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Citations de Alvaro Mutis (123)


Seules l'incurable vanité des hommes et la place qu'avec leur narcissisme démesuré ils s'arrogent dans le courant furieux qui les entraîne, peuvent les conduire à penser qu'un tel homicide changera un destin écrit depuis toujours dans l'incommensurabilité de l'univers
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Bien que je finisse toujours par me consoler en pensant que le jeu en vaut la chandelle et qu'il n'est besoin de chercher autre chose que le plaisir de courir le monde sur des chemins qui, au bout du compte, se ressemblent tous. Malgré tout, cela vaut la peine de les suivre pour chasser l'ennui et la mort, la nôtre, celle qui nous appartient vraiment et attend que nous sachions la reconnaître et l'adopter.
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Je l'ai interrompu pour lui demander si chaque mine, dans cette région, avait obligatoirement une histoire sinistre. A ma grande surprise, il m'a répondu avec le plus grand naturel :
" Oui patron, chaque mine a ses défunts. C'est comme ça. Un Indien qui vivait ici et qui était un peu sorcier disait qu'il n'y a pas d'or sans défunt ni de femme sans secret."
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J'avais accumulé quelque chose que je peux seulement définir comme la fatigue d'être vivant, d’avoir constamment à choisir, d’entendre les gens autour de moi parler de choses qui ne les concernent pas réellement ou qu’ils ne connaissent pas vraiment. Mon vieux Maqroll, la sottise de nos semblables n’a pas de limites. Si ça n’avait pas l’air un peu absurde, je dirais que je m’en vais parce que je ne supporte plus le bruit que font les vivants.
(Rendez-vous de Bergen)
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Apprendre, par-dessus tout, à se méfier de la mémoire. Ce que nous croyons évoquer est tout à fait étranger et différent de ce qui nous est vraiment arrivé. Combien de moments pénibles et irritants, ennuyeux, la mémoire nous renvoie-t-elle, des années plus tard, comme des instants de bonheur éclatant. La nostalgie est le mensonge grâce auquel nous nous approchons plus vite de la mort. Vivre sans souvenirs, c'est peut-être là le secret des dieux.
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La lettre d'Octavio m'a fait un bien immense. Une des choses que vous apporte la prison est de savourer de nouveau, comme quand nous étions enfants, toute l'affection ou l'intérêt que quelqu'un peut vous manifester. Ce qui, à l'extérieur, serait probablement pris comme une simple marque de cordialité ou de sympathie née d'un moment d'enthousiasme, prend ici un caractère précieux, plein d'échos secrets et de ramifications sentimentales.
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Savoir que personne n'écoute personne. Que personne ne sait rien de personne. Que la parole est, en elle-même, un mensonge, un piège qui recouvre, déguise et ensevelit l'édifice précaire de nos rêves et de nos vérités, qui sont tous marqués du signe de l'incommunicabilité.
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J'avais accumulé quelque chose que je peux seulement définir comme la fatigue d'être vivant... Je ne supporte plus le bruit que font les vivants.
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La pluie est devenue diluvienne. Elle inondait le sol et rebondissait sur la boue fumante. Elle lavait les murs de pouzzolane...ruisselait sur les imperméables en caoutchouc luisants des gardiens, la tour métallique rouge du polygone, les cours, les cuisines. Insistante, en torrents joyeux, elle a commencé à emporter toute la misère de nos journées, toute la cruauté, la faim, le délire, la sourde et mesquine fureur de nos gardiens. Elle emportait tout et nous n'étions plus séparés du vent vagabond, qui court entre les constructions compliquées de Lecumberri, que par l'eau transparente tombant du plus haut du ciel, du lieu lointain où nous attendait la liberté, telle une louve rageuse qui cherche ses enfants....
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Les crises comme celles que tu viens de traverser ont cela de très mauvais qu'elles sapent cette confiance dans le hasard, cette foi en l'inatendu qui sont les conditions essentielles pour aller de l'avant. Laisse faire les choses, le clé est cachée en elles.
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Tout ce que nous voyons cache toujours une partie, la laisse dans l’ombre. C’est là qu’il faut parvenir, pour éclairer, découvrir, déchiffrer. Rien ne doit rester secret. Je sais que je demande beaucoup. Mais il n’y a pas d’autre solution. La mer, per exemple, vous qui l’avez tant parcourue et qui la connaissez si bien : la mer est ce qu’il y a de plus important au monde. Il faut savoir la regarder, suivre ses changements d’humeurs, l’écouter, la sentir. Savez-vous pourquoi ? Pour une raison très simple que tous croient connaître mais dont je suis convaincu que nul n’arrive à la croire à fond : parce que c’est là qu’est née la vie, que c’est de là que nous sommes sortis, et qu’une part de nous-mêmes y demeurera toujours submergée parmi les algues dans la profondeur des ténèbres.
(Relation véridique des rencontres et complicités entre Maqroll el Gaviero et le peintre Alejandro Obregón)
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Savoir que personne n’écoute personne. Que personne ne sait rien de personne. Que la parole est, en elle-même, un mensonge, un piège qui recouvre, déguise et ensevelit l’édifice précaire de nos rêves et de nos vérités, qui sont tous marqués du signe de l’incommunicabilité.

Apprendre, par-dessus tout, à se méfier de la mémoire. Ce que nous croyons évoquer est tout à fait étranger et différent de ce qui nous est vraiment arrivé. Combien de moments pénibles, irritants, ennuyeux, la mémoire nous renvoie-t-elle, des années plus tard, comme des instants de bonheur éclatant. La nostalgie est le mensonge grâce auquel nous nous approchons plus vite de la mort. Vivre sans souvenirs, c’est peut-être là le secret des dieux.
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Nous changeons jour après jour, mais nous oublions toujours qu’il en va de même pour nos semblables. C’est peut-être ce que les hommes appellent solitude. Oui, c’est cela, ou alors il s’agit d’une superbe imbécillité.
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Pas même dans le mal, les hommes ne parviennent à surprendre ou à intriguer leurs semblables.
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Donc je me mets à ruminer les anecdotes de la prison, le cours des journées que nous y passons, et c'est ainsi que va naissant ce journal de Lecumberri que très probablement je déchirerai ou brûlerai pour n'être qu'un témoignage ou une histoire, et non une création, ce but qu'il faut toujours essayer d'atteindre.
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Je reçois des lettres pleines d'encouragements et d'amitié d'écrivains, de peintres et de poètes qui devraient me remplir d'enthousiasme et me redonner la force de supporter la prison; mais tout cela me semble très lointain, très étranger, comme si ce n'était pas de moi qu'il s'agissait. C'est l'un des pires effets de la prison : elle vous isole du monde, elle transforme les distances affectives et vitales qui vous situent dans le genre humain, et elle fait disparaître ces liens qui rendaient possible cette relation si extraordinaire et pleine de surprises que l'on a avec d'autres êtres.
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je dois surmonter un profond découragement que l'on appelle ici le "mal des prisons" et qui est avant tout un terrible état d'esprit. Il se manifeste lorsque vous sentez la prison s'abattre sur vous avec tous ses murs, ses barreaux, ses détenus et ses misères. C'est comme quand on plonge dans l'eau et que l'on cherche désespérément à remonter à la surface pour respirer : tous les sens, toutes les forces se concentrent sur ce but illusoire qui se fait chaque jour plus impossible et plus lointain.....sortir !
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C'est de continuer à vivre qui me coûte, pas de mourir.
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lorsqu'ils parvinrent aux caféiers, il éprouva une nouvelle fois la fascination intacte de cette atmosphère tiède, accueillante et pleine de cette végétation soignée aux tons incomparables, qui semblait choisie exprès pour ses effets de beauté naturelle et ordonnée à la fois
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Je sais très bien comment fausser compagnie à l'anxiété et au sentiment d'être en faute qui m'empêchent de profiter de ce que la vie m'offre chaque jour en récompense précaire de mon entêtement à demeurer auprès d'elle.
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