Citations de Bernadette Costa-Prades (68)
Même si les mentalités ont depuis évolué, il n'en reste pas moins que les violences sont toujours mieux dissimulées dans les familles où l'assistante sociale ne passe jamais.
Tu aimes la vie, comme on l'aime quand elle est devant soi.
C'est à cette époque encore que tu as apprivoisé la solitude, si précieuse pour tout artiste.
Tu ne tourneras pas le dos à Dieu, mais plutôt à l'Eglise, à ses hypocrisies qui ressemblent tant à celles que tu vis en famille.
La femme ne règne que sur ses armoires ? Tu t'affranchiras de cette limite.
Aux abords de l'adolescence, leur réaction outrée est un meurtre de l'âme.
Ce qui domine ta scolarité, c'est l'ennui.
Le vernis social est le seul credo maternel.
Avoir pour ses enfants un soupçon de tendresse aurait été assimilé à de la faiblesse.
Leur mariage s'est plus apparenté à une transaction qu'à une histoire d'amour.
La photo ne laisse rien deviner.
Un enfant de cinquième interviewé sur France Inter, et qui avait très bien compris la différence entre usage et hyper-consommation, résumait ce phénomène. À la question : "que porterais-tu si les marques n'existaient pas ?", il répondit : "Des vêtements !"
[...] Vivre à crédit a un coût bien plus exorbitant que les agios pris par la banque : les remboursements rendent dépendant vis-à-vis de la société, on vit sous perfusion, en perpétuel débit.
Notre mariage est un choix. Il coûte par moments, il est gagnant à d’autres. C’est un effort raisonné de rester ensemble encore aujourd’hui. C’est de la chance, pas uniquement de la volonté, il me semble. La volonté intervient parce que naturellement les chemins s’élargissent : si on ne fait pas l’effort à chaque fois de lutter contre cet éloignement, la séparation n’est pas loin.
À 20 ans, je n’étais pas très précoce, je n’avais jamais eu d’amoureux. Je commençais d’ailleurs à me faire du souci. J’avais été interne pendant sept ans, dans un univers exclusivement féminin, et les garçons me faisaient peur. Quand je suis arrivée à la fac, j’étais très méfiante, alors que mes copines, elles, étaient toutes délurées. Elles me mettaient quasiment des garçons dans mon lit, mais sans succès. Un jour, je me suis carrément décidée à perdre ma virginité avec un « théâtreux » de passage, une expérience pas terrible. Ce n’était pas forcément une bonne idée, mais bon, cela m’avait quand même débloquée.
Quand on se dispute, on finit souvent par en rire. On discute et on s’écoute. Moi, j’ai l’angoisse du quotidien, de la vie toute tracée, mais elle me rassure. De son côté, elle n’est jamais rassurée par moi, ce qui l’angoisse mais l’excite aussi, me dit-elle. Encore un des avantages de la thérapie : je sais aujourd’hui qu’il faut travailler avec le blanc et le noir à la fois, accepter le pour et son contraire. À 30 ans, je voyais la vie d’une certaine façon, aujourd’hui, c’est différent, on évolue, on prend d’autres directions, l’autre change aussi…
Avec le recul, je me rends compte qu’on a eu un début sans intérêt. On était très égoïstes, centrés sur notre plaisir. Elle était assez exigeante, et j’avais toujours peur de ne pas être à la hauteur. Je me disais qu’il fallait faire l’amour tant de fois par semaine, j’étais dans les statistiques, elle aussi. Désormais, on fait l’amour quand on en a envie, ce n’est finalement pas si fréquent, mais chaque fois, c’est vraiment bien. Quand je pense à ma relation, ce n’est pas une relation comme on en voit dans les films. Nous, il n’y a pas eu de passion.
J’aimerais un jour avoir une relation égalitaire avec un homme, que chacun puisse garder son indépendance, sa liberté.
L’amour romantique, composé d’illusions et de chimères, est par essence inégalitaire entre les sexes. Lui succède désormais un amour plus lucide, sans perte de soi, permettant à l’individu d’être plus autonome. C’est l’objectif du couple mature.
Avec l’amour, la sexualité est devenue l’acte fondateur du couple, alors qu’elle n’a été longtemps que le moyen d’assurer la descendance. Le désir féminin, que les hommes ont toujours tenté de contrôler – par crainte entre autres d’engendrer des bâtards –, s’est trouvé d’un seul coup libéré. Et la femme, ne risquant plus de tomber enceinte, peut désormais aller voir ailleurs quand elle est insatisfaite… L’épanouissement sexuel est aujourd’hui une revendication, une aspiration, pour les femmes comme pour les hommes.