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Critiques de Bertrand Dicale (37)
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Jean Yanne : A rebrousse-poil

Jean Yanne, un nom dont le pseudo redondant à la bretonne résonne gaiement à mes oreilles, malgré ces quelques années passées depuis son décès. Bertrand Dicale nous offre ici une biographie épaisse, volontairement « À rebrousse-poil » comme son titre l’indique, et surtout au plus près des sentiments de ce personnage du paysage audiovisuel français.



Nous avons là un pavé. Un vrai gros pavé, massif et brutal. Cette biographie faite par ce qui semble être, au vu de sa bibliographie, un spécialiste du genre, Bertrand Dicale (la quatrième de couverture nous rappelle qu’il a rempli le même office pour Juliette Gréco, Louis de Funès, Serge Gainsbourg et Georges Brassens, entre autres), apparaît comme une nouvelle référence sur la vie professionnelle du regretté Jean Yanne, disparu en 2003.

L’objet-livre n’est pas, il faut le dire, très attirant au premier coup d’œil, mais alors, une fois parti dans la lecture, qu’est-ce que c’est passionnant ! Des pages longues et denses viennent rythmer notre lecture : on sent bien que Bertrand Dicale a fait un travail vraiment colossal pour amasser autant d’informations précises et surtout jamais surfaites. De plus, histoire de bien accumuler une quantité impressionnante d’informations, on trouve un vrai intérêt à tomber, en marge, sur des extraits de sketchs ou de dialogues made in Jean Yanne. C’est frais, c’est savoureux et ça se passe de commentaires !

Même si on peut rapidement trouver une assez grande tendance de l’auteur à renchérir sur la thèse vantée par le titre, celle d’un personnage « à rebrousse-poil », expression maintes et maintes fois reprise dans cet ouvrage, il convient de reconnaître que Bertrand Dicale va au fond des choses. Ainsi, nous voyons des années et des années de cinéma français défiler devant nos yeux de lecteurs et non seulement c’est fait avec une très forte érudition et un sûrement un profond respect pour le personnage (voire une prise de parti pour lui même), mais surtout c’est l’occasion de suivre pas à pas l’évolution sociale de la France des années 1960 à 2000, de la télévision au cinéma, en passant par les jeux de société, le marché automobile ou même le féminisme. Cette quantité de chiffres, de données, devient vite énormissime, si on y fait bien attention, et surtout, on retrouve rapidement une mécanique assez redondante quand il s’agit d’enchaîner les œuvres de la filmographie de l’acteur-réalisateur-producteur : idée miraculeuse, ennuis de tournage, chiffres de fréquentation, critiques de presse et enfin conséquences personnelles.

Heureusement, pour finir, l’auteur ne rechigne pas à égratigner Jean Yanne, ce qui est bienvenu, même quand on adore le personnage : cet homme bourru est loin d’être le gentilhomme parfait et Bertrand Dicale réussit, sur le tard, à nous faire profiter de cette facette. Il est à noter que l’auteur se focalise surtout sur la vie professionnelle de Jean Yanne et pas vraiment sur sa vie sentimentale, et c’est tant mieux pour moi car je préfère largement ce choix. En revanche, la fin de cet ouvrage donne l’impression que tout va très vite : peut-être à l’image de la carrière de l’acteur Jean Yanne, la biographie sur lui se devait de passer rapidement sur ces années 1990 et le début des années 2000, comme un coup de vent sur une carrière déjà bien riche.



Un ouvrage conséquent donc que ce « Jean Yanne : à rebrousse-poil » que j’ai vraiment adoré lire, même si ça m’a pris un temps fou. Merci évidemment à Babelio (désolé d’avoir attendu le tout dernier jour pour publier cette chronique, mais je n’allais pas publier avant d’avoir bien tout lu jusqu’à la dernière ligne), à son opération Masse Critique (qui m’a encore gâté et j’en suis ravi comme pas possible !) et aux éditions First Document bien sûr, de m’avoir permis de découvrir ainsi cette charmante biographie aussi grinçante et généreuse que le personnage qui fait son sujet.



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Jean Yanne : A rebrousse-poil

Tout d’abord un grand merci aux Editions First et à Babelio pour cette Masse Critique et de m’en avoir fait bénéficié.

Bertrand Dicale s’attache plus à nous décrire le parcours professionnel que la vie privée (ce qui est à saluer) du touche à tout qu’était Jean Yanne. Et quel parcours !

Yanne était un bourreau de travail, provocateur dans l’âme, adorable ou colérique, docile ou irrespectueux, anarchiste ou réactionnaire, le tout et son contraire. Le travail de Dicale reprend point par point la carrière de l’insaisissable trublion.

Une carrière en dent de scie, acteur reconnu mais réalisateur déchu, après les fiascos financiers de « Deux moins le quart… » et de « Liberté, égalité, choucroute », ces déboires avec le fisc et son départ pour la cité des Anges (Depardieu n’a rien inventé), ces amitiés indéfectibles. Mais derrière ces frasques, ces réactions imprévisibles, ces mensonges, sa mauvaise foi se cachait un homme pudique, certainement meurtri, désespéré qu’il masquait par une gouaille, un humour et un verbe souvent provocateur. Comme beaucoup de grands amuseurs. Remarquablement documentée, « A rebrousse-poil » est un bien bel hommage à un homme imprévisible qui sous l’image de « grande gueule » cachait une grande solitude. Avec pour paraphrasé Jean Gouyé « La solitude, c’est l’impossibilité de vivre seul… »





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Dictionnaire amoureux de la chanson française

Bertrand Dicale est journaliste français spécialisé dans les musiques populaires et notamment la chanson française qu’il chronique dans les médias.

Il est l’auteur d’ouvrages de référence tel que « la chanson française pour les nuls » ou encore ce dictionnaire amoureux de la chanson française.

Il a également écrit des recueils sur Juliette Gréco, Serge Gainsbourg et d’autres.



Afin de restituer au mieux selon moi ce qui alimente ces quelques 750 pages, je vais dissocier la structure du contenu que j’illustrerai d’exemples.



Au niveau de la structure :

Comme tout dictionnaire, les textes sont classés par ordre alphabétique structuré, néanmoins l’alphabet ne suit pas seulement les noms des artistes mais aussi des mouvements, des tendances, ou encore des catégories.

Par exemple à la lettre P, on trouve Pagny Florent, Paillarde, Paradis Vanessa, Paris, Perret Pierre, Petit format, Piaf Édith, Plaisir d’amour, Polnareff Michel.

Sous le titre « Paris », on peut lire un éloge à la ville de Paris sur le thème de la chanson car « Paris n’est pas seulement la ville des Parisiens. Elle est la ville préférée du monde entier, qui en laisse l’usage et le soin à cette peuplade locale tout autant célébrée que brocardée ».

« Il n’y a que deux sujets possibles de chanson : L’amour et Paris » : boutade de Georges Gershwin.



Au niveau du contenu :

Le contenu est instructif, on apprend moultes choses sur la vie de certains artistes, leurs heures de gloire, leurs déclins ou leurs faiblesses, et aussi par quels biais ils ont atteint succès et célébrité !

Par exemple, on apprend que Charles Aznavour s’est obstiné au travail pour réussir.

Édith Piaf lui aurait dit « avec cruauté, qu’il est moche, qu’il n’a pas de voix, qu’il n’a pas de présence sur scène. »

Elle avait tort car en 1954, le soleil se lève vraiment. Le public commence à s’attacher à Aznavour.

A l’été 1955, tout s’effondre pour lui alors qu’il décroche un contrat à l’Olympia. Un camion fonce sur lui de face, il sera hospitalisé et convalescent de longs mois. Éloigné des scènes et des studios, il doit tout reconstruire.

En 1957, il n’est pas forcément « choyé par les critiques, comme beaucoup d’autres ou soutenus par un gros producteur ». Malgré tout, il gravit l’échelle du succès.

En 1960, il est le propre producteur de sa tournée, il atteint le sommet.

En 1972, il brise un tabou avec « Comme ils disent », qui raconte à la première personne du singulier, la vie d’un travesti.

Il affirme volontiers que son talent d’écrivain de chansons doit beaucoup à la règle des « 1% d’inspiration et 99% de transpiration ».

Voilà un aperçu de ce que l’on peut lire sur un artiste dans ce dictionnaire.



Lors des remerciements en fin d’ouvrage, l’auteur présente des excuses à tous les chanteurs qui n’ont pas trouvé leur place dans ce récit où l’une de leur chanson n’a été citée en référence.

Ce travail est un monument d’érudition, il regorge d’informations, de documentations, d’anecdotes, de légendes, de vérités parfois contestées.

La lecture peut se faire du A vers et jusqu’au Z.

Pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher de vagabonder au gré de mes envies, de mes attraits, de mon humeur tel que l’on butinerait d’une friandise à l’autre !

J’ai beaucoup aimé cette lecture et en ressors nostalgique d’un temps qui ne reviendra plus, triste de tous ceux qui nous ont quittés, joyeuse de tous ces airs entrainants qui ont bercé et rythmé mes heures de lecture.

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Gainsbourg en dix leçons

« On vit une époque tellement bizarre. Je me réjouis de la libération de parole dans notre société – du mouvement MeToo aux témoignages des victimes d'inceste - , mais je ne m'explique pas ces menaces permanentes de censure contre l'expression artistique. Selon moi, l'art doit dépasser tous les interdits et sert aussi à provoquer. L'art doit être trouble sinon on s'emmerde… On condamne aujourd'hui sans qu'il n'y ait de jugement. Par son comportement parfois excessif, mon père serait aujourd'hui évidemment censuré. »

(Extrait de l'interview de Charlotte Gainsbourg dans les Inrockuptibles n°317)



Lorsque je lis une biographie de Gainsbourg, je me remémore immanquablement cette période (les années 70 et 80) de très grande liberté. Comme Coluche ou Desproges, il incarne ce moment de ma jeunesse où je prenais peu à peu conscience de la vie, de la politique, de l'art, de l'inconstance et de l'impermanence du monde. Son personnage, auquel je pouvais parfois m'identifier, ses chansons, dont les thèmes me révélaient ma propre personnalité, ont d'une certain manière orienté ma vie, à cette époque où je n'étais pas encore passionné de littérature. C'est d'ailleurs un peu grâce à lui, entre autre, si j'ai découvert « A rebours » de Huysmans, qui fait partie maintenant de mes livres de chevet. Le livre de Bertrand Dicale nous permet de redécouvrir Serge Gainsbourg à travers ces 10 leçons. C'est clair, intelligent, savamment documenté, respectueux tout en étant objectif. Et assez court pour ne pas se prendre la tête. Ses angles d'approche du personnage sont parfois inédits et offrent une riche palette des événements marquants de sa vie. Événements toujours resitués dans le contexte socio-historique.

A tous ceux qui veulent approfondir leurs connaissances de cet immense poète, je conseille ce livre.
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Louis de Funes de A a Z

Tout sur De Funès, un acteur et comique populaire et inégalé qui a marqué le cinéma français.

Louis de Funès de A à Z se présente comme un dictionnaire intelligemment conçu qui se consacre à l'un des monstres sacrés du 7e art qui, 30 ans après sa mort nous fait succomber à ses pitreries et répliques. De nombreuses anecdotes sur la vie de cette personnalité le rendent encore plus attachant.
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Les miscellanées de la chanson française

Un peu de tout, un peu de rien mais toujours autour du thème de la chanson française, voilà ce que vous réserve ce livre.



On y découvre :

- des anecdotes historiques, comme les origines des droits d'auteur,

- des anecdotes amusantes comme le nombre de fois que JJ Goldman répète les mots "comme toi" dans la chanson éponyme (à votre avis ?),

- des plagiats utilisés même par ceux sur lesquels on n'aurait pas parié,

- la véritable nationalité d'Yvan Rebroff.

- le perfectionnisme des paroles et musiques de Michel Polnareff...



Bref, tout un tas de petites choses qui ne servent à rien ou presque. Mais qui font passer un moment agréable.
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Tout est permis mais tout n’est pas utile

J'ai déjà écrit un billet sur Daniel Darc quelques mois avant son décès, survenu il y a presque un an maintenant, en février 2013, et dans ce billet, je rappelais que l'homme, ancien chanteur du groupe Taxi Girl (auteur du fameux tube interplanétaire, "Cherchez le garçon") était revenu de pas mal d'obscures contrées, avait frôlé la mort une bonne dizaine de fois, et avait flirté avec tous les démons possibles et inimaginables : drogue, alcoolisme, maladies, décès de pas mal de ses proches, j'en passe et des meilleures, avant de rescusiter artistiquement à l'aube des années 2000, un terme de résurrection d'autant plus bienvenu, que Darc était revenu avec penchant assez christique qu'il revendiquait et assumait complètement dans ses chansons et ses écrits.



Tout cela (ses démons, ses excès, ses souffrances, son retour à la vie, sa passion nouvelle pour la religion), il l'avait raconté au journaliste Bertrand Dicale dans un livre de confessions posthumes, "Tout est permis mais tout n'est pas utile", phrase justement tirée justement d'une phrae d'un apotre Saint Paul, un livre que j'ai dévoré avec un grand plaisir et un certain enfièvrement la semaine passée.



Suite à la disparition soudaine de Darc en pleine préparation de ce livre qui devait mettre pas mal d'années à se finaliser, ce témoignage possède un coté incomplet et inachevé que Bertrand Dicale reconnait évidemment dans la préface de l'ouvrage, pas mal de sujets auraient mérités d'être approfondis et dévellopés. Mais en l'état actuel des choses, ce livre constitue une véritable confession de foi, grâce aux nombreux entretiens à cœur ouvert et la complicité que les deux hommes avaient pu nouer entre eux.



Certains passages du livre sont vraiment passionnants, notamment ceux concernant son enfance, qu'on croirait tiré d'un roman- une mère amoureuse d'un Allemand pendant la guerre...et qui du fait de sa séparation avec l'allemand, épousera ...un juif ( le père de Darc, qui sombrera plus tard dans l'alcoolisme).



La drogue, évidemment, occupe une large part du récit, peut -être un peu trop tant on a l'impression que Darc a bien plus de choses à dire sur la came (ce miraculé du SIDA décrt dans le détail ses conditions de shoot pathétiques avec un réalisme parfois à la limite du soutenable) que sur la musique dont il parle toujours avec un je m'en foutisme qu'on ne sait s'il est sincère ou un peu fabriqué...



Darc n'élude rien de ses passages à vide et les névroses qu'il a traversé, et même si le récit est parfois confus et embrouillé, il est traversé de vraies fulgurances.



De ces fulgurances, se dégage essentiellement l'immense culture littéraire du chanteur qui vouait une admiration snas borne pour les écrits de Burroughs et Kerouac et que son rêve n'était pas d'être chanteur mais d'être un grand romancier. Darc tenait à cultiver sa légende de héros du punk et n'oublie pas de raconter (anecdote que j'ignorais totalement) le soir où il s’était tranché les veines sur la scène du Palace, un soir de 1979 lorsque Taxi Girl faisait la première partie de Talking Heads. Darc se décrit en fait tout au long de son ouvrage, si on arrive à résumer sa pensée qui part parfois dans tous les sens, comme un grand timide souffrant de phobie sociale qui ne disparait qu'avec la drogue ou l'alcool. Il n'en fait pas un plat, il assène juste les vérités avec calme et parfois humour.



Darc aborde également avec moults détails le domaine de la religion, puisque Darc (qui enfant se rêvait rabbin) avait trouvé ces derniers temps sa voie dans le protestantisme et essaie de nous expliquer, du reste pas toujours de façon très lisible et cohérente, comment il avait réussi dans ses dernières années a adapter sa rock attitude au service de l’Evangile.



Un récit que j'ai lu d'un seul souffle quasi en apnée, avec pas mal d'émotions qui rejaillissent à la surface (surtout quand Darc nous dit son désir désormais de vivre vieux) et que j'ai dévoré en écoutant en même temps le dernier disque de Darc, Sweet Sixteen, ce dernier album également paru à titre posthume et qu'il n'avait pas pu achever, se contentant de poser les voix et de choisir les titres figurant dans l'album.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jean Yanne : A rebrousse-poil

ISBN : 9782754017220





Ce livre a été lu dans le cadre d'une opération "Masse Critique" sur Babélio et nous remercions tout particulièrement les éditions First Document pour nous en avoir gracieusement offert un exemplaire. ;o)



De son vrai nom Jean Gouyé - et d'origine bretonne, soit-dit en passant - Jean Yanne fut sans doute le seul authentique anar des années soixante et soixante-dix. Un anar qui, malheureusement pour lui et comme la majeure partie de ses semblables, ne parvint jamais à se libérer d'un système qu'il haïssait et tournait cruellement en dérision, un anar qui mourut couvert de dettes et en délicatesse avec le fisc, un anar qui avait la faiblesse d'aimer vivre dans un confort certain - mais peut-être, à bien y regarder, l'anar le plus vrai, le plus insolent du XXème siècle. Il convient désormais de laisser faire le Temps en espérant que la postérité lui rendra l'hommage qui lui est dû en substituant à son image d'amuseur public et de pilier des "Grosses Têtes" celle d'un moraliste pétri d'amertume et d'ironie, qui ne fut jamais en phase avec son époque parce qu'il ne pouvait faire l'impasse sur ses trop nombreux travers.



Chansonnier dont les sketches cyniques font les beaux jours de You Tube & compagnie, comédien prodigieux qui, curieusement, ne tirait aucune gloire de ce don qu'il avait reçu et le considérait même avec mépris, scénariste, dialoguiste et réalisateur ambitieux (mais sans rigueur) qui finit par embourber un talent bien réel dans de pesantes machineries comme le navrant "Deux heures moins le quart avant J. C.", Jean Yanne offre, à celui qui s'intéresse à lui, presque autant de visages qu'il a tenu de rôles, sans que l'on parvienne à savoir lequel était le plus proche de lui.



Certains - qui ne voient pas très loin, il faut bien le dire, et jugent trop sur les apparences - le tiennent pour l'incarnation parfaite du Français moyen dans toute sa gloire, râleur, grossier, toujours prêt à critiquer et à se plaindre, un personnage imbuvable dont la misogynie, la mauvaise foi et la tendance à faire la leçon sont à jamais rédhibitoires. D'autres, plus fins, le tiennent au contraire pour une sorte de génie méconnu et bien plus pudique qu'il ne consentait à l'avouer, que son incapacité semble-t-il foncière à accepter certaines limites techniques et financières a fini par vouer à une vie de semi-expatrié, un pied aux USA et un autre aux "Grosses Têtes" de Bouvard.



Quoi qu'il en soit, que vous préfériez le candidat anonyme mais menaçant du "Permis de Conduire" au Benoît Lepape tout fringant de "Moi Y En A Vouloir des Sous", que vous vous rappeliez avec attendrissement le camionneur parisien qui appelle Micheline Presle "ma p'tite dame" dans plusieurs épisodes des "Saintes-Chéries" ou que vous ayez des petits boutons en vous repassant les pires numéros de beaufitude achevée de Jean Yanne chez Bouvard, vous gagnerez à lire la biographie que Bertrand Dicale vient de consacrer à celui qui demeure l'inoubliable interprète de "Que la Bête Meure" et "Le Boucher" de Chabrol. On est tenté d'écrire que rien n'y manque. En outre, on y sent la volonté de raconter un homme et un artiste tel qu'il fut, avec ses humeurs, ses faiblesses mais aussi son enthousiasme, sa générosité et son grand, son immense talent.



On ne remplacera jamais Jean Yanne mais sans doute est-il mort à temps, en ce siècle où l'angélisme crétin et le politiquement correct semblent vouloir régner sans partage. Il a passé sa vie à les haïr et à en découdre avec eux. Certes, il n'a pas réussi à les vaincre mais sait-on jamais ? Tant qu'il y aura des gens comme vous, comme moi, pour aimer et citer Jean Yanne, pour s'extasier sur ce don unique qu'il avait de se couler sans façon dans la peau d'un personnage - une facilité aussi déconcertante, aussi naturelle, je n'en trouve personnellement d'équivalent que chez Brando - pour encenser ses sketches et ces petites merveilles que sont "Tout le monde il est beau ..." et "Moi Y En A Vouloir Des Sous" - oui, aussi longtemps que cela sera, tout espoir de voir renaître l'Impertinence et le Panache en notre pays ne sera pas perdu. Comme le dit si bien son biographe, le citant lorsqu'il affirmait : "Quand on a un successeur, quel que soit le domaine, c'est qu'on est fini", Jean Yanne n'est pas fini.



Et c'est tant mieux. ;o)
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Tout Gainsbourg

C'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap !

Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule !



C'est drôle comme ces mots de Cyrano me sont venus à l'esprit pendant ma lecture de Tout Gainsbourg...

Et oui, car 1002 pages narrant, décrivant, expliquant, décortiquant l'oeuvre du grand Gainsbourg, c'est un sacré boulot.

Et c'est diablement bien fait. La plume vive et légère de Bertrand Dicale nous emmène dans les pas de la créativité de l'homme à la tête de chou. C'est passionnant et enrichissant. J'ai personnellement déjà lu quelques ouvrages sur Gainsbourg, car c'est un artiste que j'admire profondément, et j'ai eu l'agréable surprise d'apprendre encore plein de choses.

Tout Gainsbourg est à la fois chronologique et thématique. On suit évidemment son oeuvre à travers sa vie, ce qui m'a d'ailleurs remis le contexte en tête, car avant de crier au génie, il a quand même pas mal ramé, le Serge. La notoriété et la reconnaissance sont arrivées assez tardivement.

Bertrand Dicale nous offre aussi des focus, sur une chanson précise, ou sur une rencontre importante dans la vie de l'artiste. C'est d'ailleurs ce que j'ai préféré dans ma lecture : et j'ai enfin découvert pourquoi on demande à Elisa de chercher des poux.



Certes, je ne vais pas tout retenir, mais ça donne envie : envie de découvrir les chansons, les musiques, les versions que je ne connais pas encore, et envie de continuer à écouter son oeuvre si riche et si avant gardiste.



Merci aux éditions Jungle et à Babelio pour cette lecture.
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Les années 80 pour les Nuls

Les années 80 sont toute ma jeunesse mais étant né en 80 justement, toute une gamme de sujets m'étais alors inconnus.



Si je connaissais jusqu'au bout des doigts les dessins animés présentés dans ce livre, toute la politique et la culture m'était alors inconnu.







Un vaste de choix de sujet sont abordés dans ce livre : De la politique avec "Tonton" en tête évidement, la musique 'Mikael Jackson, JJ Goldman ou Mylène Farmer), les premiers animés japonais (recommandés ou non pour les chères têtes blondes de l'époque), l'art et la culture, la mode, les avancés technologique (minitel et ordinateur personnel, walkman a cassettes), ...



Cela laisse du choix, si comme moi, on n'est pas spécialement passionné de politique.







Ce livre permet de faire de découvertes ou de redécouvrir des choses que l'on a que partiellement connu.



J'ignorais par exemple que le minitel, qui occupait la place d'internet à l'époque, permettait, en plus d’accéder à des informations "rapidement", de passer des commandes en ligne et ce avec une sécurisation pas vraiment définie.



De plus, ce livre est rédigé clairement et simplement. De nombreux points explicatifs permettent de mieux cerner le contexte des articles.



Ce n'est certes pas un best-seller mais c'est un livre très sympatrique qui permet d'occuper des soirées d'hiver ou, comme dans mon cas, quelques aller-retour au travail en train.



Au final, j'attibuerai la note de 4 sur 5 à ce livre bien conçu et intéressant.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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La BO de votre vie

A toutes fins utiles, je tiens à vous avertir que la note attribuée est nettement supérieure à la lecture de cet ouvrage.



L’idée de base et le choix des chansons (bien évidemment subjective au vu de la production musicale depuis l’invention du gramophone) pour « coller » aux thématiques proposées (enfance, adolescence, coups de blues, saisons, etc.) est louable et est dans le fond assez bien faite avec quelques anecdotes sur la genèse des chansons.



Vous qui me connaissez un peu, vous savez que j’aime beaucoup la musique, et que, une journée sans musique est une journée fade et insipide.



Que de fait, chacun entre en résonance avec une ou plusieurs chansons qui a posé un jalon dans sa vie, ou qui simplement par une alchimie harmonique vous fait sentir étrangement bien.



Texte, musique, suite d’accords, clip vidéo ; chacun son angle d’approche ou d’accroche.



C’était donc dans un esprit de (re)découverte que j’ai acheté (à charge pour moi, les yeux fermés) ce livre, histoire de dénicher quelques pépites ensevelies dans ma mémoire ou simplement non encore appréhendées pour donner quelque nourriture à ma « playlist ».



Première grosse déception : rien de neuf à me mettre sous la dent…cela reste assez consensuel et « mainstream ».



Deuxième grosse déception : pas assez de titres anglo-saxons à mon goût (maintenant, il s’agit certainement d’un parti pris somme toute légitime pour un auteur français).



Alors, que les choses soient claires, je ne suis nullement anti chansons francophones -françaises de la métropole me semblant trop réducteur. Loin de là, même si mes goûts sont plutôt anglo-saxons, je fonds aussi bien sur les chansons francophones qui peuvent me mettre dans un état proche de l’Ohio et dans un état d’hébétude ou de béatitude face à la puissance des textes ou de la mélodie.



In fine, ce n’est pas un mauvais bouquin, mais hélas il n’a pas réussi à combler mes attentes (soit trop exigeant, soit mauvaise appréciation de ma part voire les deux).



Donc la balle est donc dans votre camp pour vous faire votre propre avis.



Et hélas, je n’y ai pas non plus trouvé la chanson qui signe mon habituel mode activé, dur sur 500 titres !



Fred-Fichetoux-Beg mode les regrets activé

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Les années 80 pour les Nuls

Je suis né en 1989 et n’ai donc pas connu les années 80. Bien sûr j’ai entendu mes parents me dire d’un air moqueur à propos d’Indochine ou de Mickael Jackson « c’est mon époque » ou regretter cette époque ou on avait des vrais amis et pas juste 800 noms facebook… Et puis sans forcément s’en rendre compte on finit par croire que c’était mieux avant, même quand on est né après !



Pourtant ils semblent avoir oublié que la France a également connu la peur du terrorisme. Que Mitterrand a déjà tenté d’augmenter les salaires pour relancer la consommation et que déjà à l’époque ca avait échoué. Que « ma musique de bourrin » est apparue dans leur jeunesse (oui maman, Metallica a été créé en 1981…) et que les artistes qui disparaissent après avoir sorti un unique titre à l’intérêt limité ca date pas d’aujourd’hui (est ce qu’il faut vraiment vous rappeler Licence IV et les 13 semaines en tête du Top 50 de « Viens boire un p’tit coup à la maison »…). Que si à l’époque on ne gravait pas de CD, on enregistrait des cassettes et que finalement… et bah c’est pareil.



Chacun trouvera son bonheur dans ce livre : tous les sujets sont abordés sans porter de jugement. Les nostalgiques se rappelleront leur jeunesse comme et leurs enfants constateront que finalement les années 80 ne sont peut-être pas si lointaines…

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Jean Yanne : A rebrousse-poil

Très bonne critique du grand chansonnier, humoriste, homme de radio, acteur, réalisateur et mauvais entrepreneur que fut Jean Yanne.



Né dans un milieu modeste, il détesta toujours les donneurs de leçons qu'ils fussent de droite ou de gauche.



J'ai surtout apprécié les chapitres consacrés à son enfance et à ses débuts (trop courts ,pour moi), et surtout à ses années de gloire de radio et de cinéma que furent les années 70, sur lesquels l'auteur s'étend à raison. Ceux consacrés aux années 80 et 90 sont aussi très bien, mais l'auteur me semblent trop insister sur les échecs, la ranceur puis la médiocrité de Jean Yanne à cette époque.



J'ai trouvé excellente l'idée des citations en marge des textes de Jean Yanne.
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Les miscellanées de la chanson française

Journaliste spécialisé dans la musique populaire, Bertrand Dicale nous délivre une mosaïque de la chanson française composée de fragments épars allant du 17 ème siècle à nos jours. Vous retrouverez Fréhel, Maurice Chevalier, Jacques Brel, Johnny Hallyday, Michel Polnareff, Les Innocents, Serge Gainsbourg ou encore Patricia Kaas. Vous y découvrirez Alain Bashung et Yves Simon dormant sur le même banc, les origines du nom de Dick Rivers, vous saurez qui est le père de France Gall ou ce que faisait Philippe Katherine et Jeanne Mas avant d'être chanteurs, et même l'histoire des chansons traditionnelles, de "La Madelon" à "En passant par la Lorraine. Vous apprendrez qui était Le Légionnaire de Piaf, ou La Mamma d'Aznavour. Et bien sûr cette liste est loin d'être exhaustive, vous lirez bien d'autres choses au fil des 370 pages à grignoter dans ce livre sucré qu'on parcourt en trois petites heures.

Un petit plaisir entre deux vraies histoires.
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Les années 80 pour les Nuls

Je suis de la génération 80! Née en 1973, j'ai donc traversé les années 80 entre 7 et 16 ans alors certaines des choses évoquées dans ce livre m'avaient marquée et d'autres (politique et internationales) m'étaient un peu passées au-dessus.



En tout cas, j'ai passé un très bon moment à lire ce livre. Parfois j'ai lu des articles en détails, parfois j'ai un peu zappé mais j'ai eu l'impression de me replonger dans ma jeunesse et d'apprendre plein de choses.



Alors pour rebondir sur mon billet personnel qui parlait de moi avec l'alphabet j'ai essayé de trouver des choses qui m'ont interpellée dans ce livre en suivant l'alphabet!



A : comme Albator, que je trouvais si beau!



B : comme Barr Jean-Marc Je suis allée voir "Le grand bleu" au cinéma après avoir passé la dernière épreuve du Brevet des collèges!)



C : les CD : ils sont nés dans les années 80! Coluche : un article très complet sur lui. Couette : je me rappelle encore quand j'ai eu ma première et sa housse...



D : Déproges pour son humour inégalé et Drucker pour Champs Elysées.



E : Eram. Souvenez vous des pubs avec les chorégraphies déjantées : "Il faudrait être fou pour dépenser plus!"



F : Farmer Mylène . Je ne comprenez pas à l'époque pourquoi mon père était horrifié quand je chantais : "Je je suis libertine, je suis une catin..." dans la voiture!



G : Georges Ibrahim Abdallah. Il était un des responsables des attentats à Paris mais surtout il était la cause de fous-rires mémorables en cours avec ma copine Isa. Il suffisait que l'une d'entre nous disent ce nous pour qu'on en puisse plus s'arrêter de rire...de préférence en classe (j'étais en 3ème...pas très mature, hein...) c'était la sonorité de son nom qui nous faisait tant rire!



H : Homosexualité dépénalisée : en 1982... ça me parait incroyable que c'était un délit jusqu'à cette époque!



I : IKEA. Arrive en France en 1981!



J : Jeu vidéo de poche : je me revois y jouer à l'école (mais avec ceux des copains parce qu'on n'en avait pas nous :-(



K : Kauffman Jean-Paul . Un des otages dont on entendait le nom tous les soirs à la télé.



L : "Loin des yeux et loin du coeur... " La chanson pour les enfants d'Ethiopie. Je me souviens qu'au collège on l'a chanté à une fête de l'école et qu'il s'est mis à pleuvoir... On avait bien rit en ce disant qu'ils devraient nous envoyer en Ethiopie pour la chanter...



M : Mitterand. François Incontournable de cette époque!



N : Nuage de Tchernobyle... Celui qui a évité la France!



O : Oussekine Malik et les manifestations qui ont suivi sa mort. Quand j'étais au collège, je me suis retrouvée ville au milieu d'une manifestation en son honneur. C'était une manifestation silencieuse et tout le monde portait un masque blanc, je me souviens avoir été très impressionnée.



P : Platini Michel : Mon frère était fan de l'équipe de France de foot alors je connais encore les noms des grands de cette époque!



Q : ...



R : Rubik's Cub... Je n'ai jamais réussi à faire plus d'une face!



S : SOS Racism et la petite main jaune "Touche pas à mon pote"



T : Top 50 ... qui a bercé mes années collège! Et la page sur les 45 tours m'a fait chanté plein de chansons ;-)



U : Ulla ... 3615 Ulla... Au moment où je lisais ce livre, la tempête Ulla passait mais pour moi Ulla est à jamais associé à 3615 Ulla. L'évocation du minitel m'a aussi interpellée!



V : Véronique et Davina (Toutou youtou tou) Gym Tonic...je me mettais en "tenue" et je faisais de la gym dans le salon ;-)



W : Walkman : Mon premier était gros et en plastique rouge!



X : ...



Y : ...



Z : Zapping : c'est dans les année 80 que M6, la Cinq et Canal + ont vu le jour!







En tout cas c'est un livre que je vous recommande, on peut le picorer par-ci par là, il y a de quoi faire des découvertes!
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Les années 80 pour les Nuls

Désolé de ne pas partager votre engouement. Pour moi les années 80, ce sont :

- La désillusion politique avec le machiavélisme mitterrandien, l’apparition du front national

- La désillusion idéologique avec le chacun pour soi et le renoncement aux luttes collectives : on passe des sports collectifs aux sports individuels, du rugby à la planche à voile, puis tous les sports de glisse où l’on compose avec les éléments, on se faufile dans le système, on s’adapte, on fait avec mais on ne change rien, on se débrouille, on surfe. Que les autres se démerdent.

- La désillusion économique et social avec l’ultra-libéralisme triomphant de Ronald Reagan et Margaret Thatcher

- La désillusion de la liberté sexuelle avec l’apparition du sida, synonyme à cette époque de mort longue et douloureuse

- L’explosion des bons sentiments dangereux et du politiquement correct : le droit à la différence, le culte des origines, le relativisme socio-culturel, le bon, le mal, le beau, le laid, tout est relatif, il n’y a pas de hiérarchie de valeurs. La France cesse d’être une civilisation (valeurs collectives partagées) mais une société à l’américaine (juxtaposition d’intérêts contradictoires, de communautés ethniques, culturelles, sociales, religieuses qui coexistent, s’ignorent et œuvrent pour leur communauté au détriment des autres)

- Enfin, cerise sur le gâteau, nous découvrons que les paysans sont devenus des industriels agro-alimentaires qui polluent la terre, les rivières, l’océan, et nous empoisonnent !

Il est vrai que moi, mes vingt ans, ce sont les années 70….Je vous souhaite « Love and Peace ».

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Dictionnaire amoureux de la chanson française

C'est avec un peu de retard que je publie la critique de ce pavé. Et pour cause, comment écrire la critique d'un dictionnaire?

Peut-être en commençant par dire que, personnellement, j'avais décidé de le lire comme un roman: article après article, et dans l'ordre alphabétique. Et cela fonctionne! Mais que ceux qui auraient peur que les 700 pages leur restent sur l'estomac se rassurent, l'ouvrage se prête également au "picorage". Alors, n'hésitez pas à découvrir l'article qui vous titille...

Alors que dire de cet ouvrage atypique ?

Et bien, tout d'abord qu'il m'a plu. J'ai beaucoup apprécié les style de Bertrand Dicale et je trouve qu'il se dégage de l'ensemble une belle cohérence et une petite musique (!) fort agréable. On ressort tout de même de la lecture un peu groggy, mélangeant l'enfance de l'un avec la vie de l'autre; et en cherchant désespéramment à se souvenir de cette anecdote qui a tellement marqué sur le moment. Sans succès... Arg.

Enfin, passé cette petite frustration probablement assez normale sur les capacités limitées de sa mémoire, on referme ce dictionnaire en se disant: dis-moi qui tu écoutes et je te dirais qui tu es! Car ce dictionnaire de la chanson française est aussi un peu un dictionnaire des français en musique: de leur passion pour des chansons dans leur langue (que l'on nous envie à l'étranger), en passant par les obsessions et les goûts de tout un peuple.

J'ai été passionnée par les articles sur ces chanteurs, qui il y a dix, vingt, cinquante ou cent ans, étaient des stars absolues et dont plus personnes ne se souvient maintenant. Un sacrée leçon de modestie.

Alors à tous ceux qui sont, ou ne ceux pas dans ce dictionnaire, mais qui nous vibrer, aimer, pleurer en musique, j'en profite pour dire merci.
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Tout Gainsbourg

Pas évident d'avoir Gainsbourg au lit avec soi lorsqu'il s'agit d'un tel pavé lancé dans la mare aux biographies.

Et pourtant, quel délice...

Bertrand Dicale l'explique en préliminaires, c'est une biographie d'accord, mais l'approche est particulière.

Alors, comme il se doit Lucien Ginsburg est bien là tout entier, au garde à vous de nos désirs, de nos attentes, et les choses se passent de manières chronologiques mais elles se chevauchent également, elles se répètent parfois. Et les partenaires ont droit à leurs propres pages (Zizi Jeanmaire, France Gall, Jean-Claude Vannier, pour ne citer que quelque uns de ceux qui sont de la partie).

L'auteur fait preuve d'une pudeur que je trouve bienvenue, laissant dans l'ombre beaucoup de l'intime et finalement le titre pourrait davantage s'entendre comme "toute l'oeuvre de Gainsbourg", les très nombreuses chansons, dont certaines ont droit à une mise à nue en encart, et autres compositions, mais aussi les films, un peu la peinture... l'intégrale de l'oeuvre en quelque sorte.

Ce portrait est de toute beauté, touchant, et montre en filigrane l'amour de l'auteur pour la chanson française.

J'ai aimé ces instants passés aux côtés de cet artiste majeur, lui qui se rêvait peintre et, en partie par défaut, se retrouvera musicien, à la suite de son père, qui n'avait que mépris pour cette musique populaire qui faisait, plutôt bien, vivre la famille.

Gainsbourg à la belle descendance, sans cesse citant son oeuvre.

Mais j'arrête là puisque tout y est déjà entre ces pages.

Finalement, sur le dos, le ventre, le côté..., cette somme se dévore par à-coup ou d'un coup, par petites touches ou toute entière mais qu'on est bien entre ses pages.

Immense merci aux éditions Jungle pour cet envoi et à Babelio pour ces Masses critiques aux belles découvertes.

Et Monsieur Dicale, s'il vous plaît: encore...
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Tout est permis mais tout n’est pas utile

Vrai poète et faux bad boy, le chanteur timide apparaît dans ces confessions posthumes comme un enfant du siècle numéro 20. [...] Toutes les fractures de Darc sont là, dans cette contradiction originelle, dans ces ombres qui nuancent et embellissent chaque parcours.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Brassens ?

En 1952, à l'aube de sa carrière, Brassens est déjà bien engagé dans ses idées un chouia anar. Libre penseur, jouisseur mais également très pudique, il a offert au répertoire de la chanson française une série de pépites qu'on ne peut pas laisser dans les limbes de l'oubli. Ce livre revient sur ses influences, ses rapports avec ses amis, sa jeunesse, sa vie avec Jeanne et marcel qui l'hébergeaient, les succès, la censure qui a frappé plusieurs de ses textes, la reconnaissance. A une certaine époque, les curés demandaient à leurs paroissiens de ne pas l'écouter. Autre temps, puisque aujourd'hui il est étudié dans les écoles !
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