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Critiques de Annabel Abbs (187)
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Frieda

Frieda von Richthofen, fille de baron allemand va, par l'intermédiaire de son 2eme mari, le célèbre écrivain D.H.Lawrence, participer à changer l'image des femmes.



Frieda, le roman, raconte sa vie. Cette lecture rejoint les très bons romans tels que "Madame Einstein" ou encore "Marie et Bronia" où la vie de ces femmes influentes sont romancées pour faire découvrir leurs rôles, essentiels mais cachés ou atténués.



Comme pour ces autres romans, on découvre avec horreur les mêmes schémas castrateurs et patriarches tenter de détruire ces femmes intelligentes et leurs luttes pour rester elles-mêmes, s'épanouir.



Frieda fait 457 pages, mais vous enchaînerez les chapitres sans vous en rendre compte tellement sa vie a été riche et pleines de rebondissements( et grâce à l'écriture fluide de l'autrice: une réussite). Tout le long de sa vie, Frieda veut être heureuse, aimer et être aimée. Elle va faire d'énormes sacrifices pour poursuivre son rêve tout en jetant à la poubelle les convenances. Quel courage elle a eu!



Heureusement, son impact et son rôle dans le travail de l'écrivain Lawrence a quand même été reconnu et elle n'a pas fini sa vie dans la misère. D'une certaine manière, elle s'en sort donc pas si mal.



Le livre nous parle aussi de ses sœurs dont une qui a travaillé avec les frères Weber. Une famille aux femmes étonnantes !



Je vous conseille ce superbe roman qui vous fera voyager dans la vie de l'audacieuse Frieda. 🧡 Une jolie pépite à découvrir.
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Frieda

Bon, tout d’abord, arrêtez-vous quelques instants sur cette sublime couverture... 👀



C’est fait ? Passons alors à ce récit biographique romancé 😊



Quel travail ! Tant pour les recherches menées (pour une bio me direz-vous, c’est mieux ! Mais quand même 😉), que pour l’écriture qui est sublime 👌🏻



Nous sommes en 1907 à Nottingham. Frieda Von Richthofen, allemande née baronne, est mariée à Ernest Weekley, philologue anglais provenant d’un milieu modeste. Ils ont 3 enfants.



Frieda se noie dans ce mariage qui ne lui convient pas. Son mari glacial et pudibond l’enferme dans son rôle de maternité. Frieda est une fleur qui fane... elle ne demande pourtant qu’à s’épanouir !



Viendront sa liberté sexuelle et intellectuelle, ou du moins ses prémisses... Mais à quel prix ?



Les remous que provoque cette femme, son courage... Ça m’a marquée. Impossible que cela vous laisse indifférents !



Petite réflexion pour ce cher D.H. Lawrence qui, aussi vantard qu’il soit de se dire en désaccord avec les carcans de l’époque, ne manque pas une opportunité de s’asseoir dans les bras du patriarcat. Certains passages m’ont révoltée !



Une excellente lecture à replacer dans son contexte, très riche dans bien des aspects. À lire !
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Frieda

Frieda Weekley est une allemande née baronne von Richthoffen, qui a épousé un professeur linguiste anglais alors que sa famille aurait préféré qu'elle choisisse un homme de sa condition. L'amour étant plus fort que les conventions pour la jeune femme, elle a tout plaqué pour déménager avec lui à Nottingham où elle l'épousera avant de donner naissance à trois enfants : Monty, Barby et Elsa. Les années ont passé et Frieda s'ennuie de plus en plus dans son quotidien et surtout dans son mariage, son mari ne la touchant plus et ne la faisant pas participer à ses découvertes linguistiques alors qu'elle rêverait d'en apprendre plus à ce sujet. Une discussion avec sa méchante soeur Nusch va venir bouleverser ses croyances et sa vie. En effet cette dernière qui se moque ouvertement du chagrin de sa soeur va lui faire part de ses voyages en Allemagne et notamment à Munich, où un nouveau mouvement de libération sexuelle et intellectuelle est en train de se créer et où elle fréquente un amant. Frieda se trouve évidemment choquée car sa soeur est mariée, mais l'idée va progressivement germer dans sa tête et elle va décider de l'accompagner un jour à Munich. Elle y fera la rencontre du docteur Otto Gross, autrichien proche de Sigmund Freud et fondateur du mouvement érotique de l'époque, qui va lui faire découvrir ce qu'est l'émancipation de la femme et avec qui elle va entamer une liaison secrète. Forte de cette nouvelle liberté et se sentant plus belle et femme que jamais, Frieda ne va pas s'arrêter en si bon chemin et va enchaîner les aventures avec des hommes, délaissant de plus en plus sa famille et ses enfants qui ne se doutent de rien, jusqu'à l'arrivée d'un certain Lorenzo ... Cet écrivain maudit en panne d'inspiration va stopper la jeune femme dans ses aventures, lui promettant monts et merveilles alors qu'il est sans le sou. Cela marquera le début de la descente aux enfers de Frieda.







Ce roman que je ne me serai probablement pas acheté de moi-même (je suis honnête) m'a juste scotchée. Bien que je ne valide pas tous les choix de Frieda qui a quand même tout plaqué et abandonné ses enfants, je me suis surprise à comprendre certains de ses choix et à m'attacher à elle. Le roman qui contient certes certaines scènes érotiques n'a pourtant rien d'un roman à la "50 nuances de Grey" puisque tout est écrit avec poésie et amour, rendant le tout très beau et agréable à lire. J'ai aussi bien aimé le langage un peu soutenu mais à la fois très actuel de cette baronne pas comme les autres au fort tempérament et j'ai pu en découvrir plus sur la place de ces femmes muses de l'époque qui étaient indispensables aux travaux de recherche et d'écriture des hommes, qui finalement ne seraient pas allés bien loin sans elles. Après avoir lu cet ouvrage je pense lire un jour "L'amant de lady Chatterley" ou au moins regarder le film afin d'en savoir encore plus sur l'histoire de Frieda et Lorenzo.
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Frieda

Ce livre est juste magnifique. J’ai aimé découvrir la condition des femmes dans les années 1900, d’assister à leur émancipation, elles, qui ne se reconnaissent plus dans leur mariage 👰🏼 ces femmes libres, qui veulent braver les interdits pour être heureuse 🦋 un roman historique et criant de vérité. Une ode à la femme. Une romance à lire absolument ❤️
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Frieda

Quel destin que celui de Frieda von Richthofen à une époque où les femmes étaient considérées comme utilitaires, décoratives et un peu sottes! Frieda épouse un universitaire anglais spécialiste d'étymologie. Elle a trois enfants qu'elle adore. Un séjour en Allemagne et sa rencontre avec le médecin Otto Gross vont bouleverser sa vie. Frieda ne pourra plus taire sa nature profonde, sa sensualité, son appétit intellectuel; il sera nécessaire pour elle de rompre avec cette vie qui l'étouffe quel qu'en soit le prix.

J'ai beaucoup aimé lire cette biographie romancée. D'abord parce que j'y ai retrouvé beaucoup d'éléments de L'amant de Lady Chatterley qui apparemment lui doit beaucoup, comme une bonne partie de l'œuvre de Lawrence. Ensuite, parce que j'apprécie vraiment ces personnages féminins qui ont pu se réaliser envers et contre tout, quel courage et quel modèle! Frieda m'a fait penser à Gabriële pour son rôle maïeutique auprès de D.H. Lawrence, même si le roman est bien moins bouillonnant et érudit. Ou encore à la femme de l'architecte #franklloydwright de Loving Frank.

Je suis maintenant très curieuse d'en savoir plus sur Otto Gross qui semble une personnalité hors norme, un révolutionnaire hippie avant la lettre (même si ses techniques le conduiraient aujourd'hui droit en prison). Le roman montre un peu cette époque particulière, mais peu malheureusement. Enfin, Lawrence n'en sort pas grandi 😳...
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Frieda

Frieda von Richthofen, jeune baronne allemande à vit Nottingham avec son mari, professeur et leurs trois enfants.



Elle prend conscience combien sa vie est banale et ennuyeuse lors d’une visite e sa sœur qui se pavane et affiche ouvertement sa vie de femme infidèle. Elle ne comprend pas comment Frieda a pu faire un aussi mauvais mariage.



Au fil des ans, sa relation est devenue insipide, mais le peu d’argent qu’ils possèdent les oblige à se restreindre sur tout. Elle se sent enfermée dans son rôle d’épouse et de mère, alors qu’elle aspire à bien plus.



Sa rencontre avec Otto et leur relation adultère, va lui faire entrapercevoir un monde bien différent, empli d’amour et de liberté.



Mais sa vie va définitivement changer quand elle va tomber amoureuse du poète D.H Lawrence, elle quittera tout pour vivre pleinement cette relation, perdant ainsi la garde de ses enfants. En effet, à cette époque avoir un amant et quitter son mari, voulait également dire être mise au banc de la société. Elle tentera tant bien que mal survivre à la séparation. Elle comprend que la liberté intellectuelle et sexuelle à un lourd prix : elle perd la liberté d’élever ses enfants !



Une biographie romancée, mais aussi un magnifique livre, un hymne à la liberté et au libre-arbitre et à la révolution sexuelle.
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Frieda

Il s'agit ici de la biographie romancée de la baronne Frieda von Richthofen qui fut l'épouse de D. H. Lawrence (entre autres) et celle qui lui a inspiré la plupart de ses oeuvres et notamment Lady Chatterley.

Ce livre n'est pas seulement l'histoire de l'amante comme l'on pourrait s'y attendre, mais aussi, et surtout celle de la mère qui, parce qu'elle avait envie de vivre en accord avec elle-même, d'être libre, paya le prix le plus fort.

Ce livre est un véritable coup de coeur, je me suis plongée avec délices dans la vie de cette femme qui, disons-le, savait déchaîner les passions, et ce même si j'ai parfois -souvent- eu du mal à comprendre ses choix.





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Frieda

A travers la vie de Frieda, Annabel Abbs dépeint avec finesse la condition féminine au début du XXè siècle, époque où la femme avait peu de rôle à jouer. Frieda von Richthofen est la troisième fille du baron Friedrich Ernst Emil Ludwig von Richthofen.



La famille est aisée et évolue dans les meilleurs cercles de Munich jusqu’à ce que le père perde toute leur fortune. Frieda est privée de dot et se marie bien en-dessous de son rang avec un professeur anglais dont le père est pasteur. Elevée dans la foi catholique, elle fait ce que l’on attend d’elle : tenir sa maison et mettre au monde des enfants.



Jusqu’à la visite d’une de ses soeurs qui lui apprend qu’elle mène une vie libre avec son mari, chacun s’épanouissant dans une vie sexuelle débridée avec d’autres partenaires mais aussi dans une vie intellectuelle brillante.



Frieda se rend compte alors combien sa vie est étriquée, coincée entre ses devoirs domestiques et son mari, très prude, qui ne la touche quasiment jamais. Son séjour à Munich va être le déclencheur de sa vie future. Une vie qu’elle veut libre, sans entrave.



Je n’ai jamais lu L’amant de Lady Chatterley et je ne connaissais absolument pas la vie de Frieda et ce personnage m’a séduite. Cette personnalité hors norme est mise en lumière par Annabel Abbs et on découvre une femme exceptionnelle et une histoire d’amour devenue symbole de libération sexuelle.



L’autrice aborde aussi les tourments de l’amour maternel, de la rivalité entre soeurs et d’une vie sacrifiée sur l’autel du génie littéraire. Plus encore qu’une biographie parfaitement documentée, c’est un page-turner bouleversant.



L’histoire s’étend de 1907 à 1914 et si j’ai globalement beaucoup apprécié cette lecture et son héroïne pour laquelle j’ai eu beaucoup d’empathie, j’ai passablement détesté D.H Lawrence, son égoïsme envers Frieda qui contraint sa muse à abandonner ses enfants et qui ne doit aimer que lui, quel horrible personnage et quel sacrifice inhumain à exiger d’une mère !



A travers l’histoire de Frieda, nous suivons la destinée d’une femme moderne à une époque, dans un milieu social et un pays où ce n’était pas acceptable.



Partagée entre son amour de la vie et celui de ses enfants, divisée entre son milieu social d’origine, noble, où les femmes sont également plus libres d’esprit et de corps et celui imposé par son mari, allemande étrangère en Angleterre alors que la guerre approche, Frieda est écartelée face à ses envies et ses choix !



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Frieda

"L'Amant de Lady Chatterley" m'avait transportée. le récit de la vie de celle qui inspira le très beau personnage de Constance me laisse avec un gout amer.



Avec "Frieda", Annabel Abbs a entrepris de rédiger la biographie romancée de Frieda von Richthofen qui fût la maîtresse puis l'épouse et enfin l'égérie de l'immense D.H. Lawrence, auteur ô combien scandaleux s'il en fut au début du XX°siècle.

Je me méfie toujours des intitulés de type "romans biographiques", craignant d'y trouver trop de romanesque au détriment de l'exactitude et de la précision biographiques où au contraire une succession un peu sèche de faits et de dates qui me feraient préférer une biographie en bonne et due forme. Avec "Frieda", l'auteur fait de la très belle ouvrage et nous offre un livre parfaitement dosé, très complet et bien écrit, par dessus le marché.

La rigueur historique est de mise et on sent tout le travail de recherches et d'analyse réalisé en amont de l'écriture: l'oeuvre est sérieuse. Pour autant, donc, elle est aussi très bien rédigée, fluide et se dévore. Enfin, les quelques notes historiques ajoutés après l'épilogue apportent au tout un éclairage supplémentaire et expliquent certains choix narratifs. Parfait!

L'histoire de Frieda peut ainsi se dérouler sous nos yeux. On sent qu'Annabel Abbs s'est profondément attachée à son personnage dont elle fait une héroïne lumineuse, attachante, complexe. Déchirante aussi parfois. Souvent. Elle dissèque et explore ses sentiments et ses ambiguïtés avec beaucoup de clairvoyance et d'humanité. Avec le destin de Frieda, elle livre aussi aussi un plaidoyer aussi magnifique qu'actuel sur la condition féminine et la difficulté pour une femme d'assumer ses désirs et les affres de l'amour et de la maternité tout en se détachant du poids des conventions sociales.

Frieda est une jeune fille issue de l'aristocratie allemande qu'elle a choqué en épousant un homme bien en dessous de sa condition. Ernest est anglais, enseignant sans fortune qui s'escrime à rédiger un ouvrage d'étymologie. De ce mariage d'amour sont nés trois enfants que Frieda aime profondément. Les années passent cependant et la jeune femme s'ennuie: son époux ne la touche plus et la regarde à peine, pas plus qu'il n'accorde de l'importance à ses opinions. Pendant ce temps, à Munich un vent d'émancipation souffle, libérant les instincts et la sexualité. Quand Frieda retourne dans son pays natal visiter ses soeurs, elle épouse ces idées nouvelles et entame une liaison avec un disciple de Freud, Otto Gross qui, non content de l'initier à la théorie de la révolution sexuelle, lui enseigne aussi la pratique. Frieda prend conscience de son corps, de ses désirs, de son besoin de les assouvir en même temps que de celui d'être enfin elle-même, ce que ne lui autorisent ni la très prude Angleterre ni son très puritain époux qui la surnomme affectueusement son "perce-neige". Sa fougueuse liaison avec Otto sera pour Frieda un élément fondateur de sa nouvelle vie et elle ne reviendra pas en arrière. Elle veut être elle, libre et libre de son plaisir. Lorsqu'elle rencontrera quelques années plus tard D.H. Lawrence, un ancien étudiant de son époux, plus jeune qu'elle et pas encore l'auteur génial qu'il sera, elle n'écoutera dès lors que son désir et finira par quitter son mari et ses enfants.

Ce sera pour elle le point de départ d'une vie nouvelle aux côtés de celui qu'elle n'aura cesse d'inspirer et qui l'aimera avec autant de passion que de violence.

On touche avec cette relation à ce qui fait l'amertume du livre: certes, Frieda s'est libérée sexuellement, des chaînes d'un mariage raté et de la rigidité de son monde étriqué mais en suivant Lawrence, j'ai eu l'impression douloureuse qu'elle délaissait une prison pour une autre. Elle fait certes le choix de la passion et de l'exultation des corps mais à quel prix? Lawrence lui fait autant de bien que de mal. Oui, elle est sa muse, sa compagne et il lui dédiera des pages splendides, il l'invitera à collaborer à ses textes mais il est aussi violent, possessif, égoïste, capricieux et ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il veut. Frieda se voulait libre: elle est contrainte par son amant à un mariage qu'elle rejetait. Elle était une mère et il ne comprendra jamais sa douleur d'avoir perdu ses enfants. Il y a quelque chose de la descente aux enfers dans la vie de cette femme qui voulait tout et surtout être elle-même, mais qui a fini par se perdre aussi auprès de l'écrivain qui devait la libérer.

Plus qu'un roman sur la libération sexuelle comme le laisse entendre la quatrième de couverture, Frieda est le récit de l'impossibilité pour une femme au début du XX°siècle d'être une mère et une amante, le récit des turpitudes d'une égérie sacrifiée sur l'autel de la création artistique qui n'aura pas pleinement réussi à recoller tous les morceaux d'elle-même pour être enfin en paix, malgré son audace incroyable, sa modernité étincelante et son appétit de vivre foudroyant. Le récit enfin, d'une impossible émancipation dans une société faite par et pour des hommes.

J'ai profondément apprécié ce livre pour ce qu'il raconte, pour Frieda, pour la multiplicité des points de vue qu'il met en place, pour la peinture riche et complète du contexte. Pour ses personnages enfin: Frieda bien sûr déchirante et flamboyante, mais aussi ses enfants qui m'ont touchée, pour son époux que je ne suis pas parvenue à détester complètement. Pour moi, il est -comme sa femme- une victime de son époque et les pages relatant sa souffrance sont déchirantes. Quant à D.H. Lawrence -Lorenzo-, je l'ai détesté.

Il est de ces artistes qui remettent au coeur du débat l'éternelle question de la séparation de l'homme et de l'oeuvre... Je crois que je n'arrêterais pas d'aimer les livres de Lawrence, mais les lirais-je toujours avec le même plaisir maintenant que je sais...? En ferais-je totalement abstraction?
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Frieda

J'avais reçu le communiqué de presse et le fait de s'intéresser à un classique de la littérature me tentait bien. Je connaissait Lady Chatterley, de nom. Le titre complet du livre de D.H. Lawrence est L'amant de Lady Chatterley si vous souhaitez le lire après cet article. A ce stade, je dois vous avouer que je n'ai jamais lu le livre original et que je ne connaissais absolument pas l'auteur ou l'histoire mais j'avais très envie de découvrir l'envers du décor d'un classique de la littérature qui a fait scandale à son époque.



Je ne savais pas à quoi m'attendre et je voulais juste me laisser surprendre par l'histoire. Je crois qu'intrinsèquement, je vais arrêter de lire des histoires d'époque où l'héroïne finit par tromper son mari pour "le grand amour" qui finit plus ou moins par la décevoir d'une certaine façon. Anna Karenine, si chère à Frieda est l'exemple le plus flagrant. Bien sur, ces romans nous rappelle que l'amour parfait n'existe pas et que les relations ont leurs hauts et leurs bas. Mais j'ai vraiment, beaucoup, beaucoup de mal avec les relations toxiques. Certes, d'une certaine façon l'héroïne va se libérer du carcan encore très puritain de l'époque, on est loin de la libération féminine, les femmes n'ont même pas encore le droit de voter et pour cela je loue son tempérament et sa force d'esprit. cette femme a pris son indépendance par rapport à ce qu'on attendait d'elle à l'époque.

Frieda s'est pleinement épanouie en tant que femme, dans son corps, sa sexualité et tant mieux. Je ne vais clairement pas lui jeter la pierre. Et je pense qu'aucune femme ne notre époque ne le ferait.



Malheureusement c'est pour moi au dépend des relations qu'elle noue avec ses amants. Lawrence semble être un auteur qui a littéralement couché tout ce qui touchait de prêt ou de loin à sa vie dans ses romans et ce n'est pas un homme que j'aurais aimer côtoyer. Derrière le génie qu'il mettait à écrire ses histoires, on découvre un homme instable, le jour et la nuit parfois, qu'on penserait même bipolaire, tour à tour doux, intense, amoureux puis violent, jaloux et haineux.



J'ai eu vraiment, vraiment beaucoup de mal avec cette relation et je n'attendais que le moment tragique, à l'image d'Anna Karenine, où cette relation basculerait vers un extrême insoutenable.

J'ai passé une lecture en demi-teinte sur ce récit entièrement inspiré de la vie de Frieda Von Richthoven et D.H. Laurence entre cette relation et le côté extrêmement féministe de l'ouvrage et le destin exceptionnel de cette femme.



Au delà de l'histoire, le style de l'auteur est très bon et le livre se lit bien. On avance rapidement. De plus, l'auteur a fait un énorme travail de recherche et l'histoire qu'elle nous écrit est parfaitement documentée par rapport à la vie qu'ont mené nos protagonistes !



Je pense que les lecteurs qui auront lu L'Amant de Lady Chatterley découvriront ce roman avec plaisir mais pour ma part, je ne suis pas sûre de vouloir tenter la lecture des D.H Lawrence.


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Frieda

So british and so romantic... cette biographie romancée de Frieda von Richthofen.

Un texte écrit aujourd'hui mais qui nous replonge bien au début du siècle dernier avec les convenances et les contraintes qu'il pouvait y avoir surtout en Angleterre. C'est l'histoire d'une grande amoureuse de la vie et des hommes qui fût Frieda (alias Lady Chatterley) qui, complètement en avance sur son temps, s'empare de sa propre liberté avec en toile de fond la campagne anglaise luxuriante dans sa faune et dans sa flore.Comment ne pas penser, pour fixer les images, au film "Lady Chatterley" de Pascale Ferran (2006) avec l'excellente Marina Hands dans le rôle de Frieda ?

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Frieda

En 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l’irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va donner naissance à l’un des plus grands scandales de son temps. Et sa relation avec D.H. Lawrence inspirera le très sulfureux roman L’Amant de lady Chatterley.

Inspiré d’une histoire vraie, Frieda raconte le destin d’une muse tout en cherchant les sentiments et les émotions complexes qui bouleversent une femme voulant être à la fois libre et mère.

Une sacrée découverte que cette histoire sulfureuse, un peu longue par moment pour moi. Frieda est en avance sur son époque grâce aux rencontres masculines qu'elle fait par le biais de ses soeurs.et elle va devoir apprendre à vivre avec. Elle va être tiraillée toute sa vie entre son amour inconditionnel pour ses enfants mais aussi sa volonté de rester une femme libre.

Livre historique mais biographique en même temps puisque l'on suit la vie intime de Frieda.

Le livre a un certain dynamisme car les points de vue s'alternent au fil des chapitres. Son histoire est surprenante, engagée et la plume d'A Abbs retranscrit parfaitement cela.

Un roman qui raconte à la fois la vie d'une femme tiraillée entre ses deux rôles tout en y mêlant avec intelligence et réalisme la condition féminine difficile de du début du 20è siècle. Un livre parfaitement et richement documenté qui m'a appris beaucoup avec lequel j'ai passé un bon moment mais avec un sentiment un peu indescriptible...Merci @agnes_chalnot pour cet envoi.
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Frieda

Je remercie particulièrement les Editions Hervé Chopin, les libraires ensemble et la Librairie Charlemagne La Valette de m’avoir permis de gagner ce roman.



Je ne m’étais jamais demandé où D.H. Lawrence avait pu puiser son inspiration pour écrire son plus célèbre roman, longtemps interdit de publication.



Grâce à la lecture de cet excellent roman, maintenant je le sais : dans sa propre histoire et celle qui allait devenir sa femme, Frieda.



La baronne Frieda von Richthofen est la troisième fille de cette famille de militaire. Le baron, son père, a mené la famille vers la ruine en raison de ses dettes de jeu. C’est la raison pour laquelle la jeune Frieda sera autorisée à épouser un professeur d’université anglais, Ernest Weekley, qui l’accepte sans dot, trop heureux d’épouser une aristocrate.



Y a t-il eu de la passion amoureuse entre ces deux là au moment de leur mariage ? Rien n’est moins sûr.



Au moment où débute le roman en 1907 à Nottingham, Frieda est déjà mère de trois enfants. Elle s’ennuie passablement dans cette vie étriquée qui est la sienne : Ernest est obnubilé par son travail, toujours le nez plongé dans ses livres ; elle n’a pas d’amies étant toujours considérée comme une étrangère.



Seuls ses enfants lui apportent de la joie et du réconfort.



Quand elle va rendre visite seule à ses soeurs à Munich, elle découvre une toute autre vie. La ville fourmille d’activités intellectuelles et artistiques. Grâce aux travaux de Freud et de Jung, un courant de « libération sexuelle » soutenu par des médecins et des penseurs est en vogue. Ses propres soeurs sont adeptes et ont des amants.



Frieda va alors choisir de participer à ce mouvement en se laissant initier par le Docteur Otto Gross auprès duquel elle va découvrir la liberté du corps mais aussi l’émulation intellectuelle. Tout ce que son mari ne lui donne pas.



C’est une femme transformée qui va rentrer à Nottingham.



Quand son mari lui demandera d’aider un de ses jeunes étudiants désireux d’enseigner en Allemagne, elle tombera très vite sous le charme de D.H. Lawrence. De cette attirance physique va naître une relation amoureuse passionnée.



Frieda se rend bien compte qu’elle ne peut continuer la vie commune avec Ernest auprès de qui elle s’étiole, que son désir le plus cher est de vivre avec D.H Lawrence. Elle est prête à tout quitter mais il est impensable pour elle d’abandonner ses enfants.



C’est son amant qui, sans rien lui dire et par un acte délibéré, va faire en sorte qu’elle perde la garde de ses enfants pour l’avoir tout à lui, et ce sans aucun égard pour la peine immense qu’il va lui infliger.



Le destin de Frieda m’a émue et j’ai particulièrement détesté le comportement de DH Lawrence, sinistre manipulateur. Comme toutes ses contemporaines qui ont cherché à se réaliser pleinement en tant que femme, Frieda a payé le prix fort : « Tout son passé avait été un combat long et difficile pour devenir elle-même. Elle avait quitté Metz pour se trouver. Et elle était devenue Mrs Weekley, le perce-neige d’Ernest. Avec Otto, elle avait repris possession d’elle-même. Et elle s’était perdue de nouveau en devenant Mrs Lawrence et une multitude de personnages fictifs, palimpsestes d’elle-même, tirés de l’imagination de Lorenzo. Et elle avait découvert que, sans ses enfants, elle avait été privée d’une part vitale d’elle-même. Tout cela pour trouver quoi ? »



Merci à Annabel Abbs d’avoir donné à Frieda toute la place qu’elle mérite.



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Frieda

Frieda – La véritable histoire de Lady Chatterley, est un texte qui sous sa forme classique dénonce l'injustice des faibles droits des femmes au début du 20eme. Une femme libre de corps ne pouvait pas demander la garde de ses enfants si elle se séparait de son mari.



L'autrice nous conte l'histoire de la véritable Lady Chatterley, sublimée sous la plume de son amant D.H. Lawrence en 1928. Annabel Abbs à travers cette biographie historique romancée, dépeint le quotidien terne de Frieda, maîtresse de maison, épouse et mère de famille. Une vie faite de lectures et surtout d’absence de distractions. Mais lorsque Frieda apprend que sa sœur à un amant, elle succombe elle aussi au charme de l'un des étudiants de son mari, un certain D.H. Lawrence. Ce dernier jaloux et possessif, ne l'a veut que pour lui et Frieda va jusqu'à abandonner son foyer pour vivre son idylle au grand jour. Mais à cette époque une femme désertant sa famille ne pouvait plus exercer son droit parental.



A travers la vie de Frieda c'est tout un pan de la situation des femmes qui est exposé. De la toute puissance du mari qui contrôle jusqu'aux lectures de son épouse et de ce qu'ils doivent ou non discuter, jusqu'à l'asservissement le plus total pour le foyer, une femme n'avait aucun droit légal.



Un roman qui en retraçant l'histoire d'une figure historique féminine qui dut faire des choix terribles est à mettre entre toutes les mains des jeunes-filles. Nous avons aujourd'hui des droits, n'oublions pas le chemin parcouru. Il est si facile de flancher mais pour toutes ces femmes qui ont été victimes de la société patriarcale de leur temps, luttons pour en avoir encore plus et être enfin l'égal réel de l'homme...



Je remercie vivement les éditions HC et Agnès Chalnot pour l'envoi de ce livre.
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Frieda

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman Frieda : La véritable Lady Chatterley par l'autrice allemande Annabel Abbs. Je remercie infiniment les éditions Hervé Chopin pour ce sublime envoi.



Pour être tout à fait honnête avec vous, je n'ai jamais lu ce grand classique de la littérature anglo-saxonne à la réputation sulfureuse qu'est L'Amant de Lady Chatterley, et très sincèrement, je ne sais pas si je me plongerai dans ses pages au parfum de scandale (à tout le moins pour l'époque - et encore...) un jour. Quoique, je serais curieuse de découvrir la vision probablement idéalisée que l'auteur D.H. Lawrence pouvait avoir de sa relation indubitablement tumultueuse avec la baronne von Richthofen qui est justement le sujet central de cette biographie romancée signée Annabel Abbs.



Pourquoi ne suis-je pas tentée plus que ça de découvrir l'œuvre du prolifique écrivain qu'était D. H. Lawrence alors que l'autrice nous encourage fortement à le faire tout au long du récit ? Tout simplement parce que je n'ai pas supporté le caractère de ce dernier tel qu'Annabel Abbs nous le dépeint non sans sincérité, je n'en doute pas. Possessif, jaloux, hypocrite, colérique, la version fictionnelle de D.H. Lawrence avait tout pour me dégoûter et me faire en outre oublier la qualité de sa plume et la beauté de ses idéaux, ce qu'Annabel Abbs se permet ingénieusement de rappeler à notre bon souvenir au début de chacune des parties de l'intrigue.



Plus embêtant, l'ascendant que possède Lawrence sur Frieda, la toxicité (à mon sens) des sentiments qu'il éprouve à son égard m'a laissé un goût fort amer en bouche une fois que j'eus refermé ce livre et m'a ainsi empêcher d'apprécier ce dernier à sa juste valeur. Il ne manque pourtant certainement pas de qualités qui auraient pu le racheter à mes yeux, à savoir une plume extrêmement fluide, belle, agréable à lire, facile d'accès sans être pour autant trop simpliste et une multiplicité des points de vue qui permet de mieux comprendre la mentalité de ce début XXe siècle dans lequel Frieda vit et les regards divers que l'on pouvait alors porter sur cette dernière entre autres choses. Mais surtout, ce roman détient un atout imparable pour définitivement nous séduire, j'ai nommé Frieda, personnage éponyme de cette intrigue ; une héroïne forte, singulière, visionnaire pour son temps, tout ce qu'il y a de plus touchante, qui était parvenue à assumer sa sexualité, sa double nature en tant que mère et épouse.



En clair, Frieda, c'était une personnalité flamboyante que l'on a traité comme une paria à la façon de penser blasphématoire, comme un simple objet sexuel ou encore comme une inépuisable muse alors qu'elle était en réalité plus bien que cela selon moi. L'étroitesse d'esprit de ses contemporains, pas si éloignée de la nôtre quand on y réfléchit à deux fois, m'a mise hors de moi. Quel gâchis d'une vie qui aurait pu être bien plus lumineuse et heureuse si l'on n'avait pas sans cesse chercher à enfermer cette remarquable femme dans un carcan et a ainsi nuire à sa liberté ! Certes, Otto Gross reconnaissait sa vivacité d'esprit et Lawrence/Lorenzo sa grande intelligence en l'impliquant constamment dans ses travaux littéraires, et cela est une très bonne chose, mais la dépendance qui s'était développée entre Frieda et son second époux reste malsaine, c'est à tout le moins mon humble opinion. En fait, ce qui m'a particulièrement agacée avec ce livre, c'est que je l'ai terminé avec la très désagréable, pour ne pas dire dérangeante, impression que Frieda avait quitté sa cage dorée en tant que Mrs Weekley pour mieux en retrouver une autre en tant que Mrs Lawrence (et c'est à peu de choses près ce qu'elle déclare dans ce récit !). Au fond, on ne lui a jamais accordé le droit d'être pleinement elle-même et heureuse, on ne l'a toujours comprise que partiellement, voire pas du tout, et cela m'a fait tellement de peine pour elle parce qu'elle méritait infiniment plus que cela. Après, je sais pertinemment qu'Annabel Abbs ne pouvait pas modifier la réalité plus que nécessaire pour la bonne cohérence de son récit mais cela n'en amoindrit pas la souffrance et la frustration que j'éprouve encore actuellement pour autant, bien au contraire.



Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à vous procurer Frieda. Pour ma part, même si ma lecture s'est achevée en demi-teinte comme vous l'aurez sans doute compris à la lecture de cette chronique, je ne regrette pas de m'être laissée tenter par ce titre, d'un part pour l'écriture tout simplement splendide d'Annabel Abbs et d'autre part pour la rencontre que j'y ai faite avec cette figure historique injustement demeurée dans l'ombre qu'était la sensuelle et éblouissante Frieda. Je ne manquerai assurément pas de dévorer à l'occasion le précédent roman de l'autrice, The Joyce Girl, qui traite lui aussi de l'incroyable histoire vraie d'une femme qui a malheureusement été oubliée de l'Histoire, ainsi que ses autres parutions à l'avenir !
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Frieda

J’ai eu la chance de recevoir ce roman de la part des éditions Hervé Chopin que je remercie. Ayant déjà reçu des polars de leur part, j’ai pu découvrir ici un roman sur le destin d’une femme en voie d’émancipation, en plein éveil sexuel et intellectuel. Il s’agit donc de Frieda, née Baronne von Richthofen en 1879, allemande, qui épouse un intellectuel anglais Ernest Weekley avec qui elle aura trois enfants, Monty, Agnès et Barbara. Ils s’installent tous les deux à Nottingham. Frieda y est cantonnée au foyer en bonne mère de famille tandis qu’Ernest se noie dans le travail en espérant décrocher une chaire à Cambridge. Ce dernier considère que sa femme est à sa place alors que Frieda aspire à d’autres choses dans son couple ou à s’impliquer dans le travail de son mari. Elle va alors s’épanouir sexuellement et intellectuellement lors d’un voyage à Munich où elle fait une rencontre déterminante avant de tomber amoureuse de l’écrivain Lawrence à son retour en Angleterre.



Je n’ai jamais rien lu de D.H. Lawrence donc je ne connais pas le portrait de Frieda que celui-ci en fait dans son roman L’amant de Lady Chatterley mais j’ai apprécié avoir le regard féminin de l’autrice sur sa vie. Annabel Abbs s’est en effet documentée longuement pour écrire cette biographie romancée. Cela se sent et l’autrice mentionne même les petits écarts faits à la réalité dans la postface. Cette histoire d’émancipation d’une femme tiraillée entre l’amour maternel et sa nouvelle passion amoureuse est aussi très bien écrite d’un style très fluide (mention spéciale à la traductrice). Avec une construction originale, l’autrice donne la parole à tous les protagonistes (sauf à Lawrence étrangement mais il a pu déjà tout dire dans son roman sûrement…). Chaque chapitre est la voix d’un personnage différent, Monty, Ernest, Frieda, mais cette dernière reste la narratrice centrale du roman. Le lecteur passe avec plaisir d’un point de vue à un autre sans jamais se perdre.



Bref, malgré quelques longueurs au milieu du roman, j’ai bien apprécié cette lecture. J’ai découvert le personnage de Frieda à travers la narration maîtrisée de Annabel Abbs et cela me donne envie de découvrir le roman de D.H. Lawrence. Frieda n’est pas ramenée ici à une mère qui abandonne ses enfants mais c’est surtout une femme enfermée dans le carcan de l’époque et les codes d’une société dominée par les hommes à l’aube du XXe siècle.
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Frieda

Lady Chatterley a réellement existé. Ou plutôt la femme qui a inspiré ce personnage à D.H.Lawrence. Elle s'appelait Frieda von Richthofen, Allemande née baronne. C'était sa muse, celle qui lui a inspiré quasi tous les personnages féminins de ses romans. Celle qu'il a épousé en 1914 et qui vécu à ses côtés jusqu'à sa mort en 1930.



Cette biographie romancée commence en 1907 par la visite très cruelle de la soeur de Frieda qui déplore le « mauvais » mariage de sa soeur avec un philologue anglais sans gros revenu, qui exhibe ses bijoux et lui balance à la figure sa vie joyeuse et sans entrave à Munich, l'exhortant à se retrouver avant de se perdre. On découvre une Frieda engluée dans un mariage qui ne lui convient avec un mari austère et pudibond, enfermée dans la maternité, alors qu'on sent que cela bouillonne en elle, qu'elle a un feu sacré au fond d'elle qui ne peut s'exprimer.



Annabel Abbs est très forte pour susciter une empathie immédiate pour cette Frieda poussée à la marge de sa vie dans une tristesse muette. Comme dans L'Amant de Lady Chatterley, l'amour et le liberté ne font qu'un avec l'expérience de la transformation. C'est à Munich, auprès de ses soeurs que la métamorphose de Frieda s'opère vers un complet épanouissement sexuel, intellectuel et créatif. Le contexte historique est très bien rendu. Munich était une ville d'avant-garde, attirant écrivains, artistes, libres-penseurs, bohèmes. C'est là qu'elle est « initiée » par le psychanalyste Otto Gross à la sexualité désinhibée, c'est là qu'elle découvre qui elle est. Lorsqu'elle rencontre le poète D.H Lawrence quelques années plus tard, elle est prête à choisir sa vie.



En fait, tout le récit s'articule autour de la question du sort de la muse dans l'ombre de la gloire littéraire. Frieda fait le choix de soutenir entièrement Lawrence, présenté comme despotique et capricieux, voulant Frieda rien que pour lui car il sent que sans elle, il ne pourra mener à bien sa volonté de marquer la littérature de son empreinte. Frieda paie un prix déchirant pour sa liberté, celui de renoncer à toute prétention légale sur ses trois enfants.



Annabel Abbs a un vrai talent pour dresser, à côté du portrait tout en sensibilité de Frieda, le tableau sombre de la condition féminine au début du XXème siècle, tout en évoquant le point de vue des enfants grâce à la narration très touchante de Monty, fils aîné de Frieda que l'on voit grandir en s'interrogeant sur sa mère et en souffrant de son absence. L'auteure sait également très bien peindre les hommes qui gravitent autour de Frieda. Le personnage du mari m'a particulièrement touché, étonnamment, figure d'abord terne et agaçante tant il ne comprend rien à la puissance de sa femme, puis vacille au bord de la folie lorsqu'elle le quitte. Un mari, en fait, complètement inhibé, victime de la pudibonderie de l'époque, ne supportant pas que ses enfants marchent pieds nus dans l'herbe, choqué lors de sa nuit de noce par la sensualité débordante de son épouse si fougueuse.



Une excellente lecture dévorée en quelques jours, qui m'a permis de découvrir un personnage passionnant, scandaleusement en décalage avec son temps, sans pour autant être dans le moule du féminisme actuel #MeToo, entièrement elle en tout cas. Comme un envie de relire L'Amant de Lady Chatterley ...
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Frieda

Frieda la véritable histoire de Lady Chatterley d'Annabel Abbs est une biographie romancée de Frieda Von Richthofen qui a inspirée DH Lawrence dans l'amant de Lady Chatterley.

Ce roman m'a, dès les premières pages, happée et les 450 pages se dévorent tant le livre est bien écrit et l'histoire de cette femme passionnante.

On comprend tout le cheminement de cette femme, mariée et mère de 3 enfants qui va découvrir la liberté sexuelle au début des années 1900.

La première moitié du livre, avant qu'elle rencontre DH Lawrence est la plus intéressante pour comprendre comment Frieda en est arrivée à vivre sa passion et à abandonner son mari ennuyant et sa vie trop conventionnelle. Par la force des choses elle ne reverra pas non plus ses enfants qui étaient pourtant toute sa vie.

La seconde partie du livre nous raconte comment Frieda est devenue la muse de DH Lawrence et sa lutte car sa liberté est douloureuse car ses enfants lui manquent.

J'ai eu beaucoup d'empathie envers Frieda qui est un personnage fabuleux, sa vie est extraordinaire pour l'époque.



Je n'ai pas lu le livre de DH Lawrence "l'amant de Lady Chatterley" mais c'est sur que ce roman m'en a donné envie.



Merci aux éditions Hervé Chopin et Agnès Chalnot pour leurs confiances.







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Frieda

J'ai été très touchée par cette femme, cette mère qui fit scandale par son comportement. Ses enfants, elle les aime éperdument mais elle nous fait vraiment comprendre qu'être mère cela n'empêche pas de pouvoir profiter, braver certains interdits qui sont presque  banalisés aujourd'hui mais qui faisaient scandale dans les années 1900. Toute sa vie son meilleure rôle fut celui d'être mère et sa rencontre avec D.H. Lawrence va bouleverser son existence. Elle a osé, elle est allée au bout de ses envies mais elle a souffert aussi.



L'écriture est agréable, pas de longueurs et les personnages sont très bien développés. Les chapitres alternent entre les pensées de chacun. Après un démarrage un peu lent, je me suis sentie très impliquée dans la vie de Frieda et je fus très sensible à son histoire. La nature, les paysages, les lieux sont très bien décrits et donnent envie de voyager.
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Frieda

Libre Frieda



Quelle belle surprise ce roman !!!

Je ne lis que très peu de biographies, romancées ou non, à part celles de certains rois ou artistes.

Je ne suis pas non plus très friande de roman de vie. J'ai toujours préféré les univers très éloignés du quotidien.

A priori, Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley n'était pas pour moi.

D'autant plus que je n'ai jamais lu le moindre ouvrage de D.H. Lawrence (je ne sais pas trop pour quelle raison d'ailleurs - maintenant j'ai très envie de le lire).

Alors comment la muse de Lawrence a pu me séduire à ce point ?

La plume d'une part et l'héroïne surtout.



Incroyable Frieda...!

Je suis entrée en totale empathie avec cette femme.

Je l'ai comprise, je l'ai plaint, j'ai souffert avec elle, je me suis mise en colère pour elle.

Quelle femme !!! Quel courage !



Frieda von Richthofen, fille d'aristocrates allemands, a épousé Ernest Weekley, un professeur anglais.

Elle, si pleine de vie, s'ennuie avec cet homme puritain, totalement obsédé par l'étymologie et qui l'idéalise sans jamais la toucher.

Frieda trouve son bonheur auprès de ces 3 enfants qu'elle adore.

Pourtant un voyage à Munich, ville de la révolution sexuelle, va tout bouleverser pour la jeune femme.

Alors qu'elle se découvre elle-même, elle se demande comment elle va pouvoir rester dans ce mariage qui l'étouffe.

Puis ce sera la rencontre avec D.H. Lawrence...



La place de la femme dans la société n'est pas encore là où elle devrait être mais reconnaissons que les choses ont tout de même évolué. Merci à nos grand-mères qui se sont battues pour que nous n'ayons jamais à être dans la situation dramatique de Frieda.



Quel dilemme cette femme a-t-elle vécu.

Je suis en totale admiration devant celle qui a choisi la liberté, qui s'est battu pour ceux qu'elle aimait et qui, à maintes reprises, a été trahie et humiliée par les hommes mais qui a su garder la tête haute.

Incroyable, libre, merveilleuse Frieda !



La plume d'Annabel Abbs m'a totalement séduite.

En fait, j'ai oublié qu'il y avait une autrice derrière ce roman. J'ai été totalement happée par ce récit de vie, j'ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, j'ai imaginé les décors.

J'ai adoré Frieda, j'ai dévoré son histoire et je ne l'oublierai pas de sitôt.



Je ne suis pas certaine d'avoir une très belle image de Lawrence après la lecture de ce roman mais il a clairement éveillé ma curiosité et je lirai au moins un des romans qui doit (presque) tout à Frieda.

Quant à la famille Weekley... Je vous laisse les découvrir... La grand-mère m'a de mon côté donné de l'urticaire...

Les repères historiques sont très intéressants à lire également. J'ai adoré savoir comment avait évolué la vie des enfants de Frieda et il est fou de constater qu'ils ont tous vécu très différemment les évènements.



Frieda, femme libre soumise aux lois des hommes, muse et même écrivaine d'une partie de l’œuvre de Lawrence, mère aimante sacrifiée, torturée parce qu'elle a aimé et a été trahie...

Frieda est de ces rencontres que l'on n'oublie pas. Elle m'a bouleversée.

Bref, j'ai adoré !



Une véritable belle surprise et un roman que je recommande chaudement car il fait vivre de grandes émotions.
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