Citations de Aliénor Debrocq (37)
J'ai pas connu mon arrière-grand-mère. Toue ma vie on m'a parlé d'elle, de ses célèbres cellules ! Mais chez moi, on n'avait pas les mots. c'est de la magie, on disait. Je croyais que mon aïeule était une sorcière, qu'elle avait des pouvoirs...
Mais David, tu as vu comment ils m'ont traitée ? Ils m'ont bourré le ventre de radium, puis ils m'ont laissé crever comme une bête !
Guérir, sauver : vous n'avez que ces mots à la bouche ! Allons, Vous êtes une scientifique. Ce qui devrait vous passionner, c'est le progrès !
Elle avait combattu longtemps, sans relâche, pour finalement se rendre compte qu'on ne sauve personne, jamais, qu'il y a des forces contre lesquelles on ne peut pas lutter.
"Notre or, c'est la nature, le tourisme vert, les produits du terroir."
C'est toujours pareil. On promet que la richesse des uns va ruisseler vers les autres, que les investisseurs vont relever la ville, mais moi, ce que je vois, c'est la privatisation et la spéculation immobilière qui nettoient les quartiers populaires pour faire revenir les Blancs !
On est comme ces pionniers qui ont fondé la ville au milieu de nulle part, il y a trois siècles : on doit travailler la terre pour tout recommencer. On a besoin de nouvelles énergies et de nouvelles idées, de renouer avec nos racines pour bâtir une société nouvelle et éviter d'autres crises.
Produire ses propres légumes est devenu une arme citoyenne pour lutter contre la crise et se réapproprier le territoire.
A la fin du Moyen-Age, la représentation la plus commune est celle d’un dieu vengeur dont l’œil omniscient nous suit à chaque instant. Aujourd’hui, l’œil suprême n’est plus divin mais numérique. C’est le paradigme de Big Brother et de la surveillance constante que nous acceptions en nous connectant au vaste réseau qui nous relie dans le monde entier. Peut-être à cela aussi Lily a-t-elle voulu échapper? A la tyrannie de l’hyperconnectivité?
"Ce qui fait notre individualité est le dialogue muet que nous entretenons avec nous-mêmes » explique la sociologue allemande Eva Illouz. Mais le bourdonnement incessant dans lequel baigne désormais notre cerveau vient parasiter cette relation de soi à soi. Nous sommes à la fois partout et nulle part.
On a beau déborder d'imagination, on ne s'attend presque jamais à ce que le réel nous offre.
Aussi longtemps qu'il y aura des femmes et du sang, leur cri se propagera dans la nuit, avec les bêtes, les insomnies et l'encre sur le papier.
Il a fait fort, ce type. En quelques jours de mandat, il est parvenu à revenir cinquante ans en arrière. je pensais que seule la fiction avait ce pouvoir, mais il arrive que certains hommes aussi.
- J'ai dit que je ne lui en voulais pas d'avoir choisi mon prénom. Par contre, je suis blessée qu'elle se soit enfuie sans prévenir personne. blessée qu'elle ne pense qu'à elle. Combien de fois ai-je eu envie de fuir ma propre vie, à votre avis? quelle femme ne songe jamais à cette éventualité? Et combien passent à l'acte? Parmi toutes celles qui disparaissent chaque année, combien le font délibérément, pour échapper au succès et au pouvoir de leur propre imagination? Vous pouvez me le dire?
- Aucune, d'après nos statistiques.
- C'est bien ce que je pensais.
"il entre, elle sort. "
Quatre mots, c'est déjà une histoire d'amour, vous voyez?
Le langage définit tout ce que nous vivons.
«Vous aviez dit plus jamais ça, Shame on You, World» clament les rescapés de Srebrenica sur des pancartes bigarrées. Les pétitions pleuvent, les déclarations se multiplient en une vocifération incrédule, inerte et sans issue, tandis que l'Occident prépare la fête de Noël à grands coups de matraquage publicitaire.
Ils ont tenu comme ça, Claude et lui, par la force des mots et des clichés mentaux qu'ils prenaient pour ne pas devenir dingues, dans les cinq ou six lieux de détention successifs où on les a ballottés au cours de l'année.
On dit que juste avant de mourir, on voit sa vie défiler devant soi. Je n'y crois pas du tout. Il me semble qu'à cet instant, tout se contracte et se dilate à la fois. On échappe enfin à la linéarité du temps pour embrasser du regard les moments forts qui se juxtaposent et se mêlent en une constellation d'images.
Signes et cygnes gambergent sur la berge.