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Critiques de Bernard Charbonneau (9)
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La société médiatisée

Constatant que l’industrialisation de l’information fait obstacle à une prise de conscience sur la réalité et la nature des changements sociaux, Bernard Charbonneau analyse le rôle des médias qui, sous prétexte d’informer, font vivre des masses passives dans l’imaginaire : « Dans notre société les media tissent tout autour d’elle un rideau défensif, comme le ferait un système électronique contre des fusées surgies de l’espace. On peut dire de pareille société qu’elle est médiatisée, comme on dirait mithridatisée. » Il montre comment cette « société médiatisée » fait intérioriser par les individus et les peuples leurs contraintes, maintenant la cohérence des sociétés capitalistes et celle des sociétés prétendues socialistes.

(...)

Réflexions profondément intéressantes. Bernard Chabonneau met sa sagacité au service d’une critique des media.



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Totalitarisme Industriel

Recueils des « Chroniques du terrain vague » de Bernard Charbonneau écrites pour La Gueule ouverte, entre 1972 et 1977, et de ses articles parus dans Combat nature de 1974 jusqu’à sa mort, en 1996. Il y fustige le saccage des campagnes par la civilisation des machines, pourfend l’industrie agro-chimique et les loisirs de masse, écharpe le Concorde et défend le Cantal.

Florilège.

(...)

Riches de réflexions qui n’ont rien perdu de leur acuité.





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Vers la banlieue totale

Avec la verve qui le caractérise et qui chaque fois nous ravit, la finesse d’analyse qui rend ses textes indémodables, Bernard Charbonneau explique comment de tous temps ont été façonnés les paysages et comment la « banlieuisation » des territoires dévaste tout.

(...)

En conclusion de ces quatre articles publiés en 1972, Bernard Charbonneau pronostique qu’en trente ans, si le processus de construction-destruction se poursuit, la France se sera transformée en banlieue totale. « La laideur de la banlieue révèle à la vue comme à travers une radio le cancer qui ronge en profondeur notre société. En ce sens elle est un bien. Pour y mettre fin il faut changer la vie, le monde. » Au lieu de condamner en bloc le mouvement vers les résidences secondaires, il préconise de mieux l’utiliser pour sauver l’habitat rural et les villages. Il veut aussi défendre l’exploitation familiale de polyculture, probablement beaucoup plus rentable que l’industrie chimique agricole.

Difficile de ne pas abuser de citations avec Bernard Charbonneau, d’autant que son propos n’a pas pris une ride et que la guerre qu’il dénonce continue à faire rage de part le monde.



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Le jardin de Babylone (1969)

La société industrielle finit d’anéantir la nature en la « protégeant » et en l’organisant. Bernard Charbonneau décrit le cycle qui a conduit la civilisation d’une « clairière précaire, maintenue au prix d’un effort écrasant dans la marée des forêts » à l’urbanisation des campagnes par « l’Aménagement du Territoire », artificialisation qui réduit les chances de la liberté humaine.

(...)

Si nous avons eu tant de mal à ne pas recopier ici l’intégralité de cet ouvrage, c’est bien signe de son importance. Tel Cassandre, Bernard Charbonneau ne semble guère avoir été entendu. Tel Cassandre, il semble aussi avoir eu raison. La lecture de ses écrits n’en est que plus urgente. Impossible de ne pas lui laisser le dernier mot : « En réalité, il n’y a qu’un vrai désespoir : capituler, et capituler c’est d'abord fuir les problèmes. »



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Nous sommes des révolutionnaires malgré nous



Comme sur tant d'autres points, Ellul et Charbonneau, même (absence de) combat : ce dernier déclare que le conflit oppose



... les Munichois persuadés qu'on n'aurait pas la guerre si on cédait à Hitler et les Anti-Munichois persuadés qu'il n'y aurait pas de guerre si on était prêts à la faire.



Tandis qu'Ellul considérait que



... Munich aboutirait à laisser les mains libres à Hitler et détruirait la confiance que nos alliés avaient en nous. Mais être anti-Munichois me semblait d'un irréalisme total. Je disais alors : "Pour engager le combat, c'est trop tard ou c'est trop tôt". C'est trop tard parce que, si on avait voulu gagner la guerre contre Hitler, c'est en 1935 qu'il aurait fallu la déclencher lors de l'occupation de la Ruhr. C'est trop tôt parce que, si on veut vraiment faire la guerre à Hitler, il faut s'armer, nous ne sommes plus en mesure de répondre militairement. Je considérais alors que les anti-Munichois étaient des rêveurs idéalistes, pleins de bons sentiments, mais qu'ils ne comprenaient pas que déclarer la guerre à ce moment, c'était aller à la défaite à cause de la disproportion des forces en 1938 : il fallait avoir un délai pour se "sur-armer". En disant cela, je ne me prononçais nullement pour la guerre ni pour un sur-armement.



À rapprocher aussi de Camus écrivant en 1940 :



Les événements vont à une telle allure que la seule attitude sage et courageuse, c'est le silence. On peut utiliser cette guerre pour une sorte de méditation soutenue qui préparera l'avenir.



Encore plus intéressante est la critique par Charbonneau du pacifisime intégral (qu'on appelait aussi à l'époque pacifisme sociologieu), rejet que je trouve toujours difficile à argumenter face à l'irénisme des membres de l'Union Pacifiste, par ailleurs très sympathiques mais dont les impératifs catégoriques vont à l'encontre d'un Manouchian (à plus forte raison d'un poseur de bombes libertaire tuant un élu de la République !) : il reproche par exemple à Jean Giono ou Romain Rolland leur idéalisation de la nature humaine, censée être dominée par un élan d'amour et de paix, idéal que Charbonneau voit comme un horizon à atteindre par chacun (donc une sorte d'utopie individuelle) au prix d'un conflit _avec soi-même_ et non avec autrui :



L'erreur du pacifisme c'est en quelque sorte l'"isme", de former un système qui élimine la contradiction de l'impératif spirituel et du donné. Certes il ne se trompe pas sur l'essentiel : le refus de tuer, de la guerre. Mais c'est un impératif spirituel et moral propre à l'espèce humaine - au moins au christianisme et à quelques grandes religions, qui ont éveillé le désir d'un univers où la loi d'amour succéderait au rapport de force. Et ce désir ne peut être vivant que dans chaque homme. Les pacifistes n'ont donc pas tort, ils ont seulement celui de fuir l'angoisse et l'effort désespérant qu'impose l'obligation de faire passer l'idéal dans une réalité naturelle et sociale qui lui résiste. Ils se refusent à admettre qu'ils défient la nécessité. En ceci, ils s'apparentent aux bellicistes qui, tout en se disant, non sans satisfaction, "il y aura toujours des guerres", en font volontiers la source de la morale et de la religion.

(L'Adieu aux armes. Méditation sur la guerre)



Il décrit la nouvelle forme de la guerre, une "guerre totale", caractérisée par la dé-personnalisation engendrée par cette "lutte de brute", dans laquelle



[...] pour le civil comme pour le militaire, la guerre signifie : beaucoup de chances d'être tué et toutes les chances d'être pris.



Ce en quoi les guerres modernes lui donnent tort concernant les militaires : seuls les civils sont menacés dans nos guerres asymétriques, de part et d'autre !



La "guerre totale" aboutit aussi à imposer une forme de dictature dans tout Etat qui y participe :



La défaite aide les démocraties à se plonger dans la guerre totale. L'urgence du péril leur impose la dictature, élimine ce qui pouvait subsister en elles de scrupules.



Il prône "le silence et la réflexion d'un individuel", par opposition à "la communication et l'action avec autrui", comme facteurs de paix, disant qu'ainsi :



La violence qui pousse [notre espèce] à s'enchaîner et s'entredétruire sera sublimée en violence spirituelle. "Si vis pacem, para bellum". C'est d'abord en faisant la guerre à soi-même que l'on conquiert la paix.

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Je fus





Charbonneau, un des précurseurs de l’écologie politique et de la décroissance, analyse ici dans un essai exigeant, à travers des réflexions d’une très grande profondeur, la liberté et ses liens avec la conscience et la vérité, son rapport à la nature et à la Technique, à la société et à autrui, à l’Histoire, au politique et au religieux. Celle-ci fait aussi bien face au vrai qu’au faux, à la vie qu’à la mort, au Bien qu’au Mal, au corps qu’à l’âme, à la matière qu’à l’esprit... Il ne s’agit pas ici pour l’auteur de professer ce qu’est la liberté, mais plutôt d’interroger les conditions de sa venue ainsi que les freins imposés à l’homme, ou ceux qu’il s’impose à lui-même, face à cet abîme inconnu, face à ce paradoxe qu’est cet idéal tant galvaudé. C’est un absolu jamais atteint, jamais fixe mais toujours à conquérir. La liberté est un « mouvement vers » et non une valeur, elle n’est jamais là mais doit être sans cesse cherchée et recherchée.



Mais encore faut-il avoir conscience de nos chaînes et les accepter pour mieux nous en défaire. Encore faut-il aussi être prêt à accepter la contradiction inhérente à cet état, et ses corollaires que sont la responsabilité, l’incertitude, l’angoisse et les devoirs envers autrui qui parsèment ce long chemin à parcourir, sinon elle n’est que négation d’elle-même et hypocrisie.



Charbonneau est un grand penseur, et ce livre n’est pas aussi connu qu’il le mériterait. Certes, les textes de cet auteur furent diffusés de manière confidentielle. Certes, hormis dans les cercles écologistes et décroissants, Charbonneau est un illustre inconnu. Mais peut-être est-ce dû en fin de compte à l’impopularité des réflexions qu’il provoque, dans une époque où chacun a le mot liberté à la bouche sans avoir nécessairement conscience de son poids et de ce qu’il signifie vraiment...



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L'Etat

Les éditions R&N viennent de publier le livre majeur et maudit de Bernard Charbonneau, L’État (550 p., 30 €, préface de Daniel Cérézuelle), écrit entre 1943 et 1949, et ayant subi à peu près toutes les avanies que peut subir un chef-d’œuvre méconnu – sauf la disparition définitive.



Jean Bernard-Maugiron, animateur du site La Grande Mue, à qui l’on doit cette parution, présente cet ouvrage et son auteur dans notre entretien à lire ci-après.



Il faut dire que Charbonneau (1910-1996) n’a pas de chance. Parce que son nom compte trois syllabes, on dit toujours « Ellul & Charbonneau », alors que son ami de toute une vie a toujours proclamé sa dette et son admiration envers son génie.
Lien : https://lagrandemue.wordpres..
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Le feu vert

Une histoire de l'évolution du rapport de l'humanité avec la nature par un penseur incontournable de l'écologie. Avec la nature nous pouvons exercer notre liberté, sans elle, c'est douteux. L'ouvrage a été écrit en 1980. Il ne parle pas du réchauffement climatique, alors qu'aujourd'hui il est une des marques les plus évidentes de l'effet "anthropocène", mais tout le reste y est : la folie du développement sans fin dans un monde fini, la destruction de la Terre surexploitée. Après effondrement du biotope, quasiment inévitable selon Charbonneau, le probable retour aux Mérovingiens mais sous une dictature mondiale dotée de moyens de surveillance massive, algorithmes et reconnaissance faciale, déjà expérimentés dans des dictatures implacables comme l'Iran et la Chine. C'est terrifiant et plausible.

Un bémol cependant à mon enthousiasme, Charbonneau est un patriarcal et deux thèses m'ont assez énervée chez lui : un, les femmes qui ont déserté les fourneaux pour laisser la place à la nourriture (?) agro-industrielle à cause du féminisme, pour lui pas du tout "écologique", (les mecs peuvent s'y coller aux fourneaux non ? Personne ne les empêche de cuisiner des repas avec des produits locaux bruts), et deux, la recherche d'un sens différent que celui du "croissez et multipliez" du dieu de la Bible avec le résultat qu'on sait : surpopulation et épuisement des ressources. Même pensum avec sa lecture de Moby Dick, où la baleine représente le mal. Désolée cher Bernard Charbonneau, mais moi je le lis tout cela littéralement. L'exégèse n'est pas ma tasse de thé. Les trois derniers chapitres sont un prêchi-prêcha un peu pesant sur les solutions à notre portée, à condition de vouloir. Qui vivra verra, c'est difficile de faire de la prospective, notre espèce a toujours pris ses aises, et vécu comme si la Terre lui appartenait et que ses ressources sont inépuisables. Elle ne prend pas le chemin de la sobriété ni a fortiori de la décroissance. Le réel nous rattrapera et là tout peut arriver, le pire comme le moins désastreux.
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La Propriété c'est l'envol: Essai sur la bonn..

Ce livre paru en 1984 à compte d’auteur est d’une actualité brûlante. Bernard Charbonneau, historien, philosophe , ancré dans sa terre du Béarn s’interroge sur l’idée de “ la propriété “ qu’il sent menacée . Que dirait-il quarante ans plus tard.? La terre et surtout celle de ses ancêtres est pour lui la seule façon de conserver sa liberté . Avant même la chute du mur de Berlin l’auteur a très bien vu la connivence qui se préparait entre communisme et capitalisme . Il nous parle du “ socialisme capitaliste” qui est en train de déposséder l’individu au profit de trusts qui font ( feront) de nous des serfs comme sous l’Ancien Régime.

Ce livre est une réflexion sur l’Homme qui dans sa nature même a besoin de posséder pour exister.

La démonstration est passionnante . La religion , la bourgeoisie et surtout l’Etat tout puissant sont souvent mis au banc des accusés . Il y a des redites, des répétitions comme si l’auteur était obsédé par ce qu’il voyait advenir: la dépossession

Or on ne peut être sans avoir.

On pense pour finir à Jean Gabin dans “ la Horse” qui , subissant un interrogatoire : profession?

: “ Propriétaire”
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