S'il était vivant, je l'accueillerais chaque soir dans un déshabillé affriolant en prenant des poses qui feraient passer les cartes postales françaises pour des images pieuses.p212
- La maîtresse avant l'épouse.. Je suis honorée.
- Tu n'es pas ma maîtresse. Tu es mon amante.
- C'est pareil.
- Pas du tout. La maîtresse, c'est l'argent. L' amante c'est l'amour.p38
- C'est une demande en mariage, Sparks ?
- Je t'ai posé une question.
- Est-ce que j’y réfléchirai ? Oui, bien sûr.
- Réfléchir, répéta Iris. Quel horrible mot. Idéal pour se défiler.
- Ma tante Elizabeth avait des rêves qu'elle pensait prémonitoires. Par exemple, si elle rêvait d'une chèvre tombant d'un échalier, elle s'écriait : « Il va y avoir une catastrophe, croyez-moi ! » Et quand, la semaine suivante, un de ses proches se cognait le genou contre une portière, elle s'écriait : « Ah ah, je vous l'avais dit ! »
- Je ne vois pas le rapport entre la chèvre et le genou.
- Il n'y en a aucun, justement, précisa Iris.
Nous sommes ravies de vous rencontrer. Et surtout, merci d'être à l'heure. Vous avez franchi l'épreuve de l'escalier, bravo ! L'obstacle préalable au chemin de la félicité, ce sont nos marches.
- Gwen, je serais ravie de vous apprendre une autre fois. Là, il y a urgence. Parfonnez-moi d'être si directe et de ne pas prendre de pincettes : noud avond une échéance à respecter, et j'irai deux fois plus vite en étant seule.
- En effet, en guise de pincettes, vous vous servez d'une massue, s'insurgea Gwendolyn.
enser qu'en 1946 il existe encore des gens qui ont connu Victoria ! C'est comme rencontrer des personnages de contes de fées.
— Ça ne vous manque pas ? l’interrogea Iris, curieuse.
— « Ça » ? Vous voulez dire le sexe ?
— Oui, ce que vous avez fait au moins une fois dans votre vie puisque vous avez un enfant. Ça fait partie de l’existence.
— Ça faisait. Beaucoup même.
— Et ça ne vous donne pas envie de…
— Si, bien sûr, rétorqua sèchement Gwen. Ça me manque, comme vous dites, parce que Ronnie me manque, parce que je l’aimais. S’il était vivant, je l’accueillerais chaque soir dans un déshabillé de soie affriolant en prenant des poses qui feraient passer les cartes postales françaises pour des images pieuses. Je chercherais dans l’Enfer des bibliothèques des traités de techniques érotiques orientales dont je m’inspirerais chaque nuit, parce que, oui, ça me manque, car Ronnie était Ça avec une majuscule.
- [...] J'arrive toujours comme un chien dans un jeu de quilles.
- Plutôt une chienne...
- On m'a déjà traitée ainsi, dans d'autres contextes. Je me demande pourquoi le proverbe ne s'applique qu'aux mâles.
- Parce qu'étant souvent plus gros et plus maladroits, ils font davantage de dégâts, voilà tout.
Elle avait pleuré en lisant l'article, soudain redevenue la fillette en robe à fleurs, elle qui n'avait pas versé une larme à la mort de proches. On aurait dit que les Allemands avaient attaqué son meilleur souvenir.