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Citations de Alexandre Bergamini (32)


Ses mains sont brûlées. Me voyant les remarquer, elle prononce doucement : Hibakusha. Je répète aussi doucement que je le peux : Hi-ba-ku-sha. Elle me regarde d'un air interrogateur afin de s'assurer que j'ai bien compris. Oui, j'ai bien compris. Je chuchote : Hiroshima, Nagasaki. Nous nous regardons les yeux dans les yeux. Avec une infinie délicatesse, elle prend mes mains dans les siennes. Comme si mes mains étaient celles qui avaient le plus souffert. Ses vieilles mains si belles et si abîmées. Des mains comme des fleurs fanées et brûlées que je caresse doucement afin de les soigner, les consoler de cette destruction faite au peuple japonais, afin de les guérir de la douleur injustement infligée. Ses amies se taisent et ont baissé leur tête, certaines ont les larmes aux yeux et détournent leur visage. Elle, elle me sourit quand je voudrais pleurer. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi.
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Vivons comme des fleurs, conscients que cela ne durera pas. La durée n’est pas la qualité de la présence. Rayonner quelques années, quelques mois, quelques heures devrait nous suffire. Fleurir et faner. Les fleurs ouvrent la voie. (Page 98)
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De cette place qu'il nous faut conquérir constamment en force en Occident nous avons perdu l'attention d'être ensemble, la délicatesse et la subtilité d'être au monde, la fluidité et la fraternité. Nous concevons la vie comme un droit ou une bataille, non comme un privilège ou une possibilité. Nous exigeons au lieu d'inspirer. Nous voulons ardemment et nous nous accrochons, au lieu d'expirer et de relâcher. Nous pensons que notre volonté et nos désirs impérieux nous protégeront de l'inspiration et de l'expiration. Nous ne serons protégés de rien.
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"En Grèce.
Sur la colline de Saint Nicolas de Cabineri,
assis sur un chaud tapis d'aiguilles
de pins odorants,
j'ai regardé longtemps le paysage.
Je me suis endormi, me suis réveillé face à lui.
Et j'ai vu les rondeurs de cette campagne fauve,
ses cyprès dressés et ses oliviers sous le vent,
cette douce sécheresse baigné
par l'odeur de la mer,
ses mots venant la nuit, ses silences du jour,
et ses lumières à l'aube,
écrasantes dans la journée,
tendres au crépuscule,
sur la terre, sur les arbres, sur les visages.
J'ai ressenti à ce moment-là,
l'impression aigüe du bonheur immédiat.
Je pourrai être heureux.
Le plus ardu est de ne pas s'interdire d'être.
Il ne faut pas renoncer.
Jamais."
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Mes voeux ne sont jamais réalisés : la paix dans le monde et la joie de mon père d’être avec moi. Je prie en vain.
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Nous devrions avoir pour amis des gens capables de nous aimer au point de nous accorder l’euthanasie. Forts d’épuiser notre tristesse millénaire, de nous rendre en dernier lieu l’allégresse, la légèreté.
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Singulier et libre, l’écrivain est celui qui accomplit son destin en écrivant. Il s’agit d’engagement, d’existence et d’univers. Non de loi du marché.
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Des roses sauvages ont poussé hors du chemin. Rouges comme des souvenirs dans le vert immense et profond de la disparition. Sauvages comme des cœurs accrochés palpitants.
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Je tire la force de ma ruine.

Rien ne devait me nuire, sauf moi-même.
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Au Japon, on panse les arbres, et on les pense. Il n’est pas rare d’avoir la chance d’observer des arbres plusieurs fois centenaires. Le Japon est-il le seul et dernier pays au monde qui laisse les arbres mourir en paix ? (Page 29)
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Cette amie marqua ma brosse à dents d'une énorme croix au feutre noir. Lorsque je lui demande la raison de son geste, elle répond gênée: "C'est plus sûr, comme ça, on ne se trompe pas."
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"Vaincu. Vacillant sur une lame de rasoir. Prêt à me fendre, épuisé, laminé. J'ignore la raison de ma présence. Je me suis égaré. Le temps a passé et je suis défait, brisé. Ne reste de moi qu'une dépouille offerte dans des couloirs sibyllins. Une enveloppe vide de toute pensée. Pourtant un état de plénitude intérieure règne. Une chute sereine me conduit à l'élévation spirituelle, à la révélation, à la béatitude... Un être nouveau naît au milieu de l'abject. Au plus bas."
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