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Citations de Arthur Masson (40)


"La joie que l'on partage s'en trouve multipliée." (p.126)
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"Dji pinseùs qu'l'huche dou stôle asteùt drouvu ... Vos rniflou comme un via qui bwèt l'fond dou saya !" (p.24)
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"L'Thanasse, il a taudis sti ène miette pus maboul qu'in aute, on l'sait bé, mais dispus qu'y lit les gazettes des calotins, ça va pire, è si on n'ly met né ène goutte d'huile dins s'tiesse, y va dérayi pou dou bon." (p.127)
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"Le plus grave défaut du terrestre bonheur, c'est d'abréger le temps de ceux qu'il comble. Les gens heureux trouvent la vie bien courte. Les vies les plus longues sont celles des pauvres diables qui ne rencontrèrent ici-bas que miche rance et coups du sort." (p.69)
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"Votre âge ! Votre âge ! Vous n'aurez jamais que celui que vous accepterez, Madame Fleury. Vous en avez dans les cinquante-cinq. N'en acceptez que quarante et c'est vous qui aurez le dernier mot." (p.168)
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"C'est toudis les p'tits qu'on spotche." (p.9)
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"Dji creus, Mam'zelle, qui vos avoz one fameuse boule. Sûremint, po causè comme ça, v's'astoz stî lontins à scole." (p.28)
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"... pasqui po tot vos dire, dji n'a nin do français po chure, è l'cya qui dj'a appris, dji creus bin qui pas côs, y n'richonne nin fwart au cya do dictionnaire Larousse. (p.18)
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"A l'école, le maître les avait séparés jugeant leur travail par trop coopératif et même syndicaliste." (p72)
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Rien de tel pour fabriquer instantanément un dictateur que de coiffer un singe d'un képi. Mettez des lunettes à un baudet, il braira du grec et du latin. Prêtez-lui votre fouet, garez vos fesses.
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"Salut, Marie, bénie d'entre toutes les femmes que leur volonté est faite sur la terre comme au Ciel ! Donnez-moi z'aujourd'hui le pain quotidien et le fruit pour mes entrailles et les aliments pour nous conserver la vie. Je crois au Saint-Esprit qui a souffru sous Fonse-Pilaque et pardonnez-nous nos enfances comme nous pardonnons à ceux qui nous ont enfoncés et faites-les mourir plutôt que de nous enfoncer encore. Ainsi soit-il !" (p.104)
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- Vous, au moins, on voit c'que vous"peindez" !
- Si tu voirais seulement c'que je sais "pinter", murmura l'autre gravement et sans se retourner, c'est ça qui t'en boucherait un coin.
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Le curé reçut sa part d'éloquence, et Toine lui servit « que tout le village le regretterait quand il serait mort ».
À quoi le curé répondit :
— Ça me fait plaisir, mais je ne suis pas pressé de vérifier.
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Le dernier refuge de la littérature épique, c'est la presse sportive. De la chanson de geste, les journaux boxophiles et cyclolâtres ont gardé la gravité de ton, l'idéalisme naïf, et cette touchante duperie de l'imagination qui exalte et gonfle la prouesse musculaire – sprint ou crochet du gauche – jusqu'au delà des humaines possibilités.

Mais nos trouvères modernes, rajeunissant le genre épique, l'ont enrichi. Les chansons du vieux passé, pour exaltantes qu'elles fussent, ignoraient le lyrisme, qui est la vibration harmonieuse de la grande passion... Dieu sait si les journalistes sportifs, chantres de l'universel et fanatique amour des peuples pour l'héroïsme sur pneumatiques, font leur possible pour nous servir des proses vibrantes.

Rude métier que celui-là ! Il exige de son homme à la fois la cervelle épique et l'âme pindarisante. La concurrence y est grande. Les mots les plus éclatants du lexique laudatif ont subi l'usure du galvaudage quotidien...

Mais noble métier aussi ! Car le chauvinisme s'est mêlé à l'affaire, quand ce n'est pas la nationalisme le plus exclusif ou même le racisme le plus pointu. Un champion, paraît-il, est toujours le chef-d'œuvre de sa terre. Il est tout son pays en un seul homme, avec sa grande âme de chez lui. Il magnifie sa nation et sa race aux yeux de l'Univers jaloux.

Allez me chanter ça chaque jour dans une chanson nouvelle sur un air inédit !
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Aloys avait doublé sa sixième. Il avait doublé sa cinquième. Il aurait dû doubler sa quatrième mais ses dix-huit ans allaient sonner. Le père avait décrété : il en sait plus qu’assez. Et Aaloys avait pensé : dommage quand même .Je m’amusais bien .Les copains étaient gentils et le programme des études comportait de bonnes choses , les vacances par exemple.
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Marie, qui s'était dirigée vers la cuisine, en revint avec une sorte de grand saladier, une bouteille et une boîte de sucre scié. Elle déposa le tout au milieu de la table. Et aussitôt, elle fit avec le sucre, sur le fond du saladier une sorte de maisonnette cubique, sur laquelle est versa un demi-litre au moins de bon cognac. Après quoi :
— Occultation ! commanda l'hôtelier. Et il donna un coup de pouce à l'interrupteur.
Une allumette flamba que le bonhomme approcha du saladier. Et aussitôt, il en jaillit une flamme plus belle qu'un arc-en-ciel. Elle était bleue, avec des rougoiements brefs et des torsades vertes. Et toutes ces couleurs se reflétaient sur les visages des assistants, leur donnaient un aspect de diablerie assez comique. Parfois, le brûlot semblait près de s'éteindre, mais aussitôt il se ranimait, cependant que s'écroulait la maisonnette de sucre et qu'un parfum merveilleux embaumait toute la salle.

Tous les assistants observaient un silence recueilli, semblaient assister à un rite à la fois auguste et délectable.

Lorsque s'éteignit la dernière flammette du brûlot et que le sucre ne forma plus qu'une pâte affaissée au fond du saladier, on ralluma le lustre, et l'hôtelier mélangea le tout au moyen d'une petite louche, cependant que sa nièce Marie, une fois encore, revenait de la cuisine avec une grande cafetière brûlante. Elle remplit les tasses aux tiers d'un moka très noir. Et le brûlot fit le troisième tiers.
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Un Namurois – il s'appelait Zante – rencontre un des ses copains, celui-là prénomé Gustin.
Zante a l'air fort soucieux. Gustin s'informe :
— Qwè c'qui tu m'fais là pou in mouzon ? Tu r'chones à in homme qu'aureut pierdu s'quin-zain-ne.
De son parler lent, Zante explique :
— Dji fais dè l'dépression.
— Dè l'dépression ?
— Oyi, dj'ai des noirès idéyes.
— Tu divreus d'distraîre.
— Aveu qwè ?
— Bé, tu pourreus d'djà v'ni aveu mi à l'chorale.
— Chorale ? Qué chorale ?
Et voilà le Gustin qui explique l'affaire à son copain Zante. Sa chorale, c'est une société d'amateurs fondée il y a peu. Elle tient ses réunions chez Titine, patronne d'un petit café confortable et bien chauffé où la bière est fraîche. Il lui raconte qu'à chaque séance, le président d'honneur offre à boire aux chanteurs. Après quoi, c'est le tour de chaque des membres du comité qui sont huit. Et presque chaque fois aussi, le maïeur, qui est mélomane, vient faire une apparition dans le cabaret de Titine avec deux ou trois conseillers communaux. Et chacun encore y va de sa tournée...
Étonné, peut-être aussi affriolé, le Zante pose l'objection bien naturelle :
— Mais, nom di djo, quand c'qu'on tchante, d'abôrd, dins t'chorale ?
— Bé, en r'vènant, tins !
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Nos p'tits villâtches tout afeùwès, nos p'tits clotchis cayis comme des guilles pa les obus, nos dgins atterrès dins leus courtis, du sang tout routche su l'nife toute blanque, c'est terripe mais c'est bia è ça fait in tableau à mette dins les égliches... Pusqu'y falleùt in calvaire pou l'Passion à des martyrs pou sauvè l'monde, quand nos aurons fini d'braire, nos comprindrons qu'nos pa-ys, c'est l'vraie terre du Bon Djeu...

(Nos petits villages tout en feu, nos petits clochers culbutés comme des quilles par les obus, nos gens enterrés dans leurs jardins, du sang tout rouge sur la neige tout blanche, c'est terrible, mais c'est beau et cela fait un tableau à mettre dans les églises... Puisqu'il fallait un calvaire pour la Passion et des martyrs pour sauver le monde, quand nous aurons fini de pleurer, nous comprendrons que notre pays c'est la vraie terre du Bon Dieu.)
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Dans ses gros sabots, avec son foulard noué à la diable en oreilles de lapin, et sa bonne grosse tête couverte de l'argent bourru d'une chevelure intacte, T. Déome, debout au milieu de tous ceux-là qui le reconnaissaient pour frère, T. Déome était inconsciemment splendide. Non, il ne s'en doutait pas, mais il était à ce moment l'Ardennais spécifique. Trapu, gros pour confirmer la règle de maigreur par une exception frondeuse ; sans apprêt, malicieux sous ses espèces débonnaires et même frustres ; vite ému et donc volontiers rosse, par pudeur, il incarnait l'éternelle magistrature du bon sens en sabots de bouleau et gilet de velours, parfumée d'âcre tabac. Produit pur d'une terre chiche, mais belle de la saine beauté des filles à maigre dot, il narguait la vie de son sourire broussailleux et démolissaient allègrement, à coups de boutoir, les duperies, les artifices, les décors fallacieux, et les politesses hypocrites, et les mièvreries gommées, et les lècheries flagorneuses, tout cela qui n'était pas la nature simple et la vérité drue.
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« La vieille », c’était une cousine, une sous-institutrice en retraite, qui vivait avec une servante aux confins du village, dans une coquette maison qu’elle s’était faite bâtir. Vieille fille jaunâtre, ornée, vingt heures sur vingt-quatre, de bigoudis et de papillotes de gazette dans ses cheveux sauris par la teinture, elle portait un lorgnon à cordonnet sur un nez d’usurière et, dans la bouche, un râtelier mal adapté qui mordait dans la réputation d’autrui avec un drôle de petit bruit, tac-tac-tac, comme celui du claquet métallique d’un moulinet de canne à pêche. Avec ça, susceptible, autoritaire, lunatique, grande liseuse de coquecigrues savantasses, elle se croyait femme de haute sapience, déclarant que le wallon n’était fait que pour les rustres, les mal embouchés et les imbéciles. Elle ne parlait donc que le français, mais un français périphrasique et puriste qui, dans ce village sapide où le langage avait l’odeur du sol et l’accent de la rivière, détonnait et crispait comme le soliloque d’un cacatoès égaré dans une basse-cour.

Les subjonctifs compliqués avaient sa faveur. Un jour, en verve exceptionnelle, elle avait fignolé, devant ses collègues réunis en conférence, cette apostrophe historique :
« Faudrait-il, pour plaire à nos béotiens d’édiles, que les maîtresses d’école ramonassent elles-mêmes les cheminées des bâtiments scolaires ? »

Ce « ramonassent » était sorti si simplement, si plein, si rond, si lisse, si lubrifié, qu’il évoquait une ponte.

Mais à partir de ce jour, l’auteur de l’apostrophe ne s’était plus appelée que « mam’zelle Ramonasse » autant et aussi bien qu’elle avait été jusqu’alors Mademoiselle Sylvie Fripiat.
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