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Citations de Annie Bruel (120)


La fierté à fleur de peau, le raisonnement court, Giuseppe perdit vite sa joie de vivre en imaginant que les autres riaient d’une chose qu’il ne savait pas, qu’on le disait cocu du premier jour et que certains même savaient parfaitement qui était le père de l’enfant.
Et c’est pourquoi, pendant de longs mois, le village entier rigola. Pour se moquer de Giuseppe, le garde, mais par-dessus tout pour passer le temps et le rendre plus léger. De maison en maison, l’histoire des yeux bleus de Ninon sortit du village pour grimper jusqu’à Castellane (...).

Chapitre 1
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Mais c’était, par-dessus tout, son regard lunaire, à fleur de tête, bien incapable d’allumer le désir des hommes qui lui avait permis, plus sûrement que son dédain, de figurer comme un modèle de sagesse jusqu’à son mariage… Jusqu’à son mariage avec ce grand balourd de Giuseppe, garde champêtre assermenté tout de même, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Chapitre 1
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Mais, que l’on ne s’y trompe pas, personne, aucun des rieurs, ne mettait réellement en doute l’honnêteté de Maria ni, en conséquence, l’honneur de Giuseppe. La chose eût été plus commune et moins plaisante si Maria avait été l’une de ces coquettes qui rôdent volontiers dans les coins sombres en compagnie du premier venu. Non, l’affaire était d’autant plus savoureuse que Maria avait toujours été un modèle de vertu. Placide et froide malgré sa beauté plantureuse, elle avait mis un point d’honneur à ne jamais se laisser approcher par une culotte ou par un pantalon.

Chapitre 1
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Quelques jours passèrent, et les yeux de Ninon devinrent encore plus bleus, du bleu limpide d’un ciel balayé de mistral et lumineux comme au soleil levant.
— Qui c’est donc qui l’a faite, celle-là ?
— Demande voir à Maria, elle devrait le savoir.

Chapitre 1
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La fierté de Giuseppe dura trois jours – les trois jours que mirent les yeux de Ninon à s’ouvrir. Mais au matin du quatrième jour, lorsque, enfin, elle regarda le monde, toutes les femmes du village, courbées, curieuses, au-dessus de la caisse en bois, purent voir s’écarquiller des yeux bleus comme le ciel de Provence.

Chapitre 1
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Ensuite, il avait épousé Maria, notoirement la plus belle fille du canton, la plus sage aussi et tant pis si, déjà, on la disait un peu « bizarre ».

Chapitre 1
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Cela faisait presque treize ans que Ninon était née. Et, ce jour-là, Chez Albertine, Giuseppe, très fier de lui comme à l’ordinaire, avait bu à la santé de son premier enfant. Il avait même pris une sérieuse chouc à lever cent fois son verre. La première de toute sa vie, peut-être, puisque, à cette époque, comblé d’espérance, il ne buvait pas encore.

Chapitre 1
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A quelques mètres derrière eux, la vieille Mihoun les suivait en criant :
— Où l’emmènes-tu, espèce d’ivrogne ? Qu’a-t-elle encore fait, cette petite ? Peux-tu me le dire ? Foi de Mihoun, cette méchanceté-là, tu ne l’emporteras pas au paradis !

Chapitre 1
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A droite, dans une caisse en bois, un nouveau-né aux yeux charbonneux, momifié dans ses langes, tétouillait en silence un biberon curieusement nacré. Juste devant Giuseppe, sa femme, Maria, était accoudée, inoccupée, au bord de la grande table.

Chapitre 1
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Aux confins du haut Var, au plus fort de cette tempête de collines qui s’élance de la mer pour s’en aller percuter les petites Alpes, le village de Mons, tel un navire au plus haut de la vague, sommeillait dans un profond silence.

Chapitre 1
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Vivre en Provence, en province, était pour elle une punition infinie.
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Pour arriver à ses fins, pas même doté du titre de bachelier, il choisit d’entrer dans la société en utilisant les armes qu’il possédait : un esprit rusé, un physique sympathique et une grande duplicité. Il ne demanda jamais rien, ne pria personne ; il s’imposa avec opiniâtreté. Sa bonhomie bravait la circonspection des hommes tandis que ses compliments charmaient les femmes et faisaient d’elles ses alliées.
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Mon père, hélas, était un brave homme pour qui une telle fourberie n’existait pas. Pour lui, Fabien Lestrade était le frère qu’il n’avait pas eu, un compagnon fidèle dont l’amitié chaleureuse ne saurait être, au grand jamais, une feinte pour approcher de ses biens ou de sa jolie compagne. Une si extravagante et abjecte hypothèse ne l’avait jamais effleuré.
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Mes aînés avaient hérité de notre mère l’amour de tout ce qui est fragile et, donc, ils me pouponnaient en se jalousant mes caresses et mes baisers. J’étais leur jouet, l’objet précieux qu’ils se prêtaient et qu’ils se reprenaient. Je n’avais qu’à dire un mot, qu’à plisser douloureusement les paupières, qu’à bouder un instant pour qu’aussitôt ils surenchérissent de cris de remords et de gestes d’amour.
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On peut recouvrir tout mon jardin d’or fin, ce n’est pas ça qui fera pousser mes pommes d’amour.
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Prends garde à la ville, petite. La ville est barbare, ceux qu’elle prend, elle ne les rend jamais !
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Le sort, parfois, est insistant et cruel. Bien que veuve et deux fois mère à l’âge où d’ordinaire les jeunes filles dansent dans les fêtes, Violette se rendit vite compte que son aînée, Viviane, n’était pas une enfant comme les autres. À trois ans, la pauvrette ne marchait pas encore, à cinq, elle ne disait pas un mot. Enfin, comme si la malheureuse n’avait pas eu son compte de misère, la poliomyélite faillit bien emporter son fils et, n’y réussissant pas, elle le lui laissa infirme.
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Dans sa simplicité d’homme de la terre, il pensait : « Si mon moulin s’arrête, le monde entier s’arrêtera demain. » Il disait cela en tremblant – il tremblait vraiment, et les jeunes qui l’entendaient riaient en se moquant de lui et de son incurable entêtement à n’y rien comprendre et à n’y rien changer.
« Fais donc autre chose, imbécile ! Remue-toi ! Va voir ailleurs ! »
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Mais comment ne pas perdre la tête quand un village entier s’esclaffe en vous regardant passer ? Quand une fillette au regard d’azur naît dans une famille au moment même où le pays fourmille d’ennemis au semblable regard… Le malheureux père, ignorant, refusant les surprises de la génétique, ne put jamais s’expliquer le mauvais tour que lui jouait la fatalité et crut devenir fou en tentant de se justifier. Il eût fallu qu’il ait beaucoup d’humour et un caractère bien trempé pour, d’un haussement d’épaules, accepter les moqueries et passer dans le camp des rieurs qui auraient aussitôt cessé de rire. Hélas, bien loin de lui cette habile sagesse…
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Tes enfants sont sales, pleins de vermine et mal nourris. Et s’il n’y avait pas les voisines pour leur donner une croûte par-ci, par-là, ils crèveraient de faim. Sans parler, paraît-il, de la dernière invention de ta femme : les biberons du petit avec plus de pastis que de lait… C’est facile de le faire dormir comme ça, bien ensuqué ! Plus facile qu’avec une berceuse ! Il faut changer tout cela, entends-tu, ou bien on viendra te les prendre pour les mettre à l’Assistance.
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