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Citations de Bénédicte Manier (22)


Plusieurs études ont d'ailleurs démontré qu'un achat local génère trois fois plus d'emplois locaux qu'un achat effectué dans des entreprises multinationales. Ces firmes, relève la sociologue américaine Saskia Sassen, fonctionnent en effet dans une logique d'extraction, d'assèchement des économies locales, car la majeure partie de l'argent qui y est dépensé s'évapore dans les dividendes aux actionnaires et les circuits offshore.
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Préserver la biodiversité
L'érosion des terres par la déforestation n'est pas le seul fléau qui affecte l'agriculture : l'effondrement de la biodiversité est au moins aussi alarmant. Selon la FAO, le monde a perdu en un siècle 75 % de sa biodiversité agricole ; en d'autres termes, la plupart des légumes et céréales qui ont nourri l'humanité pendant des générations ont disparu. La responsabilité en revient notamment à la poignée de semenciers industriels qui contrôlent le marché mondial (Bayer et Monsanto, Dow Chemicals-DuPont, ChemChina, Cropscience, etc.)¹. Leur lobbying particulièrement efficace leur a permis d'obtenir que seules les variétés modernes, inscrites au catalogue officiel, soient cultivables. Ces firmes ont aussi fait restreindre la possibilité de ressemer ses propres récoltes. Quant à leurs semences OGM, elles ont, pour la première fois depuis que l'humanité sédentaire cultive, privé les plantes d'une faculté propre au vivant : se reproduire. Leurs graines sont stériles, obligeant les paysans à en acheter de nouvelles chaque année. Pourtant, cette mainmise fait l'objet d'une contre-offensive partout dans le monde, menée par des groupes citoyens qui diffusent des semences locales, adaptées aux climats et libres de droits. Leur objectif : permettre aux paysans de rester indépendants du marché, tout en préservant ce bien commun qu'est la biodiversité.

1 - Monsanto, n°1 mondial des semences et des OGM, a été racheté par Bayer, et Syngenta (n°3) l'a été par le chinois ChemChina, tandis que Dow Chemicals (n°2) et DuPont (n°5) ont fusionné. Cette hyper-concentration donne à seulement trois firmes le contrôle des deux tiers des semences commercialisées dans le monde.
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Des semences locales adaptées au climat, une polyculture en rotation, des synergies entre plantes et arbres, ainsi que des sols vivants, restaurent en effet les écosystèmes et garantissent une agriculture durable, qui va au-delà de l'autosuffisance. "Je suis peut-être illettrée", résume Chandramma avec un sourire, "mais je peux défier n'importe quel scientifique et lui démontrer qu'avec de la fumure biologique et des semences autochtones, qui ne coûtent rien, je produis une nourriture meilleure que n'importe qu'elle semence moderne qui, elle, coûte cher. Et démontrer que les produits chimiques épuisent les sols, alors que nous, nous les enrichissons." Une régénération devenue d'ailleurs un enjeu vital pour la planète : les terres arables s'appauvrissent en effet à un rythme si alarmant que les rendements stagnent ou reculent partout dans le monde, rappelle la FAO. Cette agence de l'Onu appelle d'ailleurs elle aussi à changer les pratiques agricoles pour régénérer les sols : faute de quoi, leur capacité à nourrir l'humanité sera remise en cause.
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Et, par petites touches, ces Solar Sisters ou Solar Mamas, comme les appelle affectueusement le fondateur du College*, Sanjit Bunker Roy, ont déjà apporté l'électricité à 500 000 personnes, dans 72 pays. Dans une logique de pollinisation, chacune d'entre elles s'est aussi engagée à former d'autres femmes dans son pays.
Pour répondre aux nombreuses demandes de formation, le College a ouvert six centres en Afrique - au Burkina Faso, au Liberia, au Sénégal, au Sud-Soudan et en Tanzanie. Quand un village veut envoyer des femmes se former, il impose que tous les habitants soient consultés et que les femmes les plus en difficulté soient prioritaires, afin de bénéficier d'un métier et d'un revenu. La plus grande satisfaction des animateurs du College est d'ailleurs que des communautés pauvres aient ainsi démystifié la technologie solaire en montrant qu'elles pouvaient parfaitement l'utiliser. "Ces femmes considérées comme faible et sans capacité d'initiative, voient leur image changer complètement quand elles deviennent ingénieures et que leur village constate qu'elles maîtrisent l'électricité solaire", observe l'un d'eux, Ram Karan. D'ailleurs, "elles y retrouvent enfin le respect qu'elles méritent", résume Sanjit Roy.
Fin 2005, raconte-t-il, dix Afganes venues se former au College ont électrifié cinq villages dans leur pays : "Dix femmes seulement. Et pour un prix inférieur à ce que coûte un poste de consultant international durant un an à Kaboul", ironise-t-il. Avant d'ajouter plus sérieusement : "Les populations rurales peuvent être qualifiées, mais la société ne leur permet pas de le montrer. Or, si on leur donne une chance, elles deviennent les actrices du changement. Et une grand-mère illettrée qui devient ingénieure solaire, c'est un message fort pour la société."

* Barefoot College dans un petit village de Tilonia en Inde. Centre d'éducation populaire où tout fonctionne à l'énergie solaire et où des villageoises du monde entier viennent pour apprendre à domestiquer l'énergie du soleil.
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Le siècle qui commence, lui, verra peut-être une reprise en main par les habitants, au sein de structures cogérées qui offrent l’avantage de palier les déficiences du secteur public tout en évitant l’intervention du privé, pour lequel l’eau n’est qu’un marché lucratif. L’enjeu de cette réappropriation par la collectivité est aussi de mieux responsabiliser ceux qui l’utilisent.
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L'idée de monnaies propres à un quartier ou à un groupe d'habitants, destinées à protéger leur pouvoir d'achat et leur activité économique, n'est pas nouvelle. Durant la Grande Dépression de 1929 aux États-Unis, dans un contexte de chômage massif, des unités monétaires de toutes sortes avaient été mises en circulation par des municipalités, des entreprises, des associations caritatives ou même des groupes d'individus, pour soutenir ceux dont les revenus en dollars s'étaient effondrés. Ces billets de papier servaient à tout – bulletins de paie, titres de paiement, de crédit, ... – et ils ont maintenu des échanges économiques de faible intensité pendant toute la récession, permettant à des millions d'Américains de vivre sans dollars. Des monnaies identiques avaient aussi vu le jour en Allemagne et en Suisse.

Depuis une vingtaine d'années, ces monnaies au périmètre limité – dites locales, communautaires, complémentaires, citoyennes ou sociales – sont de retour. Elles renaissent un peu partout avec en général les mêmes objectifs : lutter contre la pauvreté monétaire et redynamiser l'économie de proximité.
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Ce rapport spirituel à la terre impose de vivre en harmonie avec elle et rend inconcevable tout usage mercantile de ses ressources : commercialiser l’eau est aussi inimaginable que de vendre l’air qu’on respire.
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Le site Duolingo permet d'apprendre une langue et compte plus de 120 millions d'utilisateurs p 104
Sans jamais avoir entendu parler des Omega 3, ces villageoises savent que les graines de lin qui en sont riches sont bénéfiques pour la santé p 129
quelle est l'utilité d'une maison si vous ne pouvez pas l'installer
sur une planète vivable ? Henry David Thoreau p 219
Rien n'est plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue
Victor Hugo p 277
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Partout dans le monde, les consommateurs se rappellent aujourd'hui qu'ils sont des citoyens et prennent en compte l'aspect social et écologique de leurs achats.
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Là où se trouve le problème se trouve aussi le savoir pour le résoudre.
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« Un jardin communautaire, ce n’est pas seulement produire de la nourriture, c’est construire du vivre-ensemble. »
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Nous entrons dans une nouvelle époque et c'est le moment de se rassembler et d'agir.
De savoir que nous pouvons compter les uns sur les autres
Cette communauté qu'on bâtit, c'est elle qui nous protègera de tout.
C'est cela le message d'espoir :
au lieu de nous plaindre, agissons ensemble
p 59
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Contrairement à une croyance répandue, le rejet des filles en Asie ne semble donc pas devoir être imputé à la pauvreté, à l'analphabétisme ou au sous-développement. Sur le continent, la masculinisation est en effet "plus forte parmi les personnes éduquées ou parmi les citadins", résume le démographe Christophe Z. Guilmoto. Si, autrefois, la pauvreté pouvait en partie expliquer l'infanticide des filles (moins de bouches à nourrir), elle ne peut plus expliquer aujourd'hui la sélection prénatale. Car, depuis vingt ans, l'élimination des filles ne fait que s'amplifier dans des pays (Inde, Corée du Sud, Chine, Taïwan ...) qui connaissent un développement socio-économique sans précédent, et surtout parmi des populations de plus en plus éduquées et qui accèdent à un meilleur confort matériel.

"En bref, elle est liée à la prospérité, pas à la pauvreté", conclut lui aussi Ashish Bose. Une réalité qui met à mal bien des clichés et bouscule la théorie selon laquelle le développement améliore à coup sûr le statut des femmes.

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En réalité, contrairement aux idées reçues, les groupes sociaux les plus hostiles à la naissance d'une fille seraient plutôt les classes moyennes , où les filles ne sont pas directement "productives" et où les mariages sont de plus en plus onéreux. Ces catégories émergentes n'ont pas envie de voir leurs salaires et les biens récemment acquis s'évaporer dans une cérémonie de mariage et dans une dot brisant leurs rêves consuméristes et les empêchant par exemple d'accéder à la propriété. Dans la classe moyenne, "les filles sont devenues synonymes d'obstacles, de frein à l'ascension sociale", note Ifat Hamid, une jeune chercheuse qui a observé ce phénomène à Delhi au sein de l'ONG Action India.
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Permablitz p49 Convertir rapidement un espace disponible en jardin? C"est possible avec le permablitz. Ce terme guerrier désigne la transformation pacifique et ultra rapide d"une pelouse, d.une cour, d.un trottoir où tout espace public en potager cultivé en permaculture. À Montréa, c.est une jeune militante écologique Clarisse Thomasset, qui diffuse cette technique, née en Australie en 2006
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Ce sursaut de citoyens indignés, inédit depuis 1968, est aussi lié à l'avènement d'une génération aussi éduquée que désenchantée. Après avoir intégré la fin des anciennes utopies (communisme...), elle tire aujourd'hui un trait sur les promesses du néolibéralisme autant que sur les capacités du monde politique à incarner ses idéaux.
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Au sein d'un capitalisme sans issue s'esquissent lentement, en de multiples endroits de la planète, les contours d'une société plus participative, plus solidaire, plus humaine. Ce sont peut-être les prémices du futur, qui émerge et s'organise.
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Nous ne sommes pas que des consommateurs, nous sommes avant tout des citoyens.
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Quand un groupe de citoyens se saisit de la gestion d'un bien commun, celui-ci est au final mieux administré que par une entreprise privée ou un organisme public car il est géré avec pour seul objectif le bien de tous.
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Aujourd’hui, les gens vivent mal, parce qu’ils sont conditionnés à se concurrencer entre eux. Alors, prendre soin de soi, prendre soin de l’autre et prendre soin de la Terre sont trois changements d’attitude qui interagissent ensemble et créent des cercles vertueux.
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