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Critiques de Annabel Abbs (183)
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Frieda

J’ai eu la chance de recevoir ce roman de la part des éditions Hervé Chopin que je remercie. Ayant déjà reçu des polars de leur part, j’ai pu découvrir ici un roman sur le destin d’une femme en voie d’émancipation, en plein éveil sexuel et intellectuel. Il s’agit donc de Frieda, née Baronne von Richthofen en 1879, allemande, qui épouse un intellectuel anglais Ernest Weekley avec qui elle aura trois enfants, Monty, Agnès et Barbara. Ils s’installent tous les deux à Nottingham. Frieda y est cantonnée au foyer en bonne mère de famille tandis qu’Ernest se noie dans le travail en espérant décrocher une chaire à Cambridge. Ce dernier considère que sa femme est à sa place alors que Frieda aspire à d’autres choses dans son couple ou à s’impliquer dans le travail de son mari. Elle va alors s’épanouir sexuellement et intellectuellement lors d’un voyage à Munich où elle fait une rencontre déterminante avant de tomber amoureuse de l’écrivain Lawrence à son retour en Angleterre.



Je n’ai jamais rien lu de D.H. Lawrence donc je ne connais pas le portrait de Frieda que celui-ci en fait dans son roman L’amant de Lady Chatterley mais j’ai apprécié avoir le regard féminin de l’autrice sur sa vie. Annabel Abbs s’est en effet documentée longuement pour écrire cette biographie romancée. Cela se sent et l’autrice mentionne même les petits écarts faits à la réalité dans la postface. Cette histoire d’émancipation d’une femme tiraillée entre l’amour maternel et sa nouvelle passion amoureuse est aussi très bien écrite d’un style très fluide (mention spéciale à la traductrice). Avec une construction originale, l’autrice donne la parole à tous les protagonistes (sauf à Lawrence étrangement mais il a pu déjà tout dire dans son roman sûrement…). Chaque chapitre est la voix d’un personnage différent, Monty, Ernest, Frieda, mais cette dernière reste la narratrice centrale du roman. Le lecteur passe avec plaisir d’un point de vue à un autre sans jamais se perdre.



Bref, malgré quelques longueurs au milieu du roman, j’ai bien apprécié cette lecture. J’ai découvert le personnage de Frieda à travers la narration maîtrisée de Annabel Abbs et cela me donne envie de découvrir le roman de D.H. Lawrence. Frieda n’est pas ramenée ici à une mère qui abandonne ses enfants mais c’est surtout une femme enfermée dans le carcan de l’époque et les codes d’une société dominée par les hommes à l’aube du XXe siècle.
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Frieda

Frieda la véritable histoire de Lady Chatterley d'Annabel Abbs est une biographie romancée de Frieda Von Richthofen qui a inspirée DH Lawrence dans l'amant de Lady Chatterley.

Ce roman m'a, dès les premières pages, happée et les 450 pages se dévorent tant le livre est bien écrit et l'histoire de cette femme passionnante.

On comprend tout le cheminement de cette femme, mariée et mère de 3 enfants qui va découvrir la liberté sexuelle au début des années 1900.

La première moitié du livre, avant qu'elle rencontre DH Lawrence est la plus intéressante pour comprendre comment Frieda en est arrivée à vivre sa passion et à abandonner son mari ennuyant et sa vie trop conventionnelle. Par la force des choses elle ne reverra pas non plus ses enfants qui étaient pourtant toute sa vie.

La seconde partie du livre nous raconte comment Frieda est devenue la muse de DH Lawrence et sa lutte car sa liberté est douloureuse car ses enfants lui manquent.

J'ai eu beaucoup d'empathie envers Frieda qui est un personnage fabuleux, sa vie est extraordinaire pour l'époque.



Je n'ai pas lu le livre de DH Lawrence "l'amant de Lady Chatterley" mais c'est sur que ce roman m'en a donné envie.



Merci aux éditions Hervé Chopin et Agnès Chalnot pour leurs confiances.







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Frieda

Grâce à Babelio et aux éditions Hervé Chopin, j'ai eu le plaisir de découvrir l'ouvrage qu'Annabel Abbs a consacré à Frieda, l'épouse de D.H. Lawrence. J'ai eu le coup de foudre pour cette biographie romancée à la plume subtile, sans ambages, alliant délicatesse et force brute, douceur et violence des mots afin de retracer au mieux ce que fut le couple que formèrent Lawrence et Frieda. Je connaissais D.H. Lawrence pour avoir lu certains de ses romans, notamment "Femmes amoureuses" et "L'amant de lady Chatterley". Mais je ne m'étais pas vraiment attardée sur les détails de sa vie privée.

Le roman d'Annabel Abbs m'a ouvert des portes insoupçonnées: j'ai découvert un homme et une femme exceptionnels, non pas dans leur humanité mais dans leur façon de la vivre; sans contraintes, flirtant au plus près avec la véritable liberté, celle qui ne se soucie ni de conventions sociales, ni de dépendance matérielle.

L'originalité du roman repose sur sa construction a voix multiples, l'auteur donnant la parole tour à tour aux protagonistes du drame qui s'est joué au sein de leur famille: Frieda, Ernest, son mari, et ses enfants Monty et Barby; curieusement, la parole n'est jamais donnée directement à Lawrence...

Annabel Abbs a réussi la gageure non gagnée d'avance de brosser le portrait d'une femme extraordinaire, en se libérant des clichés de la femme qui abandonne mari et enfants pour vivre une histoire d'amour, certes extravagante pour l'époque, mais qui n'en reste pas moins, aux yeux du public, une histoire d'amour. Or, la vérité est tout autre et bien plus complexe: l'auteure britannique a remis "les pendules à l'heure". Jamais la baronne von Richtofen a décidé froidement d'abandonner ses enfants. Ce sont les lois iniques qui régissaient l'institution du mariage à cette époque et le carcan conventionnel dans lequel était engoncé Ernest qui l'ont contrainte à vivre loin d'eux pendant de trop longues années.

Annabel Abbs a su réhabiliter cette figure maternelle exemplaire. Le seul regret que me laisse son ouvrage est de ne pas avoir suffisamment insisté sur son travail d'écriture.
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Miss Eliza

Quelque fois on cherche à tout prix des livres qui sortent de l’ordinaire mais on oublie parfois que certaines vies, qui peuvent justement paraitre ordinaires, ne le sont plus en fonction de l’époque ou de qui les a vécues.

Ce livre pourra donc paraitre fade à certains mais pour ma part, je ne me suis pas ennuyée une seconde à découvrir cette histoire, vraie de surcroit (même si, apparemment, n’ayant pas assez de récit au sujet d’Eliza Acton, l’auteure a pu prendre quelques libertés).

Et puis, cela m’a permis de me rendre compte que la cuisine anglaise n’avait pas à rougir devant la française mais que très tôt, à l’instar de la nouvelle génération, les femmes anglaises avaient arrêté de vouloir faire des plats compliqués, n’ayant pas de vraies recettes à se mettre sous la main. Le livre d’Eliza Acton a donc été le 1er à révolutionner cette pratique puisque qu’enfin elle a écrit des recettes avec les quantités et les temps de cuisson (choses qui n’étaient quasiment jamais notée auparavant).

Ce livre permet également de comprendre le rôle des femmes (et notamment les femmes qui faisaient le choix de rester seule) à cette époque. Pouvait-on être réellement femme sans mari et sans enfants et comment survivre sans l’argent de son mari ?

Au final, une belle découverte que ce roman.



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Miss Eliza

On est sur les histoires de deux jeunes femmes que beaucoup de choses opposent mais qui vont créer un lien fort grâce à la cuisine.

L’alternance de points de vus et les chapitres courts dynamisent assez bien la lecture. L’autrice nous plonge assez facilement dans l’Angleterre du dix-neuvième siècle. Cependant, il y avait beaucoup trop de descriptions à mon goût, ce qui a alourdi ma lecture.

En dehors de ça, j’ai apprécié le combat de ces deux personnages pour faire naître leur projet et pour faire grandir leur amitié.

J’ai eu une petite préférence pour le personnage d’Ann qui m’a beaucoup touché.

Je ressors de ce roman un peu mitigée mais j’ai apprécié le contexte historique.

Par contre, gros crush sur la couverture 😍
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Méfiez-vous des femmes qui marchent

Le livre m a pourtant ete offert par 1 amie qui m a dit " Marche + lecture" ca ne peut que te plaire !

Moi j adore les histoires de marcheurs ! Axel Kahn, Sylvain TESSON, F RUFIN, et Sarah Marquis.....

Mais là, ca n a pas marché ( c est le cas de le dire!).

Je m ennuyais!

Alors, arrivee a la moitié, j ai arreté et je l ai abandonné ds 1 avion. Qu il vole, ca changera le mode de locomotion !😉😁
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La fille de Joyce

Une belle découverte à laquelle je ne m’attendais pas, même si je dois dire que la couverture m’avait beaucoup attirée.

On découvre, grâce à la plume de l’autrice, une femme qui aura eu beaucoup de mal à s’épanouir. Talentueuse, jeune et fraîche, elle n’était entourée que de vampires qui l’ont vidée de sa joie de vivre.

Je ne connaissais pas cette histoire, et même si certains passages ont été romancés, j’ai beaucoup aimé découvrir la fille de James Joyce et suivre sa longue descente aux enfers au sein de cette famille toxique et destructrice.

Et la révélation finale clôture l’histoire en enfonçant le clou fatal.

Un très beau portrait de femme à l’aube de la seconde guerre mondiale.
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La fille de Joyce

LA FILLE DE JOYCE :

Ça n’a malheureusement pas fonctionné pour moi. La deadline approchant à grands pas, je me suis « forcée » à le lire alors que je n’avais pas envie de roman historique à ce moment-là. De ce fait, je ne me suis pas attachée aux personnages et j’y ai trouvé de trop nombreuses longueurs (je ne l’ai d’ailleurs pas terminé…). J’aurais tellement aimé en connaître plus sur la vie de Lucia, notamment au moment de son internement.

Je regrette car c’est un roman qui me faisait bien envie, je retenterai donc de le lire un peu plus tard, dans de meilleures conditions et pour le coup, je reste curieuse de connaître la fin 🤗
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La fille de Joyce

Je l’avais repéré lors de sa sortie en broché. Cette autobiographie romancée raconte la vie de Lucia Joyce, fille de l’écrivain irlandais James Joyce. J’ai étudié James Joyce lors de mes années facs, mais je ne connaissais pas

du tout sa fille.



L’histoire se passe entre 1929 et 1934. Lucia est une danseuse renommée, considérée comme la muse de son père, amoureuse de Samuel Beckett. Mais c’est aussi une femme difficile à cerner tant son comportement et ses pensées sont compliqués à suivre. En 1934, elle se retrouve à l’asile psychiatrique.



Difficile de démêler le vrai du faux. Sa mère n’est pas tendre avec elle. Son père entretient une relation assez ambigüe avec elle. Ses histoires d’amour sont compliquées. Souffre-t-elle de problèmes psychiatriques ? Ou bien est-elle manipulée ?

J’ai ressenti de la peine pour Lucia, me sentant démunie face à sa souffrance.



J’ai trouvé la fin assez soudaine, rapide et plutôt perturbante quant à certaines scènes. J’aurais aimé connaître la suite de sa vie, ce qu’elle devient après son internement, après 1934.



J’ai beaucoup aimé ce roman même s’il est assez déstabilisant.
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La fille de Joyce

La fille de Joyce est un roman historique envoûtant qui nous fait découvrir l’histoire de Lucia, une jeune danseuse talentueuse et passionnée, également connue pour être la fille et la muse du célèbre poète et romancier James Joyce.



Dès les premiers chapitres de ce roman captivant, nous nous retrouvons à Paris en 1928 et nous découvrons le quotidien de Lucia qui a alors 21 ans, des rêves plein la tête et absolument tout pour réussir. Nous sommes également transportés dans d’autres chapitres en 1934 où cette fois Lucia est enfermée dans un asile et se retrouve face à un psychiatre qui essaye de la faire parler.



Qu’est-il arrivé à Lucia pour qu’elle se retrouve internée ? C’est avec une grande part de mystère que commence ce roman historique. J’ai été captivée dès le début de ma lecture par la destinée de Lucia et j’ai eu du mal à lâcher le roman tellement je voulais connaître la suite de son histoire. J’ai été surprise mais également révoltée, parfois agacée, d’autres fois attristée du sort de Lucia et par le comportement des personnes gravitant autour d’elle.



La fille de Joyce a été une bonne lecture et une belle découverte.
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La fille de Joyce

En 1934, un psychiatre suisse (le Docteur Jung) va demander à Lucia, la fille (internée) de James Joyce, de bien vouloir l’aider dans son travail d’introspection, en commençant à écrire ses « mémoires ». Il veut tenter de faire remonter des évènements profondément enfouis dans le subconscient de sa patiente.



James Joyce avait deux enfants : Georgio qui fut le préféré de sa mère (et que son père n’aimait pas) et Lucia (la « bella bambina » de son illustre père « Babbo ») que ladite mère méprisait … Les petits Joyce s’étaient inventés des « parents imaginaires » (M & Mrs Cuddle-Cake) – ce qui en dit long sur leur enfance … Ils évoluaient dans une atmosphère familiale particulièrement toxique (jusqu’au point de non retour …)



Pour Julia Joyce, sa « vraie » vie a commencé en novembre 1928 à Paris. Début de sa carrière (avortée) de danseuse et surtout gros coup de foudre – dès le premier regard échangé avec Samuel Beckett – dans un restaurant (elle a vingt-et-un ans et il en a vingt-deux …) Si le pauvre Émile Fernandez, le très riche neveu de Darius Milhaud est follement amoureux d’elle, Lucia lui préfèrera (de façon obsessionnelle) l’assistant de son père : Samuel Beckett. Fort dommage pour elle d’ailleurs, ce dernier n’étant franchement pas très clair dans ses sentiments (attirance pour la jeune femme ? Admiration sans borne pour James Joyce ? …)



Ce sombre roman, bien écrit (et fort bien documenté) est une véritable déflagration, qui m’a fait découvrir – avec stupeur – bien des éléments cachés de la vie du célèbre James Joyce, homme complexe et tourmenté, profondément égocentrique, syphilitique (et à moitié aveugle) qui, par son attitude de père terriblement possessif et autoritaire, plongea sa progéniture dans le plus grand désespoir et la schizophrénie … Une captivante et non moins bouleversante lecture !
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Frieda

J'ai adoré cette biographie romancée et hyper documentée.

Étant fan de "L'amant de Lady Chatterley" de D.H Lawrence (et de l'adaptation au ciné par Ferran), j'ai été fascinée d'apprendre que ce roman était inspirée de la vie de Frieda Von Richthofen, et la relation tumultueuse qu'elle a eue avec Lawrence.

Quelle vie !!

Quel sacrifice!

Quelle découverte aussi ce mouvement Lebensreform d'Otto Gross.

Une lecture addictive donc, et tellement riche sur une époque pas si ancienne que ça...

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La fille de Joyce

J'ai pu découvrir ce roman grâce à Babelio et je les en remercie.

Ce roman historique nous plonge dans un Paris du XXe où les artistes vivent de leur passion en toute liberté. Tous, sauf Joyce, fille d'écrivain célèbre.

On suit son histoire, on compatit, on s'indigne face à cette histoire.

Il est vraiment intéressant de découvrir cette histoire que le monde a oublié. Cependant, j'émets une réserve sur la densité du roman. On nous délivre beaucoup d'informations avec peu d'actions ce qui a créé pas mal de longueurs tout au long de ma lecture. Malgré tout, c'est un roman qui mérite d'être lu par tout un chacun rien que pour les thématiques abordées : émancipation féminine, condition de la femme, ainsi que son côté psychologique.
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La fille de Joyce

Avis mitigé pour cette lecture.

J'aime beaucoup les récits qui se déroulent durant les années folles, donc j'étais très tentée par ce roman.

Le principal frein qui m'a empêchée d'adhérer à la lecture est que je n'ai pas du tout accroché avec Lucia.

Mais vu la famille qu'elle a c'est compliquée pour cette femme d'avancer et de se construire.

Par contre j'ai bien aimé voir comme les traitement psychiatriques fonctionnaient à l'époque et comment ils ont évolué depuis!

La jalousie de ses proche aura raison de sa carrière, et elle sera sacrifiée, enfermée à cause de sa passion qui dérange.

J'ai apprécié retrouver la plume fluide et très agréable de l'auteure. Le livre se lit très vite. Cependant je l'ai trouvé inégal car si j'étais à fond par moments, je me suis ennuyée à d'autres.

Le déroulement de l'histoire est assez plat et certaines scènes redondantes. Je m'attendais à un récit plus " flamboyant" et c'est ce qui m'a déçue.
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Frieda

La lecture du résumé de ce livre m'a tout de suite donné envie de le lire. J'aime les romans qui parlent de personnages ayant existé dans la réalité. Ici, il va s'agir de la baronne von Richthofen qui inspira le roman L'amant de Lady Chatterley de D.H Lawrence. J'avais très envie de découvrir cette femme, en avance sur son temps, sur sa vie sulfureuse. J'ai appris plein de choses, et j'aime quand mes lectures ont ce double pouvoir de m’enrichir et me divertir en même temps.



 



J'ai donc fait la connaissance de Frieda, elle est issue d’une noble famille. Elle est mariée avec Ernest avec qui elle a trois enfants. Ernest est professeur dans l’étymologie des mots, plutôt du genre austère et très pudique. Leur relation se passe bien, mais sans folies, et Frieda s'ennuie. Une de ses sœurs lui parlent un jour de sa propre expérience, elle est mariée elle aussi et elle a un amant, son mari a lui aussi une maitresse, ils pratiquent ce qu'on appelle l'amour libre et en dit le plus grand bien à Frieda. Sa sœur lui  raconte avoir rencontré un docteur, Otto Gross, qui prône l'amour libre et le plaisir sexuel. C’est un disciple de Freud, et il veut démontrer que la parole peut soigner des maladies. Ce sont les débuts de la psychanalyse. Frieda va donc partir à Munich pour rencontrer ce docteur, qui va alors lui exposer tous les bienfaits d’une sexualité libérée. Frieda aura une liaison avec lui, mais elle rentre tout de même chez elle en Angleterre auprès de son mari et ses enfants. Ernest reste très fermé aux idées révolutionnaires de sa femme. Celle-ci va rencontrer alors un élève de son mari, D.H Lawrence, fils de mineur et poète. Ils vont tous deux tomber sous leur charme habituel, Frieda va tout apprendre à Lawrence et ils débuteront une liaison. Frieda va même jusqu’à aller tout quitter pour cet homme, laisser ses enfants, elle veut vivre au plus près de ce qu'elle aspire. Mais cela ne va pas être sans embûches. La réaction de Ernest est forte, il ne veut pas que Frieda voit ses enfants, ceux-ci vont lui manquer. Lawrence se révèle être parfois un autre homme, lui veut épouser Frieda, elle ne veut pas, elle veut rester libre. La vie va ainsi se compliquer pour elle.



 



Frieda sera la source d’inspiration pour de nombreux ouvrages de Lawrence, dont le plus connu L'amant de Lady Chatterley a fait couler beaucoup d'encre, surtout à l'époque où il a été publié. Il a longtemps été interdit et publié bien après la mort de son auteur. J'ai trouvé l'histoire vraiment très intéressante. Je n’ai jamais lu ce roman de Lawrence, je le connais de réputation, je sais qu'il est très sulfureux et qu'il a suscité pas mal de réactions. Mais je ne connaissais pas du tout les origines de ce roman, et j'ai été très intéressée de découvrir la femme qui se cache derrière cette histoire.



J’ai beaucoup aimé suivre Frieda, elle ne veut pas rentrer dans le moule de la gentille femme au foyer qui s'occupe de son mari et de ses enfants sans ne jamais rien dire. On est au tout début du 20ème siècle, en 1907, la femme porte encore un corset, et on ne lui demande pas son avis. Je trouve cette période toujours très intéressante, pas si lointaine que ça, un siècle c’est peu dans l'histoire de l’humanité, nos grand-mères n'avaient pas la vie facile. Il est bon de lire des romans sur ces temps, pour ne pas oublier ce que nos aïeules ont connu, pour ne pas revivre ces mêmes situations. Heureusement, la parole se libère de plus en plus maintenant.



Bon, je m'écarte du sujet. Frieda est un personnage vraiment très intéressant à suivre. Elle vit une situation très compliquée. Elle veut à la fois être libre, et en même temps continuer sa vie familiale. Elle voudrait suivre cette mode lancée à Munich où un couple peut se conjuguer à trois personnes et plus. Mais, on se doute bien que Ernest ne va pas le voir de cette façon, il a reçu une éducation très stricte, et n'a pas du tout la même vision du couple que sa femme. La pauvre Frieda va devoir faire des choix, Ernest va être très dur avec elle. Et elle ne sera même pas certaine de la décision qu'elle prendra. En quittant son mari pour être plus libre, elle risque de retomber dans une situation pas si libérée que cela, car Lawrence est très possessif avec elle, même vis-à-vis de ses enfants. Au final, je ne suis pas sure qu'elle ait vraiment eu ce qu'elle voulait.



 



Ce que j’ai fortement apprécié dans ce roman, c’est que l’autrice, Annabel Habbs a su mêler les faits historiques à une histoire plus romancée. Elle explique à la fin du livre qu'elle a pris certaines libertés en ne mentionnant pas tous les amants que Frieda a eus, pour se consacrer uniquement sur Otto, Ernest et Lawrence. Elle a d'ailleurs dû faire un travail de recherches très important pour apporter autant de précisions. J’ai beaucoup aimé qu'elle explique tout son parcours à la fin du livre, qu'elle relate aussi en quelques mots la vie de chaque personnage, ce qui leur est arrivé après. Elle donne aussi une liste d'ouvrages avec lesquels elle a travaillé pour être au plus près de la réalité. J'en ai repéré quelques-uns très  intéressants. C’est une période qui me plaît toujours beaucoup dans les romans. On sent, en lisant le livre, toute la passion de l'autrice pour Frieda, sa vie. Elle brosse un portrait juste de cette femme, sans l'embellir de trop, en n’étant jamais dans le jugement.



 



Moi-même, de mon côté, je me suis très vite attachée à Frieda, je ne suis pas forcément d’accord avec toutes les idées qu'elle a pu avoir. Mais je comprends ses choix et ses décisions quand je replace sa vie dans le contexte historique. Quand des personnes sont très bridées, elles partent parfois dans des extrêmes pour essayer de se libérer de leurs carcans. C’est le cas avec Frieda.



Tout ceci ne serait rien sans le talent de l'autrice pour nous raconter cette histoire. C’est d’une très grande fluidité, les descriptions n’apportent aucune lourdeur au récit. On n' pas l’impression de lire un roman historique tellement il est accessible et à la portée de tous. L'autrice a très bien décrit également les sentiments traversés par les différents personnages. Je me suis très vite attachée à eux et pourtant le choix narratif n'est pas celui auquel je suis le plus sensible pour ressentir les émotions. Tout est écrit à la troisième personne du singulier, et j'ai trouvé ce choix fort judicieux car il permet de garder une certaine distance avec le personnage principal, ce qui n'est pas négligeable, les émotions sont parfois à vif et cette distance permet de ne pas toujours tout se prendre en pleine figure..



Je me suis également attachée aux autres personnages, même si tout tourne beaucoup autour de Frieda et que c’est celle qui domine le tout. Les hommes de l’histoire m'ont touchée aussi, dans leurs forces et leurs faiblesses, ils m'ont aussi énervée dans certains de leurs actes ou réflexions. Ce sont des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférents, on ne peut pas rester neutre face à eux, et je trouve que c’est la grande force de ce roman. Tout semble si réel, et savoir qu'ils ont tous réellement existé est encore plus troublant.



 



Je me suis régalée avec ce livre. Il s'est lu rapidement, la lecture est addictive et rythmée par des chapitres courts qui alternent entre les personnages. La parole sera même donnée aux enfants de Frieda et Ernest, et j'ai trouvé très intéressant d'avoir leurs ressentis d'enfant face à la situation de leurs parents. L’autrice a su se mettre à leur niveau et à imaginer les bonnes réactions. La lecture a aussi été rendue addictive grâce aux faits, on a tellement envie de savoir ce qu'il va se passer pour Frieda qu'on tourne les pages fébrilement. Une sorte de suspense est ainsi instauré.



J'ai également beaucoup aimé découvrir la plume de Annabel Abbs, elle est très agréable à lire, elle sait livrer de  beaux messages au travers de ses personnages, elle sait rester près des faits historiques tout en rendant la lecture facile. C’est son second roman  mais le premier traduit en français. Un nouveau roman vient de sortir aux éditions Hervé Chopin, La fille de Joyce, une histoire de femmes encore très intéressante de Lucia Joyce, fille de James Joyce et amoureuse de Samuel Beckett. Rien que le résumé me tente déjà énormément. Je note donc cette autrice dans mes auteurs à suivre, je la lirai très sûrement à nouveau.



Je ne peux que vous conseiller ce roman, même si vous n'aimez pas les romans historiques, il est toujours intéressant de se remémorer les conditions de vie des femmes au siècle dernier et de suivre la vie de femmes qui ont influencé des artistes et des écrivains. Et comme l'histoire est bien romancée, cela rend la lecture encore plus aisée.




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Frieda

Frieda von Richthofen est une personne et une personnage intéressants. C’est une femme qui se découvre et s’affirme, aliénée par la société bien-pensante mais surtout hypocrite. Les femmes ne sont d’ailleurs pas en reste, puisqu’elles en ont intégré les contraintes : prends un amant mais reste mariée, fais attention à ta réputation…



Je n’ai pas adhéré plus que cela au style. J’ai apprécié le fait que l’on traverse divers points de vue qui nous permettent de découvrir la fragilité de certains personnages, voire leur médiocrité. Cependant, je me suis vite lassée. Je pense que j’aurais préféré lire une biographie, car je suis restée sur ma faim lorsque j’ai parcouru les repères historiques au terme de l’œuvre.



L’ensemble reste évidemment intéressant puisqu’il esquisse le tableau d’une société dans laquelle les femmes sont davantage « possession » que « propriétaire » de leur propre être ; on aborde notamment la dichotomie entre la mère et la putain (si vous me pardonnez le terme vulgaire) ; d’ailleurs, Frieda se trouve privée de ses enfants, ayant abandonné son statut de femme respectable.



C'est donc plutôt pour le thème que je pourrais conseiller cet ouvrage ; il ne m'aura cependant pas marquée.

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Frieda

Frieda Von Richthofen est née baronne. Bien qu’en dessous de sa condition sociale elle se marie avec l’homme qu’elle croit être celui de sa vie. Trois enfants et une maison à Nottingham plus tard, Frieda Weekley s’ennuie. Elle ne trouve pas la flamme dans le regard de son mari, plus préoccupé par l’étymologie que par la passion. Lors d’une visite en Allemagne chez sa sœur, Frieda va découvrir la liberté et n’aura de cesse de lui courir après. Au risque de tout perdre, au risque de se perdre elle même.



Ce livre est une bibliographie romancée de celle qui deviendra célèbre sous la plus de D. Lawrence : Lady Chatterley.

Je ne suis pas une habituée du genre et je suis sortie de ma zone de confort littéraire avec cet ouvrage ! Le bibliographique est au rendez-vous et la romance aussi. J’ai découvert avec plaisir les aventures de Frieda, appris de nombreuses choses aussi, notamment grâce aux repères chronologiques de la fin. Si le point de vue est le plus souvent celui de l’héroïne, le regard d’autres personnages, notamment celui des enfants, est très agréable. Quelques coupes auraient néanmoins pu être faites évitant ainsi quelques passages longuets.
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Frieda

J’ai lu ce roman avec beaucoup d’intérêt et de facilité. L’histoire de cette femme est littéralement captivante. L’auteur décidé de romancer la vie de Frieda et c’est réussi à mon goût. Cette femme avait une telle aura, une telle force ! Elle a dû faire face à des choix terribles et on comprend à quel point la liberté des femmes à cette époque était loin d’être acquise et acceptée.



Petit bémol, je ne comprends pas pourquoi l’éditeur a éprouvé le besoin de raconter les deux tiers du livre sur la quatrième. À la lecture d’autres avis de lecteurs je ne suis pas seule à m’être fait surprendre.
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Frieda

Je suis ravie d'avoir pu découvrir cette biographie. Merci à Babelio et à Pocket pour l'envoi de ce livre dans le cadre des Masses Critiques. J'ignorai tout de Frieda von Richthofen, et l'auteure a pourtant réussi à me happer dans l'histoire de cette femme au destin tortueux. Elle a sans aucun doute un don pour l'écriture de biographie romancée. Et je peux d'ores et déjà vous dire que je suivrai de près les publications d'Annabel Abbs ! L'auteure nous emmène en 1907 à Nottingham, où Frieda, jeune maman de trois enfants, vit une vie monotone et se sent délaissée par son mari Ernest. A la suite d'un séjour en Allemagne chez l'une de ses sœurs, elle va découvrir la liberté et la passion. Et à partir de ce moment, elle va collectionner les amants jusqu'à rencontrer D. H. Lawrence. Alors, j'ai eu beaucoup de mal Lorenzo (Frieda le surnommait ainsi) qui au début semblait sympathique et attentionné, et très vite on le découvre égoïste et violent. Pour lui, Frieda renoncera à ses enfants (ce qui est à mon sens le sacrifice ultime), et malgré cela, il ne supportera pas le chagrin qu'éprouve Frieda pour la perte de ses enfants. Si Frieda était à la recherche d'une libération sexuelle, j'ai trouvé qu'en tombant amoureuse de D. H. Lawrence, elle s'est enfermée dans une spirale avec un homme a qui j'ai trouvé beaucoup de points communs avec un pervers narcissique. L'auteure alterne les chapitres entre différents personnages: Frieda, Ernest mais aussi ses enfants. Et j'ai trouvé qu'avoir la vision de ses derniers étaient très intéressants. Ce livre est très bien documenté, on dispose à la fin de repères historiques pour en savoir plus sur chacun des personnages. C'est un portrait passionnant que je vous recommande de découvrir.
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Frieda

Joli portrait d'une femme courageuse qui ne craint pas de se confronter aux hommes dans le Munich des années 1900. de belles descriptions d'une société bien-pensante qui enferme dans des croyances limitantes et coupe les ailes du désir.

C'est également dans une large mesure la biographie de celle qui a inspiré le personnage de Lady Chatterley mais également un éclairage nouveau sur la personnalité de l'auteur DH Lawrence.

Le tout est plutôt bien écrit et plaisant.

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