Allison Montclair

Il est aussi cousin d'Elisabeth, je crois. Ces gens-là sont tous plus ou moins cousins, non ?

- Je vous avais pourtant avertie que l’enquête pouvait être dangereuse.
- Il existe deux catégories de dangers : l’inévitable, qui surgit sans prévenir, et l’évitable, qui se produit parce que vous l’avez provoqué.

- Voulez-vous en parler ?
- Pas vraiment.
- Il a essayé de vous embrasser.
Iris effleura sa bouche du bout des doigts
- Ça se voit tant que ça ?
Elle fouilla son sac à la recherche d'un miroir de poche et s'examina d'un œil critique.
- Oui, il a essayé. Et il a réussi.
- J'en étais sûre.
- Vous auriez pu me prévenir.
- Et j'aurais dit quoi ? "Attention ! Il a des lèvres ! Et il va les utiliser !"

— Ce ne sera pas nécessaire. Je suis votre rendez-vous de onze heures et demie. Oona Travis.
— Pardon ? s’exclama Gwendolyn.
— Et je suis aussi votre rendez-vous de midi. Catherine Prescott. Ça nous laisse une heure pour bavarder. Je sais que les autres bureaux de ce palier sont vacants, ainsi que tous ceux du troisième, toutefois je souhaiterais que vous fermiez votre porte à clé, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.
Sparks et Bainbridge échangèrent un regard surpris, puis Sparks haussa les épaules et se leva.
— Dix livres de perdues, maugréa-t-elle en allant tirer le verrou.

-Ah, encore une chose , dit Parham. Sur votre plaque, il est écrit "entrepreneurs".
-En effet.
-C'est un terme réservé aux hommes, non?
-"Entrepreneuses" eût sonné ridicule, non? rétorqua Sparks.
- Et "entreprenantes" eût prêté à confusion. Qui nous aurait prises au sérieux? ajouta Mrs Bainbridge.

En temps de paix, la vie est plus compliquée que pendant la guerre, tout n'est pas blanc et noir, méchants contre gentils. Les choix sont plus difficiles.

Ah, encore une chose, dit Parham. Sur votre plaque il est écrit "Entrepreneurs".
- En effet.
- C'est un terme réservé aux hommes, non ?
- "Entrepreneuses" eût sonné ridicule, non ? rétorqua Sparks.
- Et "entreprenantes" eût prêté à confusion. Qui nous aurait prises au sérieux ? ajouta Mrs Bainbridge.
Le lieutenant Kinsey, debout derrière son chef, eut un sourire en coin.
- Eh bien, je n'aime pas ça, bougonna Parham.
Mrs Bainbridge baissa la tête et répondit humblement :
- Nous nous efforcerons de poursuivre notre activité sous le joug de votre désapprobation. Bonne journée, messieurs, et bonne chasse

- Son sang est suffisamment oxygéné. Nous lui avons injecté de la digitaline, puis administré de la papavérine dans le but de réduire les spasmes. Pour le moment, il est sous oxygène et reçoit une perfusion de morphine. Nous attendons encore avant de lui donner un anticoagulant. A-t-il des problèmes cardiaques particuliers ?
- Jusqu'à aujourd'hui, j'ignorais qu'il eût un coeur, répondit Lady Bainbridge.

Le plus simple serait d'aller déjeuner dans un restaurant africain. Hélas, les Africains de Londres n'ont pas encore les moyens d'ouvrir un établissement, même dans ce quartier. Pour l'instant, seuls les Marocains et les Egyptiens y sont parvenus.

- À votre tour, Iris. Je veux tout savoir.
- J'étais une gentille petite fille, à treize ans.
- Je ne vous crois pas

L'auteure endosse la responsabilité de toutes ses erreurs. Bien sûr, elle s'effondrera en sanglots si quiconque ose l'y confronter. Aussi, chers lecteurs, faites montre à son égard d'un peu de mansuétude.

- Plutôt une chienne...
- On m'a déjà traité ainsi, dans d'autre contextes. Je me demande pourquoi le proverbe ne s'applique qu'aux mâles.
- Parce qu'étant souvent plus gros et plus maladroits, ils fonts davantage de dégâts, voilà tout. Tenez, par exemple, une éléphante dans un magasin de porcelaine observerait le motif des tasses et aurait envie d'un thé. Avec un nuage de lait.
~Sparks & Bainbridge~

Tillie vit aussitôt la pancarte verte annonçant la fin de son périple. Elle s'arrêta pour reprendre son souffle avant de frapper à la porte ; celle-ci s'ouvrit sur une brune piquante d'une trentaine d'années qui lui lança un regard scrutateur avant de lui adresser un grand sourire. [...]
- Iris Sparks, enchantée de faire votre connaissance, lui dit la jeune femme. Vous pouvez m'appeler Sparks, comme tout le monde. Nous sommes ravies de vous rencontrer. [...] Ah, je vous présente mon associée, Mrs Gwendolyn Bainbridge.
La dame blonde assise au bureau de gauche déploya sa haute taille avec une grâce toute patricienne et vint lui serrer la main.
- Enchantée, miss La Salle.

– Votre médecin parle comme ça?

– Fermez-là. Je récapitule: il n’y a pas si longtemps, nous étions sereinement installés dans notre bureau minable au quatrième étage d’un immeuble décrépit, à répandre le bonheur et la joie, activité qui nous permettait, par-dessus le marché, de gagner quelques livres sterling. Aujourd’hui, nous enquêtons sur un meurtre, nous frayons avec des aigrefins, et nous sommes accostées au beau milieu des docks par des voyous brandissant des couteaux…

– Pas au beau milieu des docks.

– Vous m’avez entendue? J’ai dit: « Fermez-là »

– Pardon. Continuez, je vous en prie

– Et je constate que mon associée adore le danger, au point de risquer sa vie sans la moindre hésitation, m’obligeant à la suivre à mon corps défendant. Je vous soupçonne d’instabilité mentale, Iris Sparks

-Vous n’êtes pas la première, rassurez-vous. Toutefois vous avez omis l’essentiel.

-A savoir ?

– Que l’ex-petit ami de Tillie l’a filée jusqu’à notre bureau, en y rentrant sous un faux prétexte.

– Ne croyez pas vous en sortir en changeant de sujet.

– Vous avez fini de me crier dessus?

– Acceptez-vous de revenir sur vos erreurs et d’admettre l’absurditité de vos méthodes?

– Oui, maman. Je promets de ne plus jamais menacer un monsieur avec un couteau.

– Très bien.

– Sauf s’il le mérite.

– Personne ne vous a donné la fessée quand vous étiez enfant?

- Il existe deux catégories de danger: l'inévitable, qui surgit sans prévenir, et l'évitable, qui se produit parce que vous l'avez provoqué.p206

De plus, j’ai le sentiment de vous avoir déjà vu, en plus mince…
- Oui, ça se peut ricana-t-il. Je vous ai aussi connue plus jeune et plus mignonne.
- Impossible. J’embellis de jour en jour.
- Mais vous ne rajeunissez pas.
- Je m’y emploie, croyez-moi.

- [...] Et surtout, faites attention aux marches. Vous verrez, elles sont bien plus faciles à descendre qu'à monter. Si vous préférez, je vous jette directement dans la cage d'escalier. À vous de choisir.

Nous étions en juin 1946. La guerre était finie et Tillie La Salle revenait à Mayfair pour quelques emplettes.
Des emplettes d'un genre particulier. Elle venait pour se trouver un mari.

Quand les jardins publics retrouveront-ils leur aspect d’antan ? songea Gwendolyn. Vivement la fin de ce maudit rationnement, que nous puissions apprécier la vie telle qu’elle était naguère.

-C'est quoi un narval ?
- Une créature qui nage dans l'océan Arctique, avec une longue épée à la place du nez.
-Une épée-nez! Alors ils se battent en duel?
- Uniquement pour les affaires d'honneurs.p41