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Critiques de Anne Villemin-Sicherman (117)
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1803 : La Nuit de la sage-femme

Une nouvelle enquêtrice vient de faire son apparition chez 10-18, Victoire, épouse du commissaire Montfort, sage-femme sous le Consulat. A Metz, où elle réside, deux évènements marquent les esprits: la présence dans la ville de la pétillante Madame de Staël venue rencontrer Charles de Villers fin 1803, et le trépas atroce d'un homme enterré vivant.

1803. La Nuit de la sage-femme narre donc ces quelques jours qui agitent la ville, entre meurtres, complots royalistes contre Bonaparte, surveillance accrue des faits et gestes d'une Germaine de Staël toujours accompagnée de Benjamin Constant, et la création d'écoles d'accouchement voulue par les institutions.



Je ne connaissais pas les romans d'Anne Villemin-Sicherman, gynécologue auteure de nombreux romans historiques. Si j'ai apprécié l'évocation d'une ville sous le Consulat, le personnage d'une sage-femme jeune et audacieuse tournant le dos aux pratiques obsolètes des matrones, j'avoue avoir perdu de vue l'intrigue, distraite par les nombreuses digressions de l'ouvrage. Malgré le choix d'une période historique rarement traitée dans les littératures policières et un important travail de recherche, l'intrigue passe au second plan, tout comme l'héroïne. Difficile en effet pour Victoire d'échapper à l'écrasante présence de Germaine de Staël, qui attire non seulement les regards des notables et des petites gens de la ville de Metz, mais aussi ceux du lecteur. C'est bien simple, on ne voit qu'elle, elle qui vient d'être chassée de Paris et qui s'apprête à gagner l'Allemagne avec Benjamin Constant. On la voudrait au coeur du récit, passionnée, érudite, flamboyante et impitoyable. (« Il n'y a rien de plus lourd, de plus enfumé au moral et au physique que les hommes allemands. »). J'ai néanmoins beaucoup appris sur l'obstétrique ainsi que sur l'étroite surveillance dont avait fait l'objet la fille de Mme Necker.

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1792, la femme rouge





Dommage !





Dommage parce que toutes les conditions étaient réunies pour une belle rencontre. Un livre dont l'action se déroule pendant la Révolution Française, ma période de l'histoire préférée...



Hélas, je n'ai jamais réussi à rentrer dans le récit, jamais adhéré aux personnages. La remise en perspective de la période historique est intéressante, le travail de recherche est bien présent mais malheureusement... que cette lecture m'a paru longue et fastidieuse.



Toutefois, si vous aimez ce genre de récit et ce livre, je me permet de vous conseiller les romans Erckmann-Chatrian ainsi que ceux de Robert Margerit que vous devriez adorer.





Merci aux éditions 10/18 pour cet envoi.





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L'abbé Grégoire s'en mêle

L'abbé Grégoire s'en mêle est un polar historique.



J'aime lire des polars : celui-ci est un whodunnit bien mené, avec plusieurs intrigues parallèles qui fournissent toutes une explication cohérente à plusieurs meurtres, et dont une seulement fournira l'explication la plus satisfaisante. Qu'on se doute ou pas du fin mot de l'histoire retenu par l'auteure, on navigue en tout cas agréablement entre les différentes histoires possibles, on découvre petit à petit quelles sont les différentes options : ce livre est vraiment impeccablement construit et très bien écrit.



En revanche, je suis moins lectrice de romans historiques et suis donc mal placée pour en parler. Mais ce livre a reçu le prix Historia 2019 et paraît extrêmement bien documenté sur l'époque qu'il décrit, celle des années qui précèdent la révolution française : une partie des personnages a existé (ils sont listés au début), le contexte politique est celui de l'époque (pour autant que je puisse en juger ; de nombreuses notes précisent les choses, de vraies lettres sont citées...), l'intrigue est donc habilement insérée dans une trame historique convaincante. Mais pour ma part, j'aime que la dimension historique d'un livre ne soit pas juste un décor, mais soit là explicitement pour éclairer notre présent - même si c'est un peu le cas, par défaut, de tout livre historique, d'accord : mieux on connaît notre histoire, et mieux on comprend notre présent.



Je me suis quand même interrogée sur un point, que je peux illustrer d'un exemple. le mystère est bâti autour d'un meurtre par empoisonnement commis dans une diligence, donc en huis-clos. Il y a huit voyageurs, donc sept suspects : whodunnit ? Ces sept personnes sont un « homme d'affaires » (dont on apprend qu'il est marchand d'esclaves, je ne divulgue rien car il est tout de suite décrit ainsi), deux « marchands », leurs deux « femmes », un « abbé », et un « Juif ». Deux « femmes de » ? N'est-ce pas étrange de donner à ces deux personnages une identité uniquement subordonnée à leurs maris qui ont, eux, une identité conférée par leur métier ? Et que dire « du juif » ? N'est-il pas encore plus étrange de définir cet homme par sa religion, mais pas par son métier, à l'instar des autres ? Ah, nous sommes au 18èmesiècle : ceci explique cela. A cette époque, peut-être bien qu'on était « femme de », et qu'on était « le Juif Hourwitz » (qui a du reste existé). Mais comme l'époque historique est uniquement le décor dans lequel évoluent les personnages, cela crée un léger malaise dès qu'on est tenté de lire avec la grille du 21ème siècle (et résister à cette tentation n'est pas évident).



Car malgré tout, on peut voir aussi un côté métaphorique dans le livre. On est à la veille de la révolution française, les Juifs constituent une population minoritaire qui vit dans des ghettos : il n'est pas interdit d'y voir un schéma qui se reproduit à toutes les époques et dont la nôtre ne se prive pas, mutatis mutandis. Mais cela reste à la libre appréciation de l'oeil du lecteur : L'abbé Grégoire s'en mêle n'est en rien un livre militant, mais plutôt un livre de divertissement intelligent qui, je suppose, ressuscite un monde à la fois proche et lointain. Avis aux amateurs, d'autant plus que le personnage de « l'artiste vétérinaire » est un personnage récurrent, enquêteur dans tous les polars de l'auteure !
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L'abbé Grégoire s'en mêle

c’est le 2 eme livre de cet auteur que je lis après Rumeurs 1789, je connais les lieux. J ‘ai habité à côté de Metz. On avait passé la nuit blanche précédente à Sainte- Menehould. Ce n’est pas Varennes . Organiser le retour de Calonne à Paris. Au milieu du chemin de notre vie je me retrouvai par une forêt obscure. Car la voie droite était perdue (Dante) (la divine comédie ) le Dantedi. Lorsque ces bruits m’alertèrent, j’entrouvris silencieusement les deux fenêtres de ma chambre. C’est un plat shinois. Qu’elle robe ? Dilizence. La guerre des gaules est lié à la déconvenue conjugale. je me rappelle le bitchach land de mon ami Muller où les oiseaux volent sur le dos ainsi que la place saint Thiebault ainsi que le bâtiment jaune de la banque du Luxembourg .
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Rumeur, 1789

J’ai habité dans les environ de Metz quelques années a Scy- Chazelles. J’ai longé la Moselle jusqu’en Allemagne. Augustin Duroch etait un artiste vétérinaire contre les empiriques il appartenait à l’école lyonnaise , membre de l’académie de Metz. Qu’est -ce que le tiers état ? Rien ou tout ? L’imagination ne me permet pas de retrouver la ville de Metz que je connais. La place saint Thiebault de Metz. c’est le 2ème livre de cet auteur que je lis avec le père Grégoire s’en mêle. Mais j’ai aimé lire ce livre.
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Rumeur, 1789

J avais ramé sec pour terminer " l'Abbé Grégoire s'en mêle " mais là je n ai pas pu finir Stop à la page 330 épuisé par tant de vide, il ne se passe rien sauf les liaisons érotiques de 2 musiciens ,on se demande ce qu'ils font là, sauf a promouvoir la ville de Metz a la fin XVIII° , l incartade du véto/ enquêteur / chevalier blanc et l obsession de maternité de son épouse , léger pour tenir en haleine ! Reste le contexte historique mais là encore ce n 'est que répétition ou presque de l opus précédent , A oublier très vite

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L'abbé Grégoire s'en mêle

Au diable la peur du dithyrambe ! Quand on aime une œuvre on doit en faire sans mesure son éloge.

À cet égard, "L'abbé Grégoire s'en mêle" mérite amplement la propagation de sa notoriété. À celà plusieurs raisons ; D'abord il s'agit d'un excellent "whodunit" parfaitement maîtrisé, non seulement par son intrigue, mais également par le formidable travail de documentation qui est réalisé. La période annonçant  la Révolution française est remarquablement décrite et son cadre Messin offre un éclairage détonant. On peut même y trouver un écho contemporain, lorsque en contrepoint du roman est évoqué la question du "séparatisme" (anachronisme volontaire) du peuple Juif.

Ensuite, Augustin Duroch ainsi que la pléiade de personnages secondaires (et parfois récurrents) sont parfaitement incarnés, par la grâce d'une écriture élégante et soignée qu'insufle Anne Villemin Sicherman. "L'artiste vétérinaire" s'inscrivant dans la lignée d'un Nicolas Le Floch du regretté Jean François Parot ou le Louis Fronsac du talentueux et prolifique Jean D'Aillon. 

Enfin, Anne Villemin Sicherman écrit à la manière des peintres qui utilisent la technique du "sfumato", qui exécute une succession de glacis, abolissant ainsi les contours entre une œuvre romanesque et la toujours nécessaire vulgarisation de notre Histoire.
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1803 : La Nuit de la sage-femme

Anne Villemin Sicherman, c'est d'abord un style.

Un style qui vous plonge dans l'ambiance de l'époque de l'intrigue ; un style qui apporte un démenti flagrant à ceux qui pensent qu'une belle langue est nécessairement de lecture ardue.



C'est ensuite une intrigue qui vous emporte à travers les pages à la rencontre de personnages de chair et non de constructions mécaniques à la psychologie sommaire comme on en trouve trop souvent dans une littérature considérée à tort, sous prétexte d'une trame policière, comme de second rang.

Et ces personnages vous font découvrir une ville, et une période de l'histoire, non pas sur le seul fond de décor des événements qui l'ont marquée, mais comme elles ont été vécues par les différentes couches de la société de l'époque.

C'est ainsi que le mort pas vraiment mort, mais déjà enterré, dont la résurrection ouvre le livre, vous fait entrevoir ce qu'était le rapport à la mort au temps du consulat.



C'est aussi un sens appuyé de l'humour dans la présentation de certaines situations : l'embarras d'un préfet surpris, en recevant la sage-femme Victoire pour une réunion de travail, avec, dans son vêtement, des indices d'un précédent rendez-vous nettement moins austère, ou encore Madame de Staël, descendue dans le bel hôtel de la ville où travaillait le disparu, prise dans les contradictions d'un élan amoureux auquel son interlocuteur tente de ne pas vraiment répondre.



Bref, un régal de lecture, comme dans ses livres précédents, mais à chaque fois avec un renouvellement complet dans le type de situations.



Je pressentais qu'avec cette nouvelle série, je pourrais retrouver tout ce qui m'avait tant attaché au personnage d'Augustin Duroch, et, malgré ma tristesse de l'avoir perdu, à la veille de la terreur dans son développement le plus effrayant, je me suis précipité en librairie dès l'annonce de la parution de la "nuit de la sage-femme" et mon seul regret est d'avoir déjà terminé la lecture de ce beau roman historique.
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1803 : La Nuit de la sage-femme

La collection 10/18 lance un nouveau duo d’enquêteurs, la sage femme Victoire Monfort et son mari Albert commissaire, sous la plume d’Anne Villemin Sichermann, une ancienne gynécologue lauréate du prix Historia, et ce premier roman de la série est plutôt prometteur.

Ce polar historique se déroule sous le Consulat, période assez peu utilisée dans la littérature du genre, et surtout il présente pour moi l’incontestable atout de se dérouler à Metz.

Le roman démarre fort avec un homme qui a été enterré vivant alors qu’en parallèle la ville se prépare à accueillir Madame de Stael. Ensuite l’intrigue se déroule tranquillement et sans grande surprise, mais cela donne un roman de bonne facture et agréable à lire.

Victoire est une héroïne qui a un potentiel dont on espère qu’il pourra encore plus se déployer dans les prochains livres.
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L'abbé Grégoire s'en mêle

Bien , arriver 12° sur une critique ça passe encore . Que dire ? ce n est pas mal écrit , mais franchement plus de 600 pages pour ça ! C est trop , si vous supprimez les cascades du héros et de l un des protagonistes de l intrigue sur des toits et des tuiles divers et variés 50 pages de moins les états d âmes de 2 charmantes jeunes femmes sur leurs sentiments portés a un ex ministre dont l Histoire ( H majuscule ) n a pas gardé grande mémoire moins 100 pages . Quelques poursuites , combats ( enfin si l on veut être gentils ) moins 50 . Des digressions domestiques passionnantes ( heu là non ) encore 50 pages L étalage de raisonnements déductifs des uns et des autres qui ne déduisent rien du tout sauf pour les personnages et l auteure .peut- être ? 200 pages Reste 150 pages d un petit roman policier , sans suspens , avec une intrigue transparente ( intrigue !!! ma bonté me perdra ) Dommage car l idée de départ me paraissait originale Je ne vous parle pas des personnages car a force de rire ma mâchoire s est bloquée Bon sérieusement plus prévisibles tu meurs .Mais "étant bon avec la faune littéraire j ai acquis ( tout de même ) la suite " Rumeur 1789 " et nous verrons si j ai la force de vous en susurrer 2 mots , si bien sûr cela vous sied
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1803 : La Nuit de la sage-femme

Mort, ou presque.

Repéré à sa sortie, ce roman policier historique n’a pas tardé à rejoindre ma pile à lire. D’emblée j’ai été attirée par le titre, évoquant une sage-femme à une période assez peu exploitée, le Consulat.

Metz, hiver 1803. En faisant route vers l’Allemagne la baronne de Staël fait une halte à Metz, à l’hôtel de Pont-à-Mousson, une halte motivée essentiellement par son intérêt pour Charles de Viliers qu’elle espérait séduire. Mme de Staël, une femme à la réputation sulfureuse, a été exilée par le premier consul qui la soupçonne d’accointances royalistes… Il faut dire que le contexte politique de 1803 est assez agité : les heures sombres de la révolution ne sont pas très loin et si Bonaparte a permis le retour de certains aristocrates en France et restauré une liberté de culte (liberté surveillée tout de même), la guerre avec l’Angleterre menace… Mais à l’hôtel de Pont-à-Mousson, c’est d’une toute autre agitation qu’il s’agit : Lucienne, la fille de la patronne, va accoucher d’un jour à l’autre et avant même de devenir mère, la voici veuve… Son mari, Maximilien Lacour a été retrouvé inanimé dans la cave de l’hôtel. Inhumé le soir même, le voici qui ressuscite… très brièvement d’ailleurs, juste le temps de prononcer un mot laissant entendre que sa mort n’avait rien de naturel. Cet évènement extraordinaire va mobiliser l’Eglise et la police, notamment le commissaire Albert Montfort dont l’épouse, Victoire, est sage-femme, mais pas que car elle va activement participer à l’enquête.

Je termine ce livre avec une impression mitigée.

J’ai bien aimé le contexte historique dans lequel l’auteure a inscrit son intrigue (elle a d’ailleurs conservé le calendrier révolutionnaire) : la période du Consulat, la ville de Metz, le rôle du préfet, celui des prêtres… J’ai bien aimé les chapitres consacrés à Victoire (elle rédige son journal), notamment son métier de sage-femme mais il est fort dommage qu’elle soit un peu éclipsée par Mme de Staël… J’attendais plus du côté « historico-médical », je suis déçue que l’auteure (Anne Villemin-Sicherman est gynécologue) ne l’ait pas davantage exploité. Quant au volet enquête policière, je suis vraiment restée sur ma faim, et quand je lis un polar, j’attends évidemment du suspens (au minimum). Cette enquête, je l’ai trouvée extrêmement confuse et noyée dans des intrigues parallèles qui ne m’ont pas vraiment intéressée. En refermant le livre, je me suis dis « finalement, tout ça pour ça ? ».

A voir peut-être avec un second tome.

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L'abbé Grégoire s'en mêle

J’ai découvert les enquêtes d’Augustin Duroch, artiste vétérinaire de son état, avec ce roman, « L’abbé Grégoire s’en mêle », prix Historia du roman policier historique.



Augustin Duroch, c’est un peu l’équivalent de Nicolas le Floch, mais en Lorraine ! Dans cette aventure, un des passagers de la diligence de Paris est découvert mort à Metz. Qui a pu tuer ce dernier ? Quel est le lien entre ce passager et Calonne, le ministre des Finances déchu de Louis XVI, désormais exilé dans son château d’Hannonville, près de Verdun ?



Bien documentée sur le plan historique, l’intrigue, mêlant personnages fictifs et réels, n’est pas déplaisante. Mais elle aurait certainement gagné en rythme en étant plus condensée. Le roman offre toutefois une promenade intéressante dans le Metz de la fin du XVIIIème siècle, quelques temps seulement avant la Révolution, dans des lieux que j’arpente régulièrement et que je verrai dorénavant d’un œil différent

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1792, la femme rouge

Voilà une nouvelle aventure de l'"artiste vétérinaire" Augustin Duroch qui va combler ceux qui s'étaient déjà laissés subjuguer par les précédents épisodes. Les nouveaux lecteurs, eux peuvent parfaitement aborder la série par ce volume sans rien perdre à une lecture postérieure des précédents, chaque tome pouvant se lire indépendamment des autres.



Une nouvelle fois, l'auteur, Anne Villemin Sicherman, nous fait vivre comme si nous y étions, à travers ses personnages, les évènements qui constituent le contexte historique de son roman.

Nous assistons, médusés, au lynchage (le mot n'est évidemment pas utilisé, il n'existait pas à l'époque, contrairement à la chose qu'il désigne) d'un "ci-devant" chanoine par une foule sans doute manipulée, mais par qui?

Nous nous préparons fébrilement, avec les autorités militaires, et tous les citoyens de Metz, à un éventuel assaut sur la ville de l'armée de Prussiens et d'émigrés qui fait le siège de Thionville, à deux heures de cheval seulement ; et nous suivons avec anxiété les infortunes d'Augustin, que certains souhaitent visiblement empêcher de mener l'enquête qui lui a été confiée.

Quel est le rôle exact, dans la mort du chanoine, de la volcanique "femme rouge" qui semble mener le jeu au sein de sa section jacobine? Et quid d'autres personnages, pour certains haut placés, qui semblent avoir été en relation avec ce malheureux ecclésiastique d'ancien régime.

Cette intrigue angoissante nous est contée avec ce beau style auquel l'auteur nous avait habitués, et qui tout en restant parfaitement simple et accessible, nous plonge lui aussi dans cette époque troublée.

Enfin, en nous confrontant, à travers les personnages de cette histoire prenante, à la pesanteur croissante des comportements attitudes et pensées imposés, nous nous surprenons à faire quelques débuts de comparaisons avec certaines situations actuelles.

Bref, un roman à ne manquer sous aucun prétexte.
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1803 : La Nuit de la sage-femme

Une nouvelle série historique prometteuse qui s'annonce chez 10 18 avec le couple Monfort présenté par Anne Villemin Sicherman, autrice déjà aguerrie et reconnue pour ses romans portant sur la période révolutionnaire.

Avec ce roman, pas de doute dès le titre : 1803, nous sommes aux débuts de l'ère bonapartiste, entre reconstitution de l'état et complots monarchistes. Certains ont retourné leur veste, d'autres espèrent les lendemains qui chantent, ou encore rêvent de rétablir l'ancien ordre. Évidemment cela créé intrigues et péripéties mais le crime n'est pas toujours politique, il touche aussi à l'intime et de ce côté l'époque n'est pas tendre non plus.



En ce qui concerne l'intimité l'autrice en connaît un rayon puisqu'elle a exercé le noble métier de médecin gynécologue. Et son héroïne est une sage femme, Victoire, qui permet au lecteur de découvrir obstétrique et maïeutique, en plein essor sous l'impulsion de Bonaparte. Son époux Alfred est policier et les deux forment un couple plein de ressources pris dans les remous de l'histoire qui arrivent jusqu'en leur bonne ville de Metz, où Mme de Staël vient de débarquer sur la route de l'exil...



J'ai été vivement intéressée par cette lecture qui permet d'apprendre énormément de choses (l'impressionnante bibliographie, la liste des personnes et la postface permettent de se rassurer sur ce qui est réel et fictionnel). Anne Villemin Sicherman a un esprit scientifique précis mais elle ne manque pas de malice ni d'esprit romanesque.

Mon seul bémol à la lecture est peut être le sentiment que les descriptions historiques prennent parfois le pas sur l'intrigue. Mais cela ne gâche pas vraiment le plaisir.

J'espère que Victoire et Alfred vont nous procurer encore de nombreux épisodes à lire, vu les rebondissements historiques qui les attendent je suis impatiente de les découvrir !
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L'abbé Grégoire s'en mêle

Ce roman est un vrai régal de lecture pour les amateurs de romans policiers historique, voire de romans historiques en général.

Le premier plaisir du lecteur résulte du fait qu'il est écrit dans une très belle langue, qui, sans verser dans le pastiche, vous replonge par elle-même déjà dans le XVIII° siècle des aventures d'Augustin Duroch, artiste vétérinaire appelé à dénouer des énigmes passionnantes.

Ensuite, les amateurs de suspense sont servis : il est absolument impossible, même pour un lecteur particulièrement perspicace, de deviner la clef de l'énigme avant les toutes dernières pages.

Mais surtout, comment ne pas s'enthousiasmer d'une plongée dans l'histoire qui ne la considère pas comme un simple décor d'une aventure qui aurait pu prendre place n'importe quand, mais vous permet au contraire de vivre réellement, à travers les péripéties de personnages particulièrement bien campés, leur quotidien, leurs préoccupations intellectuelles, leurs passions, et surtout de participer à travers eux à des évènements historiques dont vous aviez certes connaissance, mais sans jusque là avoir vécu l'émotion de ceux qui y ont participé, en ont été les acteurs ou les témoins, voire parfois les victimes.

Une pépite.

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Guet-apens rue des Juifs

Quel plaisir extraordinaire pour un amateur de romans historiques de découvrir un auteur qui allie à la plus parfaite érudition, l’élégance de la plume et le sens de l’intrigue !

Anne VILLEMIN.SICHERMAN donne vie à la Metz du 18ème siècle, place forte et ville de garnison, pour y situer les aventures de son héros Augustin Duroch, artiste vétérinaire compétent et perspicace qui place la science au centre de sa pratique et concurrence rudement les « empiriques » ces rebouteux équins qui se targuent de soulager les maux à coup de formules magiques et de remèdes étranges.

Quand les chevaux de l’intendance sont atteints d’une terrible maladie qui a bien les caractéristiques d’un empoisonnement, Augustin n’a d’autre choix que de mener une enquête sur ceux qui ont intérêt à lui nuire. Mais les chevaux ne sont pas les seules victimes et les « empiriques » sont eux aussi éliminés avec férocité, ce qui place notre héros dans une situation délicate. Ne serait-il pas le principal bénéficiaire de ces meurtres, donc le principal suspect ?

En cette année 1770, la fronde parlementaire contre l’autorité royale commence à se répandre au sein des Parlements, préfigurant une vaste révolte de la bourgeoisie, et les magistrats doivent prendre parti pour ou contre l’intendant Calonne qui cristallise les rancoeurs et suscite bien des jalousies.

Le futur mariage du Dauphin avec l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette, qui va opérer un renversement des alliances internationales, pourra t’il être empêché par un groupe de redoutables comploteurs qui n’hésite pas à éliminer les fâcheux qui osent se placer sur leur chemin tel le malheureux Moshe , marchand de chevaux poignardé lors de son arrivée à Metz au début du roman …

Augustin Duroch qui jouit de la confiance de l’intendant Calonne et du Maréchal d’Armentières contribuera efficacement à la résolution de ces intrigues et réussira à triompher de l’adversité grâce à l’aide de ses amis.

Dans ce premier volume, le lecteur fait connaissance d’une galerie de personnages qui se situent d’un bout à l’autre de l’échelle sociale et c’est l’occasion pour l’auteur de nous plonger dans le quotidien d’une ville et d’une époque avec une aisance qui apporte la preuve de sa parfaite connaissance de son sujet .

Amis lecteurs qui avez savouré comme il se doit les aventures de Nicolas Le Floch commissaire au Chatelet , sous la plume de Jean-François Parrot, vous allez pouvoir à présent vous pencher sur l’art vétérinaire à l’époque des lumières (où les patients ne sont pas des chiens et des chats mais bien vaches et équidés ) et suivre les aventures de ce sympathique jeune homme qui parait promu à un brillant avenir tout en découvrant la belle ville qui sert de cadre au déroulement des intrigues .

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1812, Le Fiancé de Russie

Victoire, la sage femme qui appuie son mari commissaire dans ses enquêtes, au corps défendant de ce dernier, secrètement vexé des intuitions de sa femme qui lui ont fait défaut, est de retour. L’Empereur, sur le chemin de la Russie est de passage à Metz pour rejoindre la Grande Armée avec quelques officiers d’artillerie et du génie nouvellement promus de l’École de Metz. L’un des gardes d’honneur chargés de l’accueillir est trouvé mort, assassiné. Et l’auteur, à son habitude, va tirer parti d’une intrigue prenante pour nous faire découvrir la vie de tous les jours d’une population certes enthousiasmée par les réussites de l’Empire, mais qui commence à mal supporter les restrictions de toutes sortes liées au blocus et à l’économie de guerre, et les conscriptions incessantes destinées à fournir de la chair à canon.

Si les hommes commencent à ronchonner, la vie des femmes n’est pas des plus faciles. Victoire elle-même, passionnée par son métier et qui pourtant a la chance de partager, avec son fils, sa vie avec un homme qui l’aime et qu’elle estime, est parfois en butte à la réticence de son mari à accepter ses initiatives, et pas seulement du fait des dangers auxquels cela l’expose. Une femme doit rester à sa place, que diable ! Et que dire de ces jeunes femmes qui, alors qu’elles croyaient ne rien risquer, se retrouvent enceintes et, poussées par la terreur de se faire rejeter par leur famille et leur milieu, cherchent à recourir à des méthodes dangereuses et traumatisantes autant que nécessairement clandestines.

Personnages de fictions comme personnages historiques mêlés, par l’imagination de l’auteur, à l’intrigue, tous font découvrir au lecteur, par la plume élégante, mais légère à la lecture, d’Anne Villemin Sicherman, à travers toutes les couches de la société, cette période et la ville où ils y exercent leurs activités, y vivent, jour après jour leurs joies et leurs peines.

Un roman historique comme on en raffole.
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1792, la femme rouge

Cette nouvelle aventure du vétérinaire Augustin Duroch se déroule du 15 mai au 21 octobre 1792, période cruciale de la Révolution française puisqu'elle va se prolonger par la mise à mort du roi et la Terreur : la France a déclaré la guerre à l'Autriche et la Prusse s'est jointe à son alliée.

Les armées étrangères, grossies des bataillons d'émigrés sont en passe de déferler sur Paris : Verdun est tombée, mais Thionville résiste. Metz se prépare à un siège … Dans cette ambiance survoltée, les vieux démons des dénonciations prospèrent d'autant plus qu'il y a une prime à la clé.



Chargé d'une mission d'investigation sur le lynchage d'un ci-devant chanoine en pleine rue par la foule (je repense au destin d'Axel de Fersen en 1810, similaire, dans son pays natal), Augustin Duroch se voit arrêté et incarcéré par décision du Conseil communal, émanation des Jacobins où le maire François Anthoine exerce le pouvoir d'une poigne de fer.



Visiblement, son enquête dérange. Mais son talent va lui permettre, comme toujours et avec la collaboration de son épouse Celia, de son amie Eléonore et de son fils Julien (entre autres), de résoudre l'énigme.



Parmi les personnages qui « percent l'écran » de cette histoire, une jeune femme à la chevelure flamboyante – elle me fait penser à Audrey Fleurot qui serait parfaite dans le rôle – Marie Larue, une passionaria capable d'enflammer les foules et de les mener là où elle veut … ou là où on lui suggère d'aller.



On imagine l'ambiance de suspicion qui étreint la population : comment, du jour au lendemain, adopter les nouveaux codes révolutionnaires : abandonner le voussoiement, s'habiller différemment (pantalons, cocarde obligatoire, couleurs nationales), parler autrement … Toute personne ne se conformant pas avec ardeur à ces attitudes est suspecte de royalisme – un crime contre la Nation – aussitôt dénoncée, emprisonnée. On apprend avec horreur en province les exactions commises à Paris le 10 août aux Tuileries puis lors des massacres de septembre.



La peur de la défaite des jeunes armées révolutionnaires, juste avant le retournement de Valmy, rend les populations hystériques, la justice, malgré l'affirmation des Droits de l'Homme, est bafouée. Car même parmi les plus ardents sans-culottes, la spéculation et la recherche du profit est présente.



Il y a aussi de l'Edmond Dantès dans cette affaire et le suspens ne quitte pas le lecteur. J'ai lu ce livre pratiquement en une journée, sans pouvoir m'en départir. Il m'a causé des frissons en pensant à d'autres contrées où sévit l'intolérance, ou à d'autres temps – comme cette visite au musée de la Résistance et de la déportation de la Citadelle de Besançon où l'on peut lire des centaines de lettres de dénonciations adressées à l'Occupant. Cela fait froid dans le dos.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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1803 : La Nuit de la sage-femme

en plein Metz, un étrange phénomène vient de se produire : un homme que l'on venait d'enterrer se fait entendre d'outre-tombe. Le temps d'ouvrir le caveau, il nous dira simplement qu'il a été assassiné.

Le commissaire, aidé par sa femme, mènera l'enquête.



Victoire, sage-femme et accessoirement femme du commissaire est une des personnages centraux. On y découvre une femme érudite, qui a soif de connaissance médicale et de poser des faits concrets sur des évènements qui peuvent se rapporter au divin.



A l'époque du consulat au Napoléon redonne sa place aux religieux, pour peu qu'ils leurs prêtent allégeance, la tâche est rude.



au-delà de ce fait divers, L'autrice, que je découvre, place son roman de façon politique, scientifique et sociétal, en ce début de 19ème. ce qui lui permet d'aborder un décor historique, très appréciable car bien documenté.



Elle met en exergue, Mme De Staël, que je connais et qui titille ma curiosité pour ses écrits, son positionnement face à l'Empereur et son féminisme à tout épreuve.



si vous aimez les polars historiques inscrits dans une véracité historique et envie d'en connaitre plus sur cette époque du consulat, jetez-vous sur ce livre.

Mais, attention, il vous faudra de la concentration au départ pour comprendre tous les enjeux sous-jacents de cette période.

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Rumeur, 1789

J'avais laissé le héros de cette série en pleine spéculation sur les grains en 1770, je le retrouve marié à Célia, mais avec 19 années de plus. Sa réputation est toujours aussi bonne, et il continue à être sollicité par les autorités locales pour ses talents d'investigateur, surtout lorsqu'il s'agit de pratiquer des autopsies.



Novembre 1770. L'hiver est particulièrement rude dans la région de Metz. Les rivières sont complètement prises dans les glaces, on manque de farine car les moulins sont à l'arrêt, la disette s'étend dans les campagnes. Une ambiance propice à la propagation de fausses nouvelles, alors que tout le monde se prépare à envoyer des députés aux Etats-généraux convoqués par Louis 16 et dont la séance inaugurale est prévue pour le 5 mai.



On s'affaire à rédiger les cahiers de doléances. le Tiers-Etat a obtenu son doublement pour être aussi nombreux que la Noblesse et le Clergé, mais la question est de savoir si le vote se fera par tête ou par ordre. La revendication principale concerne l'égalité de tous devant l'impôt …



Le roman combine judicieusement une trame policière – la découverte d'un noyé pris dans la glace au soir de la Saint Nicolas – et la description de l'ambiance délétère qui règne dans les campagnes où des agitateurs manipulent les paysans et les abreuvent de fausses nouvelles, les incitent à piller les châteaux et à brûles les registre des redevances. Les membres de la noblesse – de robe ou d'épée – sont partagés entre leur souhait de voir évoluer la société selon les principes des Lumières et l'angoisse de perdre leur revenu en même temps que leurs privilèges. La communauté juive réclame des droits équivalents alors qu'elle est soumise à une taxe spécifique exorbitante.



Sans compter les intrigues amoureuses qui agitent le microcosme local. Les portraits de femmes sont savoureux, y compris, comme toujours dans les romans de l'auteure, la noirceur d'une des protagonistes, particulièrement toxique. Les belles amours d'Augustin et de son épouse ont pris un peu de plomb dans l'aile, sans compter l'amitié amoureuse qui le lie à la douce Eléonore, qui rédige son journal et ne nous cache rien de ses émois.



Un complément éclairant à la remarquable étude historique : Sept jours : 17 – 23 juin 1789 d'Emmanuel de Waresquiel qui décrit comment et dans quel contexte socio-économique la France est entrée en Révolution. Et des correspondances troublantes avec les mouvements de foule contemporains.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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