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Citations de Anna Enquist (201)


Depuis l'agression, les victimes sont obligées de vivre dans la peur et le dépit, leur contribution à la société se voyant par ailleurs sérieusement remise en cause.
La perte de confiance en l'espèce humaine est une chose. mais une autre sorte de confiance, peut-être plus précieuse, a été perdue : celle qui reliait ces quatre personnes. Des années durant, elle ont entretenu d'étroits rapports d'amitié, concrétisés par la pratique hebdomadaire de la musique de chambre. Les membres de ce quatuor s'entraidaient, se soutenaient mutuellement dans les périodes difficiles, les catastrophes, ils se réconfortaient les uns les autres en interprétant, ensemble les plus belles oeuvres qui nous soient connues. Chacun avait une confiance aveugle dans les trois autres. Et cette confiance, les actes du prévenu l'ont anéantie. A l'évidence, le quatuor ne peut plus jouer puisque les instruments ont été détruits et que certains musiciens ont été blessés. Mais cela n'est pas irrévocable: les blessures physiques peuvent guérir et les instruments se remplacent. Non, jouer de la musique n'est plus possible ici parce que la confiance a disparu et avec elle, l'amitié. A mon sens, il s'agit là du plus grand préjudice infligé par le prévenu.
L'avocat se tait un instant et regarde le président droit dans les yeux.
(p. 274)
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Pourquoi les femmes réussissent-elles cet exploit de tresser leurs cheveux, de nouer un tablier dans leur dos sans le contrôle des yeux ?
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Faire attention. Aux voitures. Elles sont toujours pressées.
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Tu ne peux rien y changer , dit sa mère. Ils restent des hommes, pas vrai ? Ils veulent partir.
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S'il n' y a pas de protecteur, se dit-elle, si je dois me contenter de cet amant parcimonieux qu'on appelle Raison, autant me mettre à crier à pleine gorge, autant hurler contre le vent en expulsant mes poumons.
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La musique donne une forme au chagrin, une sonorité à l'absence, tout en offrant une sorte de consolation.
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Avant de se mettre à jouer, la femme prenait le temps d'installer la lampe dans la position parfaite, comme un geôlier qui contrôle les murs d'une cellule à la recherche de ce qui n'a rien à y faire puis referme la porte. Sauf que, en l'occurence, elle restait à l'intérieur. Sauf que les murs étaient faits de lumière. Sauf que la durée de la peine n'avait pas été fixée;
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Le samedi et le dimanche étaient les jours les plus difficiles. En l'absence de la rassurante grille horaire des cours, elle devait se forcer à remplir elle-même les heures d'occupation qui exigeaient toute son attention. (...)

Recommencer chaque jour, essayer de ne pas penser. Ignorer de toutes ses forces le choeur muet qui, dans sa tête, braillait « Au secours », qui scandait continuellement : « Si je pouvais être morte. » Restreindre efficacement les heures libres de la journée en travaillant, en répondant au courrier, en tenant le ménage, en taillant les buissons. Et tout cela en silence, séparés l'un de l'autre, seuls. Lui chassait les heures à coup de pédale sur son vélo de course, elle les enfonçait à coups de bêche dans le sol.(p. 45-46)
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Elle enfile les sandales de Corrie, qui lui permettront de rester debout, de marcher longuement à destination de quelque part. Ou en provenance de quelque part. Les petites choses doivent se faire avec attention, pense-telle. (p; 191)
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Jouer du piano était biologique, physiologique, neurologique. On n'avait qu'une idée superficielle de ce qui se déroulait dans son cerveau quand on jouait. On était en train de s'imprégner, de retenir, d'anticiper. Onressentait et on donnait corps. on le savait.
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Le samedi et le dimanche étaient les jours les plus difficiles. En l'absence de la rassurante grille horaire des cours, elle devait se forcer à remplir elle-même la grille d'occupations qui exigeaient toute son attention. Comme ce serait bien si elle aimait le sport.
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La musique donne une forme au chagrin, une sonorité à l’absence, tout en offrant une sorte de consolation.
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Personne ne mérite confiance, ni la ministre, ni le directeur, ni le maire, ni le bureau d’enquête. Ni le juge. Il ne faut se fier qu’à soi-même et rester vigilant pour éviter les embûches. Le plus sage serait de ne laisser entrer personne chez soi, de renvoyer tous les visiteurs. Il éteint la télévision. Il voudrait que la pièce soit un vide parfait. Au-delà de ces murs plane le danger, mais à l’intérieur, il y a de l’air et du silence.
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La médecine pour adultes et la gériatrie ont beau être devenues des spécialités totalement différentes, ce n’est pas seulement l’âge qui délimite la frontière entre les deux. Caroline pense au profil d’autonomie fonctionnelle et la grille d’évaluation lui apparaît à l’esprit. Capacité à effectuer les travaux ménagers, à faire les commissions, mobilité, gestion, productivité, hygiène. Une liste sans fin de réponses à cocher. Trop de cases laissées vides ? On procède alors au “transfert” du patient, qui ne reviendra plus au cabinet médical.
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Il y a vingt-cinq ans – j’en avais dix-huit et lui se trouvait dans la force de l’âge – quel émoi ! Cette sensation d’être amoureuse, il faut bien le reconnaître, cette faculté de trouver la musique si importante que le reste de l’univers ne comptait plus… J’étais d’un talent moyen, rien d’exceptionnel. Mais je travaillais dur et je n’étais pas bête. C’est ce qui lui plaisait. Lui et son quatuor, ils étaient magnifiques, toute la classe de violoncelle allait les écouter avec délices lorsqu’ils se produisaient quelque part. Comme ils étaient souvent en tournée, c’est son assistant qui nous donnait des cours de technique pendant ce temps. J’ai passé mes années de conservatoire dans un état permanent d’euphorie, de rêve. Musique de chambre, orchestre, concerts de classe… Je me rendais bien compte qu’au-dehors il y avait un autre monde, un monde de problèmes, de devoirs et de responsabilités, mais je réussissais à ne pas y penser et à faire comme si ma formation musicale avait lieu entre les murs d’un royaume céleste, à la manière d’un enfant qui vit pendant quelque temps une existence imaginaire.
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Une vraie amie est une balise, un refuge dans le brouillard.
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Toute attache est source de chagrin. (p.18)
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Ce n'est jamais bien, pense-t-il. Ni quand on parle, ni quand on se tait. Mais après tout, c'est comme ça dans la vie, on ne fait vraiment jamais bien.
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Quand on vit avec la musique, on a une belle vie. Même si elle est courte.
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p. 253 les crises offrent souvent l’occasion de faire des choix audacieux.
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