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Critiques de Antoine Piazza (48)
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Les ronces

C’est toujours frustrant de refermer un livre, d’y voir plein de belles choses et qui pourtant vous laisse un gout d’inachevé.

Antoine Piazza raconte donc le septennat d’un jeune instituteur débarquant dans un petit village du Languedoc, dans les années quatre vingt. Avec nostalgie et mélancolie, Piazza raconte un monde qui disparait peu à peu avec l’exode des jeunes vers les villes. Il y a du Raymond Depardon ou du Marie-Hélène Lafon dans ce regard sensible. Malgré cela, je suis resté constamment en dehors du bouquin, avec le regret de ne ressentir aucune émotion, ce qui pour moi est un facteur de frustration majeur, c’est joliment écrit, avec une précision chirurgicale

dans les descriptions, rien à redire là-dessus, mais pourquoi ce distancement volontaire ? Une belle photographie sépia ( à l’image de la couverture du livre) mais au final un texte qui manque de vie. Dommage.

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Les ronces

Antoine arrive dans ce village des hauts-cantons, comme instituteur au début des années 1980. Et ce qu’il me raconte ressemble plus à une vie du début du XX° siècle. Pas de disco, de jeans pattes d’eph, d’émancipation, de liberté. Non, rien de rien. Ici les gestes sont essentiels, pour le travail, se chauffer ou la chasse.



Le maire se débrouille pour avoir tous les pouvoirs et ne pas être contrarié dans ses projets. Il crée de l’emploi pour tous les gars qui ne pourront se placer ailleurs faute d’instruction ou d’intelligence, ils seront sapeurs-forestiers. Dehors toute la journée, été comme hiver, à guetter le moindre départ de feu. Les femmes restent à la maison ou quand elles ont la chance de pouvoir travailler à l’extérieur c’est pour aider les personnes âgées.



Il y a ceux qui partent fiers avec leur concours de la fonction publique en poche, faire carrière à la ville. Ils reviendront à la retraite, avec une bonne petite réserve d’argent qu’ils n’ont pas eu l’occasion de dépenser. Retapant la maison familiale pour y vivre leurs vieux jours, non, pas dans la sérénité, mais pour en mettre pleins les yeux aux villageois.



Les terres, les maisons sont des trésors pour ces gens. La seule chose valable qui fait se lever le matin.



Les premiers hippies sont installés plus haut sur le plateau, dans de vieilles maisons abandonnées. Les gamins iront à l’école si les parents arrivent à réparer une voiture.



Et puis il y a les commérages, les critiques, les mauvaises paroles, tout ce que l’on ne peut pas dire ou faire à la ville. Ici tout est permis, même maltraiter les animaux, surtout les chiens de chasse. Antoine nous donne la méthode de chasse des sangliers qui consiste à leur donner à manger hors période chasse pour les transformer en animaux domestiques qui resteront sur place et se feront tuer plus facilement.



Antoine, l’instituteur, se fera également critiquer. Au lieu de faire travailler les petits dans des livres, il les emmène découvrir la mer, la montagne, tout ce qu’il y a autour d’eux et pourtant un monde inaccessible.



Les gens partent de plus en plus, les vieux meurent et le maire pour garder son école ouverte fait venir des familles défavorisées avec des enfants.



J’habite un village des hauts-cantons depuis 2016 et je peux vous dire que pas grand chose a changé. Internet a amené la modernité, certes, mais le fond est le même, les valeurs les mêmes et il m’arrive de rencontrer des gens qui me font penser à ce récit.



J’ai adoré ce livre mais les ronces griffent et blessent.
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Un voyage au Japon

Lorsque j'ai ouvert les premières pages de "Un voyage au Japon" d'Antoine Piazza, j'étais rempli d'attentes. J'espérais découvrir un Japon méconnu, une aventure discrète hors des sentiers touristiques habituels. Cependant, après avoir parcouru le premier tiers du livre, je me suis retrouvé à refermer ses pages, sans avoir pu le terminer.



Le livre commence avec l'excitation d'un voyageur solitaire qui se rend au Japon, en particulier sur l'île de Shikoku, pendant l'hiver. L'auteur évoque la préparation de son vélo et les défis logistiques qui l'attendent, donnant l'impression que le cyclisme est omniprésent dans le récit.



Ce qui m'a empêché d'apprécier pleinement l'expérience de lecture, c'est que l'auteur parle abondamment de ses précédents voyages et de ses difficultés personnelles, au lieu de se concentrer sur le voyage en cours. Je n’en ai pas appris plus sur le Japon que ce que je sais déjà. Le style également ne m’a pas accroché. Difficile d’y rester concentrée.



Chaque lecteur a des attentes et des préférences différentes en matière de livres. Alors que ce livre n'a pas réussi à me captiver, je l'ai offert à un ami féru de cyclisme, et il a trouvé un intérêt dans ces pages. Chaque livre a son public.
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Un voyage au Japon

Un peu déçue quand même, pour avoir lu plusieurs livres sur le thème du voyage ou du Japon, je n’ai guère voyagé avec ce récit. De plus, l’auteur nous conte aussi ses autres voyages certes intéressants mais ça fait des pages sans pour autant nous fournir d’anecdotes, d’histoires, d’aventures sur le Japon. Ça comble le vide en gros. Cependant, j’ai bien compris que son voyage n’avait duré que deux semaines, alors cela explique ceci, il n’a pas vu ni rencontré foule en cette période hivernale.

J’ai toutefois apprécié la découverte de cette île japonaise, les récits lus ou romans, ne m’avaient jamais emmené de ce côté. J’ai noté avec regret que l’auteur avait fait usage du mot « béton » à foison, donc je ne pense pas que ça soit super chouette par là-haut.

C’est un récit court, bien écrit, mais qui ne nous offre pas la clé des champs, hélas ! j’aurais souhaité m’évader un peu plus avec un titre aussi prometteur, je suis restée dans les Pyrénées sur le bord de la route en attendant le tour de France passé ! Étrange me direz vous pour Un voyage au Japon, et bien hélas c’est bien la vérité

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Tours de garde

tours de garde ce sont les moments qu'Antoine Pazzia passera avec sa fille au chevet de sa femme dans le coma dans un hôpital de Tours.

Tout a commencé par un chat échappé à rattraper et une chute de 5 mètres à travers le toit d'une remise. Comme quoi la vie est une suite d'évènements imprévisibles et dramatiques quelquefois.

L'auteur raconte l'accident, sa fille témoin du drame et surtout l'hôpital et le personnel soignant. 40 courts chapitres sur ce monde, sur une maison des parents très célèbres à Tours mais qui peut les accueillir même si elle est réservée en priorité aux parents de jeunes enfants.

C'est le moment de l'attente, de la douleur, des craintes et des espoirs. C'est l'histoire d'autres tragédies...Des rencontres avec des fracassés et leur famille.

C'est très court mais Antoine Piazza avec peu raconte beaucoup et c'est poignant.

La ville de Tours est aussi un personnage de ce roman, il nous permet à nous aussi de prendre de la distance, de sortir de cet univers détestable mais indispensable ...J'y ai découvert l'histoire de Fritz l'éléphant, empaillé en 1902, et toujours visible dans un parc...



Sans pathos dit la 4 e de couverture, c'est certain il n'y a pas d'emphase dans ces lignes mais il y a de quoi nous émouvoir, forcément. Des descriptions techniques, des regards, celui des soignants et un cheminement vers ce réveil..

Rien n'est facile dans ce livre, si mince et si puissant.

Superbe mais traumatisant. Une lecture qui n'est pas légère qui m'a bousculée.







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Les ronces

Toujours dans l'autobiographie distanciée, après sa famille dans Le chiffre des sœurs, son séjour en Afrique dans La route de Tassiga, (quoique Roman fleuve flirtait avec la SF), l'auteur évoque maintenant ses sept années comme instituteur dans un village isolé du Haut-Languedoc, dans les années 80, époque charnière de la vie du village, puisque l'école fermera, et il partira à Sète.

Piazza se livre un peu plus, dans ses façons pas toujours acceptées de faire la classe, ses balades à pied dans la région, sa vie de famille, la poésie gardée par son père dans son portefeuille, et ses premiers pas d’écrivain aux manuscrits refusés.

Mais l'essentiel du livre vaut pour la description de figures du village au fil du temps, le maire, les familles de ses élèves, les gens du cru, les rapportés (comme on dit par chez moi), les exilés de retour au pays natal. C'est croqué sans méchanceté, avec précision, un brin de nostalgie, un grand sens de l'observation, et toujours une écriture ample non dénuée de souffle.
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Roman fleuve

Un projet fou de la part de l'auteur?

Oui, j'ai relu ce roman (mon ancien billet ici Roman fleuve , Rouergue, 1999) mais ce n'est plus le même roman. L'auteur ne présente plus la même oeuvre : je ne suis pas allée jusqu'à relire les deux livres, mais j'ai comparé avec la version 1999, Piazza a repris des passages, bousculé d'autres, éliminé des paragraphes, enlevé ou ajouté des péripéties, ajouté un personnage... et changé la fin! Moi qui me plaignais de la fin brutale, on m'a écoutée.

Bien évidemment j'ai aussi un peu repris mon ancien billet.

Un avis toujours valable?

Voilà ce que j'écrivais :

Etrange premier roman pour un auteur qui s'intéressera ensuite à un instituteur en montagne (Les ronces) et à un groupe d'expatriés au cœur du Niger (la route de Tassiga). L'écriture, ce qui frappe d'abord : fluide, d'un classicisme réconfortant, au service d'une histoire bien curieuse.



En France, en ce début du 21ème siècle, le Président a décidé de prendre de la distance face à l'Europe et le pays se replie sur lui même. Pour échapper aux ennemis extérieurs qui refusent cette quasi -autarcie, décision a été prise de fuir le combat en faisant entrer le pays dans le monde de la fiction. A cet effet, a été dressée l'édition complète de la production littéraire ...



Viennet, jeune homme érudit quelque peu électron libre, est chargé d'une mission importante, à savoir négocier le retour des cendres d'un personnage de Balzac (oui, oui). Accompagné de Klincksieck, spécialiste de la lettre K pour la rédaction d'une encyclopédie, il atterrit finalement au bord d'un fleuve, dans une colonie, sorte de camp où des gardiens veillent sur de pauvres hères ayant perdu leur identité après un passage-test raté dans le monde de la fiction. Viennet sera chargé, grâce à ses connaissances littéraires, de retrouver leur identité afin qu'ils soient délivrés et puissent passer complètement dans le monde de la fiction. Gervaise Coupeau, le Chevalier des Grieux, Valère de l'Avare, des dizaines seront "révélés". Pour découvrir de quel coin de quel roman est issue la dernière femme, Viennet devra laisser ses préventions et cela donnera un passage absolument magnifique... baigné par la lumière de l'oeuvre originelle, évidemment!



Antoine Piazza excelle à brosser des ambiances d'enfermement lourdes, oppressantes, cette colonie n'est qu'une prison sordide, Klincksieck et sa lettre K (sans doute pas un hasard, le choix de cette lettre?) évolue bizarrement. Une première expérience de passage dans ce monde de la fiction a déjà eu lieu, semble-t-il (mais, dommage, on n'en sait pas plus) , car l'idée est sortie des décennies auparavant du cerveau d'un écrivain. Je pourrais parler de la Délégation aux sous sols effrayants installée dans un gigantesque aquarium à l'envers, de la fuite de Viennet dans des contrées désertes de toute vie. Et de l'impression d'humidité et de froid qui imprègne ce roman...

Un roman foisonnant qui se dévore.

J'en profite pour ajouter un passage de la version 2.0



" Aucune des quatre nations alliées qui occupaient l'Allemagne à la fin de la guerre n'avait intérêt à révéler que le chancelier du IIIè Reich, son épouse d'un jour et une quinzaine de ses plus fidèles serviteurs avaient échappé à la justice et que tous se promenaient désormais dans une forêt de Thuringe déguisés en hallebardiers ou en lutins."



En annexe (Document 6), Piazza va jusqu'à écrire une critique de son premier roman: "Si le roman ne tient pas toutes ses promesses, si l'ensemble souffre de quelques longueurs et répétitions, il n'en demeure pas moins que l'intrigue est savamment menée et que le lecteur éprouve une certaine jubilation à suivre le héros dans des aventures que ponctuent..."



Jubilation, voilà le mot pour qualifier mes impressions à la lecture de cette histoire hallucinée.
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Un voyage au Japon

À la découverte du Japon, par les yeux et les coups de pédale d’un français voyageur. Antoine Piazza s’est rendu by fly à Osaka, son vélo emmitouflé de bubble wrap dans la soute, son accessoire le plus important pour ce périple dénué de tout. Arrivée à Osaka, démêlage, et à cheval sur la monture, vers l’île de Shikoku, la plus petite de l’Archipel, la plus sauvage, surtout en plein hiver. Le voyage d’une parenthèse pour Piazza qui étudie ailleurs, en Afrique, d’autres ressorts de notre société. Le voyage d’une prise avec le réel, le froid, la douleur de muscles groguis, le silence d’un hors saison. Drôle de bonhomme, drôle de voyage, loin de tout sentier battu, avec dans la tête des relents de ses précédents périples, la Carélie en Finlande, la traversée des Pyrénées en plein Tour, ses rencontres ordinaires mais étranges comme des rencontres de voyages. Il ne se passe pas grand-chose dans ce Japon-là, loin de nos clichés Tokyoïsants, et pourtant une foule de choses, des odeurs, des petits anciens croisés, des hôtels inhabités, des chantiers à l’abandon, des sushis à la chaîne, des traditions préservés dans les plus beaux hôtels… etc… etc… Pour oublier le temps de ses coups de pédales que la littérature est vaine, et reprendre corps avec le réel.
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Le chiffre des soeurs

Il y a un mystère Piazza. Moi qui déteste en général ces romans trop inspirés par la vie d'un auteur, j'ai dévoré cette chronique façon puzzle à la chronologie vagabonde axée sur les quatre tantes de l'auteur, Annabelle, Armelle, Alice et Angèle. Le lecteur traverse un vingtième siècle et ses évolutions, particulièrement dans cette petite bourgeoisie. Oncles et neveux, gendres et beaux frères, grand-pères restent en arrière plan. Rien de sensationnel ne survient, pas de folie, d'inceste, de catastrophe, mais Piazza transforme la banalité grâce à son regard lucide et détaché. Non, on ne saura rien de ses états d'âme, de ses interventions. Son affection pour cette famille est palpable et il ne prend pas parti. Pourtant ces sœurs ont parfois leur caractère, leurs défauts et leurs manies!

A feuilleter les romans de Piazza, on peut hésiter : c'est dense, pas de dialogues pour aérer les pages. Mais une fois lancée dans une de ses (longues) phrases, je suis accrochée et l'élégance de la langue me berce et m’entraîne...



"Mon père, prenant livraison, dans la semaine qui suivit, d'une nouvelle voiture, fut étonné de ne pas voir, après l'interminable et minutieux examen qui exaspérait d'ordinaire le concessionnaire et les vendeurs réunis derrière lui et à l'issue duquel il il réglait le solde dû à la livraison, l'orifice ombilical et familier qui, au moment de prendre la route, le sauvait éventuellement de la paralysie ou de la pluie. En réalité, Renault avait depuis peu supprimé la manivelle ancestrale et sommaire et fait naître la voiture moderne, docile et exempte de pannes, et les lourds ahans des citadins congestionnés rejoignirent dans un vent archaïque et froid les cris de paysans poussant leurs bêtes."
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Un voyage au Japon

Voici un récit de voyage à vélo dans le Japon hivernal qui peut intéresser les baroudeurs à vélo, bien sûr. Sa lecture n'est pas désagréable grâce au dépaysement d'une part, mais aussi à l'écriture d'autre part. Dans ce genre de littérature on est plutôt habitué au factuel, mêlé d'illustrations photos, mais il faut reconnaître que dans le cas présent l'auteur parvient à transmettre des émotions, des moments inattendus, des clins d’œil.

Pour autant je regrette un peu le fait que le récit soit un peu centré sur l'auteur lui-même : on traverse des paysages, des souvenirs, mais finalement on ne rencontre les Japonais que derrière leurs vitres d'autos, dans les flux de piétons en ville. Il y a bien quelques rencontres mais qui semblent improbables, des personnages marginaux qui n'apportent pas grand chose au récit, finalement.
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Les ronces

Les aventures d'un instituteur de province; ça sent bon l'air frais, et les mots qu'on n'utilise pas tous les jours... Merci !
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Un voyage au Japon

On ne trouvera dans ce court récit de voyage aucun des sites emblématiques du Japon, ni geishas, ni thé, ni sushis.



Le narrateur, en panne dans l’écriture d’un livre commandé, prend la fuite au Japon avec son vélo emballé tant bien que mal.



Il fait froid, les vents sont violents, les averses incessantes dans l’île de Shikoku choisie car « elle subissait des hivers moins rigoureux » que les autres îles de l’archipel.



La route est déserte, sauf aux abords des agglomérations où le cycliste se trouve coincé entre deux camions. Les auberges traditionnelles (ryokan) sont fermées.



Et pourtant de ce récit désenchanté, magnifiquement écrit, se dégage une poésie infinie.



Parti pour « abjurer les mots de sa langue sans les tuer », ne sachant pas si « l’écriture est une aliénation ou une délivrance », si « elle est un moyen d’appartenir au monde ou de lui échapper », l’auteur démontre brillamment que les mots permettent de saisir la vie telle qu’elle est, ni sublimée ni idéalisée.



Les doigts gelés, les improbables repas, les mots incompréhensibles, la nuit passée dans un shukubo, un hébergement dans un temple, permettent à d’autres souvenirs de voyage de revenir – l’Irlande, le col du Tourmalet, la Finlande.



Antoine Piazza a écrit un livre splendide, qui n’est pas d’un abord facile, mais dans lequel il vaut la peine de se laisser embarquer, car il propose aussi, en creux, toute une réflexion sur le pouvoir de la littérature







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Tours de garde

De l'implicite d'ailleurs naît le trouble du lecteur, presque gêné de ne pas savoir toujours observer plus de distance avec les épreuves de sa propre vie.
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La route de Tassiga

Après Roman fleuve (plutôt SF?) retrouvons l'écriture de bonne tenue d'Antoine Piazza dans ce roman qui, de même que Les ronces où il raconte sa vie d'instituteur dans un village perdu en montagne, a une base largement autobiographique. Le narrateur, dont on ne connaîtra pourtant pas l'identité exacte, échappe au service national en signant un contrat de deux ans durant lesquels il devra enseigner aux enfants d'expatriés travaillant sur un chantier de construction d'une route au fin fond du Niger. Son mobile home salle de classe sera posé dans la cour de l'école française.



Une centaine de personnes, travaillant pour la Compagnie, s'ajoute donc à la population de Tassiga. Piazza, même s'il évoque de façon précise et véridique l'ambiance de cette grosse ville haoussa située à 900 km à l'est de Niamey, avec les hadj, les commerçants libanais, les vendeurs de souvenirs, les boys, les paysans du coin, les séances au cinéma, etc..., s'attache surtout à décrire le petit monde des expatriés, les habitués du club privé, le centre culturel et son directeur, les employés de la Compagnie, leurs épouses éventuellement, tout un monde à des milliers de kilomètres de la France.



Pas besoin d'être un expert en Travaux Publics pour suivre les aléas des travaux, qui aboutiront à la construction de cent-soixante kilomètres de belle route vers l'est, des centaines de kilomètres restant encore avant d'atteindre le Tchad.

La vie est ponctuée par les saisons, fraîcheur ou chaleur de plomb, poussière et sécheresse ou pluie bienvenue rendant la circulation difficile.



Le narrateur porte sur tout ce microcosme un regard assez distancié, sans jugement et sans égards non plus. L'écriture est efficace, imagée, coulant tout seul, l'humour affleure discrètement, sans appuyer. Pas d'événements sensationnels dans ce roman (cela se passe en 1980-1982 cependant les résultats de la présidentielle ne feront que peu de remous) mais la chronique qui sonne juste de tout un petit monde au bout du monde et des portraits de "belles gueules" traînant leur vie en Afrique sur les chantiers.



Ce roman peut fasciner par son côté Le désert des tartares pour l'ambiance suspendue et refermée ou ennuyer pour les mêmes raisons surtout si l'on y cherche de l'exotisme et de l'aventure.



Jamais je n'aurais pu aborder cette lecture comme une terre vierge, puisque j'ai vécu à Tassiga (son nom réel est autre) durant quatre ans, mais bien plus tard, et ai emprunté assez souvent cette fameuse "Route de Tassiga", dans sa version terminée, en tout cas sur quatre-cent soixante kilomètres vers l'est. Un bon goudron, comme on dit là-bas. Je me suis beaucoup amusée à redécouvrir les mille petits détails vrais sur la vie locale qui affleurent discrètement sous l'histoire de la Compagnie. Même les incursions du dimanche matin au marché proche de Myrriah restaient une tradition chez les expatriés. Le centre culturel offrait toujours des milliers de livres qui ont étanché ma soif. Je me garderai bien d'aborder le sujet de la vie des expatriés sous le regard sans doute ironique et étonné des autochtones. Tiens, j'y retournerais bien...
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Un voyage au Japon

En 2007, Antoine Piazza s’envole pour le Japon avec pour presque seul bagage un vélo, dont les roues seront d’ailleurs d’emblée voilées par le séjour dans la soute de l'avion. Il a prévu de parcourir l’île de Skikoku, la plus petite et aussi la plus sauvage des quatre grandes îles de l’archipel. Il n’a aucun programme précis, n’a pas de point de chute et ne parle pas la langue. Tous les ingrédients sont donc réunis pour la plus totale aventure.



La conséquence, c’est que ce voyage est d’abord fait de contraintes telles que se faire comprendre ou trouver un hébergement chaque soir, et qu’à aucun moment l’auteur ne semble avoir pris du plaisir lors de son périple. C’est du moins l’impression ressentie lors de cette lecture qui, pour tout dire, m’a profondément ennuyée. Je m’attendais à découvrir le Japon, or il est plus souvent question des précédents voyages de l’auteur que de celui-ci. Comme s’il se remémorait constamment de meilleures expériences que celle qu’il est en train de vivre. Et lorsqu’il évoque le style de vie et les habitudes des Japonais, c’est pour parler du tatami, du futon ou du bento. Bref, rien que l’on ne sache déjà, et je n’ai pas trouvé grand intérêt à ce récit de voyage pourtant largement vanté par ailleurs.




Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Un voyage au Japon

Tout est dans le titre ; un voyage au Japon, en vélo, avec des réminiscences d'un voyage dans les Pyrénées, en vélo. C'est plutôt un journal, potentiellement amusant pour ses enfants plus tard, plutôt bien écrit, mais de là à en faire un livre pour le grand public ...bof. Il ne voyage pas tellement, il parle de lui qui voyage.

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Les ronces

Je ne sais plus où j'avais vu Les Ronces d'Antoine Piazza mais le fait est que je l'avais noté. Puis emprunté à la médiathèque. C'est une lecture courte. Mais exigeante par l'écriture très poétique, très imagée et très descriptive. L'auteur croque sa vie dans cette petite commune du Haut-Languedoc, avec un regard assez critique sur son métier et ses difficultés, les relations un peu spéciales entre les gens au sein du village... On a, d'ailleurs, l'impression qu'il a été observateur de cette vie et non un acteur. J'ai eu du mal à comprendre pourquoi écrire un récit autobiographique avec cette distance quasi objective. C'est pour cela que je suis passée à côté puisque j'ai passé ma lecture à chercher la sensibilité.
Lien : http://lireparelora.wordpres..
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Tours de garde

Comment ai je pu lire un livre pareil!!! J'ai eu la grande chance d'avoir Camille au télephone, elle voulait connaitre des informations sur sa future retraite de l'hopital, et tout naturellemnt nous avons parler de son accident, elle m'a expliquer alors que l'homme de sa vie, son mari, avait ecrit un livre sur cet incroyable moment de leur existance. Il y avait tellement d'amour dans ses paroles que j'ai eu envie de le lire, de comprendre et surtout de relativiser.

C'est chose faite, un moment merveilleux, simple ou l'amour est present à chaque page. Merci Camille au plaisir de vous avoir au téléphone à Bordeaux... Bien-sûr merci à votre mari Monsieur Piazza il écrit divinement bien vous avez raison!
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Les ronces

La vie dans un coin perdu du Haut-Languedoc narrée par le dernier (sans doute) instituteur, qui promène ses élèves dans les chemins pierreux et rencontre les vieux du pays. Roman du terroir et de ses habitants.
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Tours de garde

C'est le premier livre que je reçois dans le cadre d'une opération Masse Critique et je suis très contente d'être tombée sur celui-ci. En effet cela correspond au genre de récit qui m'attire: faire part d'une expérience de vie, comme une photo qui prend une scène à un instant t, sans connaître l'avant ou l'après.

Il faut quelques pages pour comprendre la situation, identifier les personnages puis on pénètre dans ce récit jusqu'à la fin sans le lâcher. Non pour son suspens mais parce que l'on est happé dans le quotidien de cet homme et qu'on ne peut pas le laisser seul. Seul face à son destin, face à l'incertitude et l'angoisse... Alors on l'accompagne jusqu'au bout. Avec lui, on attend qu'un autre jour se passe à la maison des parents, avec lui on attend des signes de vie de sa femme.

Antoine PIAZZA ne donne pas dans le pathos et donne peu de détails sur l'état médical de sa femme, pourtant le lecteur perçoit la douleur de cet homme. On ne peut que s'imaginer a sa place.

L'auteur a eu le courage de livrer la version de la vie qui continue. Peu importe ce qui arrive, il y a un quotidien qui continue. Peu importe le lieu, il y a une routine qui se crée, des liens qui se tissent même si tous sont la a attendre qu'un de leur proche guérisse. A côté des blessés, il y a des vivants. Des vivants qui n'ont pas le droit de se plaindre car ce ne sont pas eux les malades. Alors ils doivent gère seul leur douleur.

Le récit d'Antoine PIAZZA est celui d'un homme courageux et intelligent. On regrette presque que l'auteur ne soit pas allé un tout petit peu plus loin sur les ressentis de ceux qui vivent ces épreuves. La distance est parfois un peu trop forte et le lecteur peut rester un peu sur sa fin.
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