Brigitte Smadja

J'ai rien dit à cause de toi. Manu m'a pris mon blouson et il m'a dit que si je le dénonçais , il en parlerait à Tarek et que Tarek te démolirait; j'ai rien dit parce que t'es mon pote et que je m'en fous de mon blouson.

Ici , en Valpaisie, a enchaîné Marvin, on peut nager, pour qui savent nager, sauter du haut des rochers, jouer de l'harmonica ou peindre toute la journée, saluer le soleil le matin, saluer la lune le soir, chacun chez soi et à sa manière ou pas du tout, déguster de la mayonnaise ou des chips de fraises ou ne manger ni l'un ni l'autre. Et faire la fête tous ensemble !

L'amour, ça ne se décide pas.

C'est comme ça le travail, ça fait plein de silence dans les familles.

La place des enfants est au centre aéré, pas au milieu des ordures.

Devant moi, les tours forment des lignes comme les mailles d'un filet dont on ne peut s'échapper.

Justement cette année, il n'a pas d'idée de déguisement. Il a pensé à Batman mais Nicolas, André, Jonathan et Grégory vont déjà se déguiser en Batman. Il a pensé se déguiser en corsaire, mais il s'est déjà déguisé en corsaire l'année dernière. Il a pensé se déguiser en dragon, mais pour cracher du feu, il faut avaler de l'essence et maman n'est pas d'accord. Il a pensé se déguiser en vampire mais il n'a pas les dents assez pointues, et les fausses dents ne tiennent jamais.

Je dois faire honneur à ces prénoms, soutenir tous les jours le regard de mon père et de ma mère qui auraient tellement voulu que je fusse ce garçon fort et baraqué, différent de ma sœur, de mes tantes, de ce gynécée étouffant, et ce, d'autant plus que mon père est fils unique. J'ai honoré autant que j'ai pu ce prénom d'Alex et j'y ai même trouvé du plaisir. Ça m'amusait quand j'étais petite ces « bonjour p'tit gars, comment ça va ?, « il est adorable, votre fils ». (p.16)

C'est la deuxième fois que tu ne vas pas à ton cours de boxe. Tu romps notre contrat, mais surtout tu te prives d'un plaisir et pourquoi ? Parce que tes potes, tes frères, comme tu dis, ne t'ont pas suivi. Et alors ? J'aime l'opéra et malgré tous mes efforts pour te le faire apprécier, tu ne l'aimes pas. Ce serait une raison pour me priver du plaisir d'en écouter ? Une raison pour qu'on ne s'aime plus ?  (p.63)

 Heure après heure, il doit affronter les commentaires et les rires, de plus en plus inquiétants, ne pas réagir lorsqu'un type de terminale l'invective : « Alors le mytho, à qui tu vas les raconter maintenant tes bobards ? », ne pas s'étonner de constater qu'à chaque cours il est seul.
A midi, c'est à peine s'il se souvient de sa vie antérieure, celle de lavant-veille, quand tout le monde voulait être l'ami de Simon Peretti. Entre une idole et un pestiféré, la différence est mince. C'est à peu près la seule pensée cohérente qu'il réussit à formuler et qu'il écrit à Dune. Il ajoute : « Mes frères m'abandonnent. Le lynchage se poursuit. Le ciel se couvre. Il y a un goût de métal dans l'air. » (p.12)

La neige glace mes pieds. J'en ai pris un peu dans mes mains, je l'ai sentie. La neige ne sent rien. Elle tue toutes les odeurs.

Elle m'a frappé, fort, à la mâchoire, on s'est battus ; on a dévalé une pente, on s'est relevés, couverts de poussière. Soudain, Marie s'est approchée, j'ai serré les poings et tenté de me préparer à esquiver le prochain coup de ma boxeuse en robe de soie, mais elle a fait un bond dans mes bras et elle m'a embrassé.
Ce baiser, je ne l'oublierai jamais. Torride.
Après un quart d'heure de marche, nous sommes arrivés à un village blanc et bleu, aux escaliers innombrables et croulant sous les bougainvilliers. Agapi.
_Agapi ? Les Agapes ? Marie Watson, ma reine en mythologie, qu'est-ce que ça te raconte Agapi ?
_Ca veut dire amour en grec, mais toi, de toute façon, tu n'aimes pas l'amour.
je ne réponds pas et Marie se tait, elle aussi.
Nous longeons un cimetière, et derrière les tombes, apparaît une maison sur un terrain où sèche un pin immense. Elle est abandonnée.
Une fenêtre est ouverte et je ne résiste pas.
_Attends-moi là, je vais t'ouvrir la porte.
Je me retrouve dans la pénombre, mais je comprends aussitôt, à l'odeur si particulière du papier et de la craie, où nos pas nous ont conduits et je suis submergé par un sentiment d'une surprenante douceur.
C'est l'ancienne école du village.
Elle se réduit à une immense salle aux fenêtres à volets bleus et clos. Deux tableaux, des cahiers, des cartes de géographie, des livres d'images, rangés dans des armoires ouvertes, une estrade, des rideaux, en tas sur la droite. Je déplie les tentures et je prépare un lit pour moi et Marie.
Je vais la chercher, je lui ouvre la porte, solennel, je la tiens par la main, je la conduis et je lui dis :"C'est ici, le supplice est fini", et lentement, je la déshabille pour notre première nuit de noces qui a lieu en plein après-midi.

Je ne voulais pas le repas des voisines , mais j'ai faim . même si l'oncle Jo a disparu , je ne peux pas m'empêcher d'avoir faim . Tata Denise n'a pas faim du tout. Mais où il est allé ? répète tata Denise.

Achille l'empêche et il lui donne des coups de ventre.

YOAN CM2 DE L'ECOLE ERNEST RENAN.

Leon montre à jeanne comment il tape sur son punching-ball . il sautille et,de temps en temps ,il donne un coup qui fait voler la tê^te rouge dans tous les sens .Je m'entraine ,dit léon ,s'il y en a un qui m'enbête ,je l'écrase en bouillie .Qui est-ce qui t'embête ? demande Jeanne .

naelia de l'ecole henri wallon vénissieux

Non maxime, je ne veux pas que tu réchauffes les tortellinis dans le micro-onde et je t'interdis de mettre la table . Quand Emilie a présenté, son nouveau copain ,papa a failli mourir de rire mais vraiment mourir ,en se coinçant un morceau de pain dans la trachée .

NAIMI ICHEM DE L' ECOLE HENRI WALLON A VéNISIEUX

Je suis premier ministre.Je suis debout à une tribune ,devant une foule en délire qui applaudit.Il n'y a qu'une seule personne qui n'applaudit pas,qui me regarde et qui ricane.C'est carette.Je continue à parler mais aucun son ne sort de ma bouche.Je me sens idiot Maxime!Maxime! c'est l heure! tu es reveiller?c'estle visage de maman .Je tate ma jambe droite.Elle est mouilleéet glacèe.ce n est pas possible.un type comme moi ne peut pas avoir fait pipi dans la nuit qui précède sa rentrée en cinquieme .

INES DE L ECOLE HENRI WALLON

Emilie déteste la jeune fille qui la garde. C'est une Américaine qui s'appelle Karen et qui parle en tordant la bouche comme la championne des mastiqueuses de malabars.

-En Valpaisie, les portes sont toujours ouvertes, je lui ai rappelé d'une voix tranquille.

A mesure qu'il se rapprochait du dernier lac et donc du dernier pont, la chaleur diminuait, Pozzi frissonnait, et, malgré tous ses efforts, sa robe restait grise. Cela ne le décourageait pas.