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Critiques de Antoinette Fouque (25)
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Depuis 30 ans des femmes éditent... 1974-2004

Un ouvrage précieux , emprunté à ma médiathèque, qui retrace 30 années de publications des éditions des Femmes, dans tous les domaines, et plus spécifiquement en psychanalyse. Sont présentées les auteures-maisons, leur parcours, leurs écrits, avec un index récapitulatif , in-fine, avec une préface précise du parcours et des objectifs de la fondatrice de cette maison d'édition spécifique, Antoinette Fouque



[Antoinette FOUQUE, fondatrice des Editions des Femmes ]



cf. La joie par les Livres, 2008



« Je voulais construire, donner lieu, tracer des voies positives. Je voulais mettre l'accent sur la force créatrice des femmes, faire apparaître qu'elles enrichissent la civilisation et qu'elles ne sont pas seulement les gardiennes du foyer, enfermées dans une communauté d'opprimées. Je voulais ouvrir le mouvement à un public : publier.»

Antoinette Fouque, Le Débat n° 59, mars 1990



Antoinette Fouque, chef de file du groupe Psychanalyse et Politique est la principale fondatrice des éditions Des femmes.



L'importance d'Antoinette Fouque s'explique par le fait qu'elle est à l'origine des idées défendues par le groupe et qu'elle a acquis une certaine compétence dans le domaine psychanalytique en suivant elle-même une psychanalyse pendant cinq ans – de 1968 à 1973 – avec Jacques Lacan.



Son influence au sein du MLF est importante. Elle perçoit le féminisme comme une menace conservatrice pesant sur les femmes, non comme la voie menant à l'acceptation pleine et entière de celles-ci. En prenant le contre-pied de la position de Simone de Beauvoir, selon laquelle "on ne naît pas femme on le devient", elle affirme la spécificité féminine, notamment en matière de libido.



« La maison d'édition Des femmes est née du M.L.F., que j'ai toujours envisagé comme un mouvement de civilisation, social et culturel, politique et symbolique. »

Sylvina Boissonnas et Florence Prudhomme (dir.), Depuis 30 ans des femmes éditent..., 1974–2004 Mémoire de femmes, Paris, Éditions Des femmes – Antoinette Fouque, 2004



Le désir du groupe Psychanalyse et Politique de fonder un nouveau monde est là; ce qui implique un élan global, touchant tous les domaines, politique, économique, social, culturel. Pour y parvenir, la création d'une maison d'édition destinée à promouvoir la culture féminine semble indispensable."

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Féminologie, tome 3 : Génésique

Génésique… Quel mot étrange… Pour peu qu’on ne connaisse pas non plus l’auteure de l’ouvrage qui porte ce nom, Antoinette Fouque (ce qui était mon cas), on pourrait difficilement se faire une idée du contenu du livre s’il n’était pas accompagné de la mention suivante : Féminologie III (en quoi consistent la Féminologie I et II ? nous ne le saurons jamais…). Manière d’attirer un public vaste ? Peut-être, mais risque aussi d’attirer des lecteurs qui s’attendent à voir s’élaborer sous leurs yeux les grandes lignes d’une théorie féministe, avec tous les risques et toutes les approximations que cela comporte.





Génésique, Féminologie III n’est pas un livre sur lequel Antoinette Fouque a un jour décidé de plancher dans un objectif précis. Il s’agit plutôt d’un recueil de textes qu’elle a écrits pour différents supports tels le Nouvel Observateur, Elle ( !) ou pour la revue Des femmes en mouvement ; d’extraits d’entretiens échangés par exemple avec Christophe Bourseiller, Coline Serreau (réalisatrice du film Solutions locales pour un désordre global) ou Benoîte Groult ; d’interventions réalisés par Antoinette Fouque elle-même en tant que députée. Tous ces textes sont réunis autour de la question énigmatique de la Génésique –concept qui fera l’objet d’une enquête menée par le lecteur à l’aide des indices que souhaitera bien lui accorder l’auteure.





L’idée principale est la suivante : la femme doit se réinvestir de sa fonction de procréatrice –individu doté de la capacité non-universelle d’accueillir en soi un futur individu, de le mettre au monde et de l’élever. L’oubli de cette capacité fondamentale, le fait que la grossesse soit souvent considérée comme un défaut nuisant aux fonctions professionnelles et retirant la femme du milieu actif et productif, aliène la femme à elle-même et la prive d’un rapport plus authentique qu’elle pourrait mettre en place avec les autres femmes dans cette reconnaissance du partage d’une capacité fondamentale –ce qu’Antoinette Fouque nomme « homosexuation ». A défaut de se reconnaître dotées d’une compétence particulière, les femmes oublient qu’elles sont nécessaires à la survie de l’humanité et acceptent la domination masculine. Elles se mettent elles aussi à considérer que la grossesse est une période de mise à l’écart, et occultent les pouvoirs fantastiques d’altruisme et de mise à l’écoute qu’elles développent à l’occasion de ce processus.





« J’ai parié sur la libération par une gestation porteuse d’identité, donc de libération de l’aliénation symbolique à la structure phallocentrique. Tout ce que disent les femmes enceintes aujourd’hui va dans ce sens : affirmation de leur désir matriciel, procréatif et créatif, qui n’exclut pas leur pulsion d’ambition. »





Pour Antoinette Fouque, de nombreux enjeux sont attachés à cette redéfinition des priorités. Tout d’abord se pose la question de la pertinence des notions de « père » et de « mère », dans des processus de mise au monde à la fois biologique, lors de la parturition, mais aussi de mise au monde sociale et intellectuelle (comme Giovanni Papini l’a écrit : « Il existe donc, pour chaque homme, trois naissances qu’il faut tenir séparées : la naissance pour la mère ; la naissance pour le monde et la naissance pour nous-mêmes »). Les notions législatives de « mère biologique » et de « mère porteuse » ne trouvent plus de sens lorsqu’on considère la génésique. Mais ce sont là des particularités locales à gérer.





D’une manière plus générale, Antoinette Fouque parie sur la remise en question de la structure phallocentrique pour libérer le monde des souffrances que lui infligent le capitalisme ou les totalitarismes politiques, associés à une manière de penser individualiste et donc essentiellement masculine. Pour Antoinette Fouque, en effet, l’altruisme et la capacité d’écoute sont des capacités majoritairement féminines qui découlent de l’évènement –passé, présent ou futur- de la grossesse.





« L’économie du profit et de la capitalisation est une économie de gaspillage, masculine. On sème à tout vent du sperme, qui se perd à chaque éjaculation. On le gaspille comme on gaspille les ressources. »





La définition de cette génésique est intéressante car elle propose une vision du monde différente de celle qu’on nous propose habituellement. On ressent parfois certains extrémismes, notamment lorsque Antoinette Fouque établit une distinction trop restrictive hommes / femmes –mais on comprend qu’elle se place à distance et qu’elle effectue un tracé global d’une pensée qu’elle considère, de toute manière, à l’échelle mondiale.

Un autre problème vient de l’écriture. En effet, Antoinette Fouque (peut-être parce qu’elle a fréquenté Lacan trop longtemps ?) s’exprime souvent avec des notions qui lui sont propres –le terme de « génésique » est un exemple parmi d’autres- mais qu’elle ne juge pas forcément nécessaire de définir, laissant patauger son lecteur dans des tentatives peut-être ratées d’interprétation. Ses théories traitent également beaucoup avec le symbolisme, tentant de cette façon de pallier à l’obscurantisme de ses propos, mais risquant de faire plonger ses théories dans un versant mystique qui pourrait avoir le désavantage de lui ôter une certaine part de crédibilité.





Dernier risque pour la route ? Celui de décevoir les plus ardents féministes. On découvrira, au fil des entretiens d’Antoinette Fouque, que l’auteure ne désire se rattacher à aucun mouvement idéologique. Cette absence d’engagement, qui s’accompagne d’un esprit critique lucide et ouvert, est tout à l’avantage d’Antoinette Fouque, mais peut-être surprenant pour des lecteurs que le terme de Féminologie indiqué sur la couverture de l’ouvrage avaient peut-être pu attirer. Quoiqu’il en soit, l’auteure se justifie très clairement sur cette prise de distance, et achève de convaincre sur l’engagement personnel qu’elle investit à propos de la Génésique.





Que retient-on de cet ouvrage ? Outre la théorie principale de la Génésique –porteuse d’idées intéressantes et originales-, on verra se dessiner en filigrane le parcours d’une femme qui a su défendre ses idées au sein de plusieurs mouvements, du groupe Psychanalyse et Politique au groupe d’édition Des femmes, dans lequel est d’ailleurs publié le présent ouvrage. Si tout semble limpide lorsqu’on lit Antoinette Fouque, reste encore à savoir de quelle manière elle compte remettre en question la structure phallocentrique qui régit selon elle notre société… Le rassemblement des femmes dans la poursuite d’une collaboration idéologique sera-t-elle suffisante ? Pour l’auteure, il s’agit en tout cas de la première étape du cheminement qu’il est nécessaire de conduire. Et sans doute n’a-t-elle pas tort… Si les hommes ne souhaitent pas accorder de crédit au travail effectué par les femmes –travail de mise au monde, travail d’éducation, travail de création-, alors les femmes doivent prendre conscience qu’il leur revient de pallier à cette ingratitude et de s’autoriser enfin à se reconnaître à leur juste valeur.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?

Dans la longue liste de la masse critique du 7 février, la curiosité m’a fait cocher ce livre, car Antoinette Fouque m’était presque inconnue, et pour avoir entendu Françoise Héritier la citer souvent, je me doutais confusément qu’une pépite pouvait se révéler à mon ignorance. J’avoue ne pas avoir été déçue. Ce petit livre d’une centaine de pages, met en lumière une réflexion théorique originale, aux antipodes de tous les conformismes et la forme « entretiens avec » permet d’installer autant de respirations dans le développement brillant de cette pensée, qui « n’entre pas dans les cases » comme le précise Christophe Bourseiller qui recueille ses propos, dans la préface.

La question « Qui êtes-vous » posée à Antoinette Fouque ne peut ouvrir qu’une infinité de routes : celle de ses origines méditerranéennes, née à Marseille, prédestinée pour elle parce que ville matricielle, elle qui se confronte dès ses années d’études à la question fondatrice de sa pensée « Comment être une femme ». Deux dates scellent l’écho de ce point d’interrogation dans sa vie : 1964, naissance et plus encore gestation de sa fille Vincente, véritable bouleversement psychique la mesurant à son inconscient et lui révélant un lien unique, homosexué, tissé de mère en fille. Sa naissance politique s’inscrit en trois temps dans le contexte de 1968 : sa rencontre avec Monique Wittig, l’explosion de mai et la création du MLF en octobre. Intellectuelle, passionnée de littérature, d’une curiosité insatiable, qui lui donne la passion d’apprendre dans une boulimie récupératrice de ce à quoi des générations de femmes n’ont pas eu accès, elle est philosophe dans son interrogation sur la vérité mais elle est plus encore analyste dans sa réflexion sur la vie. Elle commence sa formation analytique en 1968, avec Lacan, elle s’en éloigne en 1975 avec Serge Leclaire, pour affirmer contrairement à Lacan, qu’il y a deux sexes et non un sexe unique celui qui se voit, reléguant dans la non existence celui qui ne se voit pas. Lorsqu’elle crée le MLF en octobre 1968, c’est aussi contre ce que mai 68 portait de viriliste et de machiste, elle raconte les débuts du mouvement, les lectures, les tracts, le travail de terrain pour faire advenir la parole des femmes. Très vite en son sein, le mouvement. « psychanalyse et politique » prend forme, un laboratoire d’idées, un mouvement de pensée pour débusquer la folie en politique et introduire en psychanalyse une autre libido que phallique.

A partir de ces années fondatrices, tout son itinéraire est évoqué jusqu’à ses prises de position contre les violences faites aux femmes, elle crée en 1980 l’Observatoire de la misogynie, elle prend position en faveur de la GPA qui permet pour elle de donner à la gestation toutes ses lettres de noblesse. Elle inscrit la défense des femmes dans leurs luttes, lorsqu’elle meurt en 2014, la route est encore longue. Quel regard aurait-elle porté sur la déferlante « me too » et la reconquête lente de leur dignité par les femmes ?

Ce livre a été une découverte dans laquelle je me suis plongée avec un intérêt soutenu, merci à Babelio, merci aux éditions « des femmes » qu’Antoinette Fouque a créé.

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Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?

Qui êtes-vous Antoinette FOUQUE ?

Christophe BOURSEILLER



Avant toute chose, un grand merci à Babelio et à sa Masse Critique, ainsi qu’aux Éditions des femmes qui m’ont permis de découvrir Antoinette Fouque.



Pour vous résumer mon aventure livresque, avant d’ouvrir ce livre, Antoinette FOUQUE était un nom (que je connaissais déjà), quand je l’ai refermé, Antoinette FOUQUE était une Femme, et quelle Femme ! Une Femme pour laquelle de l’admiration.



Je vous laisserai le plaisir de découvrir ce magnifique livre d’entretiens, et j’espère que vous l’apprécierez autant que moi.



A travers cet échange, vous découvrirez Antoinette Fouque, ses origines, son chemin de Vie et tout ce qu’elle pense du féminisme, où se situe selon elle la place de la femme ....
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Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?

Dans la longue liste de la masse critique du 7 février, la curiosité m’a fait cocher ce livre, car Antoinette Fouque m’était presque inconnue, et pour avoir entendu Françoise Héritier la citer souvent, je me doutais confusément qu’une pépite pouvait se révéler à mon ignorance. J’avoue ne pas avoir été déçue. Ce petit livre d’une centaine de pages, met en lumière une réflexion théorique originale, aux antipodes de tous les conformismes et la forme « entretiens avec » permet d’installer autant de respirations dans le développement brillant de cette pensée, qui « n’entre pas dans les cases » comme le précise Christophe Bourseiller qui recueille ses propos, dans la préface.

La question « Qui êtes-vous » posée à Antoinette Fouque ne peut ouvrir qu’une infinité de routes : celle de ses origines méditerranéennes, née à Marseille, prédestinée pour elle parce que ville matricielle, elle qui se confronte dès ses années d’études à la question fondatrice de sa pensée « Comment être une femme ». Deux dates scellent l’écho de ce point d’interrogation dans sa vie : 1964, naissance et plus encore gestation de sa fille Vincente, véritable bouleversement psychique la mesurant à son inconscient et lui révélant un lien unique, homosexué, tissé de mère en fille. Sa naissance politique s’inscrit en trois temps dans le contexte de 1968 : sa rencontre avec Monique Wittig, l’explosion de mai et la création du MLF en octobre. Intellectuelle, passionnée de littérature, d’une curiosité insatiable, qui lui donne la passion d’apprendre dans une boulimie récupératrice de ce à quoi des générations de femmes n’ont pas eu accès, elle est philosophe dans son interrogation sur la vérité mais elle est plus encore analyste dans sa réflexion sur la vie. Elle commence sa formation analytique en 1968, avec Lacan, elle s’en éloigne en 1975 avec Serge Leclaire, pour affirmer contrairement à Lacan, qu’il y a deux sexes et non un sexe unique celui qui se voit, reléguant dans la non existence celui qui ne se voit pas. Lorsqu’elle crée le MLF en octobre 1968, c’est aussi contre ce que mai 68 portait de viriliste et de machiste, elle raconte les débuts du mouvement, les lectures, les tracts, le travail de terrain pour faire advenir la parole des femmes. Très vite en son sein, le mouvement « psychanalyse et politique » prend forme, un laboratoire d’idées, un mouvement de pensée pour débusquer la folie en politique et introduire en psychanalyse une autre libido que phallique.

A partir de ces années fondatrices, tout son itinéraire est évoqué jusqu’à ses prises de position contre les violences faites aux femmes, elle crée en 1980 l’Observatoire de la misogynie, elle prend position en faveur de la GPA qui permet pour elle de donner à la gestation toutes ses lettres de noblesse. Elle inscrit la défense des femmes dans leurs luttes, lorsqu’elle meurt en 2014, la route est encore longue. Quel regard aurait-elle porté sur la déferlante « me too » et la reconquête lente de leur dignité par les femmes ?

Ce livre a été une découverte dans laquelle je me suis plongée avec un intérêt soutenu, merci à Babelio, merci aux éditions « des femmes » qu’Antoinette Fouque a créé.

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Féminologie, tome 3 : Génésique

Sitôt reçu, sitôt lu. J’ai eu pourtant beaucoup de mal à synthétiser une critique de cet ouvrage. Cela est en grande partie dû à son architecture.

Mais commençons par le commencement.

Dans le cadre de l’opération Masse Critique, j’ai eu le plaisir de recevoir ce livre en ayant coché au hasard plusieurs cases ; l’objectif étant d’être totalement surpris !!

A première vue, Il s’agit d’un ouvrage esthétiquement beau et très agréable au toucher. L’illustration de la couverture me plaît. La couverture est intrigante à plusieurs titres. Tout d’abord, je ne connais pas Antoinette Fouque. Les termes « génésique » ainsi que « féminologie » ne me disent rien de prime abord. Le « III » me déçoit un peu (dois-je connaître le « I » puis le « II » pour comprendre le « III » ?). Enfin, la maison d’édition "des femmes" m’est totalement inconnue…

Décidément, pour une surprise, c’en est une !!

Le quatrième de couverture me renseigne sur l’auteure, cofondatrice du Mouvement de Libération des Femmes. C’est un mouvement qui a souvent été décrié, critiqué, jugé, … je vais enfin pouvoir me faire une idée plus précise du M.L.F.



Génésique a deux sens. Le premier : qui a rapport aux faits physiologiques de la génération. Le second sens : qui a rapport à la genèse d’un corps, d’une substance, d’un être.



Féminologie : « science pour rendre compte des faits, de la vie, de l’existence de femmes. » P152



Revenons à l’architecture de cet ouvrage.

Cet essai est composé par une succession d’extraits d’entretiens ou d’articles qu’Antoinette Fouque a réalisé de 1974 à nos jours. Cette technique a pour avantage de rendre la lecture plus facile, d’aérer le texte, de permettre à partir de mots simples d’exprimer des notions et des idées très importantes. En résumé, de vulgariser la psychanalyse créée par l’auteure. Mais, ce procédé d’édition a aussi, à mes yeux, le gros inconvénient de faire apparaître beaucoup de redites, de rabâcher les mêmes notions, certes très intéressantes, mais qui finissent par lasser le lecteur que je suis.



Cet essai est donc divisé en trois parties que je trouve assez inégales en tout point.



La première partie « la gestation comme paradigme de l’éthique » constitue la notion essentielle de cet essai. Tout au long des 74 pages, les notions de gestation, de femmes porteuses (à différencier de mères porteuses), d’anthropocultrices sont très bien expliquées. Les travaux de Lacan et Freud sont aussi abordés de belle façon.



La deuxième partie narre les conditions de l’époque qui ont fait éclore le MLF. Plusieurs entretiens ont vivement attiré mon attention.

Tout d’abord, la « confrontation » entre Antoinette Fouque et Benoîte Groult (journaliste, écrivaine et militante féministe) qui permet de faire la différence entre les termes et notions de féminologie et de féminisme (très différents, figurez-vous !!).

L’entretien mené par l’auteure auprès de Aung San Suu Kyi est celui qui m’a le plus plu.

Il met en exergue leurs différences de point de vue de femmes entre l’Occident / l’Orient, pays riche / pays pauvre, démocratie occidentale / orientale. Le message porté par cette femme politique birmane, prix Nobel de la paix, me semble être la meilleure des voies pour que le statut de la femme progresse dans le monde ; sa « stratégie » me semble plus intelligente, plus réfléchie.



La troisième et dernière partie s’intitule « libido creandi ». Tout un programme …

Et, à ce moment, je me tourne vers ma bibliothèque, je sors ma calculatrice :15%. Quinze malheureux petits pour cents de mes ouvrages sont écrits par des femmes. Mon côté féminin en prend un coup, je sens la révolte qui monte en moi. Et là je dis, oui, bravo Antoinettte, il fallait la créer cette maison d’édition « des femmes » pour que retentisse la voix des femmes dans le monde (voir P118). Bouquet final, un entretien avec Benjamin Moser, biographe de Claire Lispector. Un régal !!



En conclusion, pour « l’être humain du genre masculin » que je suis, cet ouvrage m’a permis de prendre conscience de ce qu’est une femme du point de vue psychanalytique, de la difficulté qu’elle peut avoir de faire sa place dans la société, de son rôle essentiel dans l’avenir de notre société. Pour utiliser le même type de vocabulaire utilisé par l’auteure qui, à bout de champ dit que notre société est phallocentrée depuis la nuit des temps (ce qui, après réflexion, m’apparaît comme certain), je dirais, que cet ouvrage est un peu trop « utérocentré ». C’est évidemment de bonne guerre, mais le fait d’occulter totalement le genre masculin (à quelques passages près) rend cet ouvrage « -iste » (extrémiste, féministe, …).

Antoinette Fouque excelle quand elle parle des autres femmes (Aung San Suu Kyi, Lispector, ..). Je la trouve moins convaincante quand elle théorise sur la féminologie.



Babéliots, babéliotes, à vous de vous faire une idée. Je tiens à votre disposition cet ouvrage afin que son message puisse être transmis au plus grand nombre d’entre nous.



Encore merci aux éditions « des femmes ».

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MLF, psychanalyse et politique 1968-2018, t..

Ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie Babelio et les éditions Des femmes - Antoinette Fouque.



Je suis contrariée car je ne sais quoi penser de cet ouvrage... D'un côté, cet ouvrage nous offre une sorte de relecture de très grands classiques philosophiques ou psychanalytiques au prisme du féminisme d'Antoinette Fouque (ce qui est un parti pris qui aurait pu être revu car aujourd'hui, il n'existe pas un féminisme mais des féminismes, mais passons...). Et in fine, cela offre une grande réflexion au lecteur.

Mais d'un autre côté... J'ai l'impression que l'ouvrage... Je ne sais pas comment dire... Il reste très abstrait et surtout complexe pour ceux qui n'auraient jamais lu d'ouvrage sur les féminismes. Petit conseil d'ailleurs, ne vous lancez pas sans avoir ne serait-ce que quelques notions de féminismes ;)



En somme, ce livre est formidable pour faire réfléchir mais je pense qu'une ouverture d'esprit à l'aune d'un espace des points de vue plus large aurait été encore mieux pour servir les propos de l'ouvrage.
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Féminologie, tome 1 : Il y a deux sexes

Ce livre est un recueil de textes d'Antoinette Fouque, féminologue (= étudiant la condition féminine et la place des femmes dans la société) et l'une des fondatrices du MLF, Mouvement de Libération des Femmes dans la foulée de 1968. Mon préféré de ces textes -celui qui résume le mieux l'essentiel de la pensée de l'auteur- est "Si c'est une femme", vers la toute fin de l'ouvrage.



J'ai découvert chez cette philosophe beaucoup d'outils et de concepts qui me permettent désormais de mieux penser certains territoires du rapport hommes / femmes qui m'ont échappé jusqu'à maintenant. Au début j'avais du mal à suivre, à cause de tout le jargon psychanalytique notamment, mais en m'accrochant un peu j'ai découvert une pensée riche et brillante, qui a trouvé un véritable écho dans mon coeur et dans mon esprit.



L'essentiel de la pensée d'Antoinette Fouque, c'est qu'il n'est guère productif de nier la différence qui existe de facto -biologiquement- entre hommes et femmes. En effet, seules les femmes ont la capacité de faire des enfants, ce que l'auteur nomme la fonction génésique. D'ailleurs, ce qui m'a toujours gênée chez Simone de Beauvoir -et d'autres féministes que je connais moins bien- , c'est l'obstination à nier cet état de fait. Antoinette Fouque, voilà enfin un penseur qui ose affirmer que si la différence sans l'égalité est une régression, l'égalité "aveugle", qui nie les spécificités biologiques, stérilise les femmes et avec elles l'humanité toute entière.



Antoinette Fouque explique la misogynie dont nous sommes -encore en 2016- témoins par une frustration de la part des hommes de ne pas pouvoir accéder à la fonction génésique. On peut penser ce qu'on veut ce cette explication psychanalytique, mais le constat est néanmoins choquant : 70 % des pauvres et des analphabètes de la planète sont des femmes ; elles demeurent en tout les plus vulnérables, les plus précaires, les plus fragiles... Et pourtant les plus ingénieuses et les plus généreuses !



L'auteur propose une série de mesures et d'aménagements concrets pour redresser la situation d'inégalité entre hommes et femmes : inscrire l'égalité des sexes dans la Constitution ; faire du sexisme -comme du racisme- un véritable délit et non une simple opinion ; prendre des mesures de discrimination positive pour réduire les distorsions déjà existantes.



Ce que je retiens de ce livre -qui m'a véritablement enchantée et que je vous recommande chaudement- c'est que la voie de salut pour les femmes n'est pas de nier leur désir d'enfants et leur pouvoir créateur : il ne s'agit pas de devenir "des hommes comme les autres" ! Au contraire, il faut oeuvrer à ce que la maternité ne soit plus pénalisante pour les femmes, et soit reconnue comme un apport essentiel et magnifique à la société, car c'est la création du bien le plus précieux de l'humanité : l'humanité elle-même !
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Féminologie, tome 3 : Génésique

Antoinette Fouque, née à Marseille le 1er Octobre 1936 est une militante pour l'émancipation des femmes. Psychanalyste, éditrice, essayiste, politologue et femme politique française, elle a lancé "les éditions des femmes" et créé la collection littéraire "bibliothèque des voix".

Génésique, Féminologie III est un recueil de textes écrits entre 1974 et 2012 disposés dans un ordre non chronologique qui s'articule autour de 3 postulats:

1. la gestation comme paradigme de l'éthique:

La gestation est présentée comme le paradigme du don, c'est à dire l'accueil de l'autre.

Une réflexion est menée sur la gestation pour autrui.

La terminologie de "génésique" est définie: " l'utérus est le premier environnement de l'être humain".

"Je ne crois pas que la terre soit un utérus mais je crois en revanche que l'utérus est à la fois une terre et un monde, terreau de la civilisation, de la culture. Toute la phylogénèse re vécue au niveau de l'ontogénèse, c'est la génésique" p.35

De même, la féminologie est une science pour rendre compte des faits, de la vie, de l'existence des femmes.

Antoinette Fouque considère que les femmes sont productrices de vivant, anthropocultrices et dit également: " la procréation est création. La génésique peut faire résistance à la capitalisation du vivant".

2. Le MLF, un mouvement de civilisation.

"Du réel au vivant, voilà ce qu'était le début du MLF. C'est pour cela qu'il est si difficile d'en faire l'histoire. Il faudrait être poète plus qu'universitaire féminologue plus que féministe, pour dire la fécondité de la naissance et des années premières, l'éclatement et la libération de la vie".

Dans cette partie, elle introduit la notion de gynocide, défend un Grenelle des femmes, et nous fait entendre les voix de Benoîte Groult et Aung San Suu Kyi.

3.Libido Creandi.

Où nous entendrons parler de l'artiste Louise Bourgeois et de Clarice LIspector, écrivaine.

"Nos démocraties oublient que l'enfant qui vient est un cerveau pour demain plutôt qu'une bouche à nourrir".



La pensée d'Antoinette Fouque découverte grâce à Masse critique pourrait paraitre parfois difficile à suivre car de nouvelles terminologies y font leur apparition mais c'est aussi cela qui est intéressant.

C'est une pensée qui refuse tous les "ismes", qui pose de manière inédite la question des femmes et du corps dans la théorie psychanalytique.

C'est un livre essentiel pour qui se penche sur la condition féminine.

Merci aux éditions "des femmes".







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Féminologie, tome 4 : Génialité

Masse Critique Non-Fiction Février 2023



Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce tome 4 de Féminologie, Géni(t)alité, recueil de textes et discours d'Antoinette Fouque, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes en 1968 en France décédée en 2014, est abscons. Disons que, sans doute aucun, il s'adresse à des personnes - dont fort heureusement je fais partie - qui maîtrisent le lexique de l'engagement et de la pensée féministes, et en comprennent les postulats fondamentaux.



Tel que le décrit à plusieurs reprises Antoinette Fouque, le mouvement féministe initié par le MLF des années 60, est d'abord un mouvement philosophique et culturel, influencé par les hautes sphères intellectuelles de la connaissance scientifique (sciences dures comme sciences humaines). Seulement ensuite un mouvement politique intersectionnel.



Le recueil est monté de telle façon que les conclusions des réflexions d'Antoinette Fouque se basent sur des argumentaires parfaitement articulés, mais forcément - question d'époque ? - les divergences dans les opinions qui guident une femme née dans les années 30 et qui a eu tant d'impact sur la vie de toutes les femmes françaises, et d'une simple féministe comme moi née à la fin des années 80, sont plurielles. Pour faire court : je n'adhère pas à toutes les convictions de l'essayiste, que par ailleurs je respecte, car je le leur dois à plus d'un égard.



Je remercie du fond du coeur les éditions "des femmes" et l'opération Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de lire cette passionnante oeuvre technique et d'avancer encore sur mon chemin dans le féminisme.



Les thèmes qui y sont abordés et qui m'ont particulièrement passionnée sont :

- Le lien entre création et procréation ;

- L'oralité comme tradition féminine et le sens du mot "écriture", sa construction notionnelle, son utilité, sa signification dans la gestation et sa polysémie ;

- La notion fondamentale d' "envie de l'utérus", exposée ici comme la source de la misogynie culturelle ;

- L'esquisse d'une nouvelle ère, effective et linguistique, dans la prise de conscience et l'acceptation de l'origine corporelle de tout être, l'origine utérine par opposition aux récits des mythes fondateurs les plus influents de la culture humaniste ;

- La redéfinition de plusieurs termes ou plutôt la prise de conscience de ce qu'un mot utilisé quotidiennement comprend non seulement sémantiquement mais culturellement et donc sociologiquement, politiquement, économiquement (exemple : le terme "maternel" par rapport au terme "matriciel", dénué de connotation culturelle et structurée, embrassant strictement sa nature biologique).



En conclusion, "Géni(t)alité" est une livre à lire pour ouvrir ses champs de réflexion sur la pensée féministe et dans la perspective de la construction d'un nouveau monde qui ferait de la relation hétérosexuelle un duo créateur plutôt qu'un duel destructeur.











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MLF, psychanalyse et politique 1968-2018, t..

Reçu dans le cadre de la masse critique de février, j'ai découvert non seulement la maison d'édition née à l'initiative d'Antoinette Fouque intitulée sobrement "des femmes" et l'histoire incroyable du mouvement de libération des femmes. Ce second volume met en exergue la naissance de cette maison d'édition et l'accompagnement des femmes écrivaines qu'elle a publiées. Divisé en trois parties, ce livre évoque successivement la publication des écrits de femmes, oeuvres engagées ou oeuvres de fiction, la conquête politique pour la reconnaissance des droits fondamentaux des femmes et leur plein exercice dans la sphère politique et enfin la prise de pouvoir des femmes sur leur intimité, leur corps et l'expression de leurs désirs. La documentation est riche et illustre efficacement le propos. Une lecture nécessaire pour ne pas oublier le combat menée par le MLF et ce que nous devons toutes à ces femmes pionnières.

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Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?

Bonsoir,

Un livre qui se lit à petits pas afin de comprendre toutes les problématiques soulevées, je vous parle de « Qui êtes-vous Antoinette Fouque » des entretiens avec Christophe Bourseiller aux éditions des femmes que j’ai eu grâce à la masse critique de Babelio. Antoinette Fouque est une des créatrice du MLF le mouvement de libération des femmes, elle aborde donc le féminisme, la place des femmes dans la société et expose ses idées à la fois philosophiques, créatrices, politiques. Antoinette Fouque prône la place des femmes en tant que créatrices, car pour elle la création et la procréation sont l’apanage des femmes et c’est ce qui leur permettra de prendre la place qui leur revient. Un livre parfois ardu mais follement passionnant.

Quatrième de couv. « Cofondatrice du Mouvement de libération des femmes, Antoinette Fouque apparaît également aujourd'hui comme une théoricienne exceptionnelle. En liant pensée et action, inconscient et histoire, psychanalyse et politique, elle a donné à ce mouvement une dimension philosophique, quand d'autres le réduisent à une revendication sociale. Au-delà du féminisme dont elle fait une critique radicale, Antoinette Fouque place la procréation au coeur de l'éthique et de la libido des femmes et en tire toutes les conséquences politiques, philosophiques, humaines, etc. Ces entretiens permettent de découvrir ou de redécouvrir une des pensées contemporaines les plus anticonformistes et les plus créatrices sur le rôle des femmes dans le monde actuel et l'alternative dont elles sont porteuses. » C. B.
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Féminologie, tome 4 : Génialité

Merci à Babelio et aux éditions des femmes de m'avoir offert geni(t)alité tome 4 de féminologie par Antoinette Fo u q u e. Je connaissais 'les éditions des femmes' à travers un livre fondateur " du côté des petites filles", lu quand j'avais 18 ans, qui offrait une analyse détaillée du formatage éducatif différencié en fonction du genre. Je découvre a l'occasion de la lecture de cet ouvrage l'engagement d'Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF et fondatrice de la maison d'edition déjà citée, mais aussi de l'edition de livres enregistrés.

L'introduction du présent livre, est un peu complexe à lire car elle fait référence à des notions, qui nécessitent bien souvent de recourir au dictionnaire. L'objectif de ces ouvrages, puisqu'il s'agit du 4e volume des essais de féminologie est de constituer une sorte d'encyclopédie du génie feminin. L'idée est de montrer que la "création est en rapport avec procréation". "Ainsi sommes-nous passées, nous, femmes, de la condition féminine à la condition historique."

Ce recueil est une suite chronologique d'articles publiés dans différentes revues à l'occasion d'événements ou de luttes qui ont marqué leur époque. On remonte ainsi aux années 1975 et si certaines luttes ravivent des souvenirs, pour les plus jeunes il y a fort à parier que cela n'évoque pas grand chose. Je suis étonnée de la forme de certains écrits. Certaines phrases me semblent presque incompréhensibles et peut-être encore plus dans le contexte d'aujourd'hui. C'est une harangue sophistiquée. D'autres sont des analyses psychanalytiques d'une œuvre littéraire (Proust). Les chapitres à dimension psychanalytique sont ardus et j'avoue n'avoir pas toujours compris le propos.

Par contre le traitement d'autres sujets est plus abordable et toujours d'actualité.

Le petit chapitre sur la laïcité est intéressant: "la laïcité est devenue aujourd'hui une laïcité de gestion des religions".

"Oublions-nous encore longtemps qu'il est impossible de lutter contre cette haine de l'autre que sur le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, sans lutter, d'un même élan, contre le quasi apartheid des femmes qui en est la racine qu'on l'appelle misogynie, gynophobie ou sexisme." Voilà un constat qui n'a pas pris une ride et qui date de ...1995.

L'autrice montre, chiffres a l'appui, le lien entre développement, démographie et démocratisation, lesquels sont conditionnés par la parité entre les hommes et les femmes. La pauvreté se féminise, partout dans le monde où la grande majorité des très pauvres sont des femmes (en 1996 on parlait de 70%)



Ces articles qui touchent à de nombreux domaines montrent " l'intersectionalité " des luttes sociales (concept clé actuel) mais qui était déjà évoqué par Antoinette Fouque sans être ainsi dénommé.

C'est une approche historique à chaud, puisque ce sont des analyses liées à des évènements précis. Mais certaines, toujours aussi actuelles, montrent la clairvoyance de leur autrice et affirment, s'il n'était besoin de le faire, la permanence de certaines luttes, car les droits des femmes ne sont jamais acquis. Il suffit de regarder les retours en arrière de nombreux pays sur les droits liés à la conception ou l'avortement et bien sûr l'archaïsme criminel des états qui privent les femmes d'accès aux soins, à l'éducation, la culture et de la liberté de choix de vie.

Ce livre mérite d'être lu pour sa dimension historique et engagée, mais c'est indéniable que sa lecture demande un effort. La cause des femmes le vaut bien!
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MLF, psychanalyse et politique 1968-2018, t..

Ce livre se présente sous la forme d’un historique du mouvement Psychanalyse et Politique du MLF, dont Antoinette Fouque était l’une des initiatrices. On découvre comment le groupe s’est créé, quelle a été son évolution et son travail. Le texte est complété par des fac-similés de documents de l’époque: notes de réunions, tracts, témoignages, etc. De nombreuses photos complètent l’ensemble.



Je dois avouer que, lorsque j’ai demandé ce livre, j’ignorais que Psychanalyse et Politique était un mouvement à part entière, du coup je n’avais pas compris correctement de quoi il parlait. Ma lecture m’a donc appris beaucoup de choses! Même si, honnêtement, l’aspect historique et social m’a nettement plus intéressée que l’aspect psychanalytique, qui était un peu ennuyeux et répétitif.



Sur la forme, je regrette que les notes associées au texte aient été proposées en fin de chapitres plutôt qu’en bas de pages: c’est devenu très rapidement fastidieux de toujours devoir s’y reporter. D’autre part, si les documents qui illustrent le livre sont très intéressants, certains étaient un peu difficiles à déchiffrer.



Pour résumer: une lecture instructive, mais parfois un peu laborieuse.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Féminologie, tome 4 : Génialité

Dans ce 4ème tome sont réunis des textes de Antoinette Fouque parus dans la presse au moment de leur rédaction entre 1975 et 2013, lors d'événements ou de luttes engagées par le MLF.



J'avoue que pour les 1ers textes, même s'il y a une brève description du contexte, je ne connaissais pas suffisamment le sujet pour y trouver un éclairage. Certains m'ont même semblé bien dépassés.



Pour le reste j'ai préféré les articles sur le MLF, la laïcité, l'analyse d'une partie de l'oeuvre de Proust, la parité, les droits des femmes en général. La partie sur l'appauvrissement de la population féminine m'a particulièrement intéressée et même si on connait les chiffres avancés font froid dans le dos et n'évoluent malheureusement pas dans le bon sens.



Un livre assez ardu, à lire par petites touches, pour se remémorer que les droits des femmes ne sont jamais acquis et qu'elle faut se battre au quotidien.



Un livre engagé à lire quand on a le moral !
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Féminologie, tome 2 : Gravidanza

Dans son essai Gravidanza, Antoinette Fouque nous dresse la rétrospective des luttes menées par le MLF de 1968 à 2007.



A travers des entretiens, des communiqués ou encore des extraits de pièces de théâtre, on découvre le concept de féminologie, fortement empreint de psychanalyse. On voit également les contradictions et combats qui agitent la sphère féministe du milieu du XXe siècle.



Malgré des beaux moments de lecture, certains tenant presque de la poésie en prose, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à certains propos et surtout ceux concernant la psychanalyse et le rapport à la maternité.



Je ne pense pas que cette lecture soit à conseiller pour des personnes qui n'ont pas de prérequis en psychologie ou une connaissance très accrue de l'histoire du féminisme.



Je remercie néanmoins Babelio pour cette masse critique et les éditions Desfemmes pour leur travail éditorial et les combats qui continuent d'être menés.



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Féminologie, tome 2 : Gravidanza

Ce recueil d'extraits de discours, entretiens, articles, slogans, édito ... organisés de manière chronologique et couvrant la période de fin 1968 à 2007, nous permet de mieux comprendre les différents enjeux du féminisme de la création du Mouvement de libération de la femme aux années 2000. Ce livre permet également de connaitre un peu mieux la femme, Antoinette Fouque, co-fondatrice du MLF , qui a lutté toute sa vie pour défendre les femmes, leur liberté et leurs droits, à travers ses idées mais aussi ses rencontres avec des femmes d'exception, ses choix littéraires et cinématographiques. Sa vie a été riche et elle a rendu celle de nombreuses femmes plus facile .



Entre idéologie, politique et psychanalyse, j'ai eu du mal à accrocher à la première partie du livre, peut être parce qu'elle couvre une période que je n'ai pas ou peu connue, et qui me parait trop abstraite et un peu trop dure dans ses concepts. Bien qu'ayant fait des études de psycho, je reste hermétique aux thèses très orientées sur le phallocentrisme et le rapport à la mère qu'Antoinette nous décrit. Les idées de Freud et Lacan également. Trop de psychanalyse, qui ne trouve pas de résonnance dans mon expérience de femme.



Par contre, à partir des années 80, je comprends mieux les enjeux, les problématiques, et je m'encre plus aux discours et idées féministes véhiculées par des personnalités tels que Lio et Ségolène Royal et dont le livre fait aussi la place. Alors même si je ne me sent pas une combattante dans l'âme, je vous remercie Mme Fouque pour ce que vous avez fait pour nous les femmes, même si il reste encore du travail.



Ce livre écrit par une femme qui défend la liberté des femmes, doit aussi être une aide précieuse à toutes personnes , femme ou homme, qui souhaite un peu mieux comprendre les difficultés d'être une femme de notre époque, d'être une femme dans des pays où les droits des femmes sont inexistants. La France est un bel exemple d'avancée mais malgré 50 ans de lutte, il reste des inégalités flagrantes et des injustices à combler. Ce livre apporte malgré tout beaucoup de bienveillance aux différences, et donne aussi une belle leçon de tolérance.

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Voix de femmes d'hier et d'aujourd'hui pour..

écouté en CD; 1h25 Edition des femmes, Antoinette Fouque

Textes historiques sur les luttes des femmes: infatigables combats contre les injustices.

De grandes voix de comédiennes: Ariane Ascaride, M-C Barrault, Isabelle Carré etc.lisent des textes d'hier et d'aujourd'hui pour demain et Lio interprète l'hymne du MLF.

de 1399 à 2017 avec les Femen.

Olympe de Gouges n'est donc pas la première à dé noncer le statut des femmes.

En 1791, elle propose une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Lutte pour l'égalité des droits et contre les violences: coups, viol, excision, infibulation...

Et dire que les femmes n'ont le droit de vote en France que depuis 1945.

Parfois des harangues, parfois des analyses mais il me semble que je suis saturée ; on parle toujours des féminicides et il y a meeto: cela va-t-il changer quelque chose...on entend surtout la voix des occidentales à part un texte sur les femmes arabes et les noires

Intéressant mais je crains les outrances et parfois une certaine haine des hommes qui me gêne.
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MLF, psychanalyse et politique 1968-2018, t..

Un livre historique où l'on nous raconte le début du MLF.

Ce livre m'a intéressée car bien que connaissant ce mouvement, je n'avais pas la connaissance historique aussi précise, mais aussi les valeurs exactes.

J'ai préféré le côté politique de ce livre, car c'est vraiment sur ce plan qu'il m'intéressait de voir l'évolution.

Malgré tout le côté psychanalyse nous fait comprendre les divergences au sein même de ce mouvement et l'évolution que celui-ci va avoir.

Par contre, la troisième partie m'a un peu perdue à propos des lectures et des interprétations, sûrement trop pointue pour moi.

Etant le volume 1, je lirai le ou les prochains pour connaître tout l'historique.
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Génération MLF 1968-2008

Allons droit au but: ce livre est essentiel pour qui s’intéresse au féminisme en France et à son histoire. Essentiel pour comprendre à quel point la question du droit des femmes était importante à l’époque et à quel point nous avons avancé sur ces questions. Bien sûr, beaucoup de chemin reste à parcourir comme en témoignent les études récentes sur les différences de salaires hommes/femmes sur un poste équivalent.



La première partie du livre alterne témoignages et chronologies. Les témoignages permettent de comprendre les parcours de ces femmes qui, après mai 68, ont décidé de s’engager pour gagner/défendre leurs droits. Ces témoignages sont également très intéressants pour comprendre les militants politiques au sens large: qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné une personne décide de militer? comment un mouvement politique naît? comment ce mouvement, parti de quelques individus, peut prendre de l’importance et influer fortement sur la société? Les chronologies permettent de contextualiser les témoignages et de suivre toutes les avancées (loi sur l’avortement, …) mais aussi tous les événements (récents) qui justifient qu’on se batte encore (par exemple, la lapidation de Ghofrane ou encore l’annulation de mariage par le tribunal de grande instance de Lille l’année dernière).



La deuxième partie est composée de photos, classées par année (malheureusement, il y a un “trou” étrange entre 1997 et 2005).



Le livre se termine par une troisième partie composée de presque 200 pages de “Documents” divers: tracts, affiches, articles de presse, …



Plus qu’un livre sur l’histoire d’un mouvement, Génération MLF 1968-2008 est donc une véritable encyclopédie des combats des femmes sur les 40 dernières années en France et dans le Monde dans laquelle j’irai chercher des informations ou relire des témoignages de temps à autre.
Lien : http://lepanoptique.free.fr/..
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