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Citations de Aude Seigne (63)


On apprend par-ci par-là, on clique et on déroule, on s’offusque et on s’envenime, jusqu’au moment où ce qui suscitait notre émoi disparaît, recouvert par la nouvelle suivante et par l’attention qu’exige le présent. L’information est une tectonique des plaques. Les objets de nos scandales circulent aussi vite que les données dans les câbles. » p 141 a 2
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Papillon : cause minuscule, effet immense, lien absurde. Dominos : cause et effet de même taille, mais, par réaction en chaîne, on obtient un effet final grandiose. » p 145 a 4
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- S'il n'y avait qu'un chiffre à retenir, ce serait celui-ci : selon le site Consoglobe, une heure d'échanges de mails dans le monde consomme autant d'énergie que 4000 allers-retours Paris-New York en avion. Je vous laisse faire le calcul pour une journée ou une semaine, et je n'ai pas besoin de vous dire qu'il y a beaucoup plus de mails que d'avions qui traversent l'Atlantique. Alors que peut-on faire ? On ne va pas arrêter d'écrire des mails ? Non, mais on peut penser différemment les situations que nous vivons tous les jours. A t-on vraiment besoin de mettre toute sa hiérarchie en copie ? D'envoyer un mail de cinq mots à la personne en face de soi pour dire "Pause-café dans 10 minutes " ? D'avoir quatre logos en pièce jointe dans sa signature électronique ? Selon le même site, un mail avec une pièce jointe, c'est une ampoule basse consommation allumée pendant une heure.
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Je travaille pour une ONG qui essaie de sensibiliser les gens au tout environnemental d'Internet. Ce qui n'est pas rien, car dans ce domaine soit on vénère la technologie, soit on considère qu'on ne comprend rien et qu'on l'utilise jusque ce qu'il faut pour des mails professionnels et communiquer avec sa famille. Cette catégorie n'a pas envie de savoir comment marche internet. Et l'autre n'a pas envie qu'on lui rebatte les oreilles avec des faits qui pourraient laisser croire qu'Internet n'est pas aussi rose que cela.
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Comment se fait-il que la région soit si peu connue alors que la plupart des matériaux qui constituent internet - le germanium des fibres optiques, l'indium des écrans tactiles - viennent d'ici ?
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Et parce que être connecté devient aussi naturel que respirer de l’oxygène, les gens pensent que c’est immatériel, qu’il n’y a pas d’impact sur l’environnement.
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À Baotou, on dirait que deux tendances sont poussées à leurs extrêmes : la pureté de l’harmonie mathématique et ses forces de destruction.
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June s'est souvenue d'un artcie qui listait les qualités qui feraient l'être humain du XXIième siècle;s'y trouvaient à la fois "savoir programmer"et "faire un feu", "construire des meubles" et "être capable d'exprimer ses opinions par écrit de manière claire".
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il avance sans le savoir, par des canalisations souterraines, comme lorsqu'on ne sait pas qu'on avance parce que tout se passe dans le noir, à l'arrière de la conscience.
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Il est allongé au fond de l’océan. Il est immobile, longiligne et tubulaire, gris ou peut-être noir, dans l’obscurité on ne sait pas très bien. Il ressemble à ce qui se trouve dans nos salons, derrière nos plinthes, entre le mur et la lampe, entre la prise de courant et celle de l’ordinateur : un vulgaire câble.

Appelons-le FLIN.
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Partir est le meilleur moment. Je l'ai écrit une fois, avec une simplicité tautologique, mais partir est le meilleur moment. Le moment où l'on a mis son sac sur le dos, fait tous les adieux, rendu toutes les clés, où l'on a l'exacte somme nécessaire à un billet vers la gare, un bon pull, un sac de nourriture, un ticket de train à portée de main. Quand on part, on n'est déjà plus là mais on n'est pas encore ailleurs. On a connu des gens qu'on ne reverra peut-être jamais. On les a côtoyés quelques jours, quelques heures, mais on s'en rappellera parfois toute une vie et on les aura même quelquefois aimés.
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On aime imaginer celui qui écrit en artiste, en joaillier de la langue. On aime penser que celui qui écrit traite les mots comme des joyaux précieux, les baigne dans des huiles très fines, les élime, les rend à la fois purs et transparents jusqu'à ce qu'ils ne désignent plus qu'une seule évidence, la délicatesse et la précision d'une pensée. (p. 38)
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Il n'y à rien à faire si ce n'est des actions de plancton dans un océan dont il faudrait changer les courants. Pourquoi ne m'avait-on jamais dit tout cela?
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 Non rien n'est vraiment rentable, si on cherche à justifier le travail de l'épigraphiste. Alors pourquoi insister, pourquoi continuer ? C'est qu'il y a la curiosité. Il y a ce code crypté, qui est comme une provocation. L'information existe. Il faut juste savoir la lire. Il faut savoir patienter, imaginer les corrélations les plus étranges, donner un sens aux marques et aux répétitions. L'inverse de notre société, qui brade souvent une information accessible et simplifiée que nous ne pensons pas toujours à vérifier. 
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Je suis d'une nostalgie bête, puérile, de choses que je n'ai même pas connues. Jalouse de cet homme sur les remparts, dont la vie était quatre fois plus courte et mille fois plus difficile que la mienne mais que j'envie pour la place laissé aux projections, aux rêves, aux questions – insolubles historiquement- sur le monde qui l'entourait. Jalouse de son plaisir à imaginer ce qui pouvait se trouver au-delà des océans, plaisir mille fois supérieur à la connaissance certaine de frontières qu'une vie d'homme ne suffit plus à parcourir. J'ai la nostalgie de l'ignorance, de la naïveté, de l’imagination, des promenades en longues jupes dans l'enfance de ma grand-mère, des familles regroupées devant la télé le 21 juillet 1969 et assistant médusées aux premiers pas de l'homme sur la lune. Chaque période passée suscite ainsi en moi des regrets sans fondement, un romantisme à rebours, une nostalgie qui est aussi pratique, réconfortante et contradictoire. Je rêve de cahiers en beau papier alors que je n'écris plus que sur l'ordinateur et me félicite ainsi d'épargner des forêts alors que je ne les côtoie même plus.
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On pouvait travailler à reconstruire l'histoire tout en étant xénophobe, on pouvait être une sommité dans un domaine extrêmement précis et un monstre de bêtise par ailleurs.
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Elle imagine un homme debout sur les toits, qui contemplerait le monde du deuxième millénaire avant Jésus Christ. Il regarderait le même ciel qu'elle, tout en ignorant ce que sont une heure, un siècle, un millénaire.
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Que nous ayons été témoins de cette époque ou non n'a aucune importance. Nous sommes d'une espèce capable d'infliger cela à ses semblables, et voilà en quoi réside la honte. Je marche dans le camp d'Auschwitz. Il fait grand beau et presque doux (...) J'ai honte d'être ici humaine, j'ai honte d'être ici libre et j'ai honte d'être ici par beau temps.
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Je lis avec le ravissement délicieux des heures qui passent. La lumière fait le tour de la pièce puis s'en va. Elle revient le jour suivant, et le jour encore d'après, et les jours passent ainsi à attendre un être que j'aime dans une solitude ravie.
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« Je bois mon capuccino, ce moment, ces minutes. Les passants marchent lentement. Dimanche. Leurs pulls épais reçoivent ces quelques gouttes avec beaucoup de tendresse. Il fera beau plus tard. Les rayons jaunes et obliques d'octobre brilleront sur les pavés humides. On se mettra prudemment en chemise sur les terrasses. La rue principale glissera. On prendra deux cafés au lieu d'un parce qu'on s'attardera un peu. Dimanche. Les pieds de nez à la vie, au temps qui passe. La Vénus d'Urbino s'allonge dans ma tête. Elle me tourne le dos. Rien à voir avec cela me dit-elle. Le café, un dimanche, à contempler la pluie. »
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