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Citations de Anna Hope (595)


"...Et quoi qu'on puisse en penser ou en dire, l'Angleterre n'a pas gagné cette guerre. Et l'Allemagne ne l'aurait pas gagnée non plus.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- C'est la guerre qui gagne. Et elle continue à gagner, encore et toujours."
Il trace un cercle en l'air avec sa cigarette : c'est comme s'il dessinait l'ensemble des guerres, si innombrables soient-elles, l'ensemble des guerres passées et l'ensemble des guerres à venir.
"C'est la guerre qui gagne, répète-t-il amèrement, et celui qui ne partage pas cet avis est un imbécile."
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Et puis j’ai peur.
- De quoi ?
- De tout. L’avenir, le changement climatique. La guerre. Je n’arrête pas de me demander quel genre de monde ce sera, quand il aura notre âge. (page 97)
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Le dernier jour de la moisson, le ciel immobile était une jatte de bleu. Le matin, les hommes restèrent silencieux, assommés par la chaleur et l’épuisement qui lestaient leurs membres, mais en fin d’après-midi John chanta : la seule voix qui s’élevait au-dessus de ces champs fauchés, une chanson qu’il ne se rappelait même pas connaître. Une que son père fredonnait, là-bas sur les plages de varech quand John était petit, et quand il l’entonna il se rendit compte qu’il la connaissait si bien que c’était comme endosser un habit porté par son père, et le père de son père avant lui, et tous les pères de la lignée, et qui lui allait donc mieux que n’importe quel autre habit. 
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Il y avait le vieux soldat qui ne parlait que des Pachtouns et passait des heures à cirer ses bottes en vue de la bataille. Un vieux de la vieille édenté dénommé Foreshaw, duquel on disait qu'il était là depuis l'ouverture de l'asile, près de trente ans plus tôt, et qu'il avait un jour bu le sang d'un mouton. Une poignée d'Irlandais, dont l'un, à entendre les pointes de son accent, venait forcément du même côté du Mayo que John. Et bien que John ne le connût pas d'avant, il reconnaissait la fêlure de son visage, les yeux agités - comme si le monde était un piège prêt à se refermer sur vous -, il l'avait vu sur tant de visages qu'il n'aurait pu les compter. Et puis chez la plupart d'entre eux, la même confusion, comme s'ils n'arrivaient pas à comprendre que c'était là qu'ils avaient atterri.
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Tu sais bien comment c'est, poursuit Cate avec un haussement d'épaules. Les jeunes deviennent des vieux. Ils feront des compromis. On est tous pareils. On arrête de se battre. On capitule. On devient partie intégrante du problème.
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Le dernier jour de la moisson, le ciel immobile était une jatte de bleu. Le matin, les hommes restèrent silencieux, assommés par la chaleur et l'épuisement qui lestaient leurs membres, mais en fin d'après-midi John chanta : la seule voix qui s'élevait au-dessus de ces champs fauchés, une chanson qu'il ne se rappelait même pas connaître. Une que son père fredonnait, là-bas sur les plages de varech quand John était petit, et quand il l'entonna il se rendit compte qu'il la connaissait si bien que c'était comme endosser un habit porté par son père, et le père de son père avant lui, et tous les pères de la lignée, et qui lui allait donc mieux que n'importe quel habit.
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Le rocher blanc est là. Le rocher blanc. L’endroit où le monde est né.
Un bon endroit pour recommencer.
(page 91)
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Je sais à peine comment t'écrire, car tu me sembles une créature au-delà de n'importe quels mots.
Il y eu un moment où je t'ai observée, avant que tu saches que j'étais là. J'ai observé ton visage quand tu étais sous l'arbre. J'espère que tu pourras me pardonner. Mais il n'y avait dessus aucune peur, même s'il faisait sombre et que la nuit était tout autour.
Je n'écrirai pas sur notre rendez-vous. Je ne peux pas. Juste pour dire, je crois que les arbres ont été nos seuls témoins. Les arbres et les champs et le ciel.
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Contrairement à la musique, il a été démontré que la lecture pratiquée avec excès était dangereuse pour l’esprit féminin… si un peu de lecture légère ne porte pas à conséquence, en revanche une dépression nerveuse s’ensuit quand la femme va à l’encontre de sa nature. P 114
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Elle a peur, cette femme, pour ses enfants, pour elle, sa peur dégouline, forme une flaque autour d'elle, sur le pont. La fille voudrait éloigner Maria-Luisa de la peur de cette femme, mais il n'y a pas de place pour bouger. Sa sœur doit rester assise là, tout comme d'autres doivent s'asseoir dans les flaques que font leurs enfants, parce qu'il n'y a nulle part où aller ; seul le soleil les sèche. Mais le soleil n'assèche pas la peur, il ne fait que l'étirer.
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Elles sont reconnaissantes de ces choses parce qu'elles savent que la vieillesse et la maladie ne sont pas, peut-être, si loin que ça, et que ces deux-là ne sont pas tendres. Elles les ont déjà vues, ont déjà compris, en ont tiré une leçon d'humilité.
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C'étaient les femmes, là-bas, qui le perturbaient : celles dont les visages surgissaient, terribles, dans la lumière de la lampe ; les femmes chétives qui gloussaient et serraient les bras contre elles comme des fillettes ; les femmes qui jacassaient comme des perroquets et avaient des yeux durs et brillants pareils à ceux des oiseaux. Les femmes à la peau jaune qui l'empoignaient trop fort, dont l'haleine aigre était un nuage toxique auquel il avait hâte d'échapper. Les femmes silencieuses recouvertes d'un voile pâle semblable à de la cire, si renfermées sur elles-mêmes qu'elles semblaient à peine se rendre compte de sa présence.
Elle était là aussi - la fugueuse -, pâle et vigilante au milieu de tout ça.
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Contrairement à la musique, il a été démontré que la lecture pratiquée avec excès était dangereuse pour l'esprit féminin. Cela nous a été enseigné lors de nos tout premiers cours magistraux : les cellules masculines sont essentiellement cataboliques – actives et énergiques – tandis que les cellules féminines sont anaboliques – destinées à conserver l'énergie et soutenir la vie. Si un peu de lecture légère ne porte pas à conséquence, en revanche une dépression nerveuse s'ensuit quand la femme va à l'encontre de sa nature.
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Nous sommes riches de donner. Riches d’offrir – telle est la plus simple des vérités.
(page 295)
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Ah ça il les aimait ses histoires, Dan, c'était bien une étrange histoire à lui tout seul, avec sa gueule carrée, sa poitrine d'hercule et ses bras pareils à deux jambons, encrés partout de tatouages d'oiseaux, de fleurs et de créatures moitié femme, moitié bête. Jadis marin - vingt ans de mer -, il appelait John "mio Capitane" parce qu'il lui rappelait, c'est ce qu'il disait, un capitaine italien qu'il avait eu : " un bien bel omi, pile comme toi". Il avait navigué jusqu'au jour où il avait perdu son permis de la marine marchande, puis était devenu pugiliste, terrassant des types dans les foires contre de l'argent. Mais il racontait beaucoup d'histoires, et on ne savait jamais lesquelles étaient vraies.
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Tous ces garçons. Toutes ces mères. Tout ce chagrin. Et ici, pas la moindre excuse, jamais. Il aurait été appréciable de lire quelque part, ne serait-ce que sur une toute petite plaque de rien du tout : Désolé. Nous nous sommes trompés. Tout ce colonialisme, cet empire, ce massacre de nos enfants. Tout ce Dieu. Les terres confisquées. Les ressources pillées. Le patriarcat au pinacle. L’Église et l’armée main dans la main. (page 153)
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« Bref, je savais que si je l'épousais, je serais malheureuse.
- Tu l'as expliqué à ton père ?
- J'ai essayé. Il ne m'a pas écoutée. Je crois qu'il était content de ne plus m'avoir sur les bras. Je crois qu'il se disait que personne ne voudrait m'épouser à cause de ma façon d'être.
- Pourquoi ? C'est quoi ta façon d'être ?
- Oh, toute de travers, répondit C. avec un sourire fugitif. Je suis toute de travers. »
Ella la dévisagea. C. était grande et blonde. Elle savait danser et jouer du piano. Sa bouche qui remontait aux commissures semblait faite pour sourire. Si elle était toute de travers, alors comment ils étaient, les autres ?
(p. 152)
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Il mit toute son attention au service de la tâche à accomplir. Bien que l'alimentation forcée fût une pratique quotidienne à l'asile, cela faisait un bon moment qu'il n'en avait pas administré une lui-même. D'abord, il saisit l'extrémité du tube en caoutchouc, qu'il se mit à insérer dans la gorge. À la première tentative, Miss Church céda à une violente quinte de toux, et le tube fut expulsé, mais lors du deuxième essai Charles se montra plus prudent, et après un haut-le-cœur initial de la patiente le tube passa la gorge et pénétra dans l'œsophage : de la chaise ne provenaient plus de convulsions. Il positionna le bol au sommet du tube en caoutchouc et demanda qu'on lui apporte la mixture. Elle était toute prête, la même qu'on utilisait pour n'importe quel patient qui devait être nourri : des œufs battus, du lait, et des vita- mines ajoutées au tout, la nourriture la plus substantielle possible sous forme liquide, en somme, et franchement, songea-t-il, alors qu'il posait le bol en équilibre au-dessus de l'ouverture du tube et que les yeux de la patiente s'élargissaient, franchement, elle avait de la chance qu'on la nourrisse tout court. Il avait entendu dire qu'à Holloway on versait la mixture par le rectum : punition, et non nutrition, voilà ce qui était proposé là-bas. Il voyait le blanc de l'œil dénudé, la courbe du globe oculaire, les minces veines rouges qui zébraient les côtés. Il commença à verser. Silence. Seul mouvement dans la pièce, celui de la préparation qui passait du bol au tube, seul bruit le discret gloup qui accompagnait la descente de la mixture. Au bout d'un moment, le corps de la patiente fut pris de convulsions, et l'infirmière la plus proche de Charles lui posa une main sur le bras.
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La fille ferme les yeux, s’imagine être assise comme les gens dans ce train, voyager si vite sur un monstre qui déchire la nuit. Ce serait comme être aveugle. Regarder le paysage derrière les vitres sans rien voir.
(page 131)
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- Eh bien, avant tout, laisse-moi te dire que, selon moi, la pression qu'on met sur les femmes pour qu'elles aient un foyer impeccable est l'un des plus grands hold-up du capitalisme. Auquel je résiste au quotidien par principe, comme tu as certainement dû le constater en voyant l'état de ma propre maison.
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Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

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