Bernard Bertrand est dans "Comme une envie de jardins" sur France 3. Retrouvez ses ouvrages sur http://www.terran.fr.
L'achillée, reine de la cicatrisation.
Cette herbe de la Saint-Jean tient son nom de l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie antique. Lorsque Achille reçut le trait de Télèphe qui le blessa au talon, il utilisa pour se soigner une simple à la floraison blanche et au feuillage découpe... La médication lui avait été enseignée par Vénus elle-même. Le remède fut si efficace que la plante prit le nom de celui qu'elle venait de sauver : l'Achillée.
Sa réputation était faite, jamais elle ne sera démentie, et si vous-même avez un jour à souffrir d'une coupure bénigne ou d'un saignement de nez soudain, appliquez vite un peu de Mille-feuille fraîche froissée et vous serez surpris de son efficacité.
A voir le nombre d'insectes qui ont adopté le Plantain, et le goût que lui portent les oiseaux, je verrais en lui le symbole d'un havre biologique, tenace et opportuniste, comme ces coins délaissés de nos villes qui deviennent friche et îlots de vie. Et si c'était l'un des ingrédients clefs du jardin du futur, un espace voulu plus tolérant et pacifié. On sait déjà depuis longtemps que le Plantain cicatrise les blessures, raccommodera-t-il aussi l'homme et la nature ?
(extrait de la préface de Jean-Paul Collaert)
"Ortie!
Toi qui as su piquer ma curiosité et
me révéler tes vertus, je te jure fidélité et assistance
en tout lieu et en toute heure"
Serment prononcé par les postulants au titre de confrère de la Confrérie des amis de l'Ortie juste avant, oh! cruel supplice, de manger une feuille d'Ortie crue.
comment se reconnecter avec la nature en réapprenant les gestes simples ,ceux qui permettent de profiter des cadeaux que l'on nous offre
L'ortie serait-elle diabolique? Elle, qui à notre insu, nous subjugue, nous fascine, et pour finir nous hypnotise complètement.
Eh bien oui, c'est une prêtresse, j'en suis convaincu!
Non pas diabolique, bien au contraire, elle agit sur toute chose comme un véritable ferment, elle dynamise tout ce qu'elle approche!
Penser aggradation plutôt que dégradation est une véritable révolution intellectuelle.

La ronce joue si bien son rôle qu'elle revêt une importance écologique de premier ordre. Outre le fait qu'elle répare bien souvent nos excès, c'est aussi grâce à elle que la vie sauvage retrouve ses droits élémentaires dans les sites sinistrés, et que le retour à l'équilibre originel (le climax des biologistes) est possible.
Elle répare nos excès en procurant rapidement un couvert végétal de bonne qualité à des sols mis à nus trop rapidement: c'est le cas lors des coupes rases en forêt. Elle redonne aussi au sol agricole où elle s'installe des qualités de structure et de textures correctes: les terrains abandonnés par l'agriculteur à la friche retrouvent ainsi un potentiel biologique perdu, le retour vers le stade forestier est alors possible. L'apparition du roncier permet aussi l'installation d'une faune riche et variée dans des milieux appauvris par la surexploitation agricole et la suppression systématique des haies. Alors qu'il faut une bonne dizaine d'années pour reconstituer une haie vie, le roncier se forme en deux ans à peine et déjà il offre le gîte à un lièvre qui dort paresseusement juste au-dessous du nid du muscardin, ce petit rat d'or; ou bien c'est un couple de bruants jaunes qui profite de sa protection et nourrit sa nichée de quelques-uns des milliers d'insectes qu'elle accueille; à moins que ce ne soit une pie grièche qui vienne y larder ses proies sur ses épines vigoureuses.
Queues de Cerises...
La merise porte parfois le nom de babiole, nom qui est à l'origine de la locution populaire : s'amuser avec des babioles, c'est à dire avec peu de choses.
Parmi les avantages de la plante en tant que réserve de nourriture pour les insectes butineurs, sa très longue et très échelonnée floraison, qui va, répétons-le, de la fin des dernières fortes gelées d'hiver à l'apparition des premiers grands froids. C'est dire que sur une grande majorité de notre territoire, elle est en fleurs entre 8 et 10 mois par an, qui dit mieux!
Les gravures rupestres sont là pour nous rappeler la fascination exercée par l'animal sauvage sur l'homme... Que nos aïeux aient privilégié le bestiaire au profit de scènes quotidiennes ou de la représentation des membres de leur propre espèce interpelle.