Alfred Hayes

"Une jolie fille comme cela", Alfred Hayes.

Court roman des années 60, centré sur la rencontre d'un homme et d'une femme qui sera l'occasion de depeindre les faiblesses et bassesses de l'humain. Ni joie ni espoir dans cette histoire, qui pourtant commence par ce qui apparaîterait comme le sauvetage d'Elle par Lui. Ecrits féroces sous un gant de velours aussi dans ce qui peut être interprété comme une dénonciation de la condition féminine dans ces années cinquante/soixante, pour ces femmes qui furent dans certaines strates de la société considérées comme des biens de consommation/utilisation, malgré comme il est rappelé, leur participation à peine une dizaine d'années plus tôt à l'effort de guerre dans les usines au même titre que les hommes par exemple.

D'un pessimisme aux relents de whisky, avec des phrases faussement lisses, ce roman d'Alfred Hayes - disparu en 1985 - est la révélation de la rentrée.
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Lui : bosse dans le milieu du cinéma. Il gagne facilement beaucoup d'argent et traîne son désenchantement, son ennui, son cynisme, dans des fêtes vip où il constate - comme tous ceux qui en possèdent beaucoup - que l'argent ne fait pas le bonheur et que ceux qu'il côtoie journellement et le font vivre grassement, ont troqué les diamants pour du strass.





Elle : rêve d'entrer dans ce monde de strass, de voir son visage sur les murs de la ville. Jolie fille, elle est prête comme toutes les filles pauvres à beaucoup de sacrifices pour devenir célèbre, mais psychologiquement instable, elle cultive l'art anti-anxiolytique du martini et ne peut vivre loin de son psychiatre à qui elle confie ses souffrances. Une menace lourde et inamovible pèse sur elle.





Un soir de fête, l'océan n'est soudain plus pacifique. Il la sauve de la noyade et se sent ensuite responsable de sa survie. Ils se voient. Lors de leur premier baiser, se produit simultanément un tremblement de terre : « La terre en remuant, avait paré le baiser d'une qualité quasi prémonitoire ». La suite et l'épilogue de ce bref roman ne contredisent pas cette prémonition.





Ecrit en 1958, Une jolie fille comme ça est un texte aux caractéristiques classiques : non géographiquement situé, personnages anonymisés, adultère éternel. Seul le tourne-disque Victrola date sa parution. Une lecture globalement agréable malgré un épilogue décevant.

Un livre nostalgique et noir ... comme un film américain des années 40. Son auteur était un étonnant personnage aux nombreuses qualités : quel dommage que ce roman n'ait été publié que maintenant alors que tant de "soupes" voient le jour ... C'est l'histoire triste d'une jolie fille dans le milieu du cinéma, qui n'arrive pas à percer : une jolie fille parmi tant d'autres, une jolie fille, mais derrière un grand vide. Entre deux suicides quand le miroir se brise, quand le rêve se heurte à la réalité de son incapacité à être autre chose qu'une jolie fille, elle rencontre un scénariste à l'aise, mal dans sa peau, entre deux maîtresses et une épouse depuis 15 ans ... Gentil, mais incapable d'offrir à la jeune femme, ce qu'elle voudrait (une vie de vedette de cinéma, mais sans ce qu'elle implique d'acharnement, d'égoïsme et de talent), le scénariste, sauveur de la jolie fille qui se suicide trop souvent, ne pourra qu'assister impuissant à la mise à mort sur l'autel d'Hollywood, d'une jolie fille de plus, par les hommes tout puissants.

Los Angeles dans les années 50, il n’en fallait pas plus pour m’attirer vers ce roman dont je trouve la couverture très belle. De plus, la préface signée Agnès Desarthe est très bien écrite et donne envie de se plonger immédiatement dans l’histoire.



Cependant, si j’ai aimé le style d’Alfred Hayes et les descriptions du milieu du cinéma, les personnages ne m’ont pas vraiment accrochée. Ce scénariste en plein succès et cette aspirante actrice lucide sur son avenir, qui joignent leurs solitudes dans une ville qui dévore les âmes de ses habitants, ne m’ont pas inspiré de sympathie. Pas assez d’émotions, trop de réflexion, je pense.

Cela-dit, j’ai aimé la peinture sans fards faite de Los Angeles.

Ce roman de Alfred Hayes m'a bien plus séduite que le précédent que j'ai lu, Une jolie fille comme ça. J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture agréable et efficace de l'auteur, qui m'avait déjà fait bonne impression.

Là où les personnages ne m'avaient pas plu, j'ai éprouvé ici beaucoup plus d'empathie pour Asher, ce scénariste "tombé en disgrâce professionnelle et conjugale" qui, après avoir découvert l'infidélité de sa femme, décide de quitter Los Angeles sans un mot d'explication, et de revenir vers New-York, sa ville aimée et chérie.

Au-delà de la description des relations troubles entre les trois protagonistes, ce texte est en effet également une belle déclaration d'amour à New-York.

Je n'avais jamais entendu parler d'Alfred Hayes. MB m'a prêté ce livre. Merci MB ! Je n'ai pas pu le lâcher. Attention ce n'est pas un polar mais une plongée dans l'Amérique, Los Angeles années cinquante. On se croirait au cinéma. La bonne focale. Une distance à la Emmanuel Bove. Haletant mais psychologique. Histoire poignante entre deux anonymes. Une forme de neutralité très humaine cependant dans l'écriture. La couv est merveilleusement bien choisie.

Lors d'une soirée un homme sauve une femme qui s'enfonce dans l'océan. Nous ne connaîtrons jamais leur nom mais peu importe. Une liaison va s'engager entre eux, lui marié qui a quelques aventures extra conjugales et elle une fille un peu paumée au passé compliqué. Que cherche t'elle dans cette relation? De l'amour, de la vengeance. Que cherche t'il une relation de plus ou autre chose dans sa vie qu'un mariage qui semble se dissoudre.

Que ressortira t'il de tout cela.

Pas d'emballement pour ce court roman qui aurait mérité d'être plus développé à mon goût sur l'ambiguïté des sentiments avec une histoire banale.

Un roman noir, portrait féroce de nos ambitions et illusions !



Mon avis :



Lecture sortie de ma PAL pour le challenge Pioche PAL et pour répondre au défi de ma binôme number 2 Claire "choisir un livre avec le mot fille dans le titre".



Ceci étant dit cela m'a permis de découvrir un auteur et une histoire vers lesquels je ne serai pas forcément allée bien que la couverture soit superbe et résume bien le titre. Alfred Hayes pour la petite histoire est un romancier, scénariste et poète ayant principalement travaillé pour l'Italie et les Etats-Unis.



Dans ce livre nous ne connaissons pas les noms des deux protagonistes, mais le talent de l'auteur est tel que nous n'avons même pas besoin de cela pour qu'ils existent et pour les assimiler car il décrit leurs faiblesses, leurs contradictions avec tant de précision qu'il nous offre un portrait efficace et féroce sur nos propres ambitions. Tout en y amenant une certaine ironie. La façon d'aborder le texte, la narration est vraiment originale, légèrement subversive, faite de répétitions qui engendrent un certain rythme authentique, les dialogues sont emmêlés et l'on a l'impression de réellement assister à la discussion des personnages.



C'est la rencontre de deux êtres, de leurs sentiments, de leurs déboires... un face à face redoutable car les fêlures sont grandes. Un scénariste en vogue lors d'une fête hollywoodienne sauve une jeune femme - qui souhaite devenir actrice - de la noyade, cette rencontre avec une jolie fille comme ça va bouleverser sa vie et la relation venimeuse à venir va mettre à mal son âme.
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167 pages

8/10

Un livre déposé sur mon bureau le lendemain de mon anniversaire...

Pfiou... j'ai bcp de mal à qualifier ce livre.

Je ne sais pas décrire l'état dans lequel je ressors de cette lecture (une soirée).

C'est un livre déroutant car ses 2 protagonistes n'ont pas de prénom. C'est "Je" et "Elle"...

Il est déstabilisant, dévastant,...

Avez vous déjà lu un livre que vous trouvez à la fois glauque et proche du réel (attention, je parle bien du réel de la Vie, pas de ma petite vie 😂)? À un point tel qu'il vous est difficile de le lâcher ?

C'est la deuxième fois que ça se produit pour moi. Ma première fois, c'était avec le livre "l'échelle des sens" de Franck Ruzé.

Je ne vous conseillerais pas ce bouquin pour vous accompagner à la plage mais plutôt si vous acceptez d'être bousculé 😉

Il reste étrange que cette nouvelle soit restée si longtemps sous le radar (et le soit toujours). Est-ce la forme condensée, c'est-à-dire le long monologue très dramatique d'un homme d'âge moyen sur un amour passé ? Ou le lecteur est-il trop confus par les changements subtils et moins subtils dans l'histoire que raconte cet homme, qui jette progressivement une lumière différente à la fois sur l'histoire d'amour dont il parle et sur les personnages principaux (y compris lui-même) ? Peut-être, mais pour moi ce sont les points forts de ce court roman.

Dès le début, vous vous sentirez comme dans un «film noir» des années 40 et 50, avec un homme s'adressant à une femme beaucoup plus jeune au comptoir d'un bar, y compris les cocktails et les spirales de fumée qui se recroquevillent. Vous pouvez juste imaginer voire Humphrey Bogart. Et cette image résonne alors immédiatement avec cette voix sonore, de l'homme qui continue à parler pour le reste du livre, déversant son désenchantement pour l'amour et la vie dans de longues phrases amères. Magnifique. Et en même temps génial parce que Hayes a réussi à élever cette histoire au-dessus d'une histoire de « blues » ordinaire. Le protagoniste narrateur n'est pas seulement un homme déçu, au contraire, son monologue trahit comment il a lui-même vécu la vie d'un implacable briseur de coeurs, pas opposé à la manipulation et même à la violence si nécessaire, comme il le dit lui-même, tirant « le maximum » d'un relation, puis le jeter. En d'autres termes, c'est un macho très ambigu qui parle ici. Et l'autre protagoniste, apparemment passive, la femme également anonyme avec laquelle il a eu une relation, s'avère progressivement être dans la vie avec au moins autant d'ambiguïté. Ici, Hayes joue à merveille avec des dessins de personnages en évolution et en brisant les stéréotypes de genre d'une manière à double cœur. La finale de ce livre laisse un arrière-goût amer de drames existentiels à la fois réels et éphémères, de désillusions et illusions pourtant obstinément continus. Incroyable ce qu'Alfred Hayes a fait ici sur un peu plus de 100 pages.

Amoureux de l’ambiance hollywoodienne des années 50, cette « jolie fille comme ça » est faite pour vous.

En quelques 200 pages, Alfred Hayes nous raconte l’histoire de ces deux âmes perdues. Vaguant. Voguant dans leur misérable existence pourtant radicalement différente.

Lui est un scénariste de 40 ans. Connu. Reconnu même.

Le succès n’est plus à prouver. C’est acquis. La réussite est là.

Au contraire de ce mariage qui n’est plus fait d’amour mais de contraintes qui l’enferme, jour après jour.

Elle est actrice. La vingtaine, elle débute. Fraîche. Jolie. Pas magnifique.

Une fille parmi tant d’autres dans cette jungle qu’est cette ville.

Un soir, alors qu’une fête se tient et que les coupes de champagne s’enchaînent à quelques mètres, elle manque de se noyer sous les yeux de celui qui deviendra son sauveur. Quelques temps plus tard, son amant.

Que peuvent s’apporter deux personnes que la vie a brisé ?

Deux personnes dont la solitude ne cesse de se sentir.

Même lorsque leur corps ne pourraient être plus proches.

Lorsque leur souffle se rejoignent en même temps que s’expire leur chagrin.

Que s’échangent leur sueur trempées de malheur.

La lumière ne vient jamais. Ils restent en dehors.

À l’ombre, comme condamnés de ces rêves qu’ils ne réaliseront jamais.

Maudits de ces envies, ces ambitions que cette ville semble tuer.

La psychologie est presque clinique devant ces deux sujets dont on ne connaît jamais les noms.

Évoluant dans une atmosphère qui ravira tout les cinéphiles, on referme ce roman en se demandant : est-il si bon de tant rêver ?



À lire pour la psychologie noire et l’époque du roman.



À offrir aux fans du monde impitoyable hollywoodien !



Publié en 1958, il est édité chez @folio_livres 🎬


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Rassurez-vous : le livre n’est pas mauvais, ce n’est pas que je n’accroche pas à l’histoire, aux personnages, à la plume, etc.



Non, le gros point embêtant, c’est que je ne comprends pas. Je ne comprends pas vraiment qui est qui, ce qu’il se passe. J’ai pourtant avancé jusqu’à la moitié du roman. Mais mon cerveau n’a toujours aucun déclic.



Dans ces conditions, forcément, l’envie de lire se manifeste de moins en moins. Arrêtée au beau milieu d’un chapitre, en pleine incompréhension, je n’ai pas réussi à reprendre. Ça me fait mal au cœur, moi qui étais si heureuse d’avoir enfin mis la main sur ce livre !



Alors je serais bien en peine de vous expliquer l’histoire ; je sais que c’est censé être une histoire d’amour, voilà tout. Pour le reste, je ne suis plus sûre de rien. Cela étant, il est possible que je retente cette lecture plus tard, histoire de ne pas m’avouer vaincue. Peut-être n’est-ce tout simplement pas le bon moment…



À noter : les phrases, parfois très longues, peuvent surprendre ! Le style peut ne pas plaire.
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Alfred Hayes signe le subtil portrait d’un homme qui accepte mal de vieillir.
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n scénariste hollywoodien désabusé et fier de l'être (revenu du mariage, de l'argent et de la réussite) sauve un soir de fête une "jolie fille " qui se jetait dans l’océan. Il s'embarque sans trop le vouloir, de façon un peu supérieure, dans une amourette avec cette actrice ratée, prêt à la jeter comme un kleenex quand son épouse débarque. Si ce n’est que le kleenex s'avère un torchon en flamme démoniaque, qui va le révéler à lui-même, pas plus reluisant que les autres.



Il y a une ambiance fascinante mais déstabilisante dans ce court roman assez brillant, au charme sulfureux, où on découvre tout au fur et à mesure avec le narrateur (le fameux scénariste). On est souvent aussi désorienté que lui, car on n'a pas les clés que détient (peut-être?) la jeune femme. Celle-ci, d'aventure facile, se transforme en un démon ravagé par sa folie, dont il s'avère bien dangereux (pour tous) de s'amuser.



On imagine un film choc en noir et blanc années 50, comme le suggère la couverture (le livre est sorti en 58), mais il y a là une certaine universalité dans le récit qui fait qu'on en tirerait aussi volontiers un thriller noir d'aujourd'hui.

Que dire, j’ai lu ce livre mais il ne m’a pas emballé du tout. Je n’ai pas abandonné mais j’ai pensé à le faire. Il était cours donc j’ai persisté sans pour autant réussir à m’accrocher. Je me suis ennuyée 🥱.



Les personnages n’ont pas de nom … du début à la fin.



On ressent de la détresse de la jolie fille mais elle n’a pas réussi à me toucher.

Une romance entre 2 personnages totalement différents, tu te demandes où ça va mener.

À la fin, je me suis dis : OK… et j’ai refermé .



Bon vous avez compris, un livre pas fou pour moi. Mais il peut plaire, j’en ai lu de bon avis. Il était tout simplement pas pour moi

Crise de la cinquantaine, solitude, désillusions, affres du désir : tous les thèmes chers à Alfred Hayes, disparu en 1985, dans un récit empreint de mélancolie urbaine.
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Un véritable petit bijou que ce court roman aux couleurs du cinéma hollywoodien, l'histoire de deux naufragés. Lors d'un fête dans une belle demeure un homme qui s'ennuie rencontre une jeune femme. Dans cette relation chacun va révéler les démons de l'autre, qui doit sauver l'autre ou se sauver?

Vies suspendues, vagabonds que la contingence fait se rencontrer au bord de l'eau. Céans, le point de rencontre de ces deux mondes suspendus est au bord du précipice.

La remontée se fera devant nous, avec ses accrocs, toujours un peu dans le flou. Pas d'analyse, une démonstration par le contexte, par la plongée dans la subjectivité de ces deux qui font couple un moment. C'est après-coup que l'on saisit la démonstration, la sortie du vide pour s'apercevoir de la vacuité du monde de la célébrité et de l'argent. Du vide vers le vide...

Où un homme et une femme se perdent dans le jeu dangereux des apparences, piégés par la vacuité.
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