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Citations de André Velter (375)


HORS DE SOI

[...]
Je suis ce Minotaure délivré
Bandant à l'écho de ton pas
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RÉCOLTE

[...]
Ma langue est une torche submergée
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L'HOMME CHAVIRÉ

[...]
Tu as des reflets fauves dans les yeux
[...]
Tu as un peu de ciel au bout des seins
[...]
Tu as au-dessus du sexe une buée de cristal
[...]
Tu as des rêves d'insomnie dans les reins
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ACCROUPIE PLOYÉE CAMBRÉE

Même enfouie sous un cachemire
Même corsetée
Chaque geste vous dénude

Et nue
C'est l'eau la terre le feu
Qui tendent le miroir
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CARTES EN MAIN

[...]
A l'angle d'un trottoir
Le sang s'éclaire parfois
On lit dans la plaie
Comme dans un terrain vague

Sans douves ni barrières
Sans ruines ni catacombes
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INDÉCHIFFRABLE OU NON

Dans les plis de quels draps
Se creuse le labyrinthe

Où se trouve ce gouffre
A anges et à démons

En quelle incertitude
Abandonner la pose

En quelle nature seconde
S'appeler par son nom
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RASA

De muse et de mangue
La saveur soumet les désirs contraires
Avec un rien de ce parfum
Qui a couleur de jaspe et reflets de satin
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Avec les traces sans preuve
D'une gerbe de roses consentantes
Au grand mystère de l'harmonie
Fascinée et fragile
En sa métamorphose
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 16 / C

                                       (père de personne)

                     tout seul enfin
                                          lever le camp
                     mourir demain
                                          s’il en est temps
                                          s’il en est temps
                                          s’il en est encore temps

                     je suis de la race étourdie
                     qui rabote son pedigree
                     n’attend qu’un bon de sortie
                     pour s’effacer de son plein gré

                     il est parfois dans nos pays
                     des personnages qui détonnent
                     cousin du vent frère de l’oubli
                     père de personne père de personne

                     tout seul enfin
                                                               lever le camp
                     mourir demain
                                          s’il en est temps
                                          s’il en est temps
                                          s’il en est encore temps
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 16 / B

                               (père de personne)

Je ne suis pas de ce haras
                   stakhanoviste de l’espèce
                   rien que de l’amour et basta
                   pas d’héritier dans l’éprouvette

                   du côté de la part maudite
                   je me dépense allègrement
                   si je ne touche à l’eau bénite
                   j’ai donné du foutre au néant

                   famille de rien on déménage
                   amant du feu grain de folie
                   cousin du vent frère de l’oubli
                   père de personne père de personne
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 16 / A

                                      (père de personne)

                   de père en fils on tient boutique
                   la meute s’engouffre dans le ravin
                   on se piétine on se nique
                   on crie son nom avec entrain

                   et ça déborde des berceaux
                   et ça s’entasse sur les rives
                   il est né le divin fléau
                   des continents à la dérive

                   on dirait que ce nouveau sport
                   qui est vieux comme le monde
                   ne garantit contre le sort
                   qu’en programmant des hécatombes

                   tout seul enfin
                                      lever le camp
                   mourir demain
                                               s’il en est temps
                                               s’il en est temps
                                               s’il en est encore temps
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 15 / C

                    (Georgina Smolen)

quand Georgina Smolen dans la salle de concert
a donné du plein chant à son corsage ouvert
j’ai senti que passait sur mes yeux à l’envers
le portrait dénudé que la belle m’a offert


                   que la belle m’a offert
                   la nuit au visage
                   comme un retour de flamme
                   une fille une flamme



Béatrice, Guenièvre, Desdémone, la Reine Christine,
mais aussi Nishapour, Lhassa, Karakoram,
mais aussi Sanaa, Ecbatane, le Nil bleu,
toutes femmes, tous noms, tous lieux
qui bourdonnent en mémoire
et sont le miel amer d’un amour ajourné,
d’une ballade trop phtisique,
d’un baroud si insensé, si pur
qu’il n’appartiendrait qu’aux seuls dépossédés
ou aux plus égarés sur terre des citoyens du ciel.

Pour les bannis du grand exil,
il n’est nul refuge azuré,
pas de blason ni de nécropole fleurie,
à peine un chemin de nuages...
D’avance ils sont descendus en marche,
d’avance ils ont couvé leur perte,
d’avance ils se sont détournés
de tant de ventres féconds.
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 15 / B

                    (Georgina Smolen)

quand Georgina Smolen s’est levée pour chanter
j’avais au bout des doigts comme des fourmis folles
et sur le bas des reins ce roulis qui affole
le cœur le sang les rêves et me fait déjanter

                   et me fait déjanter
                   la nuit au visage
                   comme un retour de flamme
                   une fille une femme

                   à ruer dans le vide
                   j’ai perdu quelques rimes
                   comme si j’avais en main
                   la queue d’une comète

                   les poètes se régalent
                   de ce profond mystère
                   mettent la vie au vestiaire
                   et désertent le bal

quand Georgina Smolen s’est levée pour chanter
j’avais au bout des doigts comme des fourmis folles
et sur le bas des reins ce roulis qui affole
le cœur le sang les rêves et me fait déjanter
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 15 / A

                   (Georgina Smolen)

                   la nuit au visage
                   comme un retour de flamme
                   une fille une femme

                   on ne sait d’où ça vient
                   ce sursaut singulier
                   qui fait tout dérailler
                   pour un coup d’œil en coin

                   les poètes se régalent
                   de ce profond mystère
                   mettent la vie au vestiaire
                   et désertent le bal
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 14

Avec quoi faire corps ?
De quoi s’affranchir ?
De quel limon, de quelle rive ?
C’est un pari d’ange perdu
qui voudrait s’incarner dans son envol,
s’évader de toute ombre sur terre
mais avec des pierres en poche, des offrandes
et des mots d’amour en sautoir.
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 13

Le gant à relever empeste de Prague à Pékin,
ce qui ne défausse pas l’autre ennemi
d’une seule torture, d’une seule ignominie
pour peu qu’on ose à la fois
le défier et se défier.
Il se joue en chacun, à chaque instant,
dans l’égarement, l’aveuglement, l’exaspération,
à coup de foudre ou la merveille,
une partie sans retour.
Rien ne dispense de tenter l’impossible,
diable-rouge, déesse-neige,
de donner voix aux sursauts, aux sursis,
à cette longue déchirure de l’écorce humaine,
à ce cri surpeuplé, sans réponse.
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 12

Ne pas faiblir pourtant, ne pas gager son agonie,
ne pas baisser les yeux quand l’hélicoptère
éclipse le soleil et tourmente les sables,
quand les soldats dans la poussière du ciel envahi
mitraillent les troupeaux, dispersent les chamelles,
jettent des flammes de soufre sur les puits et les camps.
Nous allons survivre dans les rides de nos dunes,
venger notre royaume vide, notre souffle, nos haillons.
Aucun allié ne se présentera ,
aucune nation n’élèvera la voix
pour quelques trafiquants de khôl, de sel ou d’ambre
interminablement contraints à d’infimes échanges.
Cette guerre n’aura ni terme ni trêve.
Les sédentaires cherchent en vain les portes du désert.
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 11

Solitude. Haute solitude qui me mène
comme si je n’avais à rendre grâce qu’aux récits des morts.
J’entends l’anonyme dans l’assemblée des étoiles,
j’entends cette bouche de mirage et de menthe,
j’entends l’écho de celui qui ne s’est jamais égaré.
Quelle parole est la nôtre et qui est à l’écoute ?
Quelle parole est la mienne et qui est près de moi ?
Solitude. Haute solitude qui me mène
comme si je n’avais à subir les carnages de ce temps.

Il vient des nostalgies plus assassines que la faim,
des plaintes plus voraces que les vautours, les corbeaux.
Où creuser ce chemin entre le cœur et les os,
crevasse apparemment stérile, insensible,
ultime ligne de défense des hommes sans refuge
qui portent en eux leurs abîmes, leurs tombeaux ?
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 10

Notre héros avait été un jeune parjure
avant de devenir un vieux monstre
régnant sur des vieillards frileux,
des rentiers, des matons, des aumôniers militaires,
de petits blancs, des poitrinaires,
toute la clientèle des grabataires de l’âme.
Paradant au milieu de ses phalanges,
nabot entouré de molosses,
il poussait de faibles cris
aussitôt amplifiés par les aboyeurs de service,
il esquissait de maigres gestes
aussitôt décuplés sur des écrans géants.

Notre héros était une outre bien pleine
de charognes et d’emplâtres,
de mépris et de haines.
Il avait la pestilence de l’emploi.
Il avait la main lourde.
Il semblai l’émissaire d’une boue contagieuse,
méprisable, immortelle... »

Voilà ce qui rôde des origines à vos jours,
des fantômes assoupis, des aigles de basse-cour,
des épopées pourries qui passent dans le sang
comme s’il n’y avait jamais eu autre saison
qu’une guerre de cent ans.

Frères inhumains qui près de nous vivez,
n’ayez la couenne à ce point endurcie,
l’œil si hautain et le cœur sans merci
que d’un bourreau faites vos destinées,
que d’une honte on ne vous voie ravis,
Frères inhumains qui près de nous vivez.
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çà cavale (II)



             (ça cavale) extrait 9

Notre héros était omnipotent et impotent.
S’il avait de vilains restes
c’est qu’il avait levé jadis tant de promesses,
exténuant ses nourrices,
volant aux chiens les bons morceaux,
cravachant les infirmes,
violant les veuves et louant Dieu.
Il était en son bel âge
joliment fourbe, drôlement sanguinaire.
On accourait de partout l’admirer
dans les tournois truqués, les combats déloyaux.
Un fer à cheval au bout des gants
il assommait sans problème
bien avant la limite,
d’un coup d’éperon coupait les tendons,
d’un revers de manche plombée déboîtait les molaires,
il avait le genou félon,
le poignard à double lame et le poison fertile.
Ses exploits étaient autant d’indignités,
ça contaminait les chants de corps de garde
avec refrain à boire et à tuer
qui le célébraient tel qu’en lui-même :
dans la mêlée le plus vicieux
dans l’horreur le plus à l’aise
dans les palabres le plus furieux
dans la déroute le plus bravache.
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