié depuis sa scolarité. Peu à peu, cela devient une obsession, le suivre, le comprendre, le connaître. Une empathie, une curiosité, une boulimie l'habitent.

A tel point qu'il vit désormais dans les pas d'Apollinaire. Un dédoublement de vie qui le fait rencontrer les muses et les femmes de sa vie. De Marie Laurencin à Lou, de Annie Playden à Madeleine Pagès, elles ont compté, elles ont aimé et quitté cet amoureux enfin assagit lors de son trop bref mariage avec la flamboyante Ruby. Wilhelm Kostrowitzky devenu Apo le poète échappe aux tranchées mais pas au virus espagnol qui a décimé une grande partie de la population de l’époque. Apollinaire si proche de la nature, des arbres, du vent, qui ne fait qu'un avec les saisons, l'amour, la passion. Cendras, Pablo Picasso, et les amis que l'on rencontre au fil des pages l'ont accompagné jusqu'au bout lorsque la grippe l'a emporté.



Le poète habite littéralement le jeune Florent, qui vit, rencontre, aime ce et ceux qu'il aimait, au risque de s'y perdre. Comment peut-il revenir à la vie, à sa Louise, à son travail, à un monde bien plus terre à terre.



Le roman nous entraîne dans les pas d'Apollinaire et les rêves et la folie de Florent. C'est le roman de deux époques qui se rencontrent, pour lequel il faut se laisser aller et consentir à passer par des hallucinations et des rêves éveillés.

Si vous l'acceptez, alors c'est gagné, la rencontre et la magie opèrent. À la fois ode à la poésie, manifeste écologique et envolée vers des mondes parallèles, Alexandra Koszelyk démontre son talent à se renouveler.



chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/01/29/la-dixieme-muse-alexandra-koszelyk/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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La dixième muse

Alors qu'il accompagne un ami au cimetière du Père Lachaise, Florent se perd dans les allées éternelles du cimetière parisien et vit une expérience particulière aux abords de la tombe d'Apollinaire. Il en revient transformé, un mystérieux morceau de bois sous le bras. Il se plonge alors à cœur et corps perdu dans l'univers du célèbre poète, lisant et relisant ses poèmes. Son esprit enfiévré par la redécouverte l'emporte au cœur de la vie de celui qu'on surnommait Kostro, et de ses relations si particulières avec ses muses, les femmes qui ont bouleversé sa vie. Florent se laisse guider, fasciné.



Un souffle onirique et poétique agite ce roman si original qui s'épanouit grâce à une passion pour la littérature, son sens, son rapport à la terre et aux dieux, dans un retour aux origines fin et subtil. Une belle réussite !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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La dixième muse

Au cimetière du Père-Lachaise, Florent trouve un étrange morceau de bois près de la tombe du célèbre poète Guillaume Apollinaire. Il dégage une forte attraction, des images, des ressentis, des hallucinations. Interpellé, Florent se lance sur les traces de celui que l’on appelait Kostro, aux confins des femmes de sa vie, ses muses, son inspiration. Rapidement, rien ne semble plus réel que ce qui ne l’est pas pour le commun des mortels. Et si l’écrivain n’était jamais vraiment parti ?



J’ai lu ce second roman avec autant d’intérêt que le premier pour une simple et bonne raison : l’écriture prenante, touchante et très bien travaillée d’Alexandra Koszelyk reste inchangée. Ce souffle de vie, naturel et bucolique, présent entre chaque mot sublime ses narrations à chaque fois. Je me trouve séduite une seconde fois, et comme on dit communément, jamais deux sans trois ? J’ai particulièrement apprécié me plonger dans les délires amoureux de Guillaume Apollinaire, au creux d’une intimité décousue et passionnelle, et bien sûr souvent grivoise, il faut l’admettre ! Cette bio-fiction amoureuse du poète est d’une pure beauté.



Le personnage principal quant à lui poursuit tout au long du roman une quête initiatique entre découverte personnelle et littéraire, dansant sans cesse avec la folie douce, les hallucinations, autres états transitoires et névroses en tout genre. L’auteure met en lumière toute la pluralité de l’esprit humain, la beauté de l’imagination, les excès, et l’amour. C’est beau, c’est poétique, écologique parfois, ça nous questionne sur tout, et le dénouement est gardé bien au chaud tout au long du roman. L’apnée littéraire est de rigueur !
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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La dixième muse

Exceptionnel tout simplement. Il ne s'agit que du second livre que je lis d'Alexandra mais à chaque fois un cran de plus....tant le style et le récit changent de nature mais quelle évasion onirique... Quel chemin d'éciture, d'imagination et de maitrîse du style que celui de cette auteure parcouru entre les amoureux de Tchernobyl (premier livre) et la vie de cette étoile filante que fut Apollinaire (dans ce nouveau livre)...



Difficile de le définir et rien ne peut se devoiler trop vite....il faur le lire et le diffuser massivement. Pour moi un nouveau genre littéraire et c'est réalisé avec brio. Jamais, je n'aurai cru que je me replongerai dans les écrits de Guillaume Apollinaire qui m'avait plutôt laissé ...froid lors de ma fin de classe de première...



Quelques indices néanmoins... c'est accidentellement en traversant le cimétière du Père Lachaise que le destin de Florent, le narrateur,  va basculer.... à proximité de la tombe d'Apollinaire où un banal morceau de bois va jouer une sorte de rôle  d'envoûtement pour le faire basculer, parfois à la limite du délire.... Bousculant le lecteur, les proches de Florent et sa vie quotidienne.



Nous sommes emportés à la suite de Florent  dans ses recherches sur le poète, sa quête et une certaine folie pour partager alors les rencontres improbables avec des personnages du quotidien du narrateur, mais surtout des familiers du poète et celles et ceux (mère, frère, amantes, muses, amoureuses, compagnes) qui l'ont marqué. En mixant les vers d'Apollinaire,  les moments clés de sa vie,  de son oeuvre,



Alexandra Koszelyk nous permet de dresser un portait rare et sensible d'un poète qui avait tant à dire et au parcours de vie probablement trop bref mais avec la rencontre de personnalités aussi fortes que Marie Laurencin, Pablo Picasso comme de repères mythologiques comme Gaia, la déesse-mère....



Une citation parmi tant d'autres tirée de ce troublant et fantastique livre "Les cicatrices du corps et de l'âme ne sont-elles pas ce qui nous constitue ? "
Lien : http://passiondelecteur.over..
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À crier dans les ruines

A crier dans les ruines est un roman qui porte magnifiquement son titre. Ce texte est un chant d’amour, un amour si fort qu’on ne peut l’exprimer qu’en criant. C’est un roman beau et fort que nous a écrit Alexandra Koszelyk. J’ai immédiatement été prise d’affection pour la jeune Lena, son insouciance, son amitié forte avec Ivan, là-bas, tout près de Tchernobyl, à Pripiat.

Un magnifique cri d’amour donc. A Ivan d’abord. Les deux jeunes gens se rencontrent enfants, à une époque où ils ne vivent que l’un par l’autre, l’un pour l’autre et où tout le monde trouve cela touchant. Ivan et Lena se connaissent, se comprennent, se créent un monde à leur image qu’ils ont du mal à quitter. Quand la catastrophe de Tchernobyl éclate, les deux origines sociales scellent deux destins opposés : la jeune bourgeoise fuit Pripiat avant même le décret national et arrive à émigrer en France tandis que le fils de berger se voit conduit dans des camps de transit puis un appartement à Kiev. Pourtant, chacun reste attaché à cette part de lui-même qui continue de vivre en l’autre, par des lettres, des objets. L’enfance, puis l’adolescence, l’âge adulte enfin, auront beau apporté avec eux la colère, le temps et la désillusion, ils n’effaceront jamais l’amour.

Mais ce n’est pas tout. A crier dans les ruines est un chant d’amour lancé aux racines, l’Ukraine. Alors que ses parents parviendront à s’occidentaliser car ils ont emmené avec eux tout ce qui était leur essentiel, Lena, privée de son essentiel, refusera toujours de tourner la page. A travers sa grand-mère, à travers son attachement pour tous les exilés, grâce à ses statuettes, à sa fascination pour les ruines, elle reste persuadée que sa place est ailleurs, là où tout a commencé, où tout s’est terminé, où tout est à reconstruire. Elle s’acharnera à garder de ce pays les images de bonheur non ternies par la catastrophe nucléaire. C’est une quête profondément intime qui nous est décrite, celle d’une enfant à qui on a volé la vie et qui se rendra compte au bout d’un certain temps qu’il lui faut la récupérer.

Cette histoire est également un chant d’amour à la nature, contre les dérèglements humains. Face à la folie du nucléaire, à l’inconsidération des hommes, les descriptions de Pripiat, au retour de Léna, ont quelque chose de bucolique. J’ai été très sensible à cette touchante ode à la nature qui reprend ses droits, à cet éloge des arbres, de la sève et des animaux qui ont vaincu la radioactivité.

Enfin, et ce sera mon dernier argument pour vous inviter à découvrir cette œuvre, j’y ai lu un hymne vibrant au pouvoir de la littérature. Prisonnière de son passé, exclue par sa langue et sa culture, Lena se plonge dans les livres. Elle parvient, grâce aux mots des autres (et ils sont nombreux : Camus, Platon, Kundera, Sophocle, Barbey d’Aurévilly…), à comprendre ses maux à elle. Alors que le silence et les tabous ont fait de sa vie une pièce sans âme, Lena trouve ailleurs l’expression de la foi, de l’appartenance, de la révolte et de l’amour. C’est la raison d’être de la littérature, selon moi, et j’ai trouvé que c’était présenté de façon subtile et très touchante.

Bref, je crois que le message est passé. Ce fut un réel coup de cœur ! Ne me remerciez pas de vous donner d’autres idées de titres à glisser sous le sapin, c’est un plaisir !


Lien : https://livresque78.com/2020..
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À crier dans les ruines

Magnifique roman qui oppose deux familles près de la centrale nucléaire. Un père très proche de la nature et l'autre de la technologie. Cela n'empêche pas les enfants, Léna et Ivan de s'aimer et de devenir inséparables jusqu'au jour de la catastrophe. La famille de Léna s'expatrie en occident. Léna nous raconte cet exil, la volonté de sa famille d'oublier et d'avancer. Léna fait elle aussi son bout de chemin mais reste attachée à ses racines. Elle ne cesse de penser à Ivan. Les lettres de l'un et de l'autre restent dans un tiroir. A la trentaine, Léna tourne le dos à ses parents et repart sur les traces d'Ivan. Le retrouvera-t-elle ?
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À crier dans les ruines

En 1986, à Tchernobyl, Léna et Ivan sont meilleurs amis et passent tout leur temps ensemble, ils s’aiment. Mais un soir d’avril, le père de Léna, ingénieur, rentre à la maison, paniqué, un incendie vient de se déclencher dans la centrale nucléaire, il faut fuir immédiatement. Léna quitte Pipriat avec sa famille pour la France, sans pouvoir faire ses adieux à Ivan. En France, Lena et sa famille ont dû s’adapter à un nouveau style de vie, à de nouvelles coutumes. Lena n’a jamais oublié sa terre d’origine et Ivan, qu’elle pense mort. Ivan, fils de paysan, est resté en Ukraine, proche de la zone d’exclusion de Tchernobyl.

Vingt ans plus tard, Lena revient en Ukraine pour tenter de retrouver son pays d’enfance, elle est une touriste pas comme les autres…

Dans ce premier roman réussi, l’auteur évoque une catastrophe mondialement connue et ses conséquences, il est question d’exil, d’amour, de lecture pour se reconstruire et de nature.
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À crier dans les ruines

Le thème est simple : rechercher son amour d’enfance. Par contre le traitement du roman est très intéressant car il montre les différences de classe sociale dans le régime soviétique lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. C’est agréable à lire et cela fait passer un excellent moment.
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Le sanctuaire d'Emona

J'ai été attirée par la belle couverture lors d'une soirée littéraire d'Alexandra Koszelyk qui présentait son nouveau roman L'archiviste. Et je ne suis pas déçue, l'écriture est tout aussi belle. C'est une écriture riche, bien rythmée, très différente de beaucoup de livres pour ado dans lesquelles la syntaxe laisse à désirer.



Les personnages sont intéressants, mystérieux mais la situation de départ est un peu caricaturale.

Le voyage est prétexte à tout ce que les deux jeunes filles vont découvrir. Beaucoup de références mythologiques et légendaires. Je ne connais pas la Slovénie, l'autrice en donne à voir la nature luxuriante, les valeurs ancestrales.



Les deux protagonistes sont des jeunes filles qui portent des valeurs fortes. L'une et l'autre se cherchent. Tout les oppose, le destin va les rapprocher et les rendre plus fortes pour affronter ce qui les attend.



Entre réalité et univers magique, le récit mène le lecteur dans un autre monde avec parfois quelques manques. Le frère de l'une et la sœur de l'autre disparaissent tôt dans le roman, ils sont bien vite oubliés pour ne « revenir » dans la narration qu'à la toute fin.



En bref malgré des passages quelque peu flottants, c'est un bon roman, très riche par sa structure et son récit.

Je recommande et attends la suite.
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L'Archiviste

Ayant beaucoup aimé les 3 autres romans d’Alexandra Koszelyk (dont un coup de cœur pour A crier dans les ruines), j’avais très envie de lire L’Archiviste, bien ancré dans la réalité actuelle. L’écrivaine a expliqué sa fulgurance d’écriture suite à l’envahissement de son pays culturel par la Russie en février 2022. Il y avait une urgence viscérale pour elle et cela se sent.

On suit le parcours de K (clin d’œil à Kafka, je suppose), l’archiviste la nuit, garde-malade le jour.

Quand son pays subit une invasion, elle doit, à tout prix, protégé sa culture, les livres, l’art en général ; et lorsque surgit un homme mystérieux du camp d’en face qui lui propose un marché, elle doit choisir la résistance intelligente sans prendre de risques pour mettre en danger sa famille, l’art et sa vie.

Dès les premières phrases, nous sommes dans l’univers d’Alexandra Koszelyk, son écriture poétique et cultivée.

Le thème très intéressant, pour une passionnée d’Histoire comme moi qui prêche depuis des décennies pour la conservation du patrimoine, de la mémoire vive, les arts oraux ou écrits, la transmission, et la non-modification du passé (mais plutôt l’explication pointue pour relier le passé au présent, puis le futur), était un plus immédiat dès la lecture du résumé.

Cette thématique est très atemporelle, en fait. C’est une réalité pour chaque pays qui a connu une invasion, une guerre sur son territoire.

Que doit-on sauver ? conserver ? laisser s’échapper ?

Comment résister sans mettre en danger sa vie, sa famille, son patrimoine, sa culture et sa vision du monde ?

A travers les propos, actions des protagonistes, on entre dans un cheminement de pensée… et aussi d’appel au secours… Les autres pays, quels qu’ils soient, ne doivent-ils pas se mettre en danger pour sauver une autre culture ?

On sent, à travers les mots de l’auteure, cette urgence de dénoncer, de remuer les consciences, de partager des artistes ukrainiens, la richesse d’une Histoire, et cela en fait un livre fort.

Petit à petit, le fantastique poétique prend le dessus et c’est charmant fait.

Pourtant, j’ai décroché deux ou trois fois surtout à cause de K.

Néanmoins, c’est un roman à lire, à « écouter » pour entendre le cri d’un peuple.

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L'Archiviste

K est archiviste dans une ville ravagée par la guerre, en Ukraine. Un homme lui demande de manipuler les œuvres, livres, tableaux...pour effacer l'histoire de l'Ukraine et transformer celle-ci en un pays soumis à la Russie.



K se voit contrainte d'accepter cette demande pour revoir sa sœur jumelle, Nina, détenue par l'ennemi.



Commence alors un jeu de dupes car K va modifier chaque œuvre pour y cacher un message qui révélera l'âme de l'Ukraine, sa culture, sa richesse.



Les messages que K délivre lui sont dictés par des voyages dans le temps où des hallucinations ? aux côtés de grandes figures de l'histoire ukrainienne, ce qui confère au roman une dimension fantastique. Nous rencontrons Gogol, Sonia Delaunay, Aria Primalchenko et tant d'autres que nous ne pouvons que nous intéresser à leurs arts et partir à leurs découvertes.



Ce livre est un message d'espoir et de résilience pour l'Ukraine.



Résister à travers l'art.



Une plume sensible, poétique tout en étant percutante.



Un livre qui résonne en écho à l'actualité.



Un livre qui rend hommage à l'Ukraine et qui résonne en nous longtemps après sa lecture. Touchée en plein ♥



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L'Archiviste

Je viens de découvrir cet auteure. Je vais me précipiter pour lire ses autres romans. L’archiviste est à la fois une fable, un roman noir et un vibrant hommage à la culture ukrainienne. Remarquablement construit, presque trop efficacement ! Il ouvre des portes sur le thème : qu’est ce que la culture profonde d’un peuple empêché, entravé dans son existence et depuis des siècles ! Expliciter comment Alexandra Koszelyk s’y prend, ce serait trahir le plaisir de votre découverte.

Je m’arrête donc là !

Sous le charme, er une fois de plus bluffé par ce que peut apporter l’écriture et l’art littéraire, ici dans un polar extrêmement original, enfin pour moi qui ne suis pas particulièrement porté sur ce genre !

Chapeau l’artiste ! Bonne lecture
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L'Archiviste

Une armée d'ombres pour lutter contre l'oppresseur.

Quand une guerre éclate, où que ce soit dans le monde, des petites mains agissent discrètement pour sauver œuvres et manuscrits. Déplacés, cachés, protégés, tant bien que mal, avec les moyens du bord. On peut tout nous prendre, mais pas ça, pas ce qui fait nation.

K, l'archiviste, est de ceux qui ont choisi de combattre en prenant les arts. Mais sa mission va être troublée par l'arrivée de l'homme au chapeau. Il ne veut pas détruire les œuvres, non, son procédé est plus machiavélique. Il veut modifier l'histoire en retouchant les textes, les tableaux, les photographies.

A K de trouver le subterfuge pour obéir sans trahir ce qu'elle est : une Ukrainienne prête à tout pour défendre sa culture.



Les ombres seront là pour l'aider. Les grands noms de la littérature, de la peinture, les figures symboliques et les oubliés de l'histoire. Une armée d'ombres qui lui donneront autant d'objets mémoriels qu'il en faut pour que l'Ukraine reste l'Ukraine. Et que le lecteur se glisse dans cette culture, découvrant des noms qui résonnent peu à nos oreilles.



Il y a mille façons de résister. Mille façons de combattre. Celle d'Alexandra Koszelyk passe par ce roman qui porte en lui tout son pays. Si j'ai, au début, était un peu perdue par la construction du récit, j'ai vite adopté K comme l'une des miennes. Un personnage comme celui de l'archiviste ne peut que me toucher. Le personnage de l'homme au chapeau est intriguant puis terrifiant, tant sa présence glacée ne peut que conduire au pire. Et j'ai lu avec avidité ces pages qui me parlaient d'un pays que je ne connais pas. Me donnant envie de me plonger toute entière dans cette culture qui n'est pas la mienne. Je ne pensais pas être autant touchée par ce texte dont on sent l'urgence. Mais j'ai été cueillie, touchée au cœur.



Qu'adviendra-t-il de l'Ukraine ? Où sont toutes ses œuvres cachées ? Combien sont-ils à protéger coûte que coûte ce qui fait nation ? L'Ukraine qui faisait la une des journaux il y a un an est aujourd'hui un conflit de plus, plus proche peut-être mais trop loin déjà pour qu'on s'en émeuve encore. Ce roman remet de la lumière là où il n'y en a plus.
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L'Archiviste

« La nuit était tombée sur l'Ukraine »

Un roman en immersion, dans une actualité troublante, pendant la guerre en Ukraine et pourtant un livre qui est beau qui ne parle pas que de ça.

K est une femme, elle s'occupe de sa mère malade le jour, et la nuit, travaille à la bibliothèque en tant qu'archiviste, dans une abbatiale, gardienne de toutes les oeuvres de son peuple : « La bibliothèque tenue par K s’élevait sur de gigantesques sous-sols. C’était un lieu babylonien »

Un homme au chapeau, un homme sans nom, incarnation du mal, demande à K de réécrire l'histoire du pays, de modifier les oeuvres majeures symboles de l'Ukraine, en échange il délivrera sa soeur jumelle Mila, reporter-photographe.

K reçoit régulièrement une enveloppe lui indiquant l'oeuvre à retoucher. Et c'est alors que, dans une sorte de rêverie, des ombres du passé s'emparent d'elle et elle revit les scènes du passé, comme si on y était. Elle ressent les oeuvres. Et il se passe des choses… des idées lui viennent. Comment va-t-elle prendre son destin en main ?

Un roman riche qui m’a fait découvrir la culture ukrainienne, on traverse plusieurs époques, des dates charnières de l’histoire de ce pays Tchernobyl et l’Holodomor. Oui je connaissais l’écrivain Gogol et l’artiste Sonia Delaunay, mais pas le poète Taras Chevtchenko, ni Pavlo Tchoubynky, auteur de l’hymne national ukrainien, ni l’artiste peintre Maria Primatchenko, Isaac Babel, Lessia Oukrainka… j’en ai appris tellement sans que ce soit une leçon.

Un livre d'une richesse incroyable que ce soit au niveau écriture que culturellement, un livre à archiver, et à garder. Il y aurait tant à dire, alors autant le lire…

K comme un hommage à Kafka ? K comme Koszelyk ? Le personnage de K est féminin, ce qui laisse penser à une identification de l'auteure.


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À crier dans les ruines

J'ai aimé le principe de la narration, le retour d'exil, et tout ce qui se rapporte à Tchernobyl et à l'Ukraine. Mais je suis restée sur ma faim, car j'ai trouvé que ce n'était pas le centre du récit alors que je voulais en savoir plus. Je n'ai pas du tout accroché à l'écriture, une écriture qui se veut trop poétique, où tout est personnifié et sublimé. Deux-trois petites choses m'ont gênée dans les histoires d'amour, ainsi que l'omniprésence des références littéraires et quelques facilités ou coïncidences heureuses.
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Le sanctuaire d'Emona

Je connais Alexandra Koszelyk depuis longtemps, via son blog Bric a Book. Mais, c’est l’écrivaine que je suis désormais. J’ai lu en effet avec admiration son premier roman A crier dans les ruines en 2019, puis son second La dixième muse en 2021. La voici aujourd’hui présente en littérature jeunesse, un genre que j’aime lire depuis quelques temps, voilà qui tombe bien… Il faut savoir que ce livre est le premier tome d’une saga en devenir. A réception, mon fils a reconnu l’illustratrice de couverture, Laura Perez, qui a déjà illustré des livres tels que Secrets de vampires et Secrets de sorcières, ce qui met dans l’ambiance. Pour autant, dans les premières pages, nous faisons la rencontre d’une famille tout à fait ordinaire, ou presque. Séléné est une adolescente, qui a été adoptée autrefois, dans le même orphelinat que son frère plus âgé. Elle a le désir de partir en Australie pour l’été, pour faire de la cueillette, et s’extraire un peu de chez elle. Ses parents acceptent seulement quand Daria, la copine de son frère, propose un périple commun. La surprise sera la présence d’Irina, la jeune soeur de Daria, qui se joint au groupe. Séléné et Irina n’ont rien en commun, et le début du voyage s’avère un peu maussade. Séléné est hyper connectée et Irina, elle, tire les cartes et aime lire dans les étoiles. Coincés en Slovénie, suite à un contrôle policier étrange, la troupe se retrouve dans une maison isolée, chez Milena, qui les recueille avec générosité. Pour autant, beaucoup d’indices amènent Séléné et Irina à penser que Milena cache des secrets. Elles ne seront pas au bout de leurs surprises, et vont surtout comprendre que cette halte n’avait rien d’un hasard. Mi-conte de fées, mi-récit fantastique, le roman d’Alexandra Koszelyk quitte peu à peu le réel pour nous emporter dans un univers où des forces puissantes et inconnues apparaissent. Et l’autrice continue à explorer ce qui a déjà fait son talent dans ses romans précédents, en allant encore plus loin ici, en mettant en scène un monde à part, une force puissante, souterraine, mythologique, qui cherche à préserver la Nature. J’ai été très attachée aux personnages. L’amitié qui se noue peu à peu entre Irina et Séléné est touchante et belle. J’ai aimé aussi que les origines de Séléné soient un sujet de curiosité, sa marque sur le poignet, ses cauchemars, sa vision parfois déformée du réel. La fin de ce premier tome emporte le lecteur vers un monde où le fantastique est omniprésent, un monde dans lequel je suis sans doute moins à l’aise, mais qui a titillé mon mari, grand adepte de fantasy et de mystères, et qui est toujours à la recherche de telles épopées. Il sera le futur lecteur de ce roman. De mon côté, j’ai retenu de beaux personnages féminins, la beauté de l’amitié et l’exploration de cette idée, que j’aime, que le hasard n’existe pas vraiment.
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Le sanctuaire d'Emona

Après avoir lu les excellents « à crier dans les ruines » et « la dixième muse », je ne pouvais pas ne pas lire le nouveau roman d’Alexandra Koszelyk qui pour son retour en librairie signe le premier tome d’une saga fantastique destinée à un public de jeunes adultes. Je suis un jeune adulte. Si, si. Depuis une (très) grosse vingtaine d’années.

Les deux précédents romans montraient tout l’attrait de l’autrice pour les références mythologiques qu’elle glisse en filigranes plus ou moins prononcés dans ses histoires. La nature y tient également une place importante, voire primordiale en troquant une figuration décorative contre un rôle à part entière. Le sanctuaire d’Emona s’inscrit complètement dans la lignée des romans précédents en amplifiant la part de fantastique déjà amorcée dans « La dixième muse ». D’emblée, le prénom de la protagoniste principale, Séléné, emprunté à la déesse grecque de la Lune, donne le ton en plaçant l’adolescente orpheline sur le chemin d’une destinée exceptionnelle et sur celui d’Irina, une autre adolescente avec qui elle va partager le siège arrière de la voiture de son frère aîné, en route pour un séjour en Roumanie. Mais le voyage s’interrompt en Slovénie où Séléné et Irina sont hébergées dans une étrange maison bordée d’arbres centenaires. Assez rapidement, le doute n’est plus permis, Séléné et Irina ne se sont pas rencontrées par hasard et ce n’est sûrement pas une coïncidence non plus si les deux jeunes filles se trouvent si près de Ljubljana, la capitale slovène, dans une demeure dont le mystérieux plafond résonne avec les cauchemars de Séléné.

Encore une fois, la plume de Koszelyk fait mouche. Il m’a fallu un peu de temps pour entrer dans l’histoire et me défaire de l’impression qu’avaient pu me laisser les premiers dialogues (un peu trop « écrits », à mon goût, et peu « naturels » dans le contexte), et puis l’arrivée en Slovénie m’a eu, j’ai fini par me laisser emporter dans le tourbillon. Il fallait que je sache dans quoi Séléné et Irina se trouvaient embarquées, quel mystère cachait la maison et son environnement, quelles révélations allaient nous arriver sur le passé de Séléné, ses rêves, sa relation avec cette Irina qui prétend lire dans les étoiles et fabriquent des santons magiques dans des écorces de bois. Bref, au fil du roman, les questions abondent et les indices se récoltent petit à petit. On sourit quand l’autrice glisse de temps en temps (sur) des « racines » (d’arbres, de cheveux ou ancestrales), ou quand la chambre puis la voiture se font sanctuaires, amorce à peine cachée de ce que le titre nous révèle d’ores et déjà. Tout ici participe aux mystères et à l’aventure et c’est jubilatoire. La nature omniprésente que ce soit dans la végétation ou les constellations, le bestiaire mythologique en partie emprunté au lieu même de l’action (de l’importance du dragon qui orne le pont et le blason de Ljubjana) ou encore le socle historique sur lequel repose l’intrigue (en utilisant notamment l’histoire d’Emona, la cité romaine qui fut en proie à différents envahisseurs et sur laquelle a été construite l’actuelle Ljubljana), tout s’imbrique impeccablement et noue les fils d’une intrigue extrêmement riche.

A grand renfort de scènes magistrales et fortes (on se serait parfois cru avec Indiana Jones ou Harry Potter), Alexandra Koszelyk nous raconte une jeune fille qui part à la quête de son identité comme un Jason à la recherche de la Toison d’Or (oui, j’avoue, je ne choisis pas Jason tout à fait au hasard : Jason, dragon, Ljubljana, toi-même tu sais…). Et Séléné semble découvrir sa vérité, son histoire, au fur et à mesure qu’elle s’enfonce concrètement dans les grottes souterraines… (ou l’art de retourner Platon et sa caverne !) ou qu’elle s’échappe spirituellement dans les étoiles. On a terriblement hâte de savoir quelles aventures l’autrice réserve à son héroïne et quels secrets seront percés dans les prochains tomes du « sanctuaire d’Emona ». Vivement la suite !
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La dixième muse

Après le décès de son père, Florent se sent perdu, apathique. Pour le sortir de sa torpeur, son ami Philippe lui propose de l’accompagner au cimetière du Père Lachaise où il doit s’occuper des racines d’un arbre qui ont engorgé des canalisations. Lors de sa visite, Florent découvre la tombe de Guillaume Apollinaire. Pour se remémorer cet instant, il rapporte chez lui un morceau de bois. A partir de là, Florent semble obsédé, habité par le poète. Sa vie bascule de plus en plus dans l’étrange.



J’ai pris grand plaisir à lire le deuxième roman d’Alexandra Koszelyk. Elle rend ici un très bel et original hommage à Guillaume Apollinaire. Le poète est évoqué au travers de chapitres où ses proches parlent de lui : Picasso, Marie Laurencin, Louise de Coligny, Jacqueline Kolb, Annie Playden, le frère de Guillaume et bien d’autres. Tous évoquent un être lumineux, flamboyant, aussi amoureux de la vie que des femmes et habité par la poésie. Chacun de ses chapitres s’intercale avec ceux consacrés à Florent. Ils dessinent un beau portrait du poète mort trop tôt et qui continua d’exister au travers des souvenirs de ceux qui l’ont aimé.



Mais « La dixième muse » n’est pas qu’un portrait de Guillaume Apollinaire. Le début du roman est réaliste puis il glisse progressivement vers le fantastique, la magie. L’attachement d’Apollinaire à la nature, aux arbres prend de l’ampleur au fur et à mesure. Florent se reconnecte à la nature par le biais de la poésie, il prend conscience de sa part protectrice et nourricière. Il comprend qu’il fait partie d’un tout. Et l’œuvre d’Alexandra s’enfonce toujours plus loin dans le merveilleux, le mythologique pour nous entraîner vers une fin un peu déconcertante et étonnante. L’antiquité rejoint le présent, la nature la poésie dans un final aux allures de conte.



« La dixième muse » est à la fois un bel hommage à Guillaume Apollinaire, une fable gothique et écologique qui explore la frontière entre le réel et la fiction. Alexandra Koszelyk nous rappelle qu’il y a de la magie dans notre monde et qu’il suffit d’ouvrir les yeux pour s’en apercevoir.
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À crier dans les ruines

Belle histoire d'amour entre deux jeunes enfants séparés pendant près de quinze ans à cause d'un accident nucléaire grave de Tchernobyl.



L'histoire dans l'histoire et le procédé des lettres échangées est assez malin. Cet ouvrage retranscrit bien les immenses difficultés qu'on du surmonter les habitants de la région suite à l'explosion de la centrale.



Le livre ne se concentre pas sur l'accident en lui même, mais davantage des conséquences que les individus ont subi : la maladie, les séparations, l'exil, la mort.



L'auteure m'a fait comprendre qu'on peut être exilé aussi à quelques dizaines de chez soi. Surtout quand on ne pourra plus jamais revenir sur sa terre natale polluée à jamais.
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La dixième muse

Alexandra Koszelyk a réussi brillamment, avec son premier roman A crier dans les ruines, à s’imposer comme la véritable écrivaine qu’elle est. J’ai cependant été heureuse de retrouver, dans ce deuxième opus, celle que je connaissais plus particulièrement via son blog et son atelier d’écriture, la passionnée de poésie et de mythologie qu’elle est également… Tout commence dans le cimetière du Père Lachaise, alors que Philippe, l’ami de Florent, lui demande de venir l’y rejoindre. De fortes pluies ont mis à jour un enchevêtrement de racines dans les canalisations. Florent se retrouve devant la tombe de Guillaume Apollinaire et le propriétaire à la fin de cette journée d’un mystérieux morceau de bois. Dorénavant, les rêves, les pensées, les actes de ce récent agrégé d’Allemand, vont être parasités par la vie, les poèmes, les pensées de Guillaume Apollinaire. Louise, sa compagne, observe avec inquiétude et détachement cette obsession, sans comprendre que Florent vit une véritable transformation intérieure et est peut-être même le nouveau dépositaire d’une grande mission, confiée plus tôt par Dame nature au poète des Calligrammes… J’ai été déroutée, en début de roman, par le biais fantastique que prend rapidement l’intrigue. Mais une fois le principe accepté, on rentre dans un tourbillon fascinant, qui nous permet de côtoyer au plus près ce poète étonnant qu’est Apollinaire, et d’approcher ainsi ce qui a pu l’inspirer, ses motivations, ses origines, ses muses. Bien entendu, on imagine très bien, que bien que s’appuyant sur tout un panel de documents, Alexandra a laissé aussi libre cours à son imagination. J’ai aimé d’ailleurs cela, reconnaître les faits historiques et littéraires, les données mythologiques, et suivre pour autant le récit quand il s’emporte vers un monde onirique merveilleux, auquel le lecteur, captif, est bien tenté au final de croire. Ce roman peut aussi être lu comme une allégorie écologique, où l’homme serait au service de la nature, et non l’inverse, ce qui n’est pas pour me déplaire. J’ai aimé aussi faire un voyage dans ce temps où Picasso brossait les premiers traits des demoiselles d’Avignon et où le monde culturel cherchait à se défaire de certains carcans. Un grand bravo à Alexandra Koszelyk pour ce deuxième roman, où sa plume se déploie dans toute sa puissance et qui confirme son talent d’écrivaine !
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