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Critiques de Anne Plantagenet (192)
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Une grande tristesse en refermant ce livre. Anne Plantagenet retrace le calvaire de Letizia Storti, employée depuis trente-cinq ans chez UPSA. J'ignorais qui était Letizia Storti, son action syndicale, sa participation en tant que figurante dans le film « En guerre » de Stéphane Brizé. J'ignorais le destin tragique de cette femme blessée affichant un optimisme et une vitalité masquant une souffrance profonde. Ce livre court mais intense nous plonge dans une entreprise aux méthodes de management kafkaïennes, en dépit des alertes des salariés et syndicats. Par ce récit poignant, je découvre cette auteure qui décrit de manière très sobre, avec force détails, comme pour mieux imprégner le lecteur, tout ce qu'a traversé Letizia Storti. Une anonyme, une invisible, et en parcourant le net on trouve en effet peu de choses... dont le souvenir se résume malheureusement à ce titre glaçant, « Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans ».

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre que je recommande vivement.
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Comment j'ai tué mon père

Salut tout le monde aujourd’hui je vous parle de ce petit roman !



�omme c’est un roman autobiographique il est très compliqué de faire un avis dessus, on ne peut pas jurer la vie de quelqu’un et encore moins ses sentiments alors je vais me contenter de parler de la structure et de l’écriture 🫶



�éjà l’histoire de Sara est très touchante et elle est très courageuse d’avoir livré ainsi une partie si difficile de sa vie 🌸



�n ce qui concerne le roman en tant que tel j’avoue avoir eu du mal à suivre à cause de la narration, l’intrigue est très décousue, passant du présent au passé puis du passé proche au passé lointain etc, j’étais pas mal perdue 😅



� plus la fin m’a laissée très perplexe, sur les derniers chapitres on change de narrateur, on rencontre des gens pour pas grand chose etc enfin je n’ai vraiment pas compris…c’est dommage car globalement le roman est bien écrit avec une plume assez poétique 🍃



🌸Je pense que ce roman est avant tout fait pour les adeptes d’autobiographies, chose que je ne suis pas ahah !



🌸Par contre je n’ai pas compris le titre 😅



~Il vous tente ?



Citation :



« Quand quelqu’un meurt, on a tendance à s’accrocher aux souvenirs, à rassembler les fragments. C’est une lutte permanente contre l’oubli, qu’il est impossible de gagner. Le temps passe, telle une tempête arrachant tout ce qui n’est pas très solide. Et même ce qui paraît le plus solide est menacé de disparition. »



&#xNaNCollaboration commerciale non rémunérée&#xNaN

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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Immense merci aux Editions du Seuil et à Babelio pour cet envoi dans le cadre de la Masse critique

« Elle s’appelait Letizia Storti. Je l’ai un peu connue. Ce livre tente de lui redonner un visage et un nom. » Anne Plantagenet a magnifiquement accompli la mission qu’elle s’était assignée. En sera-t-elle consolée pour autant ?

Ce témoignage, trempée dans une encre poignante et humble, dresse le portrait de cette ouvrière au destin tragique. Un livre au style différent mais tout aussi marquant que peut l’être « A la ligne ». L’auteure rappelle les circonstances de sa rencontre avec Letizia, décrit le parcours de cette femme modeste, ses rêves, ses projets, les blessures de l’enfance et puis l’usine. Ce lieu qu’elle aime et qu’elle pense pouvoir changer, parce que la chaîne, c’est pas du gâteau. Le combat syndical, elle connaît Letizia. Cet engagement qui, indirectement, l’amènera aux marches du Palais. Cannes… Son faste… La lumineuse Letizia, l’imaginaire italien en bandoulière, est autant éblouie qu’effrayée… Tomber déjà… Dans ce grand escalier. Un rêve passe. Le strass s’efface et revient le stress… La dégringolade… Anne Plantegenet s’interroge… Davantage de questions mais aucune réponse… Actionnaire, ton univers impitoyable, bien sûr. Les carences de la législation du travail, peut-être. Les jalousies ? Les faux amis de F.O ? Mais, plus sûrement, le sentiment que l’on est seule. « La terre s’est ouverte, là-bas quelque part et le soleil est noir… ». Toujours ces pourquoi, ces hypothétiques parce que… A quel moment bascule-t-elle dans le désespoir, Letizia ? Quel sens donner à cet acte ? Et comme les doutes, les ombres persistent, alors, au moins, tenter de rappeler qui fut cette enfant, cette femme, cette mère, la collègue, l’amie, l’apprentie actrice… Parler de celle qui ne fut qu’une chute dans les journaux et qui était tellement autre chose. Les pages que l’auteure nous offre sont la preuve que, dans notre ultra moderne solitude, face à la dictature des chiffres, du froid profit, les mots restent un moyen irremplaçable pour combattre l’oubli… Pas les mots des réseaux, ceux de la littérature. Cette littérature, quand elle est don comme ici, qui en devient thaumaturge…

En refermant ce livre, j’ai pensé à Enzo, le fils chéri en espérant que ce livre apaisera, un tant soit peu, ses blessures.
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Pour son film « en guerre », Stéphane Brizé a fait appel à de vrais ouvriers.

Anne Plantagenet, qui a suivi les différentes étapes de ce film en 2017, a rencontré sur le tournage Letizia Storti. Initialement celle-ci ne devait qu’être figurante. Elle s’est toutefois imposée dans le film et a pris progressivement sa place à côté de Vincent Lindon.

Anne Plantagenet la contacte quelques mois plus tard pour l’interviewer, puis reste en contact de temps en temps.

Elle passe toutefois à côté de l'essentiel.

Ce livre permet de connaître l'identité de Letizia Storti, au delà du fait divers : son enfance, les difficultés qu'elle a éprouvé au quotidien, son parcours professionnel, son engagement dans le syndicalisme.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Ouvrage reçu en avant-première (il ne sortira en librairie que début avril), dans le cadre d'une opération Masse Critique privilégiée, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions du Seuil pour l'envoi de cet ouvrage car sans eux, moi aussi, j'aurai oublié trop vite ou peut-être même jamais entendu parler de Letizia Storti et pourtant...



Letizia Storti est une femme d'environ 51 ans à l'époque où commence ce récit. Elle travaille, et ce, depuis près de 35 ans pour l'entreprise pharmaceutique UPSA et est très appréciée de ses collègues, notamment pour son engagement sans borne auprès ds syndicats afin de faire valoir les droits des salariés. En 2017,année de sa rencontre avec Anne Plantagenet à l'occasion du festival de Cannes pour un film dans lequel Letiza a joué auprès de Vincent Lindon et du réalisateur Stéphane Brizé. Intitulé "En guerre", celui-ci avait pour vocation de dénoncer les cruelles conditions de travail de certains salariés et notre héroïne avait postulé pour ce casting sans trop y croire au départ puis passant de simple figurante à silhouette jusqu'à avoir même des répliques dans le film, en tant que syndicaliste. Les cinq semaines qu'elle passa sur le tournage furent pour elle une révélation, un moment inoubliable, un moment où elle se sentait enfin exister et visible aux yeux des autres - non pas ceux qui la côtoient tous les jours mais de tous les autres qui la croisent, la connaissent puis aussitôt après l'oublient. Les deux femmes, Letizia et Anne, l'auteure de ce magnifique récit ont tout de suite sympathisé à Cannes, la première y assistant pour son interprétation dans le film "En guerre" et l'autre pour faire un reportage dans le cadre de son travail sur ce dernier. Puis, les conditions de travail se sont dégradée pour Letizia. Refoulée de service en servie suite suite à une fragilité extrêmement gênante et handicapante au poignet. Malgré sa reconnaissance en tant que "personnel handicapé", sa direction n'a rien fait pour lui proposer un poste adapté mais Letizia s'accroche. Elle, elle veut à tout prix travailler mais ses signaux d'alerte ne seront pas entendus.



Elle a dénoncé à mantes reprises la dégradation des conditions de travail suite au suicide d'un de ses collègues mais là encore, l'on ne l'a pas écouté. Délaissée, effacée de la mémoire de tous, elle est devenue une anonyme. Qui donc se souvient encore d'elle pour son interprétation dans le film de Stéphane Brizé, expérience qu'elle réitérera d'ailleurs quelques temps après mais où elle ne sera cette fois-ci que figurante ? Personne ! Qui se souvient de cette femme italienne et très fière de ses racines qui s'est battue toute sa vie pour le bien-être des salariés ? Personne ! Elle est devenue une ombre parmi les ombres et à travers ce récit bouleversant et extrêmement bien écrit que nous livre ici Anne Plantagenet, elle reprend vie...enfin un peu !
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Disparition inquiétante d'une femme de 56 ans

Ce n'est pas un roman, c'est la vraie vie, celle des vrais gens, celle des gens vrais. C'est l'histoire d'une aventure humaine, extraordinaire, tragique.

Letizia Storti, 56 ans est ouvrière syndiquée FO chez UPSA depuis plus de 34 ans. Anne Plantagenet raconte l'histoire de cette femme, fille d'immigrés italiens, que le film de Stéphane Brizé, « En guerre », va sortir de l'anonymat des masses laborieuses en l'engageant comme figurant, jusqu'à sa disparition, rattrapée par la machine infernale d'un capitalisme cannibale et impitoyable.

Le talent de l'auteure et sa plume adroite font de cette histoire le témoignage poignant de ce combat pour la sauvegarde d'une certaine humanité que mènent chaque jour nombre de syndicalistes et son texte enterre bien des clichés ou des idées reçues sur la question. C'est là aussi tout l'intérêt de « Disparition d'une femme de 56 ans ». On ne soupçonne pas suffisamment la violence physique mais aussi psychologique qui peut sévir dans certaines entreprises.

On ne peut qu'être ému par cette femme combative qui a connu son « quart d'heure Warholien » mais finira brisée par un système cruel que dirigent une brochette d'imbéciles égoïstes, arrivistes carriéristes et autres actionnaires ignorants et cupides.

Merci à babelio masse critique et aux éditions du Seuil pour la découverte de cette auteure talentueuse et de cette histoire dramatique. C'est un livre très bien écrit, court, qui témoigne du sacrifice et de l'abnégation dont font preuve nombre de travailleurs, ces héros du quotidien.

Je recommande vivement cette lecture, c'est une leçon de vie !

Editions du Seuil, 153 pages.

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Comment j'ai tué mon père

Et si pour définitivement tuer son père il fallait simplement lui redonner vie à travers les pages d'un livre pour rendre sa mort plus acceptable ?

Dire que j'ai "aimé" ce livre sonne particulier quand on connaît l'histoire qu'il raconte (autobiographie romancée). Je vous dirais donc je l'ai trouvé intelligemment écrit. On retrouve entre ces lignes la crainte qui colle à la peau de l'autrice, petite fille. On y retrouve le goût amer de tout qui s'effondre sans que l'on ne puisse rien y faire, les murs qui s'effritent, le sol qui tremble. Et le courage qu'il faut, celui qu'on a bien malgré nous pour continuer à dire "ça va aller", puisque finalement... y a-t-il autre chose à faire ?



Un roman un cathartique particulièrement réussi.

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Comment j'ai tué mon père

« Elle a dit que le soleil reviendrait, que les arbustes pousseraient et deviendraient encore plus grands que le goyavier tombé. »



C’est fou ce qu’on peut dire parfois. C’est fou ce qu’on peut dire quand nous sommes persuadés que le jour d’après sera identique à celui d’avant…Or la vie est ainsi, elle efface les mots plein de certitudes. Le soleil n’est pas revenu. Leur père non plus. Le ciel leur est tombé dessus et leur a laissé l’absence. Il est vrai que les arbres ont continué de pousser, mais l’odeur de pourriture des fruits gâtés est resté dans l’air. Le chagrin a dû se partager en 6. Six façons de s’habituer au deuil. De la mère qui s’efforce de nier la douleur, aux frères qui sombrent dans une addiction ou une autre, ou de la grande sœur qui se bat pour rétablir un peu d’ordre dans ce chaos: chacun gère comme il peut, le traumatisme. Et pourtant, ils s’efforcent d’avancer…Maladroitement, de travers, lentement, avec courage. Et dans ces graines de souvenirs que l’autrice nous offre, des fleurs s’épanouissent, des arbres s’enracinent, des forêts naissent…Tout est beau dans cette résilience. Cette famille a dû faire face à une perte dévastatrice mais cette enfant, avec son rire et son amour, maintient le foyer…Autant qu’elle peut, autant qu’elle le pourra…Mais le chagrin est comme une balle lancée au vent, on ne peut prévoir les dommages collatéraux….



« Tu vois, le temps est relatif. Le temps existe seulement parce que nous l’inventons. »



C’est certainement la phrase qui m’a le plus percutée. Tout dans ce livre est bouleversant. La tendresse, l’amour, le deuil, les trajectoires brisées. Mais ce temps existe. Il existe dans ces pages, dans le cœur de Sara, dans cette famille endeuillée. Il existe dans le jardin, dans les confidences aux orchidées, entre les murs de cette maison. Il existe parce que lorsqu’il vient en nos mains. À chaque page tournée, lue, appréciée, il se réinvente en nos imaginaires. Je voyais le goyavier, les fourmis,

le lapin, les chauves-souris, les colibris. Je voyais la nuit, le manque, la douleur. J’imaginais la confiture, le sirop, la pâte de goyave…Je m’en délectais. Tout existait, et si vous grattiez, autour de ce titre énigmatique -Comment j’ai tué mon père- il se pourrait que les graines d’amour laissées par l’autrice, se remettent à fleurir par vos yeux humides…



« Si le bonheur existait, il ressemblait à cet instant. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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Comment j'ai tué mon père

Je referme ce roman le coeur serré et chargée d'émotion.. cet hommage est d'une grande douceur et écrit avec beaucoup de bienveillance et de poésie.

Comme une ôde à la nature, on y croise la passion dévorante de cette mère pour les plantes, les souvenirs qui nous hantent et cette résilience qu'il faut surpasser.

Universel, je pense qu'il peut toucher tout un chacun et nous rappeler qu'il faut vivre chaque instant comme si c'était le dernier car nous ne savons pas de quoi demain sera fait.. car malgré de profondes racines et un gros tronc, rien ne dure éternellement..
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Le prisonnier

Un étrange petit roman, à la syntaxe bousculée par le désir de montrer, en toute liberté, ce qui se passe dans la tête de Julia, une jeune institutrice chargée de s’occuper, le temps d’une nuit, d’un prisonnier. Le nommé Papa, bandit d’honneur que les jeunes d’un village ont appréhendé les armes à la main, est grièvement blessé, malade et enfermé dans sa classe menottes aux poignets. On ne sait ni où on est (à la montagne mais sans plus) ni à quelle époque l’action se situe. Dans cette bulle intemporelle, deux êtres vont se haïr puis s’apprécier, l’échange se faisant au niveau du regard ou des rares paroles échangées, la narration étant tournée vers le monologue intérieur par lequel Julia revisite sa vie. Papa sait qu’il va mourir mais Julia, dans sa naïveté première, espère malgré tout. Un thriller psychologique qui n’est pas sans rappeler le célèbre "Syngué sabour", roman d’Atiq Rahimi paru un an auparavant.

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Marilyn Monroe

Marilyn Monroe, personnage fascinant s'il en est...

Après avoir lu le très doux texte de Norman Rosten à son sujet, j'ai eu envie de sortir cette biographie qui trainait dans ma PAL depuis trop longtemps.

Avec @manonlitaussi et @readreadbird, nous avons d'ailleurs décidé de débuter cette lecture le jour anniversaire de sa naissance, pour ne pas plus reculer cette lecture prévue depuis longtemps 😊



Même si je n'ai pas appris grand-chose sur la vie de l'actrice (c'est ça d'avoir écumé ses biographies...), j'ai été émue de suivre le parcours de cette femme, abimée dès le plus jeune âge, passant d'un foyer à l'autre, captant la lumière comme personne, et dont la mort entourée de mystère fera d'elle une des femmes les plus connues au monde.



J'ai moins apprécié l'étiquette de victime, l'insistance sur son côté fragile alors que c'est justement le caractère fort et déterminé de Marilyn qui me fascine dans ce personnage : la combattante qui a tout fait pour s'élever socialement, qui s'est donné les moyens de réussir, en créant sa boite de production, en quittant Hollywood pour aller prendre des cours de comédie à New-York, celle qui a dénoncé avant tous les "loups" d'Hollywood...



Cependant, Anne Plantagenet parvient bien à transmettre l'essence de Marilyn Monroe, cette présence magnétique qui a fait d'elle la femme la plus photographiée au monde de son temps, ce besoin effréné d'être sous la protection de quelqu'un : Joe Di Maggio, Milton Greene, les Stradberg, Arthur Miller...

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D'origine italienne

Je me suis retrouvée, d'une certaine façon , dans cet ouvrage. Je cours après l'Italie par tous les moyens dont ce livre touchant, subtil. D'origine italienne, comme la narratrice, je sens en moi cette vibration ritale, plus ou moins intense selon les moments. Mais contrairement à l'autrice, je ne suis pas à la recherche de l'Italie de mes ancêtres. Non. Mon Italie est celle que je découvre, dont je parle maintenant.
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Marilyn Monroe

Marilyn Monroe est un personnage qui m'a fascinée pendant mon adolescence sans que je sache vraiment expliquer pourquoi. Après cette lecture et l'expérience de l'âge adulte je pense pouvoir affirmer que je comprends mieux ce qui m'attirait de manière si contradictoire.



Marilyn Monroe n'était ni une personne ni une actrice ,c'était bien plus : c'est une icône. Une icône hollywoodienne modelée petit à petit dans les années d'après-guerre, décennie de conformisme et de prospérité où la blonde oxygénée est venue bouleversée l'idéale de la ménagère derrière ses fourneaux flambants neufs.

La tragédie de l'histoire de cette icône, paradoxalement est bien là : elle était magnétique, provocante et sensuelle, elle attirait tous les regards, elle est devenue THE sex symbol, LE fantasme des hommes de toute une génération. Partout où elle allait difficile de ne pas la regarder ou la fixer de manière plus malsaine. Et pourtant, personne, ou très peu de gens voyaient Norma Jeane Baker, la femme la vraie qui était derrière toutes ses gestes, ce maquillage, et ces vêtements si moulants qu'il ne restait rien à suggérer.



Norma Jeane, la pauvre fille rejetée et abandonnée qui cherchait désespérément à être aimée et un foyer stable. Grâce à Marilyn elle pensait pouvoir accéder à tout ça, mais il n'en fut rien, ce rôle l'a condamnée à être le joujou des hommes qui se sont bornés à ne voir que son physique pour ne jamais lui donner sa chance de prouver qu'elle pouvait être vraiment une actrice.



C'est cette histoire dramatique que retrace Anne Plantagenet. Je connaissais certes beaucoup des épisodes de vie mentionnés, donc ça ne m'a pas fâchée de voir qu'elle passait vite sur le chapitre Kennedy et donner davantage de place à des relations (avec les hommes, des membres de la famille, les psy bien sûr ou autres) qui en disent plus long sur la femme et ses désarrois. Les chapitres sont courts et permettent une lecture rapide. En revanche j'ai beaucoup moins aimé l'écriture un peu trop romancée utilisée par la journaliste tant il me semble que l'histoire de Norma/ Marilyn se suffit à elle-même (mais ça, ce n'est que mon avis..). De même que les interprétations/remarques façon psychologie de comptoir sur les raisons qui expliquent selon elle sa relation avec Jo DiMaggio m'ont franchement agacée.



Mais c'est de Marilyn qu'on parle, celle qui a tant brillé à l'extérieur et dont le vide intérieur n'a jamais pu être dépassé, alors paraît-il que quand on aime on peut faire des compromis.

Cette lecture m'a en tout cas confirmée dans la résonance que l'histoire de cette femme a avec certaines théories féministes : le rapport au corps, les rapports de domination, l'expression de patriarcat, le rapport au vêtement qui permet de classer ou dénigrer, et le fameux débat : être libre de montrer ses formes comme on l'entend n'est-ce pas , au fond, jouer le jeu lubrique des hommes ?
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Trois jours à Oran

Récit autobiographique. A 34 ans Anne demande à son père rentré en France en 1961 avec les siens de retourner en Algérie près d’Oran dans la ville où il a vécu quelques années. C’est l’occasion de raconter l’histoire de la famille pied noir de la grand-mère. Le grand-père était militaire en Algérie pendant la seconde guerre mondiale. C’est là qu’il a rencontré Antoinette, fille d’un propriétaire terrien.

J’avais un peu d’appréhension en ouvrant ce roman, peur d’entendre des propos colonialistes. Mais c’est avec beaucoup d’authenticité que l’autrice relate ce voyage. Il y a beaucoup de respect et finalement pas de rancœur au cours du voyage, d’aucun côté.

La fille d’immigrés algériens que je suis regrette juste que la phrase de la grand-mère « ...On avait développé des écoles, des routes, des hôpitaux... » n’ait pas été reprise ou commentée : les algériens ont construit des écoles, des routes, des hôpitaux pour les colons.

Le récit est entrecoupé des pensées de l’autrice qui se sépare de son mari et qui entretient une relation amoureuse compliquée avec P.

Cela donne de la force au roman, de l’authenticité. Quoi que l’on fasse, quoi que l’on vive dans l’instant présent, nos pensées s’échappent.

Je recommande cette lecture. Le ton qui me semble apaisé permet d’aborder cette page d’histoire qui est encore très vive.
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Le prisonnier

Hani acheté ce livre chez emmaus en raison de son auteur, j’avais lu d’elle une biographie de Manolete très réussie. Ce livre très court tient en haleine et ne permet pas de le lâcher. Ce quasi huis-clos entre deux êtres qui ne se connaissent pas et n’ont pas choisi d’être ensemble, l’un et l’autre objets d’un groupe d’hommes dans la toute puissance. L’histoire et la scène est prenante mais j’ai regretté l’écriture qui par moments n’est pas au niveau de son sujet. Le même écrit par Mauvignier ou Duras….
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Comment j'ai tué mon père

Un titre percutant et une belle couverture pour ce texte qui va nous emmener à Medellin, en Colombie.

La narratrice-auteure va nous raconter comment sa vie de jeune fille de onze ans va basculer quand son père va être assassiné par un tueur à gages. Et comment sa famille heureuse va basculer dans le deuil et comment chacun va essayer de surmonter ce malheur. Un texte très personnel et très sensible de la part de cette fille aînée.

« J’ai encore du mal à croire qu’à peine trente-cinq grammes d’acier et un gramme de poudre aient pu détruire une famille. Je l’atteste pourtant. Ils ont détruit la mienne ».

Elle décrit très bien les sentiments de chacun, les non dits, les ressentis de chacun des membres de la famille : que ce soit sa mère, qui va tenter de rester digne, debout et qui va aider à aller de l'avant, avec le leitmotiv "çà va aller". La narratrice va raconter avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse, d'humour, les dommages collatéraux de cet assassinat au sein de la famille. Elle va parler avec beaucoup de subtilité des ses frères, les triplés qui chacun à sa façon va essayer de surmonter ce drame. Un très beau et touchant portrait de l'un des jumeaux qui va tomber dans la violence, les drogues et que la famille ne réussira pas à sauver.

Elle nous parle de sentiments très personnels, de souvenirs heureux avant le drame, de cette grande maison avec sa flore abondante, l'insouciance de l'enfance, broyée par ce drame.

"Il fallait que nous soyons forts, invincibles, durs, très durs, pour qu'aucune balle ne puisse nous traverser." (p70)

Elle va nous narrer les moyens que chacun va tenter de trouver pour aller de l'avant "Ce sont le soleil, l'eau et la littérature qui nous ont toujours donné de meilleurs conseils."

Et un bel hommage à la littérature et les livres à lire et à écrire qui vont la sauver. "Si j'ai renoncé à l'idée de mourir, c'est seulement parce que les morts ne peuvent pas lire. Plus je lisais, plus je prenais conscience de tous les ouvrages que je n'avais pas encore lu. C'était infini, il me faudrait mille vies pour y arriver. Les livres m'ont sauvée." (p75).

Un texte bouleversant, intime mais qui fait aussi du bien car il parle de résilience, d'acceptation du drame.

Il y a aussi beaucoup d'humour dans ce texte et en particulier, la gestion quotidienne de 4 enfants et de triplés. Sa mère aurait presque besoin d'un permis de transport scolaire pour emmener les enfants à l'école, une liste d'excuses pour les retards à l'école.

Puis elle va nous parler de sa vie d'adolescence, de jeune femme et de ses rapports aux autres, aux hommes.

Un très beau texte, très personnel et nous ne saurons pas pourquoi son père, avocat, a été assassiné mais cela en fait aussi un texte universel sur les dégâts collatéraux d'assassinat.

Une très belle traduction d'Anne Plantagenet, qui nous permet de voir ce jardin, de sentir les odeurs des plats.

Malgré un sujet si intime et difficile, je vous conseille la lecture de cet texte.

#Commentjaituémonpère #NetGalleyFrance
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Comment j'ai tué mon père

Merci infiniment aux Editions Stock et à Netgalley France de m'avoir permis de découvrir ce roman et cette auteure

Je reste sans voix et les larmes au bord des yeux en terminant la lecture de ce roman autobiographique de Sara Jaramillo Klinkert , écrivaine colombienne.

Evidemment, ce récit, on le lit dans ce titre énigmatique aborde la mort, décortique le deuil, analyse et si par malchance la vie vous a fait connaitre la même situation cela peut être difficile ! attention ce n'est toutefois jamais pathos ni lambinant car il y a du rythme entre ces pages.qui déroulent la vie de cette jeune femme depuis la fin tragique de son père. On passe allègrement du passé au présent car l'autrice a choisit de nous partager son quotidien avec ses réflexions et phrases chocs et un regard très moderne sur la façon d'écrire le deuil, avec beaucoup d'humanité. Les retours dans son passé, la vie avant, pendant et au décours de la mort du père sont justes. La vie assez chiche de cette famille nombreuse colombienne qui entre les frères du même âge, les membres de la famille, la mère qui se bat pour tenir haut la tête et faire avancer ses enfants n'a pas été facile pour Sara mais cette enfance dans cette grande maison de Madellin noyée dans les plantes et dans l'amour prend beaucoup de sens pour aider à se reconstruire. La nature, les animaux prennent également une place importante dans ce roman.

Seulement les souvenirs sont bien minces quand la mort frappe l’être aimé pendant l'enfance et l'on revient invariablement à l'annonce fatidique, au chamboulement , au manque, à cette vie qui s'écroule, à l’incompréhension ....

C'est pourtant si joliment raconté, émouvant sans être larmoyant !

C'est un bon roman qui aborde un sujet difficile avec les yeux d'une enfant qui devient femme et qui fait preuve d'une force de caractère incroyable

Bravo à cette jeune autrice !!!
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Comment j'ai tué mon père

Contrairement à ce que laisse présager le début du récit – l’annonce maladroite du décès de son père à la fillette –, tout ici n’est pas noirceur. Le livre tient moins d’un lamento que d’une déclaration d’amour à un paradis perdu.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Comment j'ai tué mon père

Une écrivaine colombienne inconnue pour moi et un premier roman autobiographique fulgurant où l'intensité des émotions est exprimée à travers une plume puissante, magnifique.

C'est l'histoire tragique de sa famille, plus précisément de l'assassinat de son père, partie intégrante de l'histoire politique très sombre de la Colombie. C'était le vendredi 17 mai 1991, elle avait 11 ans le jour où elle vit son père pour la dernière fois, « J'ai entendu encore une fois ma mère me dire que mon père était au ciel, sans vraiment expliquer comment un homme pouvait partir au travail le matin et se retrouver au ciel. » Une date et un événement qui la marqueront au fer rouge, à vie. Comment ne pas penser au magnifique livre ( un de mes livres pour une île déserte), de Hector Abad Faciolince, « L'oubli que nous serons ».

A partir de cet événement tragique Jaramillo retourne vers le passé,

l'enfance avec quatre frères dont des triplets, dans une propriété aux environs de Medellín noyée dans un grand jardin envahi par les plantes, les fleurs et les arbres fruitiers. Mais 11 années c'est court comme passé et on revient inévitablement à l'événement funeste et la douleur indicible qu'il a laissé à la petite fille et à sa famille.

Mais Jaramillo ne tombe jamais dans le pathos, bien que le lien avec le père ayant était très fort, sa perte suite à sa courte vie avec lui a été cruciale dans son existence. Elle ne manque pas aussi d'humour pour raconter cette famille nombreuse atypique avec un superbe portrait de la mère qui va être obligée de la gérer seule, par la suite les laissant se débrouiller seuls, et où l'on a droit à des scènes jubilatoires avec les cinq enfants. Émouvant aussi par la suite à l'adolescence l'osmose avec la mère, les problèmes avec les frères et leurs tragédies, le tout toujours exprimé avec beaucoup de poésie, de douceur et de compassion.

Un livre où Jaramillo tue son père avec des mots, pour le ressusciter dans un récit débordant d'émotions et d'amour. « C'est la seule arme que je possède. Je te tue parce que je suis fatiguée d'essayer de te garder en vie dans ma tête. Je te tue pour que tu puisses vivre dans ce livre ……Existe-t-il de plus bel endroit pour vivre que dans un livre ? ». Je me suis notée des tas de paragraphes tellement ce qu'elle arrive à exprimer reflète l'essence même de la vie et de ses règles impitoyables, indépendamment du lieu, du temps et des circonstances . Publié dans son pays en 2019 , ce livre fut finaliste du prestigieux prix littéraire National Book Award. Une très belle surprise pour moi ! Un coup de coeur !



« Le bonheur est quelque chose que, la plupart du temps, on apprécie seulement une fois qu'on l'a perdu. »

« …. le silence est précisément ce qui empêche l'oubli. »



Un grand grand merci aux éditions Stock et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce magnifique livre !

#Commentjaituémonpère #NetGalleyFrance

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L'unique Maria Casares

Ce sont des amants clandestins connus du monde entier. C’est l’une des plus grandes actrices de théâtre. Belle à tomber par terre. C’est l’un des plus grands écrivains du siècle. Charmeur en diable. Et dès qu’ils se sont vus, ils s’en sont aimés. D’un regard. D’un seul. Ce roman est époustouflant. Magnifique. Les mots défilent sous nos yeux, et ça pourrait être des larmes. Des rires aussi. Ceux d’une femme amoureuse dont l’amant lui glisse entre les mains. Et un jour, par accident, glisse aussi de sa vie. La laissant exsangue. Vous dire que j’ai aimé ? Non, ce serait franchement injuste. Pourquoi ? Parce que j’ai toujours vénéré Camus, comme auteur, et Casarès, comme actrice. Et je ne veux surtout pas être une lectrice injuste. Il ne s’agit donc pas d’amour, mais d’une grâce. Suprême. Délicieuse. En vrai, je vous le murmure : c’est un merveilleux vertige.
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