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Critiques de Annabel Abbs (185)
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La fille de Joyce

Lucia Joyce est un nom peu connu et pourtant. Elle fut la fille de James Joyce, l’un des plus grands écrivains du XXème siècle, un monstre de la littérature dont le fameux « Ulysse » fit scandale à l’époque. Grâce à Annabel Abbs, c’est ici Lucia qui est mise en avant mais comment marcher dans les pas d’un géant?



Lucia vient d’une famille qu’on qualifierait de dysfonctionnelle aujourd’hui. Il y a cette figure paternelle, admirée, adulée. Certains se servent de Lucia pour l’approcher, entrer dans son cercle. James a fait de sa fille sa muse. Elle danse pour lui. Elle écrit, lit, fait certaines courses pour ce père presque aveugle. Il y a Nora aussi, la mère, presque illettrée, jalouse de cette fille magnifique et envoûtante. Les parents de Lucia vont l’étouffer. Ils n’auront de cesse de la faire culpabiliser pour qu’elle reste, prisonnière, à leurs côtés tandis que son frère Giorgio, s’amusera et jouira de la vie parisienne. Je me suis sentie oppressée tout au long dans ma lecture tant la détresse de Lucia est palpable.



L’autrice dresse un portrait sombre et mélancolique de cette fille à qui l’ont refuse tout. Elle raconte les années 20 à Paris, ces années folles où les femmes commencent à s’émanciper mais Lucia ne goûtera pas à cette liberté. Elle va aller de déception en déception jusqu’à s’enfoncer dans la folie.



Les chapitres alternent entre la vie de Lucia à Paris avec ses parents et ses séances auprès de Jung, en Suisse, en 1934. Lucia est-elle folle? Et pourquoi a-t-elle basculé? Quel secret cache-t-elle au fond d’elle? La vérité éclate, à la fin du roman, et elle est d’une telle violence que j’en suis restée abasourdie, effarée.



Avec Cette « Fille de Joyce », Annabel Abbs signe un grand roman sur une femme oubliée. Un coup de cœur absolu!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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La fille de Joyce

Je l’avais repéré lors de sa sortie en broché. Cette autobiographie romancée raconte la vie de Lucia Joyce, fille de l’écrivain irlandais James Joyce. J’ai étudié James Joyce lors de mes années facs, mais je ne connaissais pas

du tout sa fille.



L’histoire se passe entre 1929 et 1934. Lucia est une danseuse renommée, considérée comme la muse de son père, amoureuse de Samuel Beckett. Mais c’est aussi une femme difficile à cerner tant son comportement et ses pensées sont compliqués à suivre. En 1934, elle se retrouve à l’asile psychiatrique.



Difficile de démêler le vrai du faux. Sa mère n’est pas tendre avec elle. Son père entretient une relation assez ambigüe avec elle. Ses histoires d’amour sont compliquées. Souffre-t-elle de problèmes psychiatriques ? Ou bien est-elle manipulée ?

J’ai ressenti de la peine pour Lucia, me sentant démunie face à sa souffrance.



J’ai trouvé la fin assez soudaine, rapide et plutôt perturbante quant à certaines scènes. J’aurais aimé connaître la suite de sa vie, ce qu’elle devient après son internement, après 1934.



J’ai beaucoup aimé ce roman même s’il est assez déstabilisant.
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Frieda

J'ai été déçue par ce livre. Malgré le sujet intéressant, j ai trouvé qu'il traînait en longueur. C est intéressant de voir l évolution de chacun des personnages (Fieda, Monty et Ernest) mais cela manque de dynamisme. La découverte de Frieda sur sa sexualité et les opportunités que cela peut lui ouvrir (prendre des amants) est dans la continuité. Voir le combat pour allier féminité et le rôle de mère est bien mis en valeur. Malgré tout, il a manqué de quelque chose pour que je m y accroche
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La fille de Joyce

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket, voici « La fille de Joyce », une biographie romancée qui retrace la vie de la fille de James Joyce, célèbre romancier et poète irlandais du XXe siècle. Influent et très courtisé durant les années folles parisiennes, je n’imaginais pas sa vie personnelle et familiale avant d’avoir plongé dans ce roman biographie.

On y découvre sa fille, Lucia, promise à un grand avenir de danseuse contemporaine, sous l’emprise totale de cette famille.

Emprise de son père, qui la considère comme sa muse et qui a en besoin au quotidien, quitte à l’étouffer et la contraindre à le suivre partout où il se déplace.

Emprise de sa mère, qui visiblement ne lui apporte aucun amour maternel, et la considère plutôt comme une charge.

Et enfin sous l’emprise de son frère avec lequel elle a des liens extrêmement forts dans l’enfance et qui se distendront à l’âge adulte pour des raisons obscures. Il la fait interner à plusieurs reprises, la considérant comme dangereuse pour les autres.



Le roman est en double temporalité : décrivant d’un côté, la vie en 1929 de la famille Joyce, l’arrivée de Samuel Beckett au service de James Joyce, la montée en puissance des sentiments de Lucia pour « son » Beckett, la manipulation de ces sentiments par Beckett, l’approche tout aussi manipulatrice d’autres hommes autour de Lucia et le début de la chute vers l’enfer de Lucia jusqu’à son premier internement.

Et d’un autre côté, en 1934, Lucia, internée, suit les consultations du célèbre psychanalyste, le docteur Carl Gustav Jung à Zurich qui tente en vain de la soustraire à l’influence de son père.

Il affirma après 1934, après avoir refusé de poursuivre le traitement de Lucia : « Ils allaient tous deux par le fond. Il plongeait et elle sombrait ».



L’emprise, le patriarcat, la manipulation, l’asservissement de Lucia sont révoltants et finalement pas si loin de nous dans le temps. Cela fait mal au cœur, on a beaucoup d’empathie, de pitié, de grande tristesse pour Lucia, une envie folle de lui crier très fort de s’enfuir, d’abandonner ces chaînes qui la retiennent à ses parents…cela fait froid dans le dos.



L’auteure a entrepris de longues recherches fouillées et documentées pour écrire ce livre, cela nous donne un très beau roman, un beau portrait de femme, un destin tragique, bref une très belle découverte.
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La fille de Joyce

1929, Paris. Lucia, jeune et talentueuse danseuse de vingt ans, fille du grand poète et romancier irlandais James Joyce, connaît un beau succès. Elle se produit dans les plus beaux opéras et avec les plus grands artistes. Son nom commence à être connu dans le milieu de la scène. Elle a beaucoup de talent. Un bel avenir se dessine.



1934, Küsnacht (Suisse). Après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et sanatorium, Lucia suit une thérapie auprès du Docteur Jung. Elle a vingt-cinq ans. Sa carrière est terminée. Sa famille est loin. Que lui est-il arrivé en l'espace de cinq années ?



Il est temps pour Lucia de raconter son histoire.



"La fille de Joyce" fait partie de la sélection du Grand Prix des lecteurs Pocket 2022 que je remercie pour cette lecture.



Il s'agit d'un roman biographique écrit à partir de faits réels par Annabel Abbs dont le résultat est le fruit de longues recherches et de lectures pointues. L'autrice nous conduit sur les traces de James Joyce, Samuel Becket et le monde littéraire de l'entre deux-guerres à travers le destin d'une femme, d'une fille désireuse de s'émanciper.



James Joyce, illustre écrivain, est connu dans le monde littéraire depuis les années 1920. "Ulysse", son œuvre majeure, fait aujourd'hui partie des romans les plus importants de la littérature anglophone. L'homme de lettre a construit sa vie autour de son art. Toute la famille doit le suivre et s'adapter à son rythme. Entre l'Irlande, l'Italie, la Suisse et la France, les Joyce déménagent souvent. Femme et enfants doivent suivre. Sauf qu'en 1929, Lucia et Giorgio, son frère, commencent leur vie d'adulte. Giorgio s'oriente dans le chant, Lucia dans la danse et la chorégraphie.



La jeune femme rêve d'ouvrir une école de danse. Mais, que ce soit en amour ou professionnellement, dès qu'un projet se concrétise, ses parents y mettent un terme. Ils lui coupent systématiquement les ailes. Et, il en est ainsi à chaque étape de sa vie. Lucia étouffe dans cette famille où tout tourne autour de James. La situation empire après la fin d'une histoire d'amour dans laquelle elle voyait un échappatoire.





"Ma vie était une lutte permanente contre mes parents, leurs convictions, leurs attentes. Le simple fait d'en parler me fatigue."

"La fille de Joyce" est une belle surprise de cette sélection. C'est un livre que je n'aurais peut-être pas découvert sans le Grand prix. L'histoire dévoile une femme peu connue, qui a pourtant eu des moments de gloire. Alors que Lucia est pleine de vie et de désirs, ses ambitions ont complétement été annihilées par celles de son père et par la rigidité d'une mère ultra conformiste. Eprise de liberté dans sa vie de jeune femme et dans son art, Lucia sombre progressivement dans la folie tant cet emprisonnement familial la pèse.



Un portrait de femme, un destin tragique, un rêve brisé, des déceptions

dans les années folles parisiennes.

Une très bonne lecture.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La fille de Joyce

Très belle lecture.



C’était fort, poignant, beau, dérangeant. J’ai été émue par Lucia, la fille de, celle qu’on utilise, qu’on renie, qu’on asservit. La douce folie dans laquelle elle sombre a des racines bien profondes. La plume est magistrale, décrivant à la perfection l’ambivalence de la personnalité troublée de Lucia. Avec ce roman, nous sommes plongés au cœur de manipulations, de désirs, des tourments aussi de cette jeune fille qui n’aspire qu’à une chose : la liberté. Liberté d’expression, liberté de danser, liberté de jouir de la vie comme bon lui semble, sans contraintes ni dictats. C’était une lecture bouleversante et mélancolique, une découverte nécessaire.
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La fille de Joyce

La fille de Joyce est un roman historique envoûtant qui nous fait découvrir l’histoire de Lucia, une jeune danseuse talentueuse et passionnée, également connue pour être la fille et la muse du célèbre poète et romancier James Joyce.



Dès les premiers chapitres de ce roman captivant, nous nous retrouvons à Paris en 1928 et nous découvrons le quotidien de Lucia qui a alors 21 ans, des rêves plein la tête et absolument tout pour réussir. Nous sommes également transportés dans d’autres chapitres en 1934 où cette fois Lucia est enfermée dans un asile et se retrouve face à un psychiatre qui essaye de la faire parler.



Qu’est-il arrivé à Lucia pour qu’elle se retrouve internée ? C’est avec une grande part de mystère que commence ce roman historique. J’ai été captivée dès le début de ma lecture par la destinée de Lucia et j’ai eu du mal à lâcher le roman tellement je voulais connaître la suite de son histoire. J’ai été surprise mais également révoltée, parfois agacée, d’autres fois attristée du sort de Lucia et par le comportement des personnes gravitant autour d’elle.



La fille de Joyce a été une bonne lecture et une belle découverte.
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La fille de Joyce

Paris, les années 20, le monde de la danse de haut niveau, un écrivain irlandais célèbre qui vit de mécénat et sa fille chérie… nous voici plongés dans le récit tumultueux de La Fille de Joyce.



J'ai de suite été captivée par l'histoire et l'ambiance qui s'en dégage. Les années Folles, la complexité de cette famille ayant quitté l'Irlande, cette mère mal aimante, ce frère adoré, ce père exigeant, ce génie adulé. Et Lucia. Lucia qui souhaite vivre, danser, aimer. Lucia qui se complait à exister au travers des yeux de son père, qui se ravit d'être sa muse. Oppressée par des parents omniprésents qui imposent leurs choix. Tiraillée entre le fait d'être une femme et son rôle de petite fille. Et que l'on retrouve 6 ans plus tard internée à la demande de sa propre famille. Mais que s'est-il passé pour que cette charmante jeune femme à l'avenir si prometteur se retrouve ici dans ce sanatorium de Suisse à devoir répondre aux questions intimes et incessantes du Dr Jung, à devoir écrire ses mémoires afin de révéler ses secrets, surtout les plus enfouis ?



J'ai vraiment été intriguée par ce récit, cette biographie largement romancée et subtilement mise en relief par la main d'Annabel Abbs. Qui est réellement Lucia ? Durant toute ma lecture, il m'a été difficile de la cerner… Sensible, instable, rêveuse idéaliste, désespérée, cruellement incomprise. Trop souvent délaissée et finalement seule. Quel était ce mal qui l'a rongée, dévorée, la poussant irrémédiablement vers ce funeste destin ? En tant que lecteur, on est porté par cette curiosité dévorante, cet irrépressible besoin de savoir pourquoi, d'enfin connaître le fin mot de cette sordide histoire…



Pauvre Lucia. J'ai frémi avec elle et j'ai senti le souffle de la révolte, cette sourde colère face à l'injustice. Comme il était alors simple et dérisoire d'écarter les femmes "à problèmes" en les condamnant à la Folie…



En refermant ce roman je suis atterrée. Quel gâchis… Il faut l'admettre, cette fin est perturbante. Et soudaine. Et ce malaise qui vous colle à la peau… J'aurais voulu en savoir davantage sur Lucia et toute sa vie "d'après" 1934, j'ai un léger goût de trop peu à ce propos.



En bref, une belle mais déconcertante découverte.



Lu pour le Grand Prix des Lecteurs 2022, organisé par les éditions Pocket.



Challenge Multi-Défis 2022
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La fille de Joyce



Connaissez-vous Lucia Joyce? Moi non, je ne connaissais ni elle, ni son père, James Joyce écrivain reconnu pour ses ouvrages.



Lucia Joyce était une jeune femme ne vivant que pour la danse et être la muse de son père. Une jeune femme sous l'emprise de ses parents qui voyaient d'un mauvais oeil la passion de leur fille. Sous leur coupe, et surtout celle de sa mère, elle finira petit à petit par se rebeller ce qui équivaudra pour sa famille à la voir tomber dans la folie. De maison de santé, en asile de fous en passant par les sanatoriums, ce sont des dizaines d'années passées entre les mains de médecins qui attendent Lucia.



Ce roman me faisait de l'oeil depuis sa sortie l'année dernière en grand format. J'avais été séduite par la couverture et par le titre mais sans lire le résumé.

Lorsque j'ai vu qu'il faisait partie de la sélection pour le grand prix des lecteurs pocket, j'ai été ravie de le recevoir. En le réceptionnant et en lisant la quatrième de couverture je me suis dit que finalement cela n'allait peut-être pas me plaire, et finalement ce fut une agréable lecture.



J'ai été transportée dans les années 20, j'ai été touchée par Lucia, j'ai eu de la compassion et de la peine pour cette jeune femme qui n'attendait qu'à profiter de la vie et à se marier pour enfin échapper à ses parents. Ses déconvenues amoureuses ajoutées au comportement de sa famille m'a donner envie de hurler.



Un livre qui m'est le doigt sur le patriarcat et le combat des femmes pour en sortir.



Une lecture passionnante et bouleversante à laquelle s'ajoute une jolie plume !
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La fille de Joyce

En 1934, un psychiatre suisse (le Docteur Jung) va demander à Lucia, la fille (internée) de James Joyce, de bien vouloir l’aider dans son travail d’introspection, en commençant à écrire ses « mémoires ». Il veut tenter de faire remonter des évènements profondément enfouis dans le subconscient de sa patiente.



James Joyce avait deux enfants : Georgio qui fut le préféré de sa mère (et que son père n’aimait pas) et Lucia (la « bella bambina » de son illustre père « Babbo ») que ladite mère méprisait … Les petits Joyce s’étaient inventés des « parents imaginaires » (M & Mrs Cuddle-Cake) – ce qui en dit long sur leur enfance … Ils évoluaient dans une atmosphère familiale particulièrement toxique (jusqu’au point de non retour …)



Pour Julia Joyce, sa « vraie » vie a commencé en novembre 1928 à Paris. Début de sa carrière (avortée) de danseuse et surtout gros coup de foudre – dès le premier regard échangé avec Samuel Beckett – dans un restaurant (elle a vingt-et-un ans et il en a vingt-deux …) Si le pauvre Émile Fernandez, le très riche neveu de Darius Milhaud est follement amoureux d’elle, Lucia lui préfèrera (de façon obsessionnelle) l’assistant de son père : Samuel Beckett. Fort dommage pour elle d’ailleurs, ce dernier n’étant franchement pas très clair dans ses sentiments (attirance pour la jeune femme ? Admiration sans borne pour James Joyce ? …)



Ce sombre roman, bien écrit (et fort bien documenté) est une véritable déflagration, qui m’a fait découvrir – avec stupeur – bien des éléments cachés de la vie du célèbre James Joyce, homme complexe et tourmenté, profondément égocentrique, syphilitique (et à moitié aveugle) qui, par son attitude de père terriblement possessif et autoritaire, plongea sa progéniture dans le plus grand désespoir et la schizophrénie … Une captivante et non moins bouleversante lecture !
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La fille de Joyce

Tout le monde connaît James Joyce, l'auteur du terrifiant Ulysse, mais peu connaissent Lucia Joyce, sa fille et muse. Annabel Abbs nous fait découvrir à travers cette biographie romancée cette jeune fille au destin tragique.

Celle dont on a dit qu'elle éclipserait son père à finalement disparu des mémoires.

Il faut un bon quart du roman pour appréhender le personnage. La première impression n'est pas la bonne. On lève les yeux au ciel quand elle fait des plans sur la comète avec Beckett, sa naïveté et son romantisme exacerbé la rendent agaçante. Mais petit à petit sa place dans cette famille hors normes se dessine et son destin est bouleversant. Promise à de grands succès en danse moderne, elle aurait pu briller mais sera écrasée par les Joyce qui se soucient peu des aspirations de Lucia. Elle est là pour prendre soin de son père quasi aveugle et aider sa mère. Ses sentiments de femme, d'être humain, sont constamment relégués au second plan. On se sert d'elle comme d'un objet et c'est déchirant à lire dans de nombreuses scènes. Les Joyce sont des personnes méprisables que le génie n'excuse en rien. Il y a des moments où Lucia reprend du poil de la bête, essaie de se battre, de s'imposer et on est de tout cœur avec elle mais elle est constamment rejetée.

J'ai eu du mal avec le personnage de la mère qui m'a semblé mal travaillé. Je ne suis pas érudite sur le sujet mais le décalage entre ce qui est connu de sa relation avec James Joyce et de son caractère, et son comportement dans le roman m'ont perturbée. J'ai du mal à concilier l'image de la femme à cheval sur les convenances, presque prude, toujours entrain de râler, du roman, et celle de la femme écrivant des lettres érotiques et scabreuses vivant dans le mensonge d'une union maritale fausse.

J'aurais aimé que la partie concernant son isolement en asile et sa descente aux enfers soit plus fouillée car c'était une des parties les plus attendues et c'est à peine survolé. La postface et les repères historiques de la fin sont plus intéressants.

Pour conclure, une bonne lecture qui m'a déchirée le cœur tant Lucia est victime d'injustice et je suis contente qu' elle ait été remise en lumière.
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Frieda

J'ai adoré cette biographie romancée et hyper documentée.

Étant fan de "L'amant de Lady Chatterley" de D.H Lawrence (et de l'adaptation au ciné par Ferran), j'ai été fascinée d'apprendre que ce roman était inspirée de la vie de Frieda Von Richthofen, et la relation tumultueuse qu'elle a eue avec Lawrence.

Quelle vie !!

Quel sacrifice!

Quelle découverte aussi ce mouvement Lebensreform d'Otto Gross.

Une lecture addictive donc, et tellement riche sur une époque pas si ancienne que ça...

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La fille de Joyce

Je suis tombé sur ce roman complètement par hasard, simplement parce qu'il est resté quelques jours sur la page d'accueil du site et que sa couverture a attiré mon attention. L'histoire de la fille d'un grand écrivain et l'amante d'un dramaturge parmi les plus célèbres du XXe siècle ? Il n'en faut pas moins pour attiser ma curiosité.

J'aime ces récits de femmes qui sont restées dans l'ombre d'hommes placés sur le devant de la scène, ces vocations et ces talents gâchés par une société trop patriarcale et répressive, ces voix étouffées que l'on peine à faire entendre encore aujourd'hui. Et c'est exactement ce que nous livre Annabel Abbs avec ce nouveau roman : Lucia, la fille unique du grand James Joyce et amante du jeune Samuel Beckett, reste une femme fort méconnue. Dans le Paris des années 30, alors qu'elle est l'étoile montante de la danse contemporaine à Paris, son existence se trouve bouleversée par une succession de trahisons qui vont raviver le feu de traumatismes longtemps enfouis. Quelques années plus tard, elle se retire de la scène publique, diagnostiquée schizophrène, et passera le reste de sa vie enfermée dans des cliniques et autres asiles.

Il est plutôt difficile de commenter cette lecture sans trop en révéler sur son contenu. Disons simplement qu'il s'agit ici de l'histoire d'une femme qui a aimé des hommes incapables de lui retourner toute l'affection qu'elle leur prodiguait et de la laisser poursuivre ses rêves au lieu de la pousser à se cacher dans leur ombre. J'aime Samuel Beckett en tant qu'auteur et je l'ai ici apprécié en tant que personnage - du moins jusqu'à ce qu'il se révèle fort malheureusement être un homme comme les autres malgré son apparente timidité. Lucia, quant à elle (parce que oui, c'est elle l'héroïne, pas l'un des hommes pour le succès desquels elle œuvre dans l'ombre), a une personnalité complexe et bien qu'elle soit la narratrice de sa propre histoire, il n'est pas très aisé de la cerner. Certaines de ses pensées reviennent très fréquemment, donnant une désagréable impression de répétition au fil des chapitres ; pourtant, on comprend qu'elles ne sont que des obsessions révélatrices de l'état de faiblesse mentale dans lequel elle s'enfonce peu à peu. Elle n'est qu'une jeune fille perdue dans une famille tordue et dysfonctionnelle pour laquelle elle donne tout mais ne reçoit rien en retour. La nature de la révélation finale n'est pas bien inattendue mais sa description reste très difficile à supporter (tw : inceste, scatophilie).

Somme toute, c'était une lecture très intéressante sur un personnage féminin comme il en existe tant (trop), une femme talentueuse aux rêves étouffés par des hommes qui n'ont vu en elle qu'un moyen d'atteindre leurs fins.

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Frieda

Ce titre, ou plutôt le résumé de ce livre, m'a intriguée depuis que je l'ai vu passer. J'ai fini par me lancer et je ne suis pas déçue de ma lecture.

Dans ce roman, Annabel Abbs s'ingénie à retracer la vie de Frieda von Richthofen, la femme qui inspira la célèbre Lady Chatterley.

Frieda semble toujours avoir été rebelle à la société dans laquelle elle vivait. Après avoir renié son titre de baronne allemande pour épouser un enseignant anglais, elle végète dans sa vie de mère auprès d'un époux trop puritain et respectueux des convenances.

Lors d'une visite à sa sœur, elle découvrira le mouvement anarchiste, la psychanalyse, l'érotisme, la sensualité et l'amour libre. Ne se satisfaisant plus de sa vie, elle cherchera à s'en évader jusqu'à sa rencontre avec un étudiant de son mari D.H. Lawrence. Séduit par son esprit libre, celui-ci deviendra son amant et en fera sa muse. D'une relation d'initiation, il fera une passion dévorante, exclusive et même toxique et violente qu'elle acceptera comme nécessaire à l'épanouissement de son génie.

Autant j'ai aimé l'évolution de Frieda et l'utilisation de fragments de correspondance pour appuyer la construction du roman, autant le personnage de D.H. Lawrence est devenu de plus en plus antipathique, d'amoureux transi à despote pas vraiment éclairé. J'ai beaucoup aimé cette lecture qui apporte un éclairage intéressant sur la vie et l'œuvre de l'écrivain.
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La fille de Joyce

Lucia Joyce, fille du célèbre écrivain James Joyce, a pour seule passion la danse. A Paris, en 1929, elle est promise à une brillante carrière dans le milieu de la danse contemporaine. Elle rencontrera Samuel Beckett, l'amour de sa vie. A Zurich, en 1934, à l'âge de vingt-six ans, elle a abandonné la danse et se retrouve internée en hôpital psychiatrique. Que lui est-il arrivé ? Est-ce l'amour inconditionnel et destructeur de son père qui lui a fait perdre la raison ?



Alternant entre deux temporalités, nous suivons la vie de Lucia dans sa famille avec une mère sévère, un père célèbre et un frère qui ne rencontrera pas le même succès que sa sœur, puis nous la retrouvons régulièrement, quelques années plus tard, en pleine séance de psychanalyse, essayant de mettre des mots sur ses souffrances. Lucia est une grande rêveuse, tombant vite amoureuse, imaginant sa vie future idéale avec chacun de ses partenaires. Elle a des visions, des intuitions... Elle voit les choses en grand, rêve d'être une star de la danse, une professeure renommée...malheureusement personne ne la prend au sérieux. Ballottée entre Paris et Londres, au gré de la volonté de ses parents, ses envies sont reléguées au second plan. Si elle a une relation compliquée avec sa mère, qui ne cache pas sa préférence pour son fils, elle voue une adoration sans borne pour son père, persuadée d'être sa muse. Un père atteint d'une maladie le rendant aveugle et dont elle soit s'occuper. Pourtant cette relation toxique est vécue au détriment de son indépendance. J'ai aimé découvrir l'histoire de Lucia, sa longue descente aux enfers, ses déboires amoureux, ou encore les démons qui la hantent. Nous en apprenons également un peu plus sur les débuts de la psychanalyse dont Lucia fera les frais. Malgré son parcours absolument touchant, je suis restée un peu en retrait, il m'a manqué un peu plus d'émotions pour pouvoir être totalement en empathie avec Lucia. Cela reste un très beau portrait de femme, l'autrice mettant en valeur son héroïne grâce à une plume fluide et poétique, une jolie découverte!
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La fille de Joyce

J'ai pu découvrir ce roman grâce à Babelio et je les en remercie.

Ce roman historique nous plonge dans un Paris du XXe où les artistes vivent de leur passion en toute liberté. Tous, sauf Joyce, fille d'écrivain célèbre.

On suit son histoire, on compatit, on s'indigne face à cette histoire.

Il est vraiment intéressant de découvrir cette histoire que le monde a oublié. Cependant, j'émets une réserve sur la densité du roman. On nous délivre beaucoup d'informations avec peu d'actions ce qui a créé pas mal de longueurs tout au long de ma lecture. Malgré tout, c'est un roman qui mérite d'être lu par tout un chacun rien que pour les thématiques abordées : émancipation féminine, condition de la femme, ainsi que son côté psychologique.
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Méfiez-vous des femmes qui marchent

C'est bien connu, l'histoire est écrite par des hommes. On y trouve peu de femmes célèbres. Si Rousseau, Kant ou Nietzsche sont connus pour avoir eu des idées géniales en marchant, on en sait beaucoup moins sur les marcheuses féminines.



Ce bouquin tente de réparer cet oubli, à travers le portrait d'une poignée d'entre elles. Simone de Beauvoir, que l'on se représente volontiers discutant et fumant à une terrasse de café de St Germain, était une grande marcheuse. Comme Georgia O'Keefe. D'autres m'étaient complètement inconnues, telle Gwen Jones. Le livre esquisse leur biographie tumultueuse et leur volonté d'indépendance, leur recherche de la solitude - qui est comme le dit l'auteure, le contraire de l'esseulement. Il faut pas mal de courage pour marcher seule, surtout au 19ème siècle, quand on se voyait refuser l'accès à une auberge pourtant vide, ou pourchasser par les assiduités de mâles priapiques.



Annabel Abbs a eu l'intelligence d'alterner les histoires de ces femmes avec la sienne propre, ses recherches, ses randonnées. Ce qui donne lieu à quelques passages savoureux. Par exemple, lorsqu'elle découvre que les chemins si fréquentés il y a un siècle par des marcheurs, ont disparu de la carte, ou bien, au contraire, ont été remplacés par des voies rapides bordées de trottoirs ridiculement étroits, de la largeur d'une chaussure.

Tous ceux qui ont eu le plaisir mêlé d'un peu de peur en randonnant de manière itinérante, en déchiffrant les cartes, en se perdant, retrouveront ici des pensées qui les ont certainement effleurées alors. La découverte de ce que peut être un paysage. La vulnérabilité. L'obscurité et la clarté des étoiles. L'étonnement de découvrir que l'on peut se passer d'un smartphone, et qu'un sac de 12 kilos suffit à contenir l'essentiel. Nos ancêtres étaient des nomades, y compris les femmes qui marchaient en moyenne 16 km/jour, portant les enfants jusqu'à 4 ans.



Cerise sur le gâteau, l'auteur a du style, simple, précis et émouvant sans être trop recherché. Elle transmet efficacement les sentiments qu'elle a éprouvé. Ses descriptions des petits tableaux de Gwen John en particulier touchent juste, au point que je suis allé les contempler sur le ouaibe. On trouvera aussi dans son livre des références à des études scientifiques montrant comment la marche peut nous faire du bien à la fois sur le plan physique et sur le plan mental.

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La fille de Joyce

Merci à l'opération Masse Critique et à HC Editions pour ce partage.

Tout est dans le titre. Qui est-elle? Qu'à fait l'histoire de cette jeune fille? Qu'est-ce qui l'a rendue folle? Fille de James JOYCE, que l'on ne présente plus et de Nora BARNACLE, née au sein d'une famille irlandaise. Ce qu'elle aime : la danse. Mais étant fille de, elle doit d'abord remplir son rôle et oublier ses besoins. Elle rêve de liberté, d'amour et peut-être même du prince charmant qui viendrait la libérer de sa prison. Beckett semble parfait pour le rôle et pourtant, encore une fois, elle n'est que le "moyen" pour une tout autre réalisation. Malmenée, Lucia JOYCE finira en maison de santé, soignée pour schizophrénie comme nombre de ses contemporains, dans une société où la femme semble avoir le droit de rêver, mais pas de s'accomplir. Poussée par une mère qui la rejette pour expier ses fautes, un père qui l'aime pour mieux s'aimer;

"Cette nuit-là, je sus qu'il y avait quelque chose de ténébreux et monstrueux en moi qui attendait son heure, tapi. Je ne pouvais ni l'expliquer, ni le décrire, mais j'en avais peur. Parfois, cette chose s'immisçait dans ma gorge et prenait le contrôle de moi-même." Lucia le sentait venir, elle s'interrogeait : "Comment commence la folie, Sandy?"

Elle avait du talent, certainement tout pour réussir mais ce n'est pas ce que l'on attendait d'elle. Entravée, il lui fallait trouver une sortie de secours.

Si j'ai eu du mal à entrer dans le roman, ma colère est montée progressivement jusqu'à ressentir l'étouffement, la rage et surtout beaucoup de tristesse pour cette femme, qui n'est certainement que l'une des victimes du joug familial.
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La fille de Joyce

il y a quelques jours je commençais la lecture d'un roman gagné dans le cadre de la masse critique babelio. Une histoire que je voulais lire depuis des mois, tant la couverture m'attirait et le sujet m'intéressait. Ce livre, c'est "La fille de Joyce", d'Annabel Abbs.

James Joyce était son père. Samuel Beckett, son grand amour. Voici son histoire. Lucia était la fille unique du grand James Joyce et son histoire demeure une énigme. Alors qu'en 1929, elle est l'étoile montante de la danse contemporaine à Paris, cinq ans plus tard, à l'âge de 26 ans, elle disparaît brutalement de la scène publique, totalement brisée et passera le reste de sa vie enfermée dans des asiles psychiatriques. La plupart de sa correspondance et les dossiers médicaux ayant été détruits, la question à laquelle tente de répondre l'auteure est: "qui est réellement cette femme et quelle est son histoire ?" Annabel Abbs offre enfin une voix à cette jeune femme que l'histoire a oublié.

J'avais eu un énorme coup de cœur pour le précédent roman de l'auteure "Frieda", c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé sa plume. Annabel Abbs possède un talent exceptionnel pour donner corps et voix à des femmes dont l'histoire nous est inconnue et nous faire vivre et découvrir de magnifiques portraits de femmes. Je ne connaissais rien de la fille de Joyce avant de me lancer dans cette lecture, et je dois avouer que j'ai mis plus d'une centaine de pages à cerner un peu mieux la personnalité complexe de Lucia. Pour autant il m'a manqué un petit quelque chose pour pouvoir m'attacher à elle. Pourtant l'on comprend les tourments, les douleurs, les blessures de cette femme brisée, sacrifiée. Cette pauvre petite chose perdue au sein d'une famille pour le moins dysfonctionnelle. Elle est coincée entre un père qui la considère comme sa muse, ne peut créer sans elle et une mère qui la méprise pour l'immoralité de son art de la danse et lui préfère son frère. Cette famille est tellement toxique qu'il n'est pas étonnant que cette pauvre Lucia soit tombée si jeune dans la folie. Et puis, c'est une femme qui en plus a eu le malheur d'aimer des hommes qui ne lui ont pas rendu son affection. C'est le cas avec Beckett.

Mutique pendant des années, c'est face à son psychanalyste Carl Jung qu'elle livrera son histoire et ses secrets. Le drame n'est jamais loin mais on ne s'attend pas à la révélation finale qui nous cueille et nous bouleverse. C'est terrifiant.

Encore une fois, comme dans son précédent roman, l'auteure nous invite à la rencontre d'une femme victime des mœurs de son époque. On plonge une fois encore dans le destin d'une femme cachée derrière un grand écrivain.

Un roman dont j'ai aussi apprécié l'univers des années 20, le Paris de l'époque et les débuts de l'émancipation féminine.

Un roman fort avec des thèmes puissants et foisonnants tels que la folie, le génie, la condition féminine, l'émancipation et les débuts de la psychanalyse, portés par une plume belle, fluide, incisive et émouvante. Une belle lecture qui m'a rappelé le film "A dangerous method" et qui m'a fait plusieurs fois penser à Virginia Woolf et son roman "une chambre à soi". Un livre que je vous conseille si vous aimez les beaux portraits de femmes, les romans engagés et historiques. Un roman qui ne pourra pas vous laisser indifférent.

Encore un immense merci aux éditions Hervé Chopin et à babelio pour cette superbe réception.
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La fille de Joyce

Avis mitigé pour cette lecture.

J'aime beaucoup les récits qui se déroulent durant les années folles, donc j'étais très tentée par ce roman.

Le principal frein qui m'a empêchée d'adhérer à la lecture est que je n'ai pas du tout accroché avec Lucia.

Mais vu la famille qu'elle a c'est compliquée pour cette femme d'avancer et de se construire.

Par contre j'ai bien aimé voir comme les traitement psychiatriques fonctionnaient à l'époque et comment ils ont évolué depuis!

La jalousie de ses proche aura raison de sa carrière, et elle sera sacrifiée, enfermée à cause de sa passion qui dérange.

J'ai apprécié retrouver la plume fluide et très agréable de l'auteure. Le livre se lit très vite. Cependant je l'ai trouvé inégal car si j'étais à fond par moments, je me suis ennuyée à d'autres.

Le déroulement de l'histoire est assez plat et certaines scènes redondantes. Je m'attendais à un récit plus " flamboyant" et c'est ce qui m'a déçue.
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