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3.91/5 (sur 54 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1985
Biographie :

Andy Pierce est un auteur de romans et de nouvelles.

Après "Je serai toujours là pour toi" (2017), Andy Pierce nous propose de découvrir le premier roman Young Adult sur l'univers des échecs, "Échec et love !" (2018).

Parallèlement à son activité d'écrivain, il enseigne les Lettres Modernes depuis dix ans.

page Facebook : https://www.facebook.com/andy.pierce.75054
Twitter : https://twitter.com/realandypierce?lang=fr

Source : amazon
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"Je serais toujours là pour toi" d'Andy Pierce


Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Il avait souvent désiré que les événements de 1789 se répètent, avec l'espoir d'y jouer un rôle important. Puis les années avaient passé, et il s'était contenté d'étudier bien sagement à la Sorbonne, heureux de l'existence confortable qu'il menait aux côtés d'Alexandra. La multiplication de ses échecs et sa rupture avec la jeune femme n'avaient pas réveillé la flamme révolutionnaire qui sommeillait en lui depuis la fin de son adolescence. Il s'était habitué, petit à petit, à vivre sans ambition, d'un métier qu'il jugeait lui-même abrutissant.

Cependant, depuis quelques jours, le mouvement des gilets jaunes lui avait un peu réchauffé le cœur. Si la France de la province et des périphéries décidait de se soulever en masse, alors plus rien ne serait impossible... Dans ce cas, qu'attendait-il pour se mettre lui aussi en marche ? C'était peut-être sa chance, son unique chance de faire quelque chose de sa vie.

— Mouais, je demande encore à voir, marmonna Arnaud...
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Le lendemain, je file au CDI pour emprunter un livre sur les échecs.
Étant donné que je n'y suis pas venu depuis la sixième, la documentaliste est incapable de mettre un nom sur mon visage et elle me regarde d'un air soupçonneux quand je lui tends mon carnet de liaison.
— Pour la troisième fois, Madame Jonville, je vous assure que je suis bien Maxime Daldoss ! Vous ne me reconnaissez pas ?
— Mouais, si tu le dis...
Elle finit par me laisser repartir avec Les Échecs pour les nuls et j'ai presque envie de lui sauter dans les bras pour la remercier.

Théo a la même réaction que mes parents quand je lui parle de ma nouvelle passion.
Il me fixe avec incrédulité, part d'un grand éclat de rire puis, voyant que je garde mon sérieux, m'envoie un solide coup de poing dans les côtes et me force à l'écouter :
— Non mais qu'est-ce t'as fumé, toi ? Allez, arrête de délirer, Max ! Redescends sur terre ! Les échecs, c'est un truc de vieux ! Un peu comme... le bridge ! Ou la couture ! D'ailleurs, y a qui de connu comme joueur d'échecs ? Ah ! Tu vois, tu peux pas en citer un seul ! Sans compter que pour draguer, c'est vraiment pas l'idéal ! Eh oui, mon pauvre Max, je peux t'assurer que les joueurs d'échecs prennent beaucoup plus de râteaux que les footballeurs ou les DJ !
Qu'est-ce qu'il peut m'énerver, Théo, avec son obsession des filles ! Je ne sais pas comment il fait mais il s'arrange toujours pour orienter nos discussions sur ce sujet.
— Lucas a « craqué » sur Cindy. Et toi, comment tu la trouves, Max ?
Ou bien :
— Y a deux petites mignonnes de quatrième qui me font de l'œil. Laquelle tu choisirais à ma place, Max ?
Ou encore :
— Jessica m'a encore parlé de toi. Quand est-ce que tu vas te décider à l'inviter à la boum, Max ?
Il pense à ça matin, midi et soir !
Alors, c'est sûr que les échecs et tout ce qui touche de près ou de loin à une activité intellectuelle, ça lui passe complètement au-dessus de la tête...
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Ce soir là, en refermant derrière elle la porte du 7 allée des Marguerites, Rose eut la sensation très nette qu'un changement s'était opéré en elle. Elle avait conscience d'être passé tout près de la mort et c'était son père qui l'avait sauvés.
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Mon regard croise celui de M. Moreau. D'après l'expression de son visage, il n'a pas encore compris ce qui va lui arriver.
Je joue un premier coup. Puis un second. Puis un troisième. Il ne se méfie toujours pas. Tout se passe comme le « logiciel » intégré à mon cerveau l'a prévu.
Je place mon pion en f4.
— Échec au roi !
Soudain, il hésite. Ça y est, il sent que la partie est en train de lui échapper. Sa main reste suspendue un instant au-dessus de son roi. De toute façon, il est trop tard pour réagir. Il le sait mais ne veut pas se l'avouer à lui-même.
Autour de nous, les membres du club se sont tus. Eux aussi se sont aperçus que le vent avait tourné. Leur professeur va être battu.
— Échec ! dis-je en plaçant ma tour en b4.
Il lève quatre fois les sourcils et recule son roi.
— Échec ! dis-je en propulsant mon autre tour en c5.
Il poussir un soupir de découragement et recule son roi.
— Échec ! dis-je en avançant de deux cases ma première tour.
Il se racle la gorge, tapote nerveusement le bord de la table et recule son roi.
— Échec ! dis-je en faisant glisser ma tour sur l'avant-dernière rangée.
— Regardez ! Il va lui faire un mat en escalier ! s'exclame Octave Frenouillet, qui ne manque jamais une occasion d'étaler sa science.
M. Moreau avance brusquement la main vers l'échiquier, fait tomber trois pièces, s'y reprend à plusieurs fois pour les redresser, tousse à de multiples reprises... et finit par reculer son roi.
— Échec et mat ! dis-je d'un ton triomphant. Votre roi ne peut plus bouger et aucune de vos pièces ne peut le protéger.
Un grand silence s'est fait dans la salle. Chacun attend la réaction du perdant.
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Aux échecs comme dans la vie, la plus grande qualité à avoir, c’est l’humilité. Toujours garder un regard critique sur soi, prendre conscience de ses faiblesses et, parfois, accepter la défaite …
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Rose et Élise passèrent les deux jours qui suivirent à braver les rafales de vent et les averses incessantes, se lançant à l'assaut des falaises comme si leur vie en dépendait. Élise peinait à suivre Rose, mais elle s'efforçait de ne pas la perdre de vue. En s'épuisant dans ces courses interminables à travers le brouillard, elle avait l'impression de partager un peu sa souffrance, de vivre ce que Rose avait vécu. Lorsque celle-ci s'arrêtait, Élise, hors d'haleine, la rejoignait d'un pas lourd et elles fixaient l'horizon, sans un mot. Le vent soulevait leurs longs cheveux. Côte à côte, les deux jeunes femmes se penchaient au-dessus de l'abîme. Dans ces moments-là, elles n'avaient pas besoin de se parler. Le gouffre sans fond qu'elles contemplaient, cet épouvantable néant exprimait à lui seul toute la détresse de Rose. Élise la prenait par la main et finissait par l'entraîner loin du précipice.
— Je crois que je te comprends, lui dit-elle le deuxième jour. Je ne peux pas souffrir autant que toi mais je crois que je te comprends.
— Je ne te demande pas de souffrir, ni même de me comprendre, lui répondit Rose avec une pointe d'amertume. Tu as ta vie à Paris, ta nouvelle vie qui te rend heureuse. Moi, j'ai la mienne, ici, à Escarpeville. Et puis, je ne veux pas de ta pitié. Je ne suis même pas sûre de vouloir quitter cet endroit une fois que tout sera fini...
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Rose et Élise passèrent les deux jours qui suivirent à braver les rafales de vent et les averses incessantes, se lançant à l'assaut des falaises comme si leur vie en dépendait. Élise peinait à suivre Rose, mais elle s'efforçait de ne pas la perdre de vue. En s'épuisant dans ces courses interminables à travers le brouillard, elle avait l'impression de partager un peu sa souffrance, de vivre ce que Rose avait vécu. Lorsque celle-ci s'arrêtait, Élise, hors d'haleine, la rejoignait d'un pas lourd et elles fixaient l'horizon, sans un mot. Le vent soulevait leurs longs cheveux. Côte à côte, les deux jeunes femmes se penchaient au-dessus de l'abîme. Dans ces moments-là, elles n'avaient pas besoin de se parler. Le gouffre sans fond qu'elles contemplaient, cet épouvantable néant exprimait à lui seul toute la détresse de Rose. Élise la prenait par la main et finissait par l'entraîner loin du précipice.
— Je crois que je te comprends, lui dit-elle le deuxième jour. Je ne peux pas souffrir autant que toi mais je crois que je te comprends.
— Je ne te demande pas de souffrir, ni même de me comprendre, lui répondit Rose avec une pointe d'amertume. Tu as ta vie à Paris, ta nouvelle vie qui te rend heureuse. Moi, j'ai la mienne, ici, à Escarpeville. Et puis, je ne veux pas de ta pitié. Je ne suis même pas sûre de vouloir quitter cet endroit une fois que tout sera fini...
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Maintenant que je connais les principes de base des échecs, j'ai l'impression que nous allons pouvoir lutter à armes égales.
Sortir ses pièces le plus vite possible. Chercher à contrôler le centre. Protéger son roi. Ça ne devrait pas être trop compliqué à retenir.
La partie commence tranquillement. Mon cavalier monte à l'assaut des lignes ennemies... mais voilà qu'un pion le menace, le forçant à battre en retraite et à revenir à son point de départ ! Dans le même temps, les deux fous de M. Moreau progressent dangereusement dans mon camp. Étant donné que mon attaque n'a pas fonctionné, il faut maintenant que je songe à ma défense.
Mais comment faire pour assurer la tranquillité de mon roi ? Avancer mon pion en c3 ? en c4 ? Ou bien peut-être qu'en mettant la reine en b3... ou en d4... non, en b3, je dissuaderais le fou de passer à l'offensive ?
Toutes les hypothèses se succèdent dans mon esprit. Je m'efforce de lister les avantages et les inconvénients de chacune d'elles afin de trouver la solution la plus appropriée pour résoudre mon problème. Ce qu'il y a de plus délicat dans cet exercice, c'est de tout calculer à l'avance, d'anticiper sur les coups de l'adversaire sans être certain qu'il réagira comme on l'avait prévu.
Alors, c3, c4 ou b3 ?
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Chez nous... songea Rose. On est chez nous... Et comme elle se répétait ces mots, sa gorge se serra. Elle s’éloigna à grands pas vers le jardin, ne s’arrêtant qu’à la barrière écaillée sur laquelle elle s’appuya lourdement, sans prendre garde aux trombes d’eau qui la submergeaient. Elle ne se sentirait jamais chez elle dans cette maison froide et pleine d’ombre ! Non, jamais ! Jamais ! Et elle devrait y vivre, pourtant, des mois, des années même ! C’était comme si le monde s’écroulait à nouveau autour d’elle. Ses dernières espérances étaient mortes et enterrées. Une grande flaque s’était formée à ses pieds. Son visage, éclairé par un des réverbères de l'allée, s'y reflétait lugubrement. L’eau grisâtre lui renvoyait l’image d’une jeune femme écrasée par la douleur. Une jeune femme qui n'avait rien à voir avec celle qu'elle était encore quelques semaines plus tôt.
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— Je sais ce que tu éprouves ! lança Cloé en se levant à son tour pour rejoindre Rose. Je le sais parce que j'ai vécu la même chose que toi il y a trois ans.
Le vent était un peu retombé. On distinguait toujours le ferry, à des kilomètres de la côte, bien au-delà des dernières bouées. Rose s’était arrêtée brusquement et réfléchissait, les poings serrés, l’œil ardent.
— La fille qui venait du XVIème et qui ne faisait que pleurer, c’était moi. Moi il y a trois ans. Quand j’ai atterri à Escarpeville.
Il n’y avait plus d’ironie dans sa voix. Rose fit volte-face.
— Oui, je sais ce que tu éprouves, poursuivit Cloé. Je le sais mieux que personne. Moi aussi je suis venue sur cette falaise. Moi aussi j’ai voulu…
— Je ne sais pas moi-même ce que je veux, l'interrompit Rose d'une voix éteinte. Je ne sais pas... Je veux dire... Parfois, j’ai le sentiment que je suis vide, que mon esprit s’est comme évaporé et... et qu’il n’y a plus rien de réel... Plus rien si ce n’est ce gouffre qui m’appelle…
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