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Citations de Anna Enquist (201)


"Une autre ! " réclame Djamil.
il finit par jouer la suite jusqu'au bout. Tous les mouvements. Puis il couche le violoncelle par terre, à côté de sa chaise. Bach l'a rendu à sa vie active, à sa vie productive. Il estime avoir bien joué, avec de la retenue, mais aussi de l'expressivité. Et tout le temps juste. Finalement, ça ne va pas trop mal. Les choses ne sont pas aussi graves qu'il le pensait. Et tant qu'il y aura des gamins comme celui-ci, capables d'écouter toute une suite en retenant leur souffle, la culture n'est pas encore définitivement perdue; En allant s'asseoir dans le fauteuil, il a l'impression de se tenir plus droit qu'avant. (p. 78-79)
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J'ai passé mes années de conservatoire dans un état permanent d'euphorie, de rêve. Musique de chambre, orchestre, concerts de classe...Je me rendais bien compte qu'au-dehors il y avait un autre monde, un monde de problèmes, de devoirs et de responsabilités, mais je réussissais à ne pas y penser et à faire comme si ma formation musicale avait lieu entre les murs d'un royaume céleste, à la manière d'un enfant qui vit pendant quelque temps une existence imaginaire. (p. 35)
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Sortir le violoncelle. Il sent la douleur lui transper- cer le genou à la seule idée de détacher les fermoirs, surtout celui du bas, qui l’oblige à s’agenouiller ; sou- lever l’instrument, manœuvrer le précieux objet en bois de façon que le chevalet ne heurte pas le cou- vercle de l’étui – et il faut encore attraper l’archet, le tendre et tâcher de se loger dans le fauteuil, avec le violoncelle. En n, au cas où il voudrait aller plus loin que les exercices de technique et les gammes : prendre une partition, rapprocher le pupitre, cher- cher ses lunettes. Il ferme les yeux et passe mentale- ment l’archet sur chacune des quatre cordes, l’une après l’autre, sans s’agiter.
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Quand on ne peut pas parler, il faut écouter de la musique. La musique parle sans les mots. Un morceau de musique peut exprimer des sentiments qui sont trop vagues ou trop douloureux pour être pris au piège des mots. Ou trop terribles
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Les parents, songe Caroline. Les gens qui viennent de perdre un enfant ont un air de désespoir brutal qui fait fuir tout le monde. Il faudrait les enfermer jusqu'à ce que les angles se soient un peu arrondis.ça ne se fait pas d'exposer les autres à ce spectacle nocif. (p. 148)
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Créer. Réparer. Des objets tangibles, qui restent. Qui se voient ou qui s'entendent. Comment peut-on trouver de la satisfaction à manager quelque chose ? ça n'a quand même aucun rapport avec ce que fait un véritable artisan ? J'ai du mal à me retrouver là-dedans. (p. 87)
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Pourquoi n'accorde-t-on plus d'attention à la musique ? Parce qu'elle est dangereuse ? Caroline se souvient d'une scène de film sur un condamné à mort. La femme qui doit accompagner le détenu jusqu'à la salle d'exécution demande au directeur de la prison si elle a le droit de chanter une chanson pendant ce court trajet . "Non, répond-il. La musique, ça donne des émotions. On n'a pas besoin de ça ici." (p. 19)
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Cela blesse la mère que la fille préfère les mathématiques au latin. Quant au grec, n'en parlons pas. Comment peut-on grandir sans Tacite, sans Homère?
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C'est leur pagaille que je voudrais, leur pagaille et leurs mauvaises odeurs de gamins, se dit-elle. Le désordre, c'est un signe de vie, un présage de rangement, l'annonce de projets et d'entreprises à venir.
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Pendant le repas rapide, préparé par Peter, Suzanne repense à l'homme qui est resté la journée entière comme mort sur la table et qui, réchauffé et réveillé dans son lit, conversait avec son épouse dans la salle de réveil vers les six heures. Elle imagine le sang qui, entre-temps, cherche son chemin à travers le pontage sous la peau recousue et coule avec force par la valve de porc. Combien de temps pour oublier cette incursion dans le royaume des morts? Immédiatement, pense-t-elle, dès l'instant où on se remet à vivre.
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Il ne faut pas te faire du mauvais sang comme ça. Les choses sont comme elles sont, ma fille. On s'épuise à essayer de les changer. Et on est déçu, parce que tout se passe comme cela se passe et tu ne peux rien y faire. Rien.
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On se comprenait tous les quatre sans avoir besoin de parler. C'est bête, mais je me suis sentie entourée, intégrée, soutenue. Et je n'avais pas honte. Peut-être parce qu'on était nous aussi en train de jouer, d'apporter quelque chose à l'ensemble ? Dans ce cas, on a moins de raisons de se sentir nuls. "
(...) Ce n'est jamais bien , pense-t-il. Ni quand on parle, ni quand on se tait. Mais après tout, c'est comme ça dans la vie, on ne fait vraiment jamais bien. (p. 157)
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Drik de Jong attend.
Il attend dans sa propre salle d'attente qui n'est pas vraiment une salle d'attente, plutôt un coin sous l'escalier où il n'y a de place que pour une seule chaise.
Une photo représentant une rangée d'arbres dans un paysage de polder est accrochée au mur droit.
Drik de Jong attend un nouveau patient.

-incipit-
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En se taisant,on laisse à l'autre la possibilité de s'exprimer.p.169
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Chacun s'arme comme il peut contre le chancellement de l'estime de soi,il n'est pas trés prudent de toucher à cela.p.167
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Recommencer chaque jour, essayer de ne pas penser. Ignorer de toutes ses forces le choeur muet qui, dans sa tête, braillait « Au secours », qui scandait continuellement : « Si je pouvais être morte. » Restreindre efficacement les heures libres de la journée en travaillant, en répondant au courrier, en tenant le ménage, en taillant les buissons. Et tout cela en silence, séparés l'un de l'autre, seuls. Lui chassait les heures à coup de pédale sur son vélo de course, elle les enfonçait à coups de bêche dans le sol.
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Une chose ne peut jamais être la même à deux moments différents dans le temps, ne peut du moins plus être perçue comme "la même", parce que l'observateur à changé...Non, l’interprète et l'auditeur ne pouvaient balayer d'un revers de main les trente variations qui s'intercalaient entre le première et la dernière apparition de la sarabande. Même si elle était identique à la première, on entendait la deuxième aria différemment parce que quelque chose s'était produit dans l'intervalle. On ne pouvait pas revenir au moment où on n'avait pas entendu les variations.
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Que cela puisse profiter à quelqu'un de savoir à quel point il souffre dépasse son entendement.
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Lawrence est déconcerté. Comment se peut-il que Johan saisisse aussi bien les états d’âme de la femme qui lui paraît tellement énigmatique dans le quotidien? Comment peut-il donner forme aussi passionnément et aussi précisément à un chagrin qu’il nie? Si Johan a conçu ce tableau, pourquoi alors ne comprend-il pas Ellen? Et qui oserait aller à Paris avec sa maîtresse en sachant que sa femme en est arrivée à ce point?
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"Comment définir un son ? "
Jochem réfléchit.
"On emprunte des mots qui existent déjà: chaud, pointu, riche. Ou bien on fait des comparaisons. (...)
On est tellement obsédé par le verbe qu'on veut tout nommer, tout expliquer. Le son est indéfinissable. Il faut simplement l'entendre" (p. 159)
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