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Citations de Anna Enquist (201)


"Non, reste. On parle de ça parce qu'on a pris un sale coup, nous deux. On voudrait bien pouvoir tout faire comme avant, mais on ne peut pas. C'est comme ça.On a été frappés, mutilés, amputés. C'est comme ça qu'il faudrait qu'on se présente, mais on n'y arrive pas. " (p. 156)
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-Etonnant, répond Jochem. Il éprouve de plus en plus le besoin de partir, la demeure silencieuse du vieil homme commence à l'étouffer. Derrière ces rideaux épais, le monde s'est effacé, laissant la place aux idées sombres. Que reste-il dans ce salon, où tout est voué à la musique ? Des rêves surannés, un plaisir exagéré devant l'intérêt porté par un gamin des rues, la mort qui attend patiemment dans un coin de la pièce. (p. 112)
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Mais qu'est-ce qu'ils ont tous- Jochem, Daniel, Reinier- à me coller aux basques, à me harceler, à me traîner vers l'avenir sans jamais me voir moi ? (...) Le chagrin, ça se respecte, et il faut faire attention aux personnes en deuil. (p. 51)
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Bon, ça suffit, se reprend-elle, assez d'apathie et d'indécision. Je dois me concentrer sur ce que je veux. Ou plutôt d'abord sur ce que je ne veux pas- c'est toujours plus facile. Premièrement, je refuse qu'il paie ces travaux.ça lui donne du pouvoir. Un pouvoir que je veux pour moi. Au point de financer ma propre geôle ? Oui, je crois bien. (p. 79)
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Partout dans le monde, à toutes les époques, quel que soit le peuple, les gens ont inventé des religions parce que la notion d'être seul confronté à la réalité est trop douloureuse, l'idée qu'un être humain va disparaître sans laisser de traces trop insupportable, l'insignifiance de l'existence humaine trop vexante.
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A présent, la fugue est mon salut, pense-t-elle. Pas une forme n'exige à ce point toute ton attention. Fait si peu appel au sentiment immédiat. Une fugue est rarement émouvante, ou belle. Une fugue est un édifice qui doit être assemblé consciencieusement, un étage après l'autre, sans erreur de construction.
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Symbiose. Ce mot exprimait le mieux ce que ressentais la femme quand elle portait encore la fille en elle. Le partage d'une circulation sanguine, d'une régulation thermique, d'un réglage des flux. Sentir chacune les mouvements et les changements de position de l'autre et, à peine consciemment, en tenir compte.
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Voir son enfant se mouvoir dans le monde en dehors du cercle familial suscite des sentiments mêlés. Cela ne va pas, se dit-on, on danse dans le salon, comme autrefois quand elle était bébé et que je la tenais dans mes bras, la faisais voltiger à travers la pièce. Pas avec des étrangers, pas sous la direction d'une autre qui la connaît à peine. Est-elle armée? Les enfants inconnus peuvent insulter, harceler, une nouvelle prof peut distribuer des tâches idiotes. Peut-elle alors dire non, se détourner ?
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Une femme qui a de la force, on ne la trouve pas gentille. Et il est clair que nous sommes prêtes à renoncer, à nous en remettre à eux, pourvu qu'ils nous trouvent gentilles.
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Tous les gens sont comprimés dans un corset identique de minutes et d'heures, essaie de concevoir ce que ça signifie ! Jeunes ou vieux, petits ou grands, avec un métabolisme bas ou élevé, un rythme cardiaque lent ou rapide, été comme hiver, pendant leur travail ou pendant les vacances, toujours le même tempo de ces aiguilles. Y a de quoi devenir fou, non ?
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Toujours à la recherche d'affirmation de soi, la soif d'admiration est un puits sans fond. ... Les partenaires, les amis son utilisés comme need-satisfying objects, des objets à satisfaire les besoins, comme des machines servant à assouvir le besoin d'amour.
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un serpent à la langue fourchue en de multiples apex, voilà à quoi elle ressemblait; un regard absent dans les yeux, précisément comme la jeune fille qui accorde le luth sur la toile de Vermeer.
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Elle est restée une esclave de la serviabilité, elle préfère être agréable plutôt que se battre. Non pas parce qu'elle est une femme mais parce qu'elle est lâche.
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Il lui manque quelque chose que Johan possède. cet élément manquant n'est pas le pénis, pas la virilité, mais quelque chose d'indiciblement vague, à savoir la force de créer. Disons: la force.
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Et moi, qu'est ce que je fabrique? des enfants, de la confiture, des patients retapés. Dès années de travail, pas de public, pas d'applaudissements, rien de nouveau.
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Ellen n'est ni désespérée, ni morose, ni révoltée, ni dans l'impasse. Elle ne ressent absolument rien hormis la structure de son corps.
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Des bribes de pensée repoussent parfois la musique. Comment ils la voient, c'est ce à quoi songe Dora. Bau la voudrait triste, ne demandant qu'à être sauvée. Van Beek s'imaginait qu'elle souhaitait voir grossir son ventre. Silbermann se sent proche d'elle. Lorsque, après la répétition, ils allaient manger un morceau ensemble, il répandait du sel sur la table entre leurs assiettes. Il souriait. C'est une tricheuse, car elle ne lui ressemble pas, elle ne veut pas de ventre et elle n'est pas triste. Ils la font mentir. Elle ne peut faire que ce que Mozart a écrit. De cela, elle est certaine. La lumière du soleil sur une terre dévastée. Elle ira en voyage, elle jouera. Elle part.
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Comment pourrait-elle dormir ? Comment pourrait-elle éteindre la lumière et se mettre au lit ? Dès qu'elle se couche, des files de gens vêtus de sombre commencent à marcher et des soldats se mettent à crier. Elle a des nausées, quelque chose dans son estomac voudrait sortir et, prise de haut-le-coeur, elle se penche au-dessus du lavabo. L'onde libératrice ne viendra pas, les larmes non plus. Dora fait couler de l'eau froide sur son visage, dans sa bouche, le long de sa gorge. Peut-être s'est-il laissé tomber du train. Peut-être n'est-il pas allé tout de suite au camp... Il devait peut-être travailler là-bas, et il s'est échappé à travers les hauts épis de maïs, vers le bois. Mais la file des gens marche toujours, les visages sont tendus. S'ils ne vont pas assez vite, les soldats les frappent dans le dos.
Elle voudrait être comme Frankie. Elle voudrait cogner et cogner encore et se faire mal à la tête qu'elle ne voie plus rien et ne comprenne plus rien.
Mais elle est Dora. M. De Léon est parti, coiffé de son chapeau noir, et il ne reviendra plus jamais. Il a été roué de coups dans le train, en a été éjecté en Pologne et poussé parmi des centaines de personnes vers un bâtiment où... Dora entoure sa tête de ses bras et pense à l'invention en fa, pense très fort à toutes les voix, au doigt qu'il faut utiliser pour jouer telle note, elle ne peut pas se tromper, elle doit savoir avec précision à quel passage le doigt conduit les doigts et à quel autre les poignets doivent suivre docilement, elle doit s'appliquer si intensément que plus rien n'existe que cette mélodie.
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Je me lève pour rassembler la vaisselle sale dans la bassine. Il ne dit rien, je redresse la tête - et si j'allais pour une fois faire la vaisselle pour toi? dit-il.
Pour moi. Il veut aller pour moi à la paillasse, tenir pour moi les couteaux gras sous le robinet, les asperger de trop de liquide vaisselle sentant trop fort, les reposer soigneusement dans la bassine séchée, pour moi, pour moi.
Je hausse les épaules et essaie de poser les verres droits dans la bassine, à côté des assiettes et au-dessus des couverts. Je pensais avoir fait la cuisine pour nous. Il pense que je fais la cuisine pour lui.
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La criminalité forme un État dans l’État, ça paraît évident à qui réfléchit un tant soit peu. Que cette pègre, cette nation clandestine, soit plus étendue et plus ramifiée qu’on ne le pense, ce n’est pas un scoop. On fait chanter les ministres et les hauts fonctionnaires, on les achète, ceux qui refusent de s’aligner disparaissent ou meurent subitement… Il faut être naïf pour croire que les plus gros contrats vont aux entreprises les plus compétentes. Ce n’est pas comme ça que ça marche. Les tunnels, les lignes à grande vitesse, les stades, les hôpitaux : le chantier n’est attribué qu’à celui qui répond aux critères du gouvernement clandestin. Ça n’a rien à voir avec la qualité. Les procédures sont totalement opaques, personne n’y comprend rien.
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