Intéressante biographie du grand explorateur et cartographe que fut James Cook, un homme issu de la terre, au XVIIIe siècle, qui trouva sur la mer l'accomplissement d'une destinée exceptionnelle, parcourant les océans, surtout vers leurs parties australes, recherchant inlassablement une terre nouvelle au sud, passant à peu de distance de l'Antarctique sans le savoir et donc sans l'atteindre.
Le livre raconte les trois grands voyages qu'il accomplit entre 1768 et 1780, chacun d'entre eux s'étendant sur une période de trois années. Trois années de découvertes passionnantes, géographiques et humaines.
Anne Pons insiste beaucoup sur l'analyse de la personnalité de James Cook, homme juste et intègre, voulant faire régner l'ordre et le bien, n'hésitant pas à châtier de plus en plus durement ceux qui ne respectaient pas ces valeurs. Seulement, les autochtones des contrées visitées en avaient inévitablement une vision tout autre, allant de la pratique naturelle du vol au cannibalisme. Forcément, leurs relations furent complexes pour se terminer par l'assassinat de l'explorateur sur une plage de Hawaï.
Le livre développe fort bien l'accomplissement des trois périples, avec la partie scientifique, qu'il s'agisse de l'observation des astres, que des découvertes botaniques et surtout de la mer, de la "vaste mer" qui "console les labeurs" selon Baudelaire. Sans doute pas ceux de l'infatigable Cook.
Tempêtes, avaries des bateaux, scorbut et maladies vénériennes, décès nombreux des hommes, étaient le quotidien de ces hommes, fidèles jusqu'au bout à leur capitaine, malgré leurs inquiétudes et leurs doutes grandissants lors de la dernière expédition.
Anecdote intéressante : ce dernier voyage se déroule en compagnie du capitaine William Bligh qui aura la charge de ramener les bateaux vers l'Angleterre après la mort de Cook, un capitaine qui sera bien plus dur que Cook au point de provoquer la mutinerie du Bounty et de pousser son devoir jusqu'à la chasse et la capture des mutins.
Donc, une belle biographie qui analyse le coeur de la personnalité d'un homme debout en dressant un portrait pouvant paraître mitigé mais restant celui d'un véritable héros.
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"Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon coeur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t'aime."
Première parution en 1877, ce livre est un manuel pour l'apprentissage de la lecture ( 7,4 millions d'exemplaires en 1914), utilisé jusque dans les années 1950. Sources Wikipédia
De nombreux dialogues, un peu naïfs, entre les 2 enfants:
Camille parle des pétroliers, ces monstres des mers, en apprentie écologiste. On lui rétorque que ces navires sont très sûrs : double coque, plusieurs réservoirs indépendants, sécurité maximum...
Aucun risque !
L'histoire du pétrolier" Torrey Canyon" et la première marée noire en Bretagne, puis des pétroliers attaqués dans le détroit d'Oman, en 2019, prouvera le contraire...
Pour l'heure, les enfants sont du côté de Rouen avec "les vaches blanches et noires, sur lesquelles tombe la pluie, et les pommiers de Normandie..."
Les 121 chapitres sur l'artisanat, l'agriculture et le commerce commerciales, parlent des faits glorieux de l'Histoire de France, et des grands hommes ( avec une morale républicaine sur le travail et la discipline sociale): Vercingétorix, ou des métiers, la fabrication du beurre...
On parle patois, (pardon du patois,) et de l'apprentissage du français. Pas de rancoeur ou de propos revanchards, à propos de l'Alsace et de la Lorraine, de la part des enfants.
On pense à la Paix, entre les 2 nations ( En 1992, la France et l'Allemagne approfondissent la construction européenne avec la signature du traité de Maastricht entre François Mitterand et Helmut Kohl.. )
Lisez ce livre, avec nostalgie... Cette France une et indivisible qui deviendra " L'archipel Français", des îlots disparates, selon l'étude de Jérôme Fourquet.
Dans l'édition de 1906, toute référence à Dieu, sera supprimée... Les enfants ne visitent plus "ND de la Garde" à Marseille!
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Dans notre panthéon maritime, Lapérouse tient une place privilégiée. Excellent combattant sur mer, très bon à la manoeuvre, cet officier de marine brillant ne pouvait être que sollicité par Louis XVI, lui-même, pour mener une navigation autour du monde, une circumnavigation.
Il s'agissait de suivre les pas d'un autre grand navigateur, britannique celui-là James Cook. Il fallait prouver que la France, qui disposait pour la première fois de son Histoire d'une marine de haut rang, pouvait montrer pavillon partout dans le monde, et surtout dans la zone Asie-Pacifique alors méconnue.
Nul autre que le prometteur Lapérouse pouvait prendre la tête de cette exploration. Avec ses deux frégates, l'Astrolabe et la Boussole, il appareille de Brest à l'été 1785, avec savants éminents et instruments coûteux à leur bord. Les relevés qu'ils feront seront exceptionnels et contribueront à une meilleure connaissance du monde de la fin du XVIIIème siècle. Seulement, après une escale à Botany Bay, Australie actuelle, en 1788, on ne les reverra plus.
Alors si le voyage a passionné la cour et surtout le roi, leur disparition donnera lieu également à un intérêt extrême comprenant espoir pour les proches et envie de savoir leur devenir pour les autres. Pendant quarante ans, les fantasmes attisés par des fausses informations ont entretenu le désir de la Nation de connaître ce qu'il était advenu de Monsieur de Lapérouse et de ses équipages. Même le Directoire, qui n'avait pas la tête à cela (mauvais jeu de mots), s'est intéressé à l'affaire.
Dans cette biographie, Anne Pons nous capte pour nous présenter la vie de Lapérouse et surtout le périple de l'expédition avec qui nous passons le Cap Horn, nous sommes transis de froid en Alaska, nous reprenons du courage avec les Russes du Kamtchatka et finalement disparaissons dans les Mers du Sud.
Ce livre d'Histoire maritime et aussi celui d'une aventure, celle des découvreurs et des scientifiques qui élargiront pour le monde occidental le champ des connaissances et des frontières. Si je le pouvais, je referais le parcours à l'identique, répétant les mêmes escales, pour achever ce périple en rendant hommage à ces hommes devant le cénotaphe érigé sur l'île de Vanikoro.
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Dans cet ouvrage, on peut découvrir les basiques du fabuleux légendaire gaélique, à commencer par Cuchulainn, l'effrayant Hercule irlandais et sa lance taillée dans les os d'un monstre marin, ou encore Deirdre des douleurs, la beauté maudite...et bien d'autres personnages aux étonnantes métamorphoses,
Les illustrations en noir et blanc, que je n'ai pas du tout aimées, desservent le texte, mais chaque conte est précédé d'une introduction explicative afin de resituer l'histoire dans le contexte historique et mythologique.
Sept contes à découvrir :
La Fille du roi des Elfes - Là où il n'y a rien, il y a Dieu - Deirdre des douleurs - La Razzia des vaches de Cooley - La poursuite de Grainne et Diarmuid - Saint Patrick et enfin : L'enchanteur et le fils du roi.
Une mythologie bien riche...
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intéressante biographie, bien documentée, qui nous fait rencontrer quelques navigateurs dont ne connaissait que le nom (D'Entrecasteaux,, Dupetit Thouars, Dumot d'Urville, etc..)
On y découvre l’humanité assez inhabituelle pour l'époque de Lapérouse, on y rencontre le mythe du bon sauvage. Je suis resté étonné par le nombre somme toute modeste d'escales effectuées et la renommée acquise par l'explorateur (qui semble t'il doit aussi beaucoup aux anglais) compte tenu de la modestie des résultats.
Cerise sur le gâteau on y apprends que Napoléon Bonaparte a failli faire partie de l'expédition ! quel changement pour la face du monde si cela s'était réalisé. Encore une ironie de l'histoire
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Sur le long chemin de son indépendance, l’Irlande aura vu s’élever de grandes figures, des hommes remarquables, pour lesquels la cause irlandaise sera la destinée. Parmi eux, une femme, Constance Markievicz, née Gore-Booth, restera une figure légendaire.
Issue de la noblesse anglaise établit en Irlande, elle abandonnera les valeurs et les idées de sa famille pour épouser corps et âme celles du peuple irlandais.
Tour à tour peintre, poète, actrice, révolutionnaire, ministre, couturière, soldat, icône, sniper, égérie, prisonnière… elle incarnera surtout pour le peuple une certaine idée de l’Irlande.
Souvent critiquée par les politiques de l’époque qui lui reprochent d’agir plus par instinct que par réflexion, parfois détestée par les intellectuels qui voient d’un mauvais œil ses engagements extrémistes, Constance Markievicz, la Jeanne d’Arc d’Irlande, restera jusqu’à sa mort « parfaitement prête à tuer et à mourir ».
Son histoire, merveilleusement narrée par Anne Pons, irlandaise de cœur, elle aussi, enlace en profondeur celle des pauvres, des indigents, du petit peuple irlandais, qui grâce à son ardeur, seront les petites vagues qui feront chavirer le navire anglais.
Avec talent et passion, Anne Pons fait revivre cette figure exceptionnelle, toujours à l’heure actuelle sujette à dévouement - et à critique.
L’auteur nous fait aussi sentir, à travers cette icône personnifiée, l’histoire de l’Irlande : son lent chemin pour sortir de sa torpeur, le difficile choix de rejeter son chaperon, la découverte de la passion, des sentiments exacerbés et souvent contradictoires… Bref, une vie de femme à l’échelle d’une nation.
Constance succombera à un cancer en 1927 sans avoir pu voir achever l’œuvre de sa vie : l’Irlande deviendra un état libre en 1949.
Un ouvrage passionnant et émouvant pour tous les lecteurs intéressés par la civilisation irlandaise et par toutes celles et ceux qui admirent les destins uniques, de ceux qui font l’Histoire.
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Les navigateurs sont mes préférés, suivez alors son épopée fabuleuse et tragique, sa volonté et sa fougue...
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