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Critiques de André-Marcel Adamek (81)
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Le maître des jardins noirs

Ce mois-ci, par le biais d'Exploratology, j'ai découvert le Maître des jardins noirs d'André-Marcel Adamek, auteur belge.



Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce court roman c'est son naturel, sa simplicité, son accent "terroir". C'est une tranche de vie(s) qui nous est racontée à travers les deux personnages principaux : Anaïs et Simon. Le tout dans un cadre magnifique : une nature sauvage, une campagne rude mais belle.



Anaïs, son mari Quentin et ses trois enfants viennent s'installer à Champleure, un village reculé de la campagne. En face de chez eux se trouve une autre ferme dans laquelle vivent Rachel et Simon, deux vieux agriculteurs.



Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne peux même pas dire qu'il y ait une trame à ce récit : aucun événement hors du commun, aucun mystère à résoudre. Le véritable enjeu, à mon sens, réside plutôt dans le caractère de Simon : on a du mal à le comprendre, ou plutôt à comprendre ses véritables intentions. Le point fort du récit est sans conteste ses personnages, si bien dépeints, si nuancés.



A cela s'ajoute une pointe de fantastique : les jardins noirs du titre font référence à l'ancien village de Champleure, abandonné après que ses habitants sont morts de la peste. On les dit hantés par la Bichelle, jeune femme qui se venge des souffrances infligées par les anciens villageois.



Si je ne vous ai pas tout à fait perdus, sachez encore qu'il est également question de handicap (la fille d'Anaïs étant atteinte d'arriérisme), de greffe de coeur, de sensualité, de jalousie, de curiosité mal placée...



Un petit bijou littéraire, pas forcément du plus bel éclat, mais le genre de bijou qui a appartenu à une arrière-grande-tante et que l'on garde précieusement dans une vieille boîte en bois. Je vous en conseille fortement la lecture !
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Le maître des jardins noirs

Quelque part en Ardenne, André-Marcel Adamek, ce fils de Flamand et de Normande, qui écrit depuis 40 ans, a créé les personnages touchants du Maître des jardins noirs. Roman impressionniste autour de l’arrivée d’une jeune famille dans une région désertée où a autrefois sévi la peste, prétexte à des jeux d’observation plus qu’à des conversations, le roman verse aussi dans la légende.



Là où le jeu prend toute son ampleur et toute sa force est ce moment où l’auteur sait faire de nous un voyeur au même titre que le protagoniste du roman. Et cela se fait à notre insu, d’où le talent incontestable d’Adamek.



Roman noir aussi. Mais surtout beaux moments d’écriture. Un de ces livres qui transportent.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le maître des jardins noirs

[...] C’est grisant. J’aurais aimé rester grisée par l’écriture simple et efficace, pourtant emplie d’étrange d’André-Marcel Adamek, qui, s’il nous emmène au coeur de son roman, nous laisse suffisamment d’espace - d’interlignes - pour « inter-lire ». [...]
Lien : http://www.startingbooks.com
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Le maître des jardins noirs

Quand j'ai ADORE un roman, j'ai toujours peur que ma critique ne passe inaperçue ou ne soit considérée comme banale et que ce roman « passe à la trappe », comme on dit, dans les oubliettes de Babelio. Comme j'aimerais vous convaincre du contraire !



« le maitre des jardins noirs » est pour moi un petit chef d'oeuvre, alliant la vie à la campagne, avec l'installation d'une famille à l'apparence heureuse dans un hameau oublié là-bas dans les Ardennes, au désir érotique déstabilisant du voisin d'en face et aux légendes qui pullulent dans ces régions.

Tout cela, narré avec 2 points de vue alternés – celui de la jeune mère de famille et celui du voisin d'en face -, est très troublant.



Tout est cohérent, je dis bien tout. Rien n'est laissé au hasard, et pourtant nous flirtons avec les rêves et les désirs de l'un, avec l'intuition profonde de l'autre. Oui, l'intuition... Ce monde obscur qui rôde et nous guide...



La nature omniprésente ne manque pas d'établir des liens étranges avec ces personnages à vif, et les animaux dont le cerf et le chien jouent un rôle fondamental.

Les « jardins noirs » sont les terrains jouxtant l'ancien village anéanti par la peste en 1709, dont personne ne veut car ils sont évidemment considérés comme maudits.

Pourtant, tout y conduit…



Je me suis délectée de la langue d'Adamek, poétique, visuelle, pleine. Simple en apparence. En apparence ! Car dès qu'on y jette un oeil, on est entrainé, marqué du sceau de ces jardins noirs.

Je le répète : c'est un chef-d'oeuvre.

Après la déception de ma dernière lecture d'Adamek (« Retour au village d'hiver »), celle-ci m'a réconciliée avec le maitre de la campagne belge.

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Le maître des jardins noirs

A Champleure, un coin reculé de la campagne, Quentin un traducteur, Anaïs et leurs trois enfants viennent d’emménager dans leur nouvelle demeure. La famille pense avoir trouvé un havre de paix. C’était sans compter la curiosité des voisins, un vieux couple qui s’intéresse à la vie et à l’histoire des nouveaux venus. Au fil des jours s’établit un lien ambigu entre ces personnages.



Mon avis :



Ce livre est arrivé un peu par hasard dans ma pile à lire. Il y a quelques mois, j’ai sauté le pas et testé les fameuses box littéraires qui commencent à fleurir sur la toile. Le site EXPLORATOLOGY propose de faire découvrir chaque mois un ou deux romans qui tournent autour d’une thématique. Lorsque j’ai vu arriver celui-ci, j’ai été un peu (soyons sérieux : « très très ») déçue et décontenancée par la couverture digne d’un remake hardcore et gadouilleux de l’amour est dans le près. Ce bleu terne et cette photo de chaussures d’agriculteur boueuses ne me donnaient pas envie de me plonger à corps perdu ma lecture. Le titre énigmatique n’a pas aidé non plus. Ce qui fait que, bien vite, le livre s’est retrouvé esseulé au fond de l’étable.



Heureusement, mon tyrannique système pour faire baisser mes chefs d’œuvre en attente à fait émerger de la botte de foin cette petite pépite pleine de campagne et de voisin qui sentent la naphtaline. Habituellement, je ne m’attarde pas outre mesure sur l’aspect extérieur d’un livre, mais ici je voulais m’insurger contre ce désastreux travail d’édition qui dessert complètement l’œuvre qu’elle renferme !



On découvre dans ces pages une narration à deux voix qui alterne au rythme de rapides chapitres. D’abord, celle d’un vieux voisin curieux qui guette avec sa commère de femme l’arrivée des nouveaux qui, de la ville, viennent s’enterrer dans cette campagne inhospitalière. De l’autre, la voix d’Anaïs, la fameuse nouvelle venant se mettre au vert avec son mari et une fratrie de trois bambins. Chaque épisode est narré à travers ces deux voix qui installent mystère, surprise et déposent peu à peu les jalons de l’histoire. Plus l’intrigue avance et moins on sait qui détester ou à qui se fier. L’auteur nous réserve d’heureuses surprises qui contrastent agréablement avec nos attentes : des départs à l’aventure en forêt qui rappellent l’enfance, un petit être poilu qui va réunir tout un chacun, une belle enfant simple et fascinante et même un inquiétant cerf. Les ragots du village et les espoirs de la nouvelle famille vont se faire barrage. Mais à ces ennuis rationnels se mêlent aussi la magie et les légendes d’un autre temps avec le conte lugubre et quelque peu grivois de « La Bichelle » …



La situation banale de départ du roman se transforme petit à petit en thriller intriguant. Les événements s’enchainent sans qu’on les voit venir. Un régal surprenant à dévorer au chaud, dans l’idéal, chez vos aïeux, dans une maison qui craque et qui grince avec une bonne flambée de bois et une grosse tartine de confiture maison.
Lien : http://www.mouton-curieux.fr
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Le maître des jardins noirs

Je suis petit par la taille, mais grand par la qualité.

J'ai été très habilement construit, mon auteur a fignolé chaque détail.

Je suis à la fois simple et complexe, poétique et brutal, envoûtant, ensorcelant.

Qui suis-je ?

Je suis le maître des jardins noirs.

Je suis une histoire incroyable !

Tout au long de ma lecture, j'ai pensé à Alfred Hitchcock.

Au début, c'est "Fenêtre sur cour".

Ces deux familles voisines, si différentes et si proches géographiquement, qui s'épient mutuellement : j'adore !

Dans la vraie vie, le voyeurisme et les ragots me sont insupportables, mais dans un livre ou un film, surtout lorsque c'est si bien mis en scène, je me régale.

Le regard et l'ouïe toujours en alerte, chacun se lance dans d'incroyables commentaires dès qu'il aperçoit ou entend la plus petite chose, le moindre petit morceau de vie de ses voisins.

On n'imagine pas tout ce que l'on peut déduire de l'observation... d'une corde à linge !

Et moi, lectrice comblée, j'assiste à ces scènes qui me ravissent... mais finissent aussi par m'inquiéter. Car l'auteur, très habile, fait tout doucement monter la tension.

Une tension psychologique qui va crescendo. L'atmosphère devient peu à peu étouffante.

J'ai cherché des repères, de quoi garder pied : qui sont les gentils et qui sont les méchants ? Et le tour de force de l'auteur est de faire en sorte que plus l'histoire avance, moins on peut répondre à cette question. C'est magique et mystérieux.

Je me suis sentie perdue, mais j'ai aimé me perdre. J'ai aimé frissonner, me faire peur à bon compte.

Lorsque je suis arrivée à la fin, j'ai tout de suite pensé que ce livre aurait plu à Alfred Hitchcock : il aurait adoré ce texte qui aurait pu lui servir de scénario pour un épisode de sa formidable série "Hitchcock présente".

J'ai tout aimé de ce récit fascinant, incroyablement maîtrisé, dans lequel chaque élément est à sa place. Tout a été rigoureusement calculé, savamment dosé. Une construction minutieuse servie par une langue riche et précise, dans laquelle chaque mot est à sa place.

Ce maître des jardins noirs est un petit bijou, magnifiquement ciselé par un auteur-orfèvre.

Je ne peux que vous recommander d'aller à votre tour vous promener dans ces jardins. Mais, soyez prudents ! Un écriteau devrait indiquer : "Attention, vous entrez ici à vos risques et périls !"

Un immense merci à latina dont la critique enflammée m'a donné envie de lire ce livre !

Belle découverte d'un auteur que je ne connaissais absolument pas. Si vous avez d'autres titres à me conseiller, je suis partante !
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Le maître des jardins noirs

Voici un ouvrage lu d'une traite, à la fois grisant et intrigant , fascinant et déstabilisant dont je dois la découverte, l'achat et la lecture à Cecile que je ne remercierai jamais assez......

Son billet alléchant m'a convaincue ...

Cela m'a fait penser à un film de Claude Chabrol mais bon, je me trompe peut- être, c'est mon côté addictif à ses réalisations ....plutôt du Alfred Hitchcock ....à vrai dire ...

La blonde , douce , soignée et jolie Anaïs , ses trois enfants. Paul et Maurice , la petite Yolande et son mari traducteur Quentin viennent d'emménager à Champleure , un coin reculé de campagne, pas loin des friches entourant l'ancien village victime de l'épidémie de peste en 1709, une terre putride et noire d'où ne poussent que " les fleurs de la mort" , terre dont personne ne voudra jamais ....

Le charme de ce roman dont bien sûr , je ne dévoilerai rien, vient de la force de l'écriture à l'efficacité redoutable ..



Chaque mot minutieusement choisi y a sa place , un travail d'orfèvre !



La langue est riche et précise sans oublier la description de somptueux paysages qui parlent à nos sens : les serpents et les failles,... Les ravines et ornières, les fissures, les cordes et les blocs de schiste, les grottes, les jardins noirs .....

Le côté dérangeant, déstabilisant et insolite provient de la vision du voisin, qui passe son temps à guetter le linge d'Anaïs, dont les petites culottes de soie volent au vent au grand dam de sa femme à laquelle il pense :

" Ah! Ça la gêne que je porte le regard sur ces minces triangles de tissu vaporeux, dans lesquels elle pourrait tout au plus glisser un gros orteil . "

Ce couple de fermiers relativement âgés, curieux et seuls , à l'affût, elle, adepte de ragots de caniveau , curieuse, envieuse de la beauté, lui, revenu de tout, qui peut demeurer deux heures à son poste à guetter la gracieuse silhouette d' Anaïs, derrière les fenêtres éclairées.

" le temps est suspendu et un pesant ennui écrase la terre . "

" Il guette Anaïs comme le chasseur désarmé à l'affût se contente d'un battement d'ailes . "

C'est une histoire incroyable entre fantastique, observation incessante , voyeurisme , contes et légendes ardennaises telle celle de " l'enfaon".

Plus on avance dans le récit plus on est indécis . 'Parallèlement le récit trés maîtrisé nous plonge dans un univers tout à fait particulier où rien n'a l'air de se passer et pourtant ..



Le lecteur est bluffé , ébloui par cette attente jusqu'à la fin entre tension psychologique , ambiguïté , surprise , fantasme, réalisme désabusé et splendeur des paysages !

Un petit bijou de lecture, passionnant , vite lu mais que l'on va conserver longtemps en mémoire !

Merci beaucoup à Cécile de m'avoir fait découvrir André - Marcel Adamek .

Et vive la littérature Belge !





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Le maître des jardins noirs

Quelle merveille, ce livre! Court mais intense, poignant et haletant. Je ne connaissais même pas de nom cet auteur belge, c'est Latina qui la première m'a donné envie de le découvrir, merci à elle et à Bookycoocky et Annette, qui ont adoré aussi. Je ne pouvais donc que succomber à mon tour...



La campagne profonde. Un hameau perdu. Un couple vieillissant qui s'ennuie. Et voilà l'arrivée d'une famille avec trois enfants. De quoi attiser leur curiosité et réveiller les tourments... Surtout ceux du mari, qui se fait voyeur, derrière sa fenêtre, à épier le beau corps de la voisine, la blonde Anaïs.



Mais je n'en dirai pas plus. J'ajouterai juste qu'un petit chien aura un rôle essentiel dans cette histoire insolite et prenante, aux allures de thriller , par moments. De même qu'un superbe cerf à la mâle assurance troublante...



Le style m'a attirée, puissant, poétique, surtout dans les descriptions d'un paysage sauvage changeant, aux mille nuances. L'analyse psychologique des réactions de chacun est fine et s'attache aux non-dits, aux désirs secrets.



Le fait d'alterner deux points de vue, celui du voisin, Monsieur Simon, et d'Anaïs, exacerbe la tension dramatique montante et le lien ambigu qui se crée entre eux.



Découvrez à votre tour ces jardins noirs, âpres et dangereux, où les corps s'affolent, où le lecteur s'enlise avec plaisir, où onirisme et réalité se mêlent ... Un voyage addictif dans un univers singulier. Et question à Latina: que me conseilles-tu comme autre livre de cet auteur? J'en redemande!
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Le maître des jardins noirs

Après cette merveilleuse lecture, je ne peux qu'aller dans le sens de la majorité des critiques des lecteurs de Babelio...et remercier, entre autres, latina et Annette pour leur enthousiasme communicatif.



Ce petit roman est une perle qui enchante tant par sa plume délicate et ses mots justes que par l'atmosphère qui imprègne le récit.

Une parenthèse troublante dans la vie d'une femme touchée, dans son rôle d'épouse et de mère, par la santé fragile de ceux qu'elle aime.



A lire sans modération !
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Le maître des jardins noirs

Roman court mais intense.



Un couple et 3 enfants emménagent dans une ferme près d'un village abandonné après une épidémie de peste noire. L'une des enfants est handicapée, le père est de santé fragile, c'est la jeune mère qui tient tout ce petit monde à bout de bras. Ils ont pour seuls voisins, un couple de fermiers âgés aux rapports indifférence-haine.

Les péripéties de l'installation d'un côté et la vie de la ferme de l'autre sont relatés alternativement par deux narrateurs : la jeune mère et le fermier ; entre eux, s'engage à distance un jeu trouble de fascination-répulsion.

Elle : « le coup d'oeil habituel à travers les tentures légèrement écartées me fixa tout de suite sur ce que j'attendais ou plutôt, j'ose à peine l'écrire, sur ce que j'espérais. Il avait repris son poste derrière la fenêtre éclairée du deuxième étage. » Lui : « J'ignore ce qui me pousse à ces interminables séances d'observation. Ce qui n'était au début qu'une forme mesquine de curiosité est en train de devenir un véritable asservissement. »

Sur fond de légende, le pressentiment de ce dernier va devenir réalité : «J'ai su dès le premier instant qu'une lancinante menace plane sur ce tableau de la jeunesse, de la beauté et du bonheur. Quelque chose va se passer ici, enfin, dont je serai le témoin inéluctable. »



En 142 pages, l'auteur peint un drame imprégné de fantastique, atmosphère dans laquelle vous êtes subtilement plongé progressivement. Chaque mot, chaque phrase est ciselé, le style est net comme une découpe au scalpel… Conte fantastique, thriller : ce roman est un petit bijou.

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Le maître des jardins noirs

Dès la première page, le malaise est instillé : « Moi, trois jours avant leur arrivée, je n'étais déjà plus dans mon assiette. Ce qui n'est pas bien clair me gâche les sangs et rien ne me paraît plus obscur que leur installation à Champleure ».

Celui qui parle et s'inquiète de la sorte, c'est Simon, vieux fermier qui vit depuis toujours à Champleure avec sa femme Rachel.

Eux, c'est un jeune couple, Anaïs et Quentin, et leurs trois enfants, qui ont acheté la vieille bâtisse en face de chez Simon, une maison bourrée d'humidité et de courants d'air. Ils sont un peu l'archétype de la petite famille citadine qui fuit le vacarme de la ville pour s'installer à la campagne, convaincue d'y trouver le bon air et la tranquillité.

Pourtant dans cette contrée de forêts, de contes et de légendes, l'air n'a pas toujours été pur. Tenez, les fameux jardins noirs, par exemple, à quelques kilomètres de là : des terres stériles et putrides, maudites peut-être, bordant l'ancien village anéanti par la peste en 1709.

Et la tranquillité, alors... Anaïs trouve que Rachel, sous couvert de bienveillance, est bien curieuse avec toutes ses questions... Et que dire de Simon, ce voyeur qui le jour lorgne les petites culottes d'Anaïs sur la corde à linge, et l'ombre de la jeune femme à la fenêtre de la salle de bain le soir...

Au fil du récit qui alterne les points de vue d'Anaïs et de Simon, une relation ambiguë se noue entre eux, le malaise s'épaissit et une menace plane, sans qu'on comprenne bien en quoi elle consiste ni d'où elle vient. La nature est un personnage à part entière, omniprésente avec le vent, la pluie, la boue, un chien, un cerf, la roche, le schiste et les failles profondes dissimulées par la végétation.

Derrière la simplicité apparente de ce court roman, il y a en réalité un texte dont la construction a été pensée dans le moindre détail et dont la montée de la tension psychologique est tout à fait maîtrisée. Un récit en clair-obscur, entre réalité, fantasmes et légendes, poétique, teinté d'érotisme, troublant.



#LisezVousLeBelge
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le maître des jardins noirs

Quand Anais et Quentin, deux citadins, débarquent dans le village de Champleure avec leurs trois enfants, la vie de Simon et Rachel s'en voit bouleversée. Entre observations et discussions pleines de sous-entendus, la relation entre les deux familles voisines devient des plus ambiguës (malsaine ?).

Ce livre ne me disait pas grand chose au départ : la couverture n'est pas terrible et le résumé ne me transcendait pas. Vinguette de vinguette quelle erreur ! Ce roman est une pépite ! Il est très court, seulement 140 pages, et se lit très rapidement.

Adamek nous plonge dans un univers campagnard ou l'on ne distingue plus la nuance entre le rêve et la réalité. Des éléments fantastiques sont amenés au récit d'une manière magistrale, c'est une spécialité d'Adamek que j'apprécie particulièrement.

L'histoire est basique, qu'on se le dise. Mais c'est ce qui fait sa beauté. On se retrouve réellement dans le récit car il nous paraît proche, plausible. L'important, ce sont les mots choisis pour illustrer l'histoire. Ce livre dégage une poésie d'une beauté incroyable.

Les personnages sont tour à tour attachants et détestables, humains en somme. Mention spéciale à Anaïs, ce petit bout de femme qui porte sa famille à bout de bras, sans jamais faillir.

En conclusion, ce livre est une découverte incroyable! Je pense me replonger dans les autres ouvrages de cet auteur!

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Le maître des jardins noirs

Ce roman relate l''histoire d'une famille plutôt élégante qui s'installe dans un coin paumé, en face d'un couple de vieux voisins inquisiteurs lesquels, ne cessent de les espionner derrière la fenêtre. L'histoire va raconter quelque chose de très intime sur ses personnages, sur leurs peurs et leurs regrets. Mais surtout, tout tient à l'écriture et l'ambiance qui m'ont complètement happée. Difficile pourtant de me l'expliquer. Peut-être le curieux et fascinante mélange entre la poésie sous-jacente de l'écriture et le trouble distillé par un récit ? La violence sourde qui traverse l'histoire, avec les non-dits, les cauchemars et la rancœur ravalée des personnages, qui semblent cernés par les légendes étranges de cette contrée au passé sordide ? C'est un livre plein de sensations : des mois après l'avoir lu la première chose qui me revient, c'est bizarrement une sensation de brume et quasi le toucher d'une terre humide et sombre, comme les jardins noirs de Champleure. J'ai parfois vu l'expression de "fantastique rural" accolé à André-Marcel Adamek, et c'est tout à fait ça : une histoire viscérale et poétique, ancrée dans un terroir qui laisse la porte ouverte au merveilleux.
Lien : https://www.exploratology.com/
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Le maître des jardins noirs

Certains livrent vous prennent à la gorge, tellement ils sont durs....Celui-ci se lit vite mais laisse des traces, interroge ..

Dans les campagnes, contrairement aux villes, afin de ne pas en perdre une miette, les gens s'observent, s'épient. Tapi dans l'ombre, une maison malheureuse, observe l'autre, relativement heureuse. Un effet de vases communicants, comme un chien dans un jeu de quille, va redistribuer la donne dans les champs qui pleurent...









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Le maître des jardins noirs

Merci Exploratology pour cette découverte ! Ce roman est très puissant car il nous plonge dans un univers bien particulier. Il parle à tous nos sens et est à la fois angoissant et sensuel.
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Le maître des jardins noirs

Ni vrai récit du terroir, ni vrai conte fantastique, c'est tout simplement une belle histoire de destinées humaines qui se touchent et se changent au contact les unes des autres.

Récit captivant.
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Le maître des jardins noirs

J'ai ADORÉ a dit mon amie babeliote latina, donc aucun échappatoire,dés que j'ai pu mettre la main sur le livre, j'y m'y suis jetée....Déjà la photo de couverture tronquée des grosses chaussures boueuses et le bas d'une salopette bleu de travail (?} boueux annonce la campagne, eh je ne sais quoi de pas très net .



Ils sont encore jeunes, ont trois jeunes enfants et débarquent dans une ferme délabrée, dans un trou perdu. Dans ce trou perdu, il y a pourtant un couple de fermiers voisins, vieux, curieux et seuls, juuuste à côté.

A trois kilomètres du hameau, de l'autre côté de la vallée, s'étendent les jardins noirs. Des friches qui entourent l'ancien village anéanti par l'épidémie de peste de 1709, une terre noire,et putride, d'où ne poussent que les fleurs de la mort et où erre la légende de « l'enfaon ». Dans cet arrière plan, qui rappelle les tableaux d'Anselm Kiefer, un récit à deux voix, narré successivement par Anais, la jeune et jolie mère de famille, et Simon, le mari du couple de voisins curieux, probablement le propriétaire des pieds de la photo. L'insolite du récit vient du style narratif, par le biais duquel l'auteur nous immisce dans l'intimité de ces deux univers totalement étrangers l'un à l'autre, pourtant géographiquement si proche, à travers des détails subtils d'observations, de jugements et de sensations. Rien que cette pensée de ce vieux schnock qui épie le linge de la voisine, dont les petites culottes flottent au vent et dont sa femme en fait une remarque désagréable, “Ça la gêne que je porte le regard sur ces minces triangles de tissu vaporeux dans lesquels elle pourrait tout au plus glisser le gros orteil “ souligne l'insolite de ce petit bijou littéraire. Une toute petite phrase très forte et dérangeante qui résume la tristesse infinie d'une relation qui n'en est plus une. Entre fantastique, réalisme et tension psychologique, une excellente lecture.



J'ai ADORÉ latina, merci infiniment de m'avoir fait connaître Adamek.

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Le maître des jardins noirs

Ce livre est comme un conte, on se laisse porter par l'histoire qui s'intensifie au fil des chapitres. De plus sa structure, qui est de passer d'un personnage à l'autre par chapitre est intéressante, et permet de visualiser le point de vue et l'évolution de l'histoire de manière différente tout en se complétant. Un roman qui sans être palpitant est un beau et bon moment de lecture.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Le maître des jardins noirs

De très belles critiques parsèment Babelio, éloges de ce court mais magnifique roman. Les critiques sont parfaites et à la hauteur de ce roman et je tiens à vous remercier de m’avoir permis de découvrir ce petit bijou.



La richesse de ce roman tient à la justesse et profondeur tant visuelles que littéraires. L’obervation de Simon envers ses nouveaux voisins sombre vite dans une certaine obsession, proche de ces voisins de campagne avachis à leur fenêtre pour espionner les faits et gestes aux alentours. On décortique dans ce roman les détails pour étiqueter, médire et violer chez l’autre afin de combler un vide teinté de jalousie. Le tout dans une nature nue et pleine à la fois. Nue de cette candeur qu’inspirent les nouveaux voisins emménageant avec leurs rêves et leurs espoirs et pleine des peurs et drames que cette nature retient en son antre.



L'écriture est aussi belle que forte. Elle inspire et expire dans chaque ligne.

Une très belle découverte d’un auteur belge que je ne connaissais pas. À lire !
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Le maître des jardins noirs

Si je connais pas l'auteur, il semblerait qu'il soit loin d'être un inconnu (désolé pour ce manque de culture donc). Heureusement, ce livre fut un bon moyen de le découvrir.







Une famille de 5 personnes emménagent à Champleure, un coin de campagne. A peine arrivés, ils reçoivent la visite de leur voisine, envoyé par son mari. Les deux ont bien l'intention d'apprendre le maximum d'informations sur cette nouvelle famille...







Trés court (il m'a fallu moins de 2 heures pour le lire), ce roman reste cependant une bonne expérience. En partant d'une histoire simple, il parvient à développer une petite mythologie autour de cette ville de Champleure, à créer un mystére et une intrigue cohérente. Narré en de nombreux courts chapitres qui passent du personnage d'Anaïs (la femme de la famille de nouveaux) à celui de M. Simon (le voisin), il donne donc deux points de vue de cette histoire. L'écriture est fluide, suffisamment détaillé et propose quelques jolies phrases bien vues. Un roman qui a donc toutes les chances de plaire en mixant des genres pour un résultat vraiment agréable !
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