Citations de Anne-Marie Revol (72)
En tous cas, j'admirais son charisme et sa maturité. A ses côtés, je me sentais invincible. Écartelée entre [...] mon rêve de fonder un foyer et mon désir d'emancipation, je cherchais encore et toujours sur quel pied danser. Mais je dansais. Ainsi en sera-t-il jusqu'à ma mort. (Page 67).
J'ai pris mon temps avant de débarquer dans la vie de mes parents.[...] J'avais dû pressentir que mon passage sur terre ne serait qu'une longue suite de déchirements. Ou alors voulais-je leur laisser le loisir de ne s'aimer qu'à deux. (Page 23).
"elle a le QI d'une huître morte et peine à aligner sujet-verbe-complément !"
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Son salut viendrait d'elle. Il en était persuadé. Il devait s'en persuader. Quand elle s'y mettait, elle était redoutable.
Tant de larmes avaient été versées que la dédicace avait pris l'eau. Comme son cœur. Les stigmates du papier s'étaient effacés, emportant avec eux ces mots impensables, Incroyables, Inoubliables.
Ce que je déteste dans la vie :
Quand on me demande de quoi ça parle un livre Depuis quand ça parle, un livre ?
Nous nous sommes enchâssés sur une serviette éponge étalée à même le plancher. Elle n'était pas très épaisse mais avait le mérite de de nous isoler du sable qui maculait le sol.
A peine se plaqua-t-il contre moi que, de nouveau mon bas ventre s’embrasa. Comme au sortir d’une hibernation, tout mon être criait famine. C’était bestial. Presque brutal. Lorsqu’il m’enserra la taille pour que je sois face à lui et l’autorise à aller plus loin, l’excitation que je lui inspirais m’exalta. D’un seul coup dans un immense fracas intérieur, chacune des digues que j’avais érigées pour me préserver de ses assauts cédèrent une à une.
- "Inestimable : adj. Ce qui est impossible à estimer, à évaluer. dont la valeur dépasse toute estimation. Exemple : un trésor inestimable."
La modernité a ses travers mais elle a aussi ses qualités. Entre autres choses, elle facilite parfois la communication entre les hommes.
Personne ne prend trois repas par jour ici. Ça n’existe pas. Au mieux, on en fait deux.
…les collectionneurs se répartissent en deux catégories : les « collectionneurs placards » et les « collectionneurs vitrines ». Les premiers sont introvertis et méfiants. Les seconds extravertis et exhibitionnistes.
Marina, vidée par l'effort fourni pour venir à bout de son papier, entreprit de remettre de l'ordre dans ses idées et dans ses primevères.
La descente s'est effectuée à une vitesse insensée.
"Le vaisseau spatial était entouré de flammes. J'étais un nuage de feu qui fonçait sur la terre." La vue de Youri Gagarine s'est brouillée et "les indications du tableau de bord se sont dilatées sous ses yeux". Dans le même temps, son coeur battait à tout rompre et son état était proche de la semi-conscience. Ensuite, "c'est le trou noir".
Je me demande parfois de quel bois tu es fait. Est-ce la guerre, la faim, le froid, la peur qui ont fait de toi l'être hors normes que tu es ? Je suis passé te regarder dormir dans ton lit, la nuit du 11 au 12 avril 1961 : tu dormais comme un enfant. A poings fermés. C'était inouï.
Le bonheur est une chose fragile dont il faut profiter sans compter. La vie est monstrueuse.
C'est étrange... Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa mère ou ses deux parents, on dit qu'on est « orphelin ». Quand on perd sa femme, on dit qu'on est « veuf ». Ou « veuve », quand c'est son époux. En revanche, quand on perd ses enfants on ne dit rien. Il n'y a pas de mot pour désigner cet état.
Vos rires me manquent. Vos bras me manquent. Vos caprices me manquent. Ce qui nous est arrivé est effroyable. Epouvantable. Nous étions tellement bien tous les quatre. Où est-ce qu’on a déconné ? Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? Où êtes-vous mes tendresses ? Je n’en ai aucune idée. La seule chose dont je sois certaine aujourd’hui c’est que vos lits sont vides tandis que vos cercueils sont pleins.
Vos vies, aussi courtes ont-elles été, valent tout autant que celles de ces millions de gens qui vivront jusqu’à cent ans. Ce n’est pas la durée qui compte. Mais la beauté.
« Quand on a perdu ses enfants, les gens s’imaginent qu’après on peut tout endurer », assène, chagrin, votre père. C’est faux, mon amour : il n’y a pas d’échelle de la douleur.
Plus le temps passe et plus vous nous semblez loin. Plus vous nous semblez loin et plus vous nous manquez. Plus vous nous manquez et plus nous nous sentons pitoyables. Plus nous nous sentons pitoyables et moins nous avons la force d'espérer, d'avancer, d'envisager notre avenir sans vous. Nous sommes au creux de la vague et nous ne faisons que nous enfoncer. Sans bouée. La chagrin nous vampirise. Il nous aspire et nous laisse exsangues sur le bord de la grève.