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3.55/5 (sur 168 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1943
Mort(e) le : 11/05/2015
Biographie :

Après une formation classique, Anne Courtillé s'engage très tôt dans l'étude de ce qui deviendra sa passion : l'histoire de l'art du Moyen Age. Reçue tout d'abord au concours de conservateur de musée (elle effectue son stage au musée du Louvre), elle devient ensuite maître de conférences, puis professeur d'histoire de l'art à la faculté Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Habitant cette ville depuis toujours, elle s'intéresse tout particulièrement à l'art médiéval en Auvergne. Elle écrit ainsi plusieurs livres d'art. Depuis 1993, voulant communiquer sa passion au "grand public", elle publie des romans passionnants sur cette foisonnante période de l'Histoire.



Source : http://www.pressesdelacite.com
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Bibliographie de Anne Courtillé   (18)Voir plus

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
"Omblardus pinxit." Reculant de quelques pas, Omblard jugea l'effet produit par sa signature centrée sur le petit escabeau qui supportait les pieds de sa Vierge. Avec son fin pinceau, il s'approcha à nouveau du mur et retoucha, la mine gourmande, l'oeil précis, les lettres pourtant si bien calligraphiées.
- Martin, as-tu tout rangé? Fais attention aux petits pinceaux de soie. Etaient-ils bien secs?
- Oui maître, tout est prêt, fit Martin qui avait le coeur serré.
En disant ces mots, il leva la tête vers la madone à laquelle le maître pour lui faire plaisir avait donné le visage de Radegonde, sa Radegonde. Les cheveux blond filasse, légués par un ancêtre de la suite des Plantagenêt, faisaient merveille sous le voile bleu brodé d'or de la Vierge. Maître Omblard avait bien su rappeler les traits du fin minois dans ce visage illuminé par un regard aussi bleu que celui de la jeune fille! Omblard avait même utilisé la précieuse poudre de lapis-lazuli, une folie, mais le chanoine Jean avait été si généreux! Que n'aurait-il fait pour que sa madone soit réussie! Après tout, en commandant son portrait à genoux aux pieds de Marie, ne comptait-il pas se ménager une place au paradis et racheter ainsi quelques petits péchés?
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Un autre convive, croyant faire diversion, avait lui aussi affronté le regard farouche en lançant la conversation sur la viande de cheval. Hortense s'était aussitôt élevée contre la manie hippophagique, à la mode chez certains, expliquant qu'elle faisait un détour lorsque, dans une rue, elle apercevait la tête de cheval dorée qui annonçait une boucherie chevaline.
"Une viande de mauvais rêve et de cauchemar, a écrit monsieur Goncourt pour qualifier cette chair rouge noirâtre", avait alors dit Anatole.
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Niché au creux d’une vallée entre des collines aux pentes douces, qui à la fois créent et ferment le décor, le monastère avait été implanté au-dessus de la rivière, d’où ces imposants soubassements aujourd'hui restaurés. Le premier donateur, Raoul de Lugeac, avait eu tout loisir d’observer ce paysage depuis sa forteresse toute proche et construite un peu plus haut au nord, avec une situation autrement stratégique, puisqu'elle contrôlait vers le sud une contrée où les collines ne cessaient d’accrocher et de faire rebondir le regard. Un paysage dont les moniales ne profitaient pas pleinement, même si de façon très judicieuse le monastère est installé en net surplomb par rapport à la rivière, dont le doux murmure des eaux apportait la vie. Le val ne pouvait appartenir qu’à Dieu : Lavaudieu, tout un programme !
Village de l’actuel département de la Haute-Loire, Lavaudieu est situé à 463 mètres d’altitude au bord de la Senouire, venue de La Chaise-Dieu et allant se jeter dans l’Allier tout près à proximité de l’ancienne léproserie de La Bajasse. Ainsi installé dans une petite vallée, ouverte sur les plaines de La Gravière et la Villeneuve, à 9 kilomètres de Brioude et à une cinquantaine du Puy, en Brivadois, Lavaudieu se trouve entre Livradois et Velay, dans une zone où l’expansion casadéenne fut précoce et intense.
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(...) Les jumeaux l'avaient accompagné jusqu'à Limoges. Inquiets, ils avaient fait leurs adieux à leur ami pour rallier enfin Clermont. La veille, tout près de Saint-Martial, où le trio s'était longuement recueilli au milieu d'une foule de pèlerins, ils avaient fait la connaissance d'un jacquet à l'auberge du Temps-qui-Passe, rue de la Corderie. Paul le croisé s'était pris d'amitié pour eux, proposant à Martin de faire route ensemble jusqu'à Montpellier où il rendait visite à sa soeur. Simplement, il souhaitait faire étape à Saint-Léonard et à Conques, car ancien prisonnier des Arabes lors de la dernière croisade du bon roi Louis, il voulait remercier ses sauveurs, les bons saints protecteurs des prisonniers.
A Saint-Léonard, Martin fut impressionné par ces milliers de chaînes de fer suspendues tout autour de la basilique, à l'intérieur comme à l'extérieur, au sommet de grands mâts. Tout ce qui avait pu retenir un captif était présent : menottes, carcans, entraves, pièges, cadenas, jougs. Paul resta une journée en prière au bas de l'autel face aux reliques du bienheureux Léonard. Il ressortit de l'église si exalté que Martin eu bien du mal à le convaincre de repartir. Seule la perspective des reliques de sainte Foy à Conques le remit en selle.
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Omblard et Martin découvrirent l'ambiance cossue de l'hôtel Brillat dès le porche dont les portes à grosses pentures, faites d'un chêne massif ouvragé avec habileté, étaient ouvertes. Autour de la cour s'organisaient les logis hauts de trois niveaux où les percements étaient irréguliers : au rez-de-chaussée trois arcs simplement moulurés et reposant sur de petites consoles ornées d'une tête, au premier des arcs plus travaillés géminés avec alternance de colonnettes et de pilastres, au troisième un entablement droit avec courtes colonnettes autour de baies étroites. A gauche de l'entrée, le niveau intermédiaire constituait une sorte de loggia ouverte que trois petites voûtes d'ogives couvraient avec, à la clé, les armes du maître de maison : trois besants de gueules et une merlette de sable en champ d'azur.
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- Maître Robert a beaucoup de travail pour notre cathédrale... Alors, sire, il vous faudra patienter.
- Oui, il ne faut pas faire attendre Dieu. Simplement, Dieu a l'éternité, moi encore quelques années peut-être...
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Les clercs avaient longtemps pensé que les femmes n’avaient pas d’âme et, aujourd’hui, ils prétendaient toujours que la femme était un objet imparfait, un animal aimable et surtout le trouble de l’homme !
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Tendu vers le ciel, le pigeon semblait plein de suffisance ; les plumes de sa tête, de son cou, de son dos et même de son croupion s'enflaient avec orgueil comme la queue abaissée vers le sol. D'abord immobile, il se répandit ensuite en révérences rythmées par des roucoulements de plus en plus appuyés. La femelle sautilla jusqu'à lui et vint se presser contre son plumage. Puis tous deux se caressèrent mutuellement du bec au cou et à la tête, se poussant avec plus ou moins de douceur. Rompant tout à coup le tendre tête à tête, le mâle superbe fit claquer ses ailes, puis s'éleva légèrement au dessus du sol pour décrire un circuit horizontal avec battements lents des ailes dressées en V avant de se reposer devant la femelle. Excitée, celle ci piqua alors le bec du mâle et y introduisit le sien. Ainsi réunis, ils commencèrent une ronde en piétinant la poussière de cailloux, puis s'arrêtèrent enfin ; la femelle parut alors s'accroupir, et le mâle, en s’agrippant aux plumes de ses ailes , monta sur elle.
- A la vie et à la mort ! murmura Mamet qui poursuivit devant le regard interrogateur d'Aigline ; Eh oui, tous deux ne se quitteront plus, ils forment une paire ; les pigeons sont très fidèles.
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Au IX° siècle, Constantinople est la proie d'une terrible querelle iconoclaste qui la divise entre partisans et adversaires des images. Amenés par le mosaïste Basile L'Illuminé, et trois jeunes Occidentaux, Thierry et les jumeaux Bathilde et Illide, vont être plongés au coeur des événements et connaître des destins divergents. Des destins qui vont s'entrecroiser avec ceux de personnages attachants tels le mosaïste Michel, prêt à tout pour pratiquer son art, ou encore la Syrienne Djemila. Autour d'eux, les moines se battent pour leurs idées au prix de leur vie, alors que les artisans travaillent à la cour, où règne un luxe inouï. Tout un monde dans une ville qui, outre la crise iconoclaste, suit aussi un tremblement de terre et la sécheresse. "Dieu ne joue pas aux dés", répète Selim l'Arabe. Une façon de rappeler que le destin de chacun est largement scellé.
Racontée par une spécialiste de l'art du Moyen Age, cette histoire remet à l'honneur une activité artistique cruciale dans l'imagerie orientale, la mosaïque. C'est à Constantinople, au carrefour de l'Orient et de l'Occident, qu'elle a été au IX° siècle au centre de querelles passionnées.
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- Oui, c'est bien pour faire beau, reprit patiemment Basile, mais ces images, elles ont aussi un sens et certains idiots préfèrent adorer les images plutôt que Dieu ou la Vierge. lls s'imaginent que ce sont les images qui peuvent les sauver d'un grand péril et oublient que c'est Dieu !
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