AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Asli Erdogan (389)


Comme si mes yeux étaient faits pour l’obscurité, et pour elle seulement. Comme si j’écrivais une lettre d’adieux à quelqu’un qui n’a pas encore de nom. Et lorsque j’écris : « Je m’adresse à toi depuis les profondeurs de la nuit. Ecoute-moi ! », seul mon propre visage se retourne vers moi, maculé, dénué de mémoire, demi-visage qui ne raconte aucune histoire – sinon la défaite des hommes.
Commenter  J’apprécie          00
Une voix m’appelle, une voix qui guette des sentiers dans la nuit… Mais je n’ai pas assez de force. Pas assez de temps. Il faut un regard infini pour scruter pareille obscurité… Et quant à moi, ma seule possibilité est de rester là sans quitter ma place, et de donner un nom à l’endroit où je suis. [..] Couvrant de toute son ombre le papier, ma main sème des mots qu’elle croyait siens.
Commenter  J’apprécie          00
Tu as dépensé les mots, les visions, les images sans compter. Et brusquement tu n’as plus rien, ta main est vide. D’un seul coup, tout est fini. Comme ça avait commencé… Ta mémoire a vécu autant que vit une goutte d’eau, en essayant de refléter l’immensité du monde… Montant de la surface de plus en plus froide, le brouillard des voix te cerne peu à peu. Comme si elles accouraient des tréfonds les plus désolés du cœur du monde pour venir résonner en toi, pour t’avaler et t’incorporer dans le grand silence qui engloutit toute chose.
Commenter  J’apprécie          00
Dans le port où les morts chantent pour toi des chants d’adieu, dans l’espoir qu’ils soient leur ultime appel… En ce lieu où tu prêtes l’oreille à toutes les voix afin d’entendre enfin la tienne.
Commenter  J’apprécie          00
Soit, commençons. Ici et maintenant, bien après le règne de la lumière, du jour, de l’enfance… Et après tant de mots, de rêves, de saisons… [..] Après que les récits se sont fracassés contre le silence. Arrêtons-nous ici, au hasard de la route des épreuves traversées. Au croisement des millénaires et de l’instant, reprenons notre souffle, reprenons tout du début.
Commenter  J’apprécie          00
L’heure venue, la forêt me rejetterait hors d’elle et ne me reconnaîtrait plus... Bientôt, elle aurait effacé toute trace de mon passage. Toute ma vie alors passerait à errer dans le silence d’une forêt perdue, aux frontières du seul lieu où je puisse exister. Obligée sans cesse, afin d’y pouvoir retourner, de partir à la recherche de moi-même, puis, m’ayant trouvée, de me laisser en arrière. Là-bas, dans la nuit de la forêt, une goutte épaisse, noire et lourde ; impossible à raconter…
Commenter  J’apprécie          00
Je pleure ; dans un autre monde peut-être ma souffrance aurait-elle su trouver les mots qui l’expriment [..]... Peut-être que dans le monde qui naîtra de ces larmes boueuses, de cette peur et de ces rêves, le chant au silence pourra s’unir. Un autre monde existe, je n’en doute pas, un monde pur, bien réel, où tout commence et tout s’achève.
Commenter  J’apprécie          00
Et piégée dans le temps présent, plus lourd, plus jaloux, plus âpre que nul autre, « il faut dormir », me dis-je, « il faut que tu t’éloignes de la fenêtre », et je fais les cent pas, dans l’impuissance de mon corps à combler les heures, un corps qui ne pourrait satisfaire la voracité du temps qu’à condition de se pétrifier, de se changer en statue, alors il serait plus facile d’attendre quelqu’un dont je sais qu’il ne viendra jamais, “sois forte !” me dis-je, mais non, pas maintenant.
Commenter  J’apprécie          00
Attendre… L’apocalypse, le Messie, les messagers venus d’au-delà des frontières, une éclaircie dans le ciel… [..] Attendre qu’un mot traverse d’un bout à l’autre le vide où il fût lancé, puis se transforme en mille scintillements…
Commenter  J’apprécie          00
Attendu que je suis le corps qui accouche du temps, que je suis la mémoire de tous les secrets, ceux des eaux et de la première lueur s’accouplant avec l’ombre, que je suis la matrice, la mélodie qui initie toute chose, que je suis la terre sortant de son sommeil, pourquoi ne pourrais-je voir le jour ? Attendu que je suis tout cela, pourquoi même ma peine ne m’appartiendrait-elle pas ? Devrait-ce durer mille ans que jamais je ne prendrais forme, pourquoi jusqu’à ce jour n’ai-je pu trouver dans les légendes, les concepts, les images, ne fût-ce qu’un mot auquel m’identifier ? Et si je ne suis rien qui soit prononcé pour la première fois sous le ciel, de quel cri suis-je l’écho ? De quel silence ?
Commenter  J’apprécie          00
Ceci est mon histoire. Ma naissance, ma mort, et tout ce qui s’étend entre les deux. Une histoire, encore une parmi tant d’autres, venue se briser contre le silence… Une page au milieu de tant d’autres, lue à la hâte, traduite et aussitôt oubliée. Rien qu’une virgule peut-être, entre deux phrases de même longueur, entre hier et aujourd’hui…
Commenter  J’apprécie          00
Ce soir, à cette heure vide et bleue, je passe de l’autre côté de la fenêtre et prends place à mon tour parmi les femmes de la ville. [..] J’entends ma voix par la fenêtre et le jour se lève, ici, dans cet instant où je m’abandonne, et quant à savoir si je pourrai me retrouver ou revenir en arrière, je n’en sais rien.
Commenter  J’apprécie          00
"Où est sa tombe? Dites-le moi"... "Dans nos ailes, dans nos ailes..."

-
Commenter  J’apprécie          00
Nous croyons au feu inextinguible de la résistance qui brûle dans l’âme humaine, à ce feu qui renaît chaque fois qu’un mot meurt
Commenter  J’apprécie          00
Qu'attendons-nous ainsi rassemblés ? Rien, et tout. Des saisons, des époques plus chaudes, plus fraîches, les plus belles années de notre vie, les barbares, des arrivées, des départs... Un miracle. Comme si par ma voix usée, éraillée, une très vieille douleur cherchait sa langue propre, une matrice depuis longtemps enterrée. Et moi, à chaque fois, je chute en silence d'un mot à l'autre, sentant peser mon corps comme un bloc de chair entre la vie et la mort.
Commenter  J’apprécie          00
Personne n'a entendu que sa nuque s'est brisée, pas même lui. Dieu merci...Mais là-bas, là où la nuit s'épaissit et où s'éteignent toutes les voix de la terre, l'infime cri d'un os qui se brise ne cesse de s'amplifier, il se diffuse, se répercute en échos infinis et désespérés, il trace sa propre voie. Vers le lieu de son énonciation, vers un cœur abandonné...
Commenter  J’apprécie          00
Au fond de nous-mêmes, là où la vie nous rattache à elle, nous ne cessons et ne cesserons jamais de saigner...
Commenter  J’apprécie          00
Défendre la liberté et la paix, non le crime ni l'héroïsme, est notre devoir ...Plus que de les défendre, restaurer la signification sacrée que ces mots ont perdue...Autant que nous pouvons... Quant à ne pas être complices de ces meurtres, plus qu'un droit et qu'un devoir, c'est le sens même de notre existence...C'est la "pierre" que nous soulevons et aimons autant que nous pouvons, notre destin.
Commenter  J’apprécie          00
La nuit semblait lourde, et antique. L’odeur de sel que le vent apportait de l’océan se mêlait aux parfums de la terre mouillée et des fleurs tropicales invisibles dans l’ombre. La pluie pouvait recommencer à tomber à chaque instant.
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire que je vais raconter, une histoire terrible avec la Caraïbe pour décor, je l'ai vécue. Or je sais qu'à l'instant même où j'y mettrai le point final, ne restera dans ma main qu'un résidu de vérité. Tous ces moments vécus, précieux autant que des diamants, me glisseront entre les doigts comme des gouttes d'eau. De l'immense océan de la réalité ne demeurera qu'une coquille vide échouée sur le sable. Je la presserai contre mon oreille et m'efforcerai de mettre en mots la chanson infinie qu'elle me soufflera.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Asli Erdogan (488)Voir plus

Quiz Voir plus

Lire avec Yves Montand 🎦🎬🎭

En 1969, avec Jean-louis Trintignant et Irène Papas, Montand tourne "Z", film que Costa-Gavras adapte du roman éponyme de ...

Georges Arnaud
William Faulkner
D. Lapierre/L. Collins
Jacques Prévert
Vassilis Vassilikos

15 questions
5 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , adapté au cinéma , histoire , littérature américaine , chanson , romans policiers et polars , littérature étrangèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}