Très captivant récit du naufrage fasciste d'un écrivain français. Remarquablement documenté, ce livre éclaire une période charnière de l'histoire de France: 1944-1945, l'épuration.
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Ouvrage intense et complet, d'une objectivité qui fait souvent défaut sur ces sujets si polémiques.
L'ouvrage est spécialisé, particulièrement fouillé et le travail de recherche sur tous les protagonistes du procès (accusé, son entourage et ses mentors, politiques, magistrats, avocat, jurés...) est impressionnant et quasi exhaustif.
Pour autant la lecture reste fluide, très agréable, rythmé presque comme un roman et on est loin de certains livres purement historiques et techniques dont la lecture s'avère rébarbative.
On en ressort aguerri, avec un grand sentiment d'enrichissement historique.
Le fond prêtera encore et toujours au débat entre les pro et anti-Brasillach, si l'on caricature avec un coté binaire qui ne l'est qu'en apparence. Mais à charge ou à décharge, les faits sont là.
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On est au cœur même de la création du roman et de tous les facteurs qui concourent à sa création. De la situation personnelle de l'auteur au contexte politique et historique, Alice Kaplan nous plonge dans cette époque troublée entre une France coloniale à bout de souffle et la montée hitlérienne à ses portes et bientôt sur ses terres.
L’Étranger écrit, voici le temps de l'édition du livre. L'auteur nous décrit alors le monde de l'édition sous l'occupation, de ses acteurs et de ses actions, entre petits arrangements avec l'occupant et actes de résistance.
Enfin le livre est édité, commence alors le temps des critiques, souvent dures, jamais indifférentes. Petit à petit L’Étranger se lit, se diffuse, s'étudie. Il fait l'objet de multiples débats, de détournements, jusqu'à devenir une arme de défense de quelques illuminés devant la justice.
En tant qu'américaine, l'auteur n'oublie pas non plus de nous narrer des étonnantes anecdotes de traduction de ce roman titré « The Stranger » aux États-Unis et « The Oustider » en Angleterre.
Alice Kaplan propose une véritable épopée littéraire qu'on lit avec passion et qui nous fait (re) découvrir ce livre dont la vie palpitante n'est pas prête de s'achever.
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Un livre intéressant et très bien documenté. L'auteur s'intéresse au séjour en France de trois personnalités américaines : Jackie Kennedy, Susan Sontag et Angela Davis, et montre l'impact de cette expérience sur leur vie.
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De la fin des années 1940 au début des années 1960, trois américaines parmi d’autres, devenues par la suite des figures marquantes, mais qui étaient à l’époque encore étudiantes, sont venues passer une année en France, seules ou dans le cadre d’un programme d’études : Jacqueline Bouvier, future épouse Kennedy, Susan Sontag et Angela Davis. Comment se sont déroulés ces voyages ? Quel rôle la culture française a-t-elle joué ensuite dans leur vie ?
Dans cet essai très intéressant, l’historienne américaine Alice Kaplan s’intéresse à l’influence de la langue et de la culture française sur trois grandes figures féminines des États-Unis au XXe siècle : Jacqueline Bouvier Kennedy, future première dame américaine, l’écrivaine et philosophe Susan Sontag, et la philosophe engagée Angela Davis. Elle les présente rapidement et cherche à analyser pourquoi celles-ci s’intéressaient particulièrement à la France, comment cela se traduisait dans leur vie… Elle décrit particulièrement les voyages que chacune a pu réaliser au pays des droits de l’homme et de la tour Eiffel. Surtout, elle nous permet d’en apprendre davantage sur un aspect peu connu de ces femmes exceptionnelles, qui de retour en Amérique ont continué à s’intéresser à la mode française ou au Nouveau Roman et contribué, chacune à son échelle et avec les moyens dont elle disposait, à la diffusion de la culture française.
Le pari d’Alice Kaplan est donc ici parfaitement réussi : son essai fouillé, qui démonte un certain nombre de clichés, s’est avéré passionnant, même si son ton plus analytique que vulgarisateur peut paraître froid, et m’a donné envie d’en savoir plus sur ces trois femmes.
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