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Critiques de Annette Hess (65)
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La Maison allemande

Un livre coup de poing qui amène inévitablement à s'interroger : et moi, qu'aurais-je fait à sa place ? A la place de la narratrice, jeune interprète allemande qui découvre l'horreur de son passé national et familial, à la place de ses parents, confrontés aux Nazis, à la place de son mari, forcément contraint d'encourager ou de dissuader sa femme d'accepter d'être l'interprète dans ce procès des bourreaux nazis, à la place de ces bourreaux accusés, à la place aussi, des victimes des camps amenées à témoigner. "On ne savait pas"... Phrase tellement entendue à propos des camps de concentration qui résonnera longtemps en vous après avoir refermé ce livre qui traite magnifiquement de cette fameuse "Vergangenheitsbewältigung"
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La Maison allemande

Ce livre est un coup de projecteur sur le procès de Francfort qui a eut lieu en Allemagne entre 1963 et 1965.

Lors de ce procès, 21 personnes furent jugées pour avoir tenu des rôles importants dans le fonctionnement du camp de concentration d'Auswitch.



C'est au travers du personnage d'Eva, jeune femme d'une vingtaine d'années, que l'on va se poser des questions auxquelles il est encore difficile de répondre.

Fallait-il, en plein milieu des années 60, tirer un trait sur le passé ou bien raviver les plaies pour condamner les tortionnaires de ce camp ?

Eva est terriblement marquée par l'apparence "ordinaire" et respectable de ces bourreaux.



Dans "La maison allemande", Annette Hess s'attache à restituer toute la dimension et la signification de ce procès pour les allemands de cette époque.

Le récit est volontairement lent (et pourront paraître long à certains), afin que le lecteur s'imprègne bien de l'époque, des mentalités et de la psychologie et des états d'âme des personnages.



Livre réussit et totalement d'actualité car en octobre 2021, un ancien caporal-chef de la division "Totenkopf" (Tête de mort) des Waffen-SS (aujourd'hui âgé de 101 ans), est poursuivi pour "complicité de meurtres" de 3.518 personnes dans le camp de Sachsenhausen, près de Berlin, entre 1942 et 1945.

Questions et débat toujours d'actualité dans l'allemagne d'aujourd'hui.
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La Maison allemande

Scénariste de renom outre Rhin, Annette Hess signe avec La maison allemande un premier roman original par l'angle qu'il donne au lecteur sur l'après-guerre en Allemagne. Il serait plus juste d'ailleurs de parler d' "après nazisme". Car c'est du procès de responsables nazis ayant sévi dans le camp d'Auschwitz-Birkenau dont il va être question dans ce roman. Eva, interprète en langue polonaise va se trouver sollicitée pour traduire le témoignage de rescapés du camp venus témoigner lors du procès.

Fille cadette d'un couple de restaurateurs allemands ordinaires, plutôt sympathiques, généreux et appréciés, exerçant leurs talents dans un restaurant populaire «deutsches haus », elle va par son activité d'interprète pendant le procès remonter le fil de sa propre mémoire.

De témoignage en témoignage, Eva va sortir de la léthargie et de l'indifférence ambiantes, se confronter aux réalités d'un passé tout proche, celui de sa propre famille et de tout un peuple…

Plusieurs personnages gravitent autour de l'héroïne qui chacun par touches juxtaposées incarnent un aspect de cette période post apocalyptique si complexe. le texte n'est pas exempt de défauts comme par exemple l'aspect inabouti de certaines relations ébauchées, qu'on aurait aimé voir davantage fouillées, ou encore la froideur du récit qui aurait souvent gagné à être plus investi émotionnellement…(Peut-être un style un peu trop scénaristique.)



Mais c'est un roman très intéressant et courageux qui offre au lecteur un point de vue sur le nazisme du quotidien ayant investi chaque strate de la société au point de la gangrener dans sa totalité.

*"Jamais ce “Reich” n'aurait pu fonctionner comme il l'a fait si la plupart des gens n'y avaient pas adhéré", dit un des personnages.

C'est aussi un regard acéré sur le déni de réalité, l'absence de culpabilité, la déshumanisation d'exécutants qui refusent d'assumer une once de responsabilité, quitte à nier le crime, et la lâcheté, la soumission par la terreur, donnant à voir sans fard l'infinie laideur humaine .

J'y ai vu une très bouleversante métaphore de l'actualité qui n'est pas sans rappeler certains aspects de cette sombre période. En tout cas, l'ambiguïté, la complicité du monde médical sous couvert de sciences pose question. Et la disparition des principes moraux en quelques injonctions autoritaires aussi!



Dans la quatrième partie du roman, la meilleure à mon avis, le travail d'investigation et d'enquête que font une partie des protagonistes de cette histoire sur les lieux du crime, c'est-à-dire à l'intérieur du camp d'extermination donne lieu à des passages poignants qui m'ont beaucoup touchée et dont j'ai trouvé le ton juste.

La fin du roman est particulièrement réussie. Les tensions sont à leur comble, les liens se distendent, les émotions se cristallisent jusqu'au dénouement.

Une très belle découverte.

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La Maison allemande

Sans doute au vu des critiques élogieuses des babeliotes et de mon intérêt pour le sujet, j'attendais beaucoup de cette lecture dont le thème porte sur la dénazification du peuple allemand, le devoir de mémoire et le procès d'Auschwitz à Francfort en 1963.



Eva est une jeune femme engagée pour servir d'interprète lors de ce procès et près de 20 ans après la guerre donc, en tant que nouvelle génération, elle découvre à cette occasion les horreurs qui ont été perpétrées et la culpabilité qu'elle lui inspirent...



Malheureusement, ce qui aurait pu s'avérer fort émouvant et intéressant - tel que je me représentais ce roman - a été pour moi une histoire sans relief qui s'est diluée dans de trop nombreux sujets comme la domination masculine, la maladie mentale, les secrets de famille,...



Je me suis ennuyée lors de ces passages trop nombreux qui font pâle figure à côté du sujet principal...

Tout dépend en réalité le niveau de ses attentes : j'attendais un roman historique, et si effectivement cet aspect est présent en filigrane, l'aspect "roman" prend selon moi le dessus.



Je tempère cela dit mon avis qui n'est d'abord que subjectif et parce que je sais combien trop attendre d'une lecture, c'est prendre forcément le risque d'en sortir déçu(e).
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La Maison allemande

En 1963, à Francfort-sur-le-Main, Eva mène une vie tranquille, entre le petit restaurant de ses parents, la Maison allemande, et son emploi de traductrice. Elle est sur le point de se fiancer à Jürgen, fils de notables, mais la différence de situation sociale entre leurs deux familles complique les choses.

Lorsqu’elle est contactée pour intervenir comme interprète du polonais vers l’allemand dans le cadre d’un nouveau procès mettant en cause d’anciens membres du parti nazi ayant sévi au camp de concentration d’Auschwitz, ni ses parents ni Jürgen ne voient la chose d’un bon œil. Ils la poussent à mettre un terme à sa participation …



Eva est un personnage crédible, une jeune femme assez ordinaire et qui, comme nombre d’Allemands de sa génération, ne connaît finalement pas grand-chose de ce qui s’est passé pendant la guerre, les parents semblant avoir balayé le passé récent sous le tapis. Le jeune avocat canadien, David Miller, venu renforcer les effectifs, la considère d’ailleurs avec un certain mépris, « candide et ignorante » comme « ces millions de jeunes idiotes ». On se demande si elle résistera aux pressions, de ses parents, qui ne semblent pas du tout à l’aise avec l’idée qu’elle participe à un procès concernant le camp d’Auschwitz et de son fiancé, lui aussi hostile à cette idée.



« La Maison allemande » apparaît comme un récit d’apprentissage, dans tous les sens du terme. Eva s’avérera liée à Auschwitz d’une manière qu’elle n’avait pas soupçonnée et sera confrontée à un passé dont les échos vibrent encore intensément dans son présent. Je l’ai trouvée représentative de sa génération, prête à ouvrir les yeux, à refuser les compromis et l’oubli. Quant au personnage de David Miller, il est très intéressant car beaucoup plus complexe qu’il ne paraît d’un premier abord.



« La Maison allemande » est un roman bien mené qui, en plus de nous donner un aperçu empreint de vérité de ce fameux second procès d’Auschwitz, avec ses victimes confrontées à des bourreaux hautains, affirmant qu’ils ne faisaient qu’« obéir aux ordres », pose les bonnes questions, concernant l’implication et la culpabilité des citoyens « ordinaires » dans les agissements de l’Allemagne nazie et le poids de la responsabilité pesant sur tout un peuple.
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La Maison allemande

Eva, jeune femme allemande, est engagée pour traduire les dépositions des polonais, rescapés d’Auschwitz, dans le second procès (1963) qui doit juger les crimes des dignitaires nazis. La plupart des allemands ne veulent pas de ce procès, ils préfèrent oublier.



Pas évident de juger des faits historiques dans un pays où tout le monde a participé d’une manière ou d’une autre au système nazi.

Roman sur la culpabilité, celle des bourreaux, celle de ceux qui ont été épargnés, celle des enfants des personnes qui ont été complices… et sur la non culpabilité de certains qui se dédouanent comme ils peuvent, « on ne savait pas », « on était obligé », « on n’avait pas le choix », et puis les petites phrases telles que :



« Laisse le passé où il est Eva. Ça vaut mieux, crois-moi. »



Eva, « candide et ignorante », ne sait rien de ce qui s’est passé pendant la seconde guerre mondiale, de même qu’elle ne connait rien de son propre passé lorsqu’elle accepte cette mission. Va alors débuter pour elle un long chemin de construction personnelle, dans un pays où la reconnaissance de l’Holocauste est loin d’être adoptée par tous.



L’auteure s’attache à traduire la prise de conscience de son héroïne. Celle-ci se débat entre sa mission et sa vie personnelle. Elle est fiancée à un jeune homme riche, qui ne voit pas d’un bon œil sa participation à ce procès et qui souhaite qu’elle ne se consacre qu’à lui et à son futur mariage. Au début des années 60, la femme ne pouvait travailler sans l’accord de son mari, à qui elle doit obéissance. Eva est une femme déterminée et va braver les réticences des uns et des autres pour parvenir à ses fins, non sans fracas.



Ce livre, éminemment romanesque, s’appuie sur les procès-verbaux et les témoignages du premier procès d’Auschwitz. Il est vraiment intéressant.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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La Maison allemande

Eva est une jeune fille qui vit encore chez ses parents, propriétaires d’un restaurant à Francfort, avec sa sœur aînée Annegret et son petit frère Stefan. Eva est interprète, elle maîtrise le polonais et fait essentiellement des traductions commerciales. Issue d’un milieu modeste, elle s’apprête à se fiancer avec Jürgen, héritier d’une importante société de vente par correspondance.

En 1963 s’ouvre à Francfort le « second procès d’Auschwitz », un traducteur manque à l’appel et Eva est contactée par le tribunal afin d’assurer son remplacement. Elle va accepter cette tâche, bien que ses parents et son fiancé semblent assez hostiles à ce projet. Jour après jour, elle verra défiler les témoins, brisés par les horreurs que leur ont fait subir les accusés et dont elle ignorait l’étendue. La trame de ce procès finira par se mêler à celui de sa propre existence. Elle sera sidérée et bouleversée en constatant cette « loi du silence » qui règne sur cette Allemagne d’après guerre où l’on évoque trop souvent la « volonté d’oublier », afin de ne pas affronter son passé.

Dans ce roman qui m’a passionnée, l’auteure mêle parfaitement la grande et la petite Histoire en évoquant, par le biais de ses personnages, cette « impossibilité » que ressentaient beaucoup d’allemands, à « assumer » ce passé ainsi que cette « culpabilité » si profondément ressentie, d’appartenir à un peuple capable de telles atrocités et dont le poids s’est transmis aux générations qui ont suivi.

Un sujet que l’on retrouve assez rarement dans la littérature traitant de la seconde guerre mondiale et de la Shoah, qui est ici parfaitement évoqué, et si j’avais hâte d’en connaître le dénouement, j’envie déjà ceux pour qui ce livre reste à découvrir.
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La Maison allemande

Intéressante émancipation sociale, politique et humaine d’une femme par le travail (interprète polonais-allemand au « 2e procès d’Auschwitz » en 1963), contre l’avis de ses proches parents et fiancé. Personnages crédibles, sauf peut-être la sœur, dont les excès représentent peut-être cette période, une histoire bien construite qui documente le refus de mémoire de l’Allemagne d’après-guerre.
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La Maison allemande

Livre agréable à lire qui propose deux histoires dans un seul récit, et un embryon de 3eme histoire.

-une histoire d’amour entre une jeune interprète issue de la bourgeoisie moyenne de Francfort sur le Main, et un fils de famille , directeur d’une entreprise familiale.

- l’histoire du second procès de Francfort en 1962, destiné à juger les SS du camp de concentration d’Auschwitz.

- un embryon d’histoire avec une puéricultrice qui infecte volontairement des nourrissons

et dans un service de pédiatrie,

Il montre en particulier la responsabilité collective des allemands sous le nazisme et pendant la seconde guerre mondiale.

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La Maison allemande

(Lu dans le cadre du mois thématique "Les feuilles allemandes")



La scénariste et autrice allemande Annette Hess (1967) signe avec Deutsches Haus (2018) un premier roman très intéressant et captivant sur le devoir de mémoire collectif et individuel. A travers le cheminement d’une jeune femme naïve qui découvre progressivement l’histoire nationale et familiale, Annette Hess nous plonge de façon très réaliste et immersive dans la société ouest-allemande des années soixante, une société aveugle et amnésique subitement contrainte de reconnaître sa responsabilité dans les abominations perpétrées à grande échelle sous le Troisième Reich.



Francfort, décembre 1963. L’interprète de formation Eva Bruhns est sur le point de se fiancer au riche héritier Jürgen Schoormann lorsque débute le second procès d’Auschwitz. Suite à un concours de circonstances, Eva est convoquée puis engagée par le Tribunal chargé de juger d’anciens dignitaires nazis. En sa qualité d’interprète du polonais, elle doit traduire devant la Cour les dépositions des survivants des camps de concentration. En acceptant cette nouvelle charge, Eva ne se doute pas un seul instant que ce procès sera à l’origine de révélations fracassantes qui bouleverseront sa vie toute entière.



Deutsches Haus se construit autour d’une double prise de conscience. Celle, collective, d’une société ouest-allemande qui a préféré occulter la barbarie nazie pour se concentrer sur un avenir économiquement radieux mais qui, dans les années soixante, n’a plus le choix et doit ouvrir les yeux sur son passé. Et puis celle, individuelle et familiale, d’une jeune femme qui découvre peu à peu l’ampleur des non-dits et des secrets familiaux.



A travers le Procès de Francfort, Annette Hess soulève les questions capitales du devoir de mémoire et de réparation historique et morale, de l’absolue nécessité pour un pays de reconnaître ses torts et d’endosser la responsabilité des crimes commis, ceci afin de pouvoir se reconstruire en tant que nation.



A travers le parcours personnel d’Eva, symbole d’une jeunesse insouciante et souvent ignorante du passé, l’autrice évoque les difficultés de ces jeunes devant subitement faire face à des réalités historiques abominables dont ils ne savaient rien jusque là. Comment cette jeunesse va-t’elle s’approprier ce passé? La prise de conscience de la responsabilité collective et du rôle qu’ont joué (ou pas) ses parents pendant la guerre est pour Eva non seulement extrêmement douloureuse mais engendre également une culpabilité historique:



« Die? Wer sind die? Und ihr, was wart ihr? Ihr wart ein Teil des Ganzen. Ihr wart auch die! Ihr habt das möglich gemacht. Ihr habt nicht gemordet, aber ihr habt es zugelassen. Ich weiss nicht, was schlimmer ist. Sagt mir, was schlimmer ist! »



* (Traduction personnelle) : « Eux? Qui sont ‘eux’? Et vous, qu’étiez-vous? Vous étiez une partie de l’Ensemble. Vous aussi, vous étiez eux! Vous avez rendu cela possible. Vous n’avez pas tué, mais vous l’avez autorisé. Je ne sais pas ce qui est pire. Dites-moi ce qui est pire! »



Le cheminement d’Eva permet par ailleurs à Annette Hess d’évoquer la condition des femmes dans la société des années soixante. Si la proposition du Tribunal ne représentait initialement guère plus qu’un moyen bienvenu d’atteindre l’autonomie financière, Eva se rend rapidement compte qu’il est pour elle vital de s’engager sur le long terme et peu importe si elle doit pour cela s’opposer à ses parents, de modestes restaurateurs propriétaires de l’Auberge « La maison allemande », et surtout à son fiancé, un homme austère et conservateur, qui refuse que sa future femme travaille.



Une très bonne lecture!




Lien : https://livrescapades.com/20..
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La Maison allemande

Quelle belle idée d’avoir acheté ce roman et de l’avoir lu après La petite fille de Bernhard Schlink. En effet, je suis très intéressée par un éclairage sur la seconde guerre mondiale autre que le français.

La maison allemande, c’est celle où Eva a vécu étant enfant. Elle n’en possède que des souvenirs fugaces qui seront ravivés durant le “second procès d’Auschwitz” où doivent être jugés les crimes des dignitaires nazis. Contre l’avis de ses parents et de son fiancé Jürgen, presque au pied levé, elle y assure la traduction du polonais à l’allemand. Nous sommes en 1963. Certains allemands préfèrent oublier cette partie récente de leur histoire ou nient tout génocide perpétré contre les juifs. Les témoins défilent à la barre. L’horreur de ce qu’ils ont vécu est mise en lumière. Les accusés réfutent toute participation aux crimes dont ils sont présumés coupables. Ou alors ils plaident leur incapacité à s’opposer aux ordres.

A travers l’histoire de la famille Bruhns, Annette Hess retrace celle de l’Allemagne d’après-guerre. La haine de l’étranger y est bien réelle. Des landaus sont régulièrement brûlés, des lettres anonymes envoyées. Le traumatisme est bien rendu à travers les différents personnages de ce roman que j’ai lu avec grand intérêt.

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La Maison allemande

C’est typiquement le type de récit que j’adore qui allie petite et grande histoire. La grande histoire c’est le procès des dignitaires nazis (gardiens, dirigeants et autres tortionnaires du camp d’Auschwitz) en 1963 en Allemagne de l’Ouest. La petite histoire c’est celle d’Eva qui de traductrice de notice va devenir interprète à ce second procès . Un procès où elle va aller de découverte en découverte et qui va la confronter à sa famille et son fiancé.

Portrait d’une époque, d’une Allemagne d’après-guerre divisée, désireuse d’oublier, et d’une jeune fille qui s’émancipe , ce roman est une vraie belle découverte ! A lire si ce n'est pas déjà fait 😉
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La Maison allemande

1963, Eva allemande ,traductrice de polonais, se voit offrir un poste au second grand procès d’Auschwitz . Elle y découvrira les horreurs de la guerre ,mais surtout l'inaction de son peuple qui au contraire a été complice de ces crimes .Ce roman nous montre aussi ,qu'en chacun de nous se cache un démon prêt à surgir à tout moment que ce soit via ses parents qui n'ont rien fait, sa sœur qui rends des bébés malades ou même son amoureux qui a déjà tué quelqu'un. L'humain est donc rempli de contradictions qu'il cache . Un excellent roman sur la culpabilité d'un peuple devant son histoire. Je donne 9/10
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La Maison allemande

Un excellent roman sur l'Allemagne des années 60. Une petite famille classique qui voit les vieux démons de la seconde guerre mondiale sortir de terre. Entre les secrets des parents, le regard culpabilisant des enfants et un pays entier qui ne sait choisir entre demander un pardon inaccessible ou tourner définitivement la page, l'auteur a su se placer dans chaque cas de conscience. Se reconstruire est un travail pénible et douloureux, les enfants doivent-ils se sentir responsables des fautes de leurs parents, de ce qu'ils pensent être des fautes. Très agréable à lire, à dévorer même!!

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La Maison allemande

🔍Eva, jeune allemande, vit à Francfort sur le Main avec ses parents, son frère, et sa sœur qui a quelques troubles psychiatriques...



🔍Fille de modestes restaurateurs, elle mène une existence paisible auprès de cette famille aimante et s'apprête à se fiancer avec un jeune héritier quand débute en 63 le second procès d'Auschwitz.



🔍Ayant suivi des études d'interprète, elle maitrise la langue polonaise et est contactée par le tribunal pour assurer la traduction des dépositions faites par les survivants du camp.



🔍Jeune fille naïve, elle ignore tout de ce terrible passé ...

Bravant la vive réticence de ses proches, elle décide d'accepter.



🔍Elle va alors parcourir un long chemin vers une prise de conscience qui va engager sa vie et sa famille, tout comme la société allemande de son temps.



🔍Demander pardon ou tourner la page, l'auteure a su se mettre dans chaque cas de conscience.

Les enfants doivent-ils se sentir responsables des fautes de leurs parents et ces parents ont-ils vraiment eu le choix ?



🔍Un très beau roman sur le poids de la culpabilité, la construction de soi, le devoir de mémoire et la transmission du passé.

A travers Eva, nous éprouvons le traumatisme et la révolte d'une génération qui a eu 20 ans dans les années 60 et s'est trouvée confrontée au refus de mémoire dans l'Allemagne de l'après-guerre.



🔍L'auteure explore aussi la condition féminine de l'epoque, l'histoire se met en place doucement au même rythme que le cheminement de cette jeune allemande qui découvre l'amnésie de son pays et de sa famille face à l'horreur.



🔍Je vous conseille vivement de lire ce roman que j'ai dévoré 🤩

(Petit aparté pour mamichapitre et sylroc79 : un roman qui devrait vous plaire à toutes les deux si vous ne l'avez pas encore lu 😉 📚)
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La Maison allemande

Eva Bruhns, la plus jeune fille de Edith et Ludwig, propriétaires d'une auberge restaurant très appréciée dans une rue populaire de Francfort. Eva est interprète allemand-polonais et elle est contactée pour remplacer un interprète qui doit officier lors d'un procès devant juger des responsables du camp d'Auschwitz...En ce début des années soixante, ce procès divise, pourquoi remuer le passé, pourquoi dépenser autant d'argent pour ce procès qui débouchera sans nul doute par des acquittements, l'eau ayant coulé sous les ponts et les témoins de plus en plus rares n'ayant plus la précision des dates ou des lieux des sévices...Lors de ce long procès, la vie et les convictions et certitudes de la jeune Eva vont à jamais être bouleversées en côtoyant les témoins, les avocats, les accusés que, pour certains, elle connait bien, ses parents qui ont peu être connu certains évènements sans vraiment les combattre, ou encore son rapport avec son fiancé qui voit d'un mauvais oeil l'émancipation de cette jeune femme qu'il ne reconnaît plus et qui veut s'affirmer dans ce travail d'interprétation même s'il est douloureux.



Un roman d'Annette Hess, scénariste de Berlin 56 et Berlin 59, et qui, avec ce premier roman revient sur l'après nazisme, lors d'un procès organisé pour établir des culpabilités et si possible des condamnations pour les victimes d'Auschwitz. Par le biais d'une interprète, témoin privilégiée, le lecteur est au coeur des méandres juridiques, des doutes, des témoins qui ne peuvent oublier mais dont la mémoire est défaillante... Un roman qui aborde ces thèmes, des personnages bien dépeints mais les digressions dans la vie personnelle de l'héroïne, souvent hors propos ralentissent le rythme et on finit par m'ennuyer, j'ai souvent perdu le fil de l'intrigue en me demandant où elle voulait en venir avec plusieurs développements qui n'aboutissent pas vraiment David Miller dont on n'a plus de nouvelles, sa soeur aînée Annegret et son action à l'hôpital...).

la maison allemande est un roman intéressant pour son thème mais dont le traitement délayé aurait pu être un peu plus percutant avec une centaine de pages en moins.
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La Maison allemande

Merci à ma bibliothécaire de m’avoir conseillé ce livre émouvant, poignant qui m’a tenu en haleine du début jusqu’à la fin !

A partir de l’histoire d’Eva, jeune interprète, contactée pour assurer des traductions lors des audiences « du second procès d’Auschwitz », Annette Hess va nos relater, sans complaisance, la prise de conscience de toute une génération qui est littéralement traumatisée par la complicité volontaire ou involontaire de la société allemande au régime Nazi.

Ce roman qui traite d’un sujet peu évoqué, est tout à fait captivant, et entraîne une réflexion mêlant le récit intime et personnel d’EVA à l’Universel.

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La Maison allemande

blabla
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La Maison allemande

Que dire d’un tel livre si ce n’est qu’il faut le lire pour se faire une idée de l’état d’esprit de la génération allemande née pendant ou peu après la guerre, une génération dont les parents et proches avaient nécessairement vécu cette période d’une façon ou d’une autre. Pendant les quelques années où j’ai vécu en Allemagne, j’ai pu constater l’importance du travail de mémoire effectué et la sensibilité des allemands sur le sujet. Ce livre en parle très bien, de façon prenante, très simple et émouvante.
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La Maison allemande

Roman paru l’an dernier chez Actes Sud, « La Maison allemande » nous emmène à Francfort au début des années 60. La jeune Eva est traductrice et vit simplement avec sa sœur infirmière, son jeune frère et ses parents, propriétaires et restaurateurs de la « Deutsches Haus ». Elle s’apprête à se fiancer à un riche héritier de la ville quand on lui demande de travailler à un procès en tant que traductrice : elle devra retranscrire du polonais les témoignages de survivants d’Auschwitz à ce procès où vont comparaitre des dignitaires nazis. Ce procès va changer sa vie : partagée entre une société qui n’aspire qu’à oublier et à laisser le passé là où il est et sa conscience et des souvenirs flous qui la poussent à chercher la vérité, c’est une Eva métamorphosée qui va se révéler.



C’est un très beau roman qui nous montre à travers le cheminement d’Eva le travail que le peuple allemand, entre autres, a été amené à faire. Les parents et le fiancé d’Eva par exemple s’opposent fortement à son implication dans le procès. Mais une partie de la société, qui est symbolisée par Eva, a eu besoin de se confronter aux témoignages des rescapés, aux preuves de la barbarie, aux barbares eux-mêmes. Ce sera un parcours douloureux, à l’instar de celui de la jeune héroïne, qui verra des souvenirs profondément enfouis ressurgir brutalement. Ce sera un parcours nécessaire, pour devenir adulte.



Vous l’aurez deviné, j’ai apprécié énormément cette lecture, conseillée par mes bibliothécaires préférés (maman et papa 😉), le personnage d’Eva est vraiment très riche, courageux malgré ses failles. Le seul bémol peut être pour deux personnages que je ne suis pas arrivée à comprendre : celui de la sœur d’Eva et celui de David, l’assistant canadien, mais cela n’a pas terni ma lecture. Je ne peux en dire plus sans risquer d’en dire trop, donc bonne lecture !
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