Citations de Arni Thorarinsson (199)
On n’acquiert aucune certitude concernant ce qui se passait dans sa vie, mais on comprend un peu mieux ce qu’elle ressentait. Et on la voit passer de l’enfance à l’adolescence. Elle ne publiait pas énormément. Ses statuts étaient parfois espacés de deux ou trois mois. J’en ai copié quelques-uns qui nous aideront sans doute à concocter un article de fond en cas de besoin.
Les sites Internet étaient selon lui largement responsables de la baisse des ventes et des abonnements puisque les lecteurs obtenaient suffisamment d’informations sur l’écran de leurs ordinateurs et pouvaient donc se dispenser d’acheter la version papier. En créant ces sites, les journaux avaient creusé leur propre tombe. Tant que nos contenus ne sont disponibles qu’en version papier, les gens ont une raison d’acheter notre journal. C’est cela qui constitue notre identité particulière et si nous imitons les autres, nous la perdrons. Voilà pourquoi j’entends continuer de m’accorder le luxe de vivre au Moyen Âge.
Parfois, j’ai l’impression que j’y aurais ma place, parfois pas du tout. Ces pensées, ces doutes et cette tristesse m’assaillent en permanence, surtout quand je me retrouve seul le soir. Je parviens toujours à la même conclusion. Tout ira bien si je m’accroche à mes convictions. Comme disait Hannes : Pense à ton article, pense à ton devoir d’informer, mon cher. Ne cède rien, ne fais aucun compromis sur ce que tu considères comme juste et vrai. Puis cette certitude s’évanouit et je me retrouve seul avec mes doutes. Je sens l’odeur du cigare froid à la porte.
Ce que je veux dire, c'est que les romans permettent aussi parfois de monter à l'assaut, autant qu'ils sont une manière de fuite. S'ils te mettent en échec, cela te permet de te mesurer à leur aune et d'évaluer ta réalité, pour reprendre le double sens du verbe mata dont je parlais tout à l'heure.
Les romans sont une forme de réalité interactive.
- Je vous prie de vous soucier des intérêts de l'enquête et pas seulement des ventes de votre journal.
- Et bien, je m'en soucierais peut-être si je connaissais la nature des intérêts de l'enquête ?
- Soyez un peu raisonnable.
- Ce n 'est pas dans l’intérêt de l'enquête que je connaisse la nature des intérêts de l'enquête ?
Avant ils étaient heureux, une famille heureuse, et puis ils l’avaient appris et leur vie était devenue un enfer. Ils ont tout caché, surtout pour leur fille, mais se sont engagés à lui parler le jour de ses dix-huit ans. Tous les trois ils ont attendu ce jour et craint son arrivée.
La croissance n'est qu'une appellation politiquement correcte pour désigner la cupidité.
- Ha ! Ha ! Ha ! Tu me l'avais bien dit, Hermann, cet homme est en effet le sel de la terre.
Mon air dubitatif conduit Hermann à me fournir quelques précisions.
- Le sel de la terre dont nous parlons est une expression tirée de l'Evangile selon saint Matthieu. Ca veut dire que tu fais figure d'épice nécessaire et que, si tu n'étais pas là, notre journal perdrait en qualité.
Heimir se redresse soudain sur son fauteuil.
- Que serait le pop-corn sans sel ?
Je me demande si ces deux types ont bien toute leur tête.
Qu'est-ce que ça donne si j'enlève le l et le s d'une femme toute nue et que j'ajoute un t et un a ?
N'y a-t-il donc aucune limite à ce que je suis capable de supporter de la part des gens ?
A trois heures du matin, j'arpentais toujours la salle à manger, horripilé, l'esprit torturé par cette pantalonnade ridicule. Si Victoria ou, du moins, la femme qui se présentait à moi sous cette identité, a monté toute cette mascarade afin de me ridiculiser et, du même coup, rouler la police dans la farine, quel but poursuivait-elle ?
J' ai fait défiler dans mon esprit l'historique de nos relations, depuis son premier coup de fil jusqu'au dernier, en repensant aux moments que nous avions passés ensemble à Reykjavik et à l'infime quantité d'informations tangibles contenues dans ses propos, qui relevaient le plus souvent d'énigmes insolubles.
Comment vais-je me débrouiller, moi ? Voilà la question.
Et comment expliquez-vous que je me dépatouille de la Question du jour en demandant aux gens : les Islandais sont-ils dévergondés ?
Les réponses que je récolte avec August Orn dans la rue piétonne sont les suivantes :
Une jeune lycéenne de dix-huit ans : non, c'est seulement que nous aimons la vie et que nous n'avons pas honte de nous adonner au sexe.
Un homme âgé d'une cinquantaine d'années : les Islandais sont plutôt libres en ce qui concerne le sexe. Fort heureusement. Comment ferions-nous autrement ?
Une femme de plus de soixante-dix ans : cela a beaucoup changé depuis que j'étais jeune. A cette époque-là, tout était interdit. Aujourd'hui, on fait tout ce qu'on veut. Je suis incapable de dire quelle est la meilleure solution, ne connaissant d'expérience que la première.
Un jeune homme de 21 ans : les Islandais sont aussi chauds lapins que les autres. La différence, c'est peut-être qu'eux, ils osent y remédier.
Le mont Esja hulule sous un rideau de neige opaque et mouillée derrière la haute tour élevée à la gloire de ce qui n'advint pas.
Parfois, on s'interroge sur ceux qui nous sont le plus proches. Il arrive même qu'on aille jusqu'à douter de soi.
Il existe partout des énigmes irresolues dont, pour la plupart, on ignore l'existence. Alors on passe sa vie à chercher des réponses.
(...) dans quel type d'Etat le travail de la police est simple ?
- Un Etat policier ?
Les vieux sont devenus exactement comme les jeunes(...)Ils ne lisent plus, ne parlent plus. Ils passent leur temps à regarder ces crétins d'américains se ridiculiser pour des millions de dollars
je voudrais simplement que personne ne soit méprisé ou mis hors jeu à cause de son âge. Ca s'applique aussi aux enfants. Et aux adolescents. Tout le monde a le droit d'être écouté
le gamin était devenu bilingue tout bonnement parce qu'il passait son temps entouré de petits Polonais à la maternelle.
Docteur Jekyll ne brime plus Mister Hyde, c'est Mister Hyde qui brime Doctor Jekyll. Et encore, pour peu que ça lui chante.