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Citations de Ananda Devi (314)


C'est pour cela que les caméléons, même morts brillent si forts comme des joyaux. Car eux seuls savent.
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Lorsqu'elle sort, la maison a déjà un air de vétusté et d'abandon. Elle sait déjà qu'elle n'y reviendra pas.
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À cette seconde, précisément, tous mes agnelets, les uns après les autres, sont saisis par des pensées étranges et incongrues. Ils ont le corps lourd, l’esprit embrumé, les gestes empruntés, leurs souvenirs refluent comme une indigestion d’un passé longtemps refoulé, le premier désamour, la première baffe, le premier silence, la première indécence, le premier mensonge, la première rancune, la première insolence, la première haine, la première morsure, la première infamie, tout ce qui nous constitue et que nous refusons de regarder en face, parce que ce n’est pas nous, n’est-ce pas, ce n’est jamais, jamais nous, pa mwa sa, l’esprit est souverainement apte à faire taire nos hontes les plus souterraines, celles qui n’ont rien à voir avec la culpabilité, car la honte rend impossibles les excuses. La honte est une reconnaissance de dette.
Tous ces instants où, depuis l’âge de raison, ils ont failli, leur reviennent à présent
pour les inviter au grand mea culpa avant qu’il ne soit trop tard.
Mais il est déjà trop tard.
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Lorsqu’une espèce oublie ses pareils, les tue et les massacre, c’est que le moment est venu d’en finir.
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Les failles, les failles, se creusent, et déplacent les plaques tectoniques, et libèrent un dense magma de haine. Les failles, les failles, toujours présentes, toujours frémissantes, toujours fulminantes, vos pieds dessus dansent une danse de mort, car ne l’oubliez pas, ne l’oubliez pas, nous sommes nés du volcan. Et si votre vie si brève vous conduit vers la mort, le volcan, lui, n’est qu’endormi.
C’est pour cela que les caméléons, même morts, brillent si fort, comme des joyaux. Car eux seuls savent. 
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Les failles, les failles, toujours présentes, toujours frémissantes, toujours fulminantes, vos pieds dessus dansent une danse de mort, car ne l'oubliez pas, ne l'oubliez pas, nous sommes nés du volcan. Et si votre vie si brève vous conduit vers la mort, le volcan, lui, n'est qu'endormi.
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[...] La belle canne à sucre a poussé sur le dos des esclaves venus d’Afrique et des laboureurs venus d’Inde.
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[...] Rarement ancienne colonie aura été aussi docile, aussi prête à s’agenouiller devant les descendants de ses anciens maîtres.
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[...] Leur île – celle dont la splendeur n’a jamais été mise en doute et qui a tant été vantée dans les campagnes de tourisme que les habitants eux-mêmes se sont mis à y croire, même si leur espace de vie était érodé et envahi par le béton.
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[...] Dans ce pays où l’on a vécu si longtemps cloisonnés, où les barrières sont de plus en plus étanches, comment pourrait-on s’attendre à ce qu’on te comprenne ?
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Il est juge, il roule en BMW. Cela lui tient lieu de beauté.
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Tout ce qui s’accumule au cours d’une vie et qui rend la dégringolade possible  : boulot, maison, dettes, maladies, notes scolaires, nourriture,   etc.   Et surtout ce qu’elle ne prononce pas à haute voix  : vols, viols, meurtres,   etc. Les piliers de la vie de Sonia vacillent sans cesse. La question n’est pas de savoir s’ils s’effondreront, mais quand  ?
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[...] Le temps des hommes est compté.
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[...] C’est là qu’elle aperçoit un caméléon dans l’allée. Un peu plus loin, un deuxième, puis un troisième, tous immobiles, tous de couleurs différentes et vives.
[...] Sont-ils une mise en garde ? Une annonce de catastrophe ?
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La souffrance n'est jamais que cela, il le sait : une créature à dompter et à détruire sans lui laisser le temps de grandir. Il est bien entraîné : dès qu'il a eu l'âge de dire non, l'âge de répondre avec la joyeuse insolence des enfants, l'âge de la tentation, des interdits, vers trois ans, donc, son père a décidé qu'il était temps de le corriger. C'était le mot qu'il utilisait, comme beaucoup de parents violents, comme si leurs enfants étaient des parcours ou des corps gauchis qu'il fallait redresser. Les petits nains morveux devaient être remis à l'endroit, quitte à ce qu'on leur fracasse les os pour les remettre en place.
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Mais dans ce pays où l’on a vécu si longtemps cloisonnés, où les barrières sont de plus en plus étanches, comment pourrait-on s’attendre à ce qu’on te comprenne ? C’est le règne des grotesques. Les barricades depuis longtemps sont érigées, renforcées. Les gens vivent claquemurés. Derrière les murs on absorbe le jus des médisances, un flux magnétique, on est à l’heure du saint travail de l’Inquisition, aux pires heures de la sauvagerie, et c’est ainsi qu’ils te livreront, eux, tes semblables, aux mains des bourreaux sans un seul fléchissement du cœur, sans la moindre hésitation, pourquoi y en aurait-il, tu as choisi ta voie et ils te poussent avec allégresse, armés de pics et de fers, les yeux en bataille, les dents carnassières, et c’est toi le responsable, il faut toujours un coupable, c’est toi qui auras la tête fracassée, c’est toi qui les délivreras de la peur en portant seul le faix du mal, c’est ainsi, c’est ainsi, tu es né du mauvais côté, avec la mauvaise gueule, d’ailleurs, qui es-tu, même pas un bon musulman, c’est sûr, et donc tes parents non plus à leurs yeux, mais vois comme tous se pressent dans les temples, les églises, les mosquées, comme tous s’envolent vers leur haute religion comme des saints nouvellement oints, canonisés par brassées, barbes pansues, fronts striés, mains jointes, genoux touchant terre à chaque pas, signes de la Croix, prosternations vers la Kaaba, chants entamés avec une félicité guerrière pour Shiva ou Muruga, et tu ne partages rien de tout cela avec eux – tu es banni, Zigzig, banni.
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Les caméléons regardent les humains empêtrés dans leur souffrance depuis des siècles. Petits esprits souffreteux, loquetons macérant dans leur ressentiment et leur amertume, ils ne savent pas que leur courte vie n’est qu’un subterfuge préparant le monde pour ceux qui viendront après.
Vous n’avez pas fini votre travail de destruction, et nous attendons notre heure, disent les caméléons, fatigués des tragédies humaines.
(p.181)
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Ce matin, lorsqu'elle sort dans le jardin, elle a une brève sensation de mouillé, comme une langue sur sa joue ; un reste de son rêve, sans doute. Car tout est sec depuis longtemps. Les couleurs se sont effacées. De vert, le jardin a viré au jaune, puis au brun ; à présent, il est d'un beige délavé, fatigué de tout, contradiction de sa luxuriance passée. Le fantôme d'un jardin qui s'obstine à la hanter, ou qu'elle s'obstine à hanter.
Seul résiste un minuscule carré de terre qu'elle continue, malgré les injonctions et les interdictions officielles d'arroser (avec ses larmes, a-t-elle coutume de dire en riant), parce qu'elle ne peut pas se passer des fleurs.
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Les hommes sont une espèce entropique, se disent-ils dans leur langage de caméléons. Donnez-leur -en le temps et ils se détruisent.
Le temps des hommes est compté.
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C'est l'endroit qui nous a faits ainsi, ou le contraire ?
Je ne réponds pas. Dans ma tête, je lui fais une promesse : Ève, je te sortirais de tes décombres.
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