Brigitte Smadja

La terre appartient à ceux qui la travaillent.

Quand les choses deviennent incompréhensibles, quand le monde chavire, Simon lève la tête. C'est un truc que lui a appris Nine. "Respire profondément et lève tes yeux vers le ciel."

Elle ne répond pas, ou plutôt si, mais tout autre chose, un truc hallucinant qui fait rebondir Simon : "Le soir de l'anniversaire des 15 ans de Léonard, j'étais là".

- Ta mère n'est pas encore venue me voir. Elle est là, ta mère?
- Oui. Elle est arrivée avec mon petit frère et ma grand-mère.
- Et qu'est-ce qu'elle fait?
- Elle s'occupe de mon petit frère.
- D'accord et à part ça?
- Elle dort.
- Elle dort?
- Oui. Elle a sommeil. Elle est fatiguée.
- Et ton père?
- Il dort mais lui, il ne se réveille plus.
- Excuse-moi, Lili, j'avais oublié. Tu t'habitues à la France?
- Jamais jamais jamais...

Est-ce que Samuel viendra à son anniversaire ?
Si Samuel ne vient pas, elle ne vient pas non plus. Marie trouve que c'est une idée géniale. Tous ses copains viendraient et elle ne serait pas là !
- Comme tu es soucieuse, aujourd'hui, ma Marie chérie, ma Tchoupinette, ma Marinette, ma Marionnette !
Maman est en pleine forme. Elle jette les beignets dans l'huile bouillante, elle les repêche à toute vitesse, et tout ça en sifflotant une chanson de guerre que papa chantait quand il était là : le Pont de la rivière Kwaï.
Qu'est-ce qu'elle ferait avec tous ses beignets, maman ? Qui les mangerait si je ne suis pas là ? Elle éclaterait en sanglots, elle serait très triste. Mais est-ce qu'elle a invité Samuel, est-ce qu'il viendra ? A quoi ça sert un anniversaire sans Samuel ?"

On mourra tous, mais pas les livres.

Elle n'est même pas droite, cette bibliothèque. Un jour, elle s'écroulera ! Mais les livres ne se casseront pas. Ça ne casse pas, les livres.

Maman est une optimiste-née, elle m'a élevée avec cette idée que l'amour est ce qui peut arriver de plus merveilleux dans une vie. (...) Elle a un coeur d'artichaut. Malgré le départ de papa il y a 13 ans. Malgré les nuits passées à traduire des polars. Malgré les histoires sans lendemain, comme on dit, parce que des lendemains, il y en a eu. Des drôles avec des fous rires, des moins drôles avec des larmes et des coups de fil des heures durant à sa meilleure amie Claire. Rien n'a pu l'endurcir. Maman est tombée dedans quand elle était petite. Dans la potion magique avalée par Iseult. Et elle a attendu son Tristan. On dirait qu'elle l'a trouvé. Il s'appelle Gérard. Pas terrible comme prénom, mais il lui a offert des chaussures blanches sublimes pour ses 40 ans.

C'est vrai que l'année dernière, elle avait des copains, c'est vrai qu'elle aimait aller se baigner avec eux et qu'elle a même participé à un concours de châteaux de sable, qu'elle a gagné ; mais l'année dernière, c'est très loin, elle n'avait pas encore douze ans et quand elle évoque ce temps-là, elle ne se reconnaît plus.

Margot pense que tous les enfants sont contents d’aller à l’école, de sortir de l’école, de manger leur pain au chocolat, de regarder la télé, de prendre leur bain, d’attendre leurs parents. Pour elle, les enfants sont toujours contents parce qu’ils sont des enfants.
- Tu fais la tête, Camille, aujourd’hui, dit Margot avec plein de rires dans la voix comme si c’était très drôle, à mourir de rire.
- Quelle tête ? J’ai pas changé de tête depuis hier. Tu la reconnais pas ou quoi ?

Camille aussi connaît des mots de crapaud, ils sortent tout seuls de sa bouche et ça lui fait du bien.

Tu es ma princesse, tu seras toujours ma princesse .

Anaelle CM2 école Ernest Renan Vénissieux

Joseph est un pettit garçon jaloux de la mère de Claire parce qu' elle a une moto. Mathias Ecole du Centre