« (…) un rôti enveloppé de papier aluminium, avec des carottes, un aspic de tomate et en dessert, une gelée rouge truffée de marshmallows et de bretzels, tel un océan à la surface duquel flottaient des restes de naufragés après une attaque de requins, le tout dans des plats orange en Pyrex, assortis. »
Bienvenue dans les années 1960 à peine émergentes, dans le salon des Richards, Mitch et Jeannie, les hôtes d’une soirée entre couples résidant à Idaho Falls. Ce qui les lie tous : le Laboratoire national de l’Idaho, un centre de recherche nucléaire situé non loin, où les hommes, des militaires, opèrent un réacteur sous la supervision de Mitch Richards, sergent-chef.
Andria Williams, dont c’est le premier roman, dissèque les relations maritales dans un contexte de forte tension autour des dangers potentiels générés par l’énergie nucléaire dont on testait le potentiel dans la vie civile. C’est bien écrit et bien construit, le récit se déployant sagement entre les points de vue des différents personnages, tous campés avec justesse. Une incursion réaliste dans les années d’après-guerre, alors que les Etats-Unis entreprenaient une ascension économique fulgurante.
Malgré un léger décalage de style et d’intention entre la finale et le reste du roman, ce fut un bon moment de lecture.
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Il y a beaucoup dans ce roman.
la difficulté de vivre en couple
l’attirance pour un autre homme
la promiscuité des petites villes où tout le monde se surveille
les dangers du nucléaire
le carriérisme de certains
l’ennui qui saisit les femmes qui ne travaillent pas et ont pour seuls interlocuteurs pendant la journée leurs enfants.
Ce roman donne tour à tour la parole aux personnages. Essentiellement Paul et Nathalie, qui forment un couple et ont deux petites filles, Samantha et Liddie. Paul a eu une enfance difficile dont il s’est sorti par l’armée, tandis que Nat a bénéficié d’une enfance très heureuse, d’où leurs différences dans la façon d’aborder la vie.
Paul a été nommé dans l’Idaho, opérateur sur un matériel nucléaire, dont on ne mesure pas du tout la dangerosité. Mais parce qu’il a protesté contre la dangerosité de ce matériel qui aurait dû être changé rapidement, il est envoyé six mois au camp Century au Groenland.
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Pas bon pour Idaho d’être lu après Mr Vertigo, l’absence d’originalité passe mal et ça m’a semblé un peu insipide. Une fois de plus, la quatrième de couv’ est abusée. «Des personnages inoubliables»? Ça m’étonnerait, Nat et Paul sont assez sympas, mais pas non plus bien passionnants, et il y a peu de chances qu’on entame une longue histoire post-lecture eux et moi. Le plus intéressant, c’est le travail de Paul (dont bizarrement la quatrième de couv ne parle pas), dans le centre de recherche nucléaire d’Idaho Falls, sur un réacteur de l’armée assez rustique, dont les barres de contrôle ont tendance à se coincer. C’est là qu’en 1961 s’est produit le premier accident mortel dans un réacteur nucléaire aux États-Unis.
Mais, sauf au début et à la fin du roman, ça ne suffit pas à faire fuir l’ennui provoqué par la mollesse de l’intrigue et l’absence de finesse, de force de l’écriture.
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« Rien de plus admirable, pour un mari qui rentre de mission , que de se rendre compte , comme il l'avait espéré ,que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence » .
« Ils disent que le Camp Century n'est que le premier d'une longue liste de bases militaires qu'ils veulent construire en Arctique . Ces bases seront toutes construites sous la glace , comme le Century ; reliées entre elles par des tunnels » .
Deux extraits de la trame de ce récit bien menée : nous sommes aux États - Unis en juin 1959, le début des aspects fascinants et effrayants mal connus de l'histoire du nucléaire .
En même temps qu'il pose des questions pertinentes sur notre rapport au nucléaire dans ces années - là ce roman choral donne voix à tour de rôle à trois protagonistes : Paul, militaire de carrière. , muté à Idaho , à une journée du nord de l'Utah, afin de surveiller le réacteur d'un programme nucléaire , Paul, ses complexes dus à une enfance pauvre , dénuée d'amour et de sollicitude , mari aimant mais déboussolé , Nat , son épouse Nathalie dite : Nat , à l'enfance heureuse, épanouissante , belle jeune femme amoureuse , mère de deux petites filles , d'une naïveté incroyable et Jeannie , épouse du chef d'équipe de Paul, lâche, négligeant , carriériste, arrogant , à la limite de l'incompétence , jeune femme compassée , directive seulement vers la fin ….il pose la question brûlante sur la vie de couple , dans une base militaire au milieu du désert ….
Il est difficile de s'y faire des amis et dangereux de se faire des ennemis , les épouses isolées , souvent seules avec les enfants s'ennuient , il règne un climat de suspicion, fausse solidarité , au sein de ce milieu malsain , cercle militaire étroit , étouffant de secrets , de mensonges , d'hypocrisie et de trahisons ….
Porté par une écriture fluide , simple mais minutieuse, pour la documentation technique à propos des problèmes du réacteur nucléaire , le contexte est instructif ,intéressant , jamais rébarbatif, basé sur des faits réels de l'époque , l'étude psychologique des personnages , du couple et de l'entourage sont très fouillés ..
L'auteure construit avec intelligence des portraits pétris d'émotions, justes , profonds , subtils et fins .
Le lecteur suit avec passion sans ennui les mesquineries , le quant - dira t- on , l'ennui , la jalousie ,les ragots , le machisme des militaires, les tentations d'aller voir ailleurs , un tout petit monde mesquin et fermé , sur une base militaire …mais aussi les tensions , le contexte militaire dangereux , l'accident , le drame , la catastrophe le 3 janvier 1961, dans un contexte dysfonctionnel et incompétent , le poids des secrets , les petits et grands mensonges ….
Des personnes entières , déroutantes , où amour , rage , regrets , revirements , tristesse profonde , angoisse et colère explosent au fil des pages .
Dans un cadre fort bien rendu , au contexte historique , hors du commun , le portrait d'un couple subtil , poignant , attachant , une vie en vase clos, doublée d'une aventure humaine passionnante de bout en bout , à la fois intime et universelle .
Judicieux d'avoir ouvert une porte et donné un sens à ce fait divers —— , les dangers des débuts du nucléaire aux US ——sans doute occulté de notre mémoire collective.
Un ouvrage emprunté à la médiathèque, à recommander!
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J’ai choisi ce titre comme lecture mensuelle de mon Objectif Pal de septembre. Je ne sais plus comment il est arrivé chez moi, mais j’ai quelques poches comme ça de la sélection 2017 du prix des lecteurs, qui traînent dans ma PAL… Vous allez très vite comprendre dans quelle ambiance nous sommes, même si la couverture met déjà sur la piste. Nous sommes en effet aux Etats-unis, en1959. Paul arrive à Idaho avec sa femme et ses deux enfants, après une mutation de l’armée. Il devra s’occuper d’un réacteur avec d’autres collègues. La petite famille s’installe cahin-caha dans leur jolie maison jaune et font connaissance. Mais le supérieur de Paul est incompétent et insolent. Il drague ouvertement Nat lors d’un dîner. Dans cette communauté où les femmes restent à la maison des journées entières et où les maris sont sur la défensive au travail, difficile de lier des amitiés solides et de ne pas se faire d’ennemis. Le couple en paiera les conséquences, tandis qu’un jeune homme rencontré par hasard va se lier d’amitié avec Nat et ses filles. Sa présence va alimenter les commérages. Si vous avez aimé Arlington Park de Rachel Cusk ou le film Les noces rebelles dont la quatrième de couverture parle, ce livre est fait pour vous. Personnellement, j’ai aimé le personnage de Nat, la pudeur de son attirance pour Esrom, qui est également un personnage très attachant. L’inquiétude pour la centrale, qui parcourt tout le roman, et trouvera sa conclusion en fin de récit est là pour tendre une intrigue qui tourne par ailleurs essentiellement autour du couple formé par Paul et Nat. Et la manière de Andria Williams de revenir sur leur histoire, de les mettre en lumière, presque en contre-jour, est très belle. Une très intéressante sortie de PAL donc !
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Un récit haletant, magnifiquement raconté, qui tient en haleine du début à la fin. Beaucoup de richesse et de subtilité dans la conception des personnages. Une magnifique réussite.
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Belle découverte que ce roman !
Des le préambule, la catastrophe est annoncée et l'histoire déroule son fil tout d'abord lentement. L'ennui et la mélancolie du jeune couple, amoureux mais déjà englué par le quotidien - elle, sans travail, sans relations sociales autres que le voisinage peu sympathique, lui, Paul, conscient de la vacuité de son travail - fait peu à peu place à l'angoisse - elle, aux prises à des sentiments ambivalents, lui, en proie à l'inévitable accident. Progressivement, les personnages s'étoffent et l'intrigue prend le dessus.
Pour son premier roman, l'auteure s'est inspirée de faits réels survenus aux États-unis dans les années 60 et 70 en s'efforçant, dit-elle de donner un sens à l'un des aspects les plus fascinants de l'histoire des débuts du nucléaire, et c'est réussi !
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Idaho
Andria WILLIAMS
1960.
Nat, Paul et leurs deux petites filles arrivent en Idaho, à Idaho falls, pour le travail de Paul.
Ce dernier est technicien nucléaire pour l’armée.
Il s’agit d’une toute petite centrale nucléaire avec une équipe réduite : 3 agents de jour et 3 de nuit.
Plus un chef.
Un chef fainéant, malhonnête et alcoolique.
Suite à une altercation entre Paul et son chef la mutation de 6 mois en Alaska a des allures punitives.
Surtout que Nat est enceinte.
Elle va devoir se débrouiller sans son mari et le jour où sa voiture est accidentée sa vie va prendre un autre tournant.
Celui du désir interdit, des ragots des petites villes, du mensonge.
Et au retour de Paul le terrible accident de centrale nucléaire arrive...
Un roman inspiré d’une histoire vraie.
Agréable à lire avec de beaux moments de questionnement sur les choix de vie.
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Nat et Paul Collier, en provenance de San Diego, débarquent à Idaho Falls en juin 1959 avec leur deux petites filles, Sam et Lyddie : Paul qui est militaire a été muté sur une base où se trouve un réacteur nucléaire.
Ils auraient probablement réussi à s’intégrer tant bien que mal, si ce n’était la présence de leurs voisins toxiques : Mitch Richards, le chef de Paul et sa snobinarde de femme, Jeannie.
S’écouleront alors dix-huit mois difficile pour le jeune couple vacillant, où l’ennui, la mesquinerie et le qu’en dira-t-on primeront. Un troisième bébe, Sadie, viendra au monde juste avant la terrible catastrophe dûe à l’explosion du réacteur, le 3 janvier 1961.
Un roman dont l’intrigue est prenante, des personnages attachants, une écriture sobre et plaisante, tous les ingrédients d’un livre réussi ! Je le conseille vivement !
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L'explosion d'une famille ordinaire
*
Focus: le livre s'ouvre sur une scène rafraîchissante dans un été étouffant. Un réservoir d'eau enclavé dans un désert. Un pick-up, quatre personnes. Une jeune femme en sort et plonge avec délectation dans les eaux bleu turquoise du petit lac.
Un moment bucolique et champêtre. Un début bien trompeur. De la légèreté? Non, du tout.
Puisqu'on parle de nucléaire, de base militaire, d'accident, et de puritanisme.
Nous sommes dans les années 50-60, dans l'Idaho. A Idaho Falls plus précisément. Une ville bien réelle, avec un réacteur nucléaire à la limite de la cité.
Nous suivons Nat , son mari Paul et leurs deux filles qui emménagent ici. Paul, militaire de carrière, Nat femme au foyer.
*
Un roman choral qui fait intervenir trois protagonistes: Nat, Paul et Jeannie, la femme du chef de Paul.
Une atmosphère anxiogène montant crescendo jusqu'à l'accident nucléaire.
Si au départ, le ton semblait monotone et peu immersif (Nat et ses problèmes d'adaptation au sein de la vie militaire), la situation explosive de ce microscosme va faire ses preuves de "page-turner".
Ce récit purement fictionnel a tout de même été basé sur un fait divers : le 3 janvier 1961, un accident nucléaire très grave a bouleversé l'ordre public. On en était aux balbutiements de ce nouveau projet.
L'auteure, femme de militaire, a connu cette vie si singulière. Faite de déménagements successifs, de stress chronique, de hiérarchie inhérente entre femmes.
Un récit intéressant qui aborde plusieurs thèmes: la vie de couple, l'actualité des années 60 aux US, les codes sociaux tels l'apparence ou le patriarcat encore bien ancré.
La psychologie des personnages est bien fouillée. Nat, jeune femme bien naive, Paul un mari aimant mais quelque peu déboussolé. le chef d'équipe lâche et carriériste. Sa femme Jeannie, compassée et finalement directive à la toute fin. Puis Esrom, le jeune gars du coin un peu esseulé.
Des personnes entières et déroutantes, qui m'ont proposé des émotions diverses : tristesse, colère, rage, étonnement, joie.
*
Pour finir je dirais que le récit , malgré un début lent, a réussi à m'attirer dans ce coin paumé , avec un suspense croissant et anxiogène. Je suis même étonnée qu'il n'ait pas eu un succès mérité. Il a tout pour plaire. Aussi bien pour les amateurs de thriller psychologique que de roman sociologique tel @la fenêtre panoramique de Richard Yates ou encore @Mildred Pierce de James McCain. Un bon livre à découvrir.
* on peut en discuter sur le groupe #picaboriverbookclub sur FB
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Au début j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire car trop de clichés américains des années 50 puis je me suis attachée à cette famille ce qui m’a permis de faire attraction de ce détail. Paul est muté dans l’Idaho pour travailler sur un réacteur nucléaire. Il part donc dans cette partie retirée des USA avec sa femme et ses 2 enfants. Suite à des tensions au travail, il est envoyé dans le Groenland pour une mission de 6 mois laissant femme et enfants à la maison. Sa femme Nat enceinte essaie de se créer des liens avec son entourage pour ne pas devenir folle. C’est à ce moment là qu’elle noue des liens avec un garagiste. Ce livre parle de la vie de couple, de ses illusions et désillusions mais aussi de la place que l'on donne à l'homme qui partage sa vie depuis de nombreuses années. Ce récit est tirée d'une événement véridique où l'explosion d'un réacteur fera 3 morts.
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Coup de cœur !
Nous sommes, au début des années 50, sur une base militaire, dans un état isolé et rural de l’Amérique profonde, l’Idaho, connu pour ses forêts et ses « célèbres pommes de terre* ».
Prenez un réacteur nucléaire mal conçu, qui n’intéresse plus grand monde et dont la sécurité dépend d’un personnage aussi incompétent que fainéant, vulgaire et malfaisant.
Affectez-y un modeste héros Paul accompagné de son épouse Nat et de ses deux petites filles; mêlez-y une multitude de sentiments : l’amour, l’amitié, l’innocence, la sympathie, le désir, la jalousie, la peur, l’incompréhension, le chagrin, la rancune, le pardon; saupoudrez de quelques mensonges, par omission pour bien faire, de perfides médisances bien méchantes et introduisez un personnage gentil, très gentil, tellement gentil…
Vous vous dites que le réacteur risque fort d’exploser mais le fera-t-il avant ou après le si gentil petit couple de Nat et Paul ?
C’est passionnant ! On partage les émotions des personnages au fil de l’intrigue, on aime, on désire, on hait avec eux…C’est superbement maîtrisé et très bien écrit. On est ravi d’avoir découvert un aussi bon roman, basé sur des faits réels (l’histoire de ce réacteur), même si, après avoir lu la dernière page, on partage le grand vide qui doit habiter Esrom, le personnage si gentil. C’est déjà fini alors qu’on aurait tant aimé continuer encore un peu.
*Le terme « famous potatoes » figure sur les plaques d’immatriculation des véhicules de l’Etat d’Idaho.
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Un roman étonnant.
Au début , j'avoue avoir un peu hésité à poursuivre la lecture , craignant l'ennui , la noyade dans l'eau de rose et le puritanisme des années 50-60 aux Etats -Unis.
Un jeune couple qui s'installe à Idaho Falls ... bon. Il fait des enfants ...bon . Les voisins épient la jolie jeune femme, "trop" libre, "trop" désinvolte ? ...bon .
Mais , parfois, la persévérance est récompensée !
Progressivement, la personnalité des héros s'étoffe et la légèreté apparente disparaît pour laisser place à des thèmes comme la condition féminine : ici , on va suivre le quotidien des épouses de militaires , des femmes au foyer sous le joug du mari et de la société bien-pensante .
La jeune auteure , comme le précise la 3ème de couverture est elle-même femme de militaire ,un thème qu'elle a donc particulièrement peaufiné . Elle illustre son roman par une citation explicite issue du " Guide des officiers de l'armée " de 1954 :
" Rien de plus admirable , pour un mari qui rentre de mission ,que de se rendre compte , comme il l'avait espéré , que son épouse a parfaitement accompli ses devoirs en son absence . "
Tout est dit .
Mais, le sort du militaire, à cette époque , n'est guère plus enviable non plus et le récit va provoquer plus d'une fois un sentiment d'incrédibilité puis d'effroi .
Effroi , c'est je pense le mot juste car, s'il s'agit d'une fiction, elle n'en demeure pas moins bâtie d'après un "fait divers" bien réel : on est dans l'univers de la défense et l'armée s'ingéniait à manipuler des petits réacteurs nucléaires : à Idaho Falls , le 3 janvier 1961, l'un d'eux a véritablement explosé.
L'auteur, à partir de cet accident va en explorer les causes et les conséquences.
Donc, voilà un livre que j'ai commencé en boudant un peu et que je quitte à regret !
J'ai bien aimé le personnage de Nat et cette "photo" des années 50-60 , l'insouciance de sa jeunesse qui pointait malgré les difficultés, et l'évocation de la mythique Dodge Wayfarer 1949 !
Un premier roman qui se lit facilement même si je lui ai reproché un style trop quelconque ,on va dire simple pour être sympa ! Une traduction peut-être trop littérale ? C'est dommage.
Mais, l'histoire l'emporte et je suivrai cette auteure.
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Idaho est un roman beaucoup moins léger que pourrait nous faire penser la couverture ou la quatrième de couverture.
On est plongé dans l'Amérique profonde des années 50/60 avec son obsession des apparences et des qu'en dira t on. Cela se ressent d'autant plus dans cette petite communauté de militaire.
Nat et Paul ont du mal à s'intégrer dans cette nouvelle vie et s'inquiètent de l'état du réacteur nucléaire où travaille Paul.
C'est une écrire fluide, simple sans être trop mièvre, il y a du suspense, de l'amour, de l'émotion et des secrets. Tout ça fait de ce premier roman d'Andria Williams un bon roman efficace.
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C'est une belle histoire, avec des intrigues sans doute justes par rapport à la vie des ces femmes de militaire. Malheureusement, l'histoire de Nat, cette femme éprise de liberté et d'indépendance, n'est pas aboutie. On reste sur sa faim.
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◾️En commençant par l'événement majeur qui se produira à la fin de ce premier roman , Andria Williams joue dès le tout début , avec les nerfs de son lecteur et ceci , pour notre plus grand plaisir!
Cette fiction est inspirée d'une histoire vraie, ayant pour sujet , les balbutiements du nucléaire , au début des années 60, aux États-Unis et plus précisément un accident grave arrivé à Idaho Falls en 1961.
◾️Nat ( épouse de militaire comme l'auteur) va suivre Paul son mari, affecté à Idaho Falls , base nucléaire au milieu du désert. Paul travaillera au bon fonctionnement d'un petit réacteur nucléaire et Nat quant à elle aura à charge l'éducation de leurs 2 adorables petites filles ainsi que l'installation de leur nouveau foyer.
Grâce à Nat , nous observerons la vie de ces familles , de ces épouses de militaires : vie conformiste où les sourires sont des façades, les convenances de mise , les fréquentations subies plutôt que choisies , la hiérarchie bien présente, l'opinion publique rude mettant la vie de couple sans cesse à l'épreuve !
Atmosphère étouffante et angoissante , reflétant l'ennui , la solitude et les difficultés d'adaptation de Nat.
◾️Un livre sur les apparences; un contexte instructif , un grand travail de documentation ; une profondeur psychologique ; des personnages déroutants et une atmosphère de plus en plus anxiogène ...l'image d'un couple se dégradant au même titre que le réacteur ...
♦️Ce roman m'a beaucoup plu, son écriture fluide , précise presque minutieuse m'a enchantée ...un seul regret peut-être : j'aurais aimé quelques descriptions de paysages d'Idaho ! Un livre à découvrir ! ◼️Idaho d'Andria Williams
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Premier roman d'Andria Williams, Idaho est étonnant tant par sa maîtrise, que sa documentation et l'émotion qu'il dégage. J'ai été surprise de tourner les pages avec une rapidité dévorante alors que le sujet principal, le nucléaire, ne m'attirait pas de prime abord. Mais la magie a opérée grâce à un suspens savamment orchestré, des personnages déroutants et une atmosphère de plus en plus anxiogène. Alors évidemment j'ai quelques petites remarques à faire mais l'ensemble du roman mérite qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de le lire pour en sortir pensif.
En 1959, Paul et Nat Collier ainsi que leurs deux petites filles s'installent à Idaho Falls dans le nord de l'Utah. Militaire, Paul nouvel opérateur sur un petit réacteur nucléaire le CR-1 embarque donc sa petite famille pour une contrée lointaine où les hivers sont rudes, toute habituée à la chaleur de San Diego. Installée au milieu du désert à 80 kms de la base militaire, le couple va devoir se faire de nouveaux amis mais surtout surmonter bien des obstacles. Là où la vie d'apparence paisible, où les sourires sont de façades et les convenances de mises, ils vont vite éprouver leur vie de famille. La rencontre avec le sergent-chef Richards et sa femme vont conduire Paul et Nat à se jauger, repenser leurs comportements et surtout mettre leur confiance à l'épreuve. Car dans une petite ville comme Idaho Falls, il n'est pas bon de se faire des ennemis.
En commençant son récit par l'événement majeur qui se produira à la fin de son roman, Andria Williams joue avec le lecteur et ses nerfs. On sais, quoi qu'il arrive, que le réacteur nucléaire va défaillir mais on ne sais pas encore pourquoi et quelle en sera l'ampleur. C'est pourquoi toute la narration se porte sur le tempérament et les émotions des personnages qui changent au grès des saisons pour mener la tension à son paroxysme. le travail de Paul et de ses collègues est minutieusement décrit, j'ai plus d'une fois eu peur pour eux, vécu leur angoisse et partager leur frisson. Bien que le nucléaire occupe une place importante, un début d'indice sur les différents accidents à venir aux Etats-Unis, je pense qu'il est surtout un moyen de mettre en parallèle la lente dégradation de vie du couple Paul/Nat et Mitch/Jeannie. Comme un pressentiment, l'image du couple se dégrade au même titre que le réacteur. Les masques se fissures, les silences et les non dits nourrissent la lente perdition pour affirmer leur vraie nature.
En décrivant la vie de famille militaire en un petit monde fermé, l'auteure dénonce l'isolement de ces femmes qui restent à la maison auprès des enfants. La fin des années 50 est encore largement soumise au démonstration machiste, au conformisme et aux jugements. Nat en est largement victime lorsque son mari est soudainement muté au Groenland pour une mission de six mois (non, je ne vous dirais pas pourquoi!) et se retrouve en proie à la solitude. le vague à l'âme, l'hiver interminable, la pousse à entamer une amitié platonique avec un jeune cow-boy du coin aussi serviable que généreux. Mais évidemment l'opinion publique est rude et les convenances dominantes. En accentuant la culpabilité de Nat pour cette amitié et la remise en cause de son couple qui bat de l'aile, la romancière réussi à capter les émotions et les écrire avec finesse et simplicité. Ce qui est risible c'est le jugement que portent toutes ses femmes, notamment la respectable Jeannie Richards alors qu'elle même ne supporte plus son mari et n'hésite pas à outrepasser les règles contrairement à Nat.
Un livre sur les apparences donc, les maris et leurs femmes mais aussi l'Amérique conquérante contre l'URSS, le poids des secrets et des petites et grands mensonges. Porté par une écriture fluide, simple, à la fois minutieuse par la documentation technique qu'émotionnel, ce roman se lit avec intensité. le portait du couple est profond, juste, toutefois soumis à quelques clichés que l'on pardonne facilement. Parfois un peu long, j'aurais aimé que l'auteure aille plus rapidement à l'essentiel. Un beau roman qui, une fois refermé laisse songeur, un moment capturé hors du temps aux couleurs sépia. Un thé bleu, au goût prononcé et des woopies à l'orange et chocolat se prêteront à merveille à cette lecture mélancolique.
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