AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Brit Bennett (338)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le coeur battant de nos mères

Nadia a 17 ans et vit dans une petite ville américaine organisée autour de la paroisse. Lorsqu’elle tombe enceinte, elle se rend au centre médical pour avorter. Le récit va la suivre pendant plusieurs années et nous montrer comment cette décision de jeunesse va impacter la suite de son existence comme celle des autres protagonistes.



L’ambiance du roman est particulière puisqu’il nous place au cœur d’une communauté religieuse où la foi et les valeurs traditionnelles prennent une place très importante, qui transparait dans les opinions et les attitudes de certains personnages. Mais plus qu’un reflet des convictions de l’auteur, j’y ai vu un roman sur le poids de la communauté, un milieu où tout le monde se connaît et se surveille, où le comportement des filles est scruté, où les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre. Un milieu aussi particulièrement hypocrite, où le pasteur est le premier à trahir sa parole quand il s’agit de son fils. Le roman nous montre l’aspect malsain d’une telle attitude et de la condamnation univoque des relations amoureuses et sexuelles. La communauté est incarnée par l’usage du « nous », d’une parole collective des « mères », des générations précédentes de femmes qui racontent, à la façon d’un interlude, ce qu’elles ont vécu et les mœurs de leur époque.



Le thème principal du roman est donc celui de l’avortement, et par extension de la vision religieuse d’une communauté qui condamne l’avortement comme un crime honteux et qui oblige Nadia à garder son secret bien enfoui. En nous plaçant dans la peau de l’adolescente, l’auteur insiste sur le poids qui repose sur les femmes, souvent seules dans cette épreuve (à croire que le bébé s’est fait tout seul…). D’un côté, on a le jeune homme qui essaye de se faire oublier, qui glisse une liasse de billets et hop on n’en parle plus. De l’autre, il y a la jeune femme, déterminée à ne pas faire la même erreur que sa mère en laissant un bébé non désiré décider de son avenir. Et pourtant, au fil des années, face à son insatisfaction et à l’échec de sa vie amoureuse, elle ne cessera de se demander ce que cet embryon aurait pu devenir et vers quelle vie il l’aurait menée. Je trouve particulièrement intéressante la vision du roman, parce qu’il démontre bien que les choses ne sont jamais simples. Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre l’avortement, mais bien d’un droit à décider, d’un choix que chacun doit prendre et qu’il devrait pouvoir prendre de la manière la plus sereine possible, sans pression ou jugement extérieur. Une femme peut décider en toute connaissance de cause qu’elle ne veut pas d’un bébé, et ce sera pour le mieux pour elle et pour le futur enfant qu’elle n’aurait pas été prête à recevoir. Mais une femme peut aussi souffrir de cette décision et regretter toute sa vie le bébé qu’elle n’aura jamais connu. L’attitude de Luke apporte également un regard plus nuancé : si son comportement à l’égard de Nadia respire la lâcheté et l’abandon, c’est surtout celui d’un garçon jeune, pris au dépourvu, qui se laisse dicter sa conduite par ses parents et n’ose pas par la suite, avouer ce qu’il souhaite réellement.



Au-delà de l’avortement, Le cœur battant de nos mères met en évidence le poids des remords et des regrets et les secrets qui vous rongent. Loin d’être très gai, il évoque également les difficultés familiales, les parents violents, les mères absentes, le deuil d’un parent et l’incompréhension du suicide. On accompagne Nadia dans son passage à l’âge adulte et jusqu’à sa confrontation avec les fantômes du passé de sa ville natale. Pourtant, malgré la lourdeur du sujet et le malheur des personnages, j’ai été séduite par l’intensité du roman et complément charmée par l’écriture de l’auteur.
Lien : https://petiteplumeblog.word..
Commenter  J’apprécie          80
Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs

Brit Bennett livre un essai sur le racisme aux Etats-Unis dont les neuf "chapitres" sont des articles parus dans des journaux, en réaction à des faits divers.

Chaque chapitre est introduit par une photo et dévoile un comportement raciste. Ainsi, dans "Qui a le droit d'aller à la piscine?" Brit Bennett explique comment, lors d'une "pool party" au Texas, un policier blanc a agressé une adolescente. Ce point de départ permet ensuite une réflexion sur la ségrégation liée à l'eau, c'est à dire au niveau des fontaines, des toilettes, des piscines ou des plages. Ce chapitre permet de dénoncer le comportement hypocrite des Blancs, qui avaient peur d'attraper des maladies si les Noirs se baignaient dans les mêmes piscines ou plages qu'eux, alors même qu'ils avaient une bonne noire, qui s' occupait de leur cuisine et de leurs enfants. Et curieusement, il n'était plus question de maladies, elles étaient aptes à faire ce travail en échange d'une bien faible rémunération...

La réflexion sur la ségrégation et le racisme est donc toujours d'actualité, surtout depuis l'élection de Donald Trump, qui veut rendre à l'Amérique sa gloire d'antan. l'auteur pose et se pose la question de savoir où se situe l'age d'or des États-Unis. On espère qu'il ne s' agit pas d'une période antérieure à la ségrégation, voire même à la guerre de Sécession. ..
Commenter  J’apprécie          80
Le coeur battant de nos mères

Nadia a seulement 17 ans lorsque sa mère meurt. L'adolescente va perdre tout repère, ne sait plus à quoi se raccrocher ni comment demander de l'aide à son père. Cette jeune fille brillante va s'éloigner de tous, sauf d'une personne : Luke. Jusqu'au jour où elle découvre qu'elle est enceinte, et décide d'avorter... Cette décision va la séparer de son amant, mais elle rencontrera Aubrey, qui deviendra sa meilleure amie. Mais Nadia va mettre encore plus de distance entre elle et ce qu'elle connaît. Elle part à l'université, ne revenant chez elle que rarement...

Le cœur battant de nos mères est un livre qui me tentait énormément, j'étais très curieuse de m'y plonger. Et je dois dire que je ne suis pas déçue ! Brit Bennett nous campe la vie d'une communauté noire et religieuse, mais surtout le destin d'une jeune fille perdue que l'on va suivre sur une décennie.

Avec ce roman, nous allons suivre Nadia, Luke et Aubrey pendant des années, leurs chemins sont très différents mais ils vont se croiser et se perdre sans cesse, se chercher, se comprendre, se perdre à nouveau. Brit Bennett insère également des chapitres racontés du point de vue des vieilles femmes de la paroisse, qui observent beaucoup et échangent ensuite potins et différentes observations sur la vie de la communauté. Le fait de pouvoir accéder aux pensées de ces différentes personnes nous permets de nous poser des questions et de nous interroger, notamment sur la religion et l'athéisme, sur la sexualité, l'avortement, le suicide, mais aussi sur les liens d'une communauté, comment sont vus ceux qui partent, sur les relations amoureuses, le passé, l'avenir...

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
Commenter  J’apprécie          80
L'autre moitié de soi

Un livre à la hauteur du bien que j’en ai entendu depuis sa sortie 😍



En général, quand je commence un livre dont on a beaucoup parlé (en bien hein), j’appréhende un peu. Je suis souvent déçue. Mais là… J’aurais aimé ne jamais sortir de cette lecture, ne jamais quitter Desiree, Stella, Jude, Kennedy, Reese et Early, rester en petite souris à observer les comportements, les évolutions, et partager leurs réflexions.



J’ai été captivée du premier mot jusqu’au tout dernier. C’est une belle histoire autour de l’identité, du racisme, de l’acceptation, de la famille, des relations humaines… Comment tout cela s’entremêle et nous empêche parfois (Souvent? Toujours?)d’être qui on est. Chaque sujet est traité dans toute sa complexité et avec de multiples perspectives, sans raccourci, sans morale, et c’est ça qui est si agréable et captivant je crois.



C’est vraiment une belle saga familiale qui mérite le succès qu’elle a eu. Un must-read, oui oui ❤
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Un roman qui nous happe et nous propulse dans la quête d’identité et le besoin d’amour de deux sœurs, si semblables et différentes à la fois.



« Desiree réapparaît à Mallard quatorze ans après sa fugue. Comme si rien n’était arrivé. Pourtant tout a changé. Elle a désormais une fille à la peau d’ébène à ses côtés et non sa jumelle. Et pour cause, Stella a disparu peu de temps après leur fuite sans laisser de traces. »



A savourer au grand air devant chez soi.
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Si ma mémoire est bonne, c'est Gide qui a dit « deviens qui tu es »

Faut-il donc de la volonté pour être soi-même ? Et qui est-on vraiment, celui que l'on croit être, celui que l'on voudrait être ou celui que connaissent nos proches ?

le roman de Brit Bennett nous force à réfléchir à ces questions. Stella et Désirée sont deux vraies jumelles vivant dans un village de Louisiane où les afro-américains sont majoritaires. Ni blancs, ni vraiment noirs, et la couleur de la peau semble obséder les habitants. Car le racisme n'est pas une exlusivité de blancs vis-à-vis des gens de couleur, ces derniers semblent en effet considérer la peau très noire comme une maladie honteuse.

Désirée, dynamique et extravertie, accepte sans problème sa couleur de peau, mais Stella, plus pâle déjà à la naissance, va tout faire pour accentuer cela et arrive à se faire passer pour une blanche. Son désir sera de vivre comme ces riches américaines. Elle passera dès lors sa vie à mentir à son entourage pour cacher ses origines, d'où un stress permanent et l'impression très nette de vivre la vie d'une autre…

Brit Bennett nous conte agréablement le parcours très différent de ces deux soeurs. On y croise des gens de divers milieux, un transexuel, et à chaque rencontre se pose la question de l'identité des personnages.

La deuxième partie du roman met en scène les filles des jumelles qui se rencontrent par hasard alors qu'elles ne se connaissaient pas. Désirée a épousé un noir et sa fille Jude ressemble à son père. Stella a bien sûr épousé un blanc et Kennedy est une vraie blanche, qui essayera de mieux connaître sa mère en interrogeant Jude : toujours cette recherche de l'identité !

Petit bémol pour le style pas toujours soigné. Question habituelle : la traduction est-elle en cause ?

Commenter  J’apprécie          71
Le coeur battant de nos mères

Le cœur battant de nos mères ce sont 3 destins qui s'entremêlent. C'est un trio très fort au sein d'une communauté noire et religieuse. Ce sont des questionnement et des problématiques abordées avec pudeur sur l'avortement, les attouchements, le deuil, les blessures physiques et psychologiques, ect

Si la plume de Bennett reste simple ses réflexions sur la psychologie et les relations humaines ne sont pas moins pertinentes.


Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Une idée originale, un angle d'approche différent pour évoquer le racisme ordinaire.

Des années 60 - années au combien clés pour les "noirs" américains - aux années 80 années clés pour les LGBT.

Deux décennies différentes pour pour une même lutte, tendre à l'acceptation pour des exclus du "straight and proper".

L'idée totalement originale et troublante, suivre une famille, et surtout des soeurs jumelles noires de sang blanches de peau. Qu'est ce que la négritude? la couleur, le sang, les racines ?

Et dans la vie de ces soeurs jumelles (et de leur fille respective), en arrière plan, des hommes chacun troublants, le reflet d'un aspect de notre société. Du matcho ordinaire, aimant et attentionné mais qui n'aime pas voir sa femme devenir trop indépendante, à l'homme possessif, passionné et violent, de l'amant fidèle, discret, indépendant mais indéfectible, au cow-boy trans genre. Une galerie fascinante.

Une première moitié de roman magistrale, une seconde un peu plus convenue. Mais un plaisir tout du long.

Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Ce livre est vraiment très beau. Pour moi qui aime tant les histoires familiales et les fêlures, je n'ai pu qu'apprécier ce roman.

Il est des livres qu'on oublie aussitôt la dernière page tournée et il en est d'autres qui nous marquent, nous, lecteurs, en trouvant en nous, un sillon à tracer.

Ca a été le cas pour moi avec ce livre.

Merci de tout coeur à l'auteure de l'avoir écrit !
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi



DE LA DIFFICULTE D'ETRE SOI...



▶️Mallard, petite ville fictive de Louisiane, qui ne figure sur aucune carte, dont les habitants en majorité afro-américains ont la peau si claire qu’ils sont rejetés tant par les noirs que par les blancs...

▶️C’est l’histoire des jumelles Vignes, Désiree et Stella, dont le père a été lynché sous leurs yeux et dont la mère fait des ménages chez les blancs...

▶️Stella rêve d’études universitaires, Desiree, de théâtre, de s’échapper à tout prix de Mallard : pas même majeures, elles s’enfuient pour changer de vie..

▶️Désiree reviendra à Mallard, avec une petite fille à la peau « noir-bleu », Jude.... - elle revient vivre chez sa mère...

▶️Stella, elle, a disparu pour mener une vie de femme blanche, faire un riche mariage, avoir elle aussi une fille, Kennedy, blonde et gâtée...

▶️On est tout de suite embarqué dans cette saga multi générationelle qui alterne passé et présent et suit les destins croisés de Désiree et Stella, de Jude et Kennedy...

▶️Un roman qui traite de l’identité, de toutes les identités, raciales, sociales, de genre aussi, celles acquises de naissance, celles auxquelles ont veut échapper, celles que l’on se crée, que l’on s’invente, pour s’émanciper mais qui peuvent aussi contraindre aux secrets, à s’enfermer dans les mensonges....

▶️Les personnages sont attachants, fouillés - celui de Stella sans doute le plus captivant, complexe, écartelée entre ce qu’elle est, d’où elle vient et l’identité qu’elle a décidé et s’est construite...

▶️Un roman très fort et complexe qui raisonne puissamment dans cette fin des années Trump...

Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Mallard, près de La Nouvelle Orléans, ville natale des jumelles Vignes, n’apparait sur aucune carte. La population noire y est si métissée que beaucoup sont blancs de peau. Cela n’a pas empêché le père de Stella et Désirée d’être assassiné par des blancs en pleine ségrégation.

C’est pourquoi Mallard, pour les jumelles, est une ville à fuir ; lorsque leur mère les oblige à quitter le lycée pour aller faire, comme elle, le ménage chez les blancs, les adolescentes décident de fuguer pour se construire un avenir meilleur.

Mais Mallard devient un refuge pour Désirée, victime de violences conjugales, qui revient chez sa mère 14 ans après en être partie, accompagnée de sa fille Jude. Noire comme l’ébène, Jude a beaucoup de mal à s’intégrer auprès des autres enfants à la peau plus claire...

A travers ces différents portraits de femme, l’autrice brosse un tableau complet de ce que veut dire être noire dans l’Amérique des années 50 à 80, qu’il s’agisse de l’identité même des protagonistes ou du regard porté sur elles. Les choix personnels faits par les jumelles déterminent leur avenir : dans leur génération il est plus facile d’accéder à un certain statut social en étant blanche.

Heureusement à sa génération, Jude parvient plus facilement à réaliser ses rêves. Jude s’aperçoit que la couleur de peau n’est pas la seule clé du bonheur et de la réussite ; elle assiste aux souffrances de son ami Reese qui ne trouvera la paix qu’après avoir changé de genre. En évoquant aussi la communauté LGBT Brit Bennett évoque avec subtilité d’autres formes de discrimination.

C’est un roman très bien rythmé, qui tient en haleine. Les personnages sont crédibles et attachants ; le choix d’aborder trois générations de femme permet de décrire l’évolution de la société.

Une belle réussite !

Commenter  J’apprécie          70
Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs

Britt Bennett nous raconte, au travers de ses réflexions publiées dans des articles ou d'un discours prononcé lors d'une conférence, son étrange dilemme et ses interrogations face au traitement que se réservent les Blancs contre les actes racistes voire de terrorisme blanc envers les Noirs.

Elle nous parle de cette fragilité d'être noire aux États-Unis et comment les choses ont évolué mais aussi ce qui n'a pas réellement changé sous couvert de culpabilité blanche ou de volonté de faire bien de façon maladroite et qui est parfois pire.Ses différents points de vue sont très intéressants et donnent envie de creuser la question, que ce soit sur cette réserve de parler clairement de terrorisme blanc alors qu'il est flagrant ou d'essayer de trouver des "excuses" aux acteurs de faits racistes parce qu'ils sont blancs et que la victime n'est qu'un noir ou qualifier de meurtres les "bavures" policières envers les noirs en les condamnant vraiment et pas en les relâchant systématiquement.

Tout ça pose la question de l'avenir des Noirs en Amérique, de leur histoire que les Blancs ne veulent pas regarder en face, comme l'histoire non édulcorée de l'esclavage par exemple et l'évolution si lente des esprits si profondément modelés.

Britt Bennett se base sur des auteurs qui l'ont aidé à mieux voir (Toni Morisson, Tahishi Coates, Colson Whitehead...) et des faits qu'elle essaie d'expliquer (le rapport à l'eau est intéressant) et du fait qu'elle se soit réveiller pour essayer de changer les choses.

Vraiment un essai porteur et qui me donne clairement envie d'aller plus loin...
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Un roman qui se lit d'une traite. L'histoire de deux vies, deux chemins qui se séparent, sur la question de l'identité, les préjugés raciaux, assumer qui l'on est. J'ai été happée par cette histoire de deux jumelles qui vont faire des choix de vie opposés, et l'incessant jeu de miroir qui va les opposer, l'une à l'autre, puis leurs propres filles, tout au long du livre. Tout est juste, touchant, dans un style très fluide. Bravo !
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Un très bon roman qui à travers l'histoire de deux jumelles, de leurs parents et de leurs deux filles, nous donnes à voir nos différences sous un angle original.

Ce texte détricote les préjugés.

Nous passons de l'une à l'autre des héroïnes par le biais du lien familiale et de la gémellité, le tout sur fond d'une séparation de classe plus que de racisme.

Les personnages masculins, secondaires dans cette histoire, permettent à l'auteur d'aborder également la place des femmes dans les rapports de couple.

Une lecture non seulement très agréable mais aussi vraiment subversive à plein de niveaux.
Commenter  J’apprécie          70
Le coeur battant de nos mères

Après avoir littéralement adoré « L'autre moitié de soi », j'ai beaucoup aimé « Le coeur battant de nos mères », premier roman d'une jeune auteure, paru en France en 2017. Brit Bennett est née en 1990 à Oceanside en Californie et est diplômée de littérature à Stanford. Elle vit et travaille à Los Angeles.

Le roman nous fait suivre un trio, Nadia, son amant et sa meilleure amie, à la fin de l'adolescence et au début de leur vie d'adulte.

L'analyse psychologique des trois amis est fine et sensible, tandis qu'ils sont confrontés à des situations de crise : avortement, perte d'un parent, infidélité...

Le caractère instable, fragile, des situations en ces « âges charnières » m'a particulièrement touchée : tout peut encore basculer dans leurs existences, en fonction des décisions cruciales qu'ils auront à prendre.

Comme souvent dans ses écrits, Brit Bennett ne manque pas d'aborder la question de la ségrégation raciale à travers le vécu de ses personnages.

La perte de certaines illusions traverse la décennie que relate le roman, tandis qu'émergent d'autres valeurs.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Et si une jeune femme noire, dont la peau est blanche devenait blanche aux yeux du monde ?

Quid de sa famille, de sa sœur jumelle ? Comment poursuivre cette vie dans une Amérique ségrégationniste et raciste.

Cette belle saga familiale qui se déroule sur deux générations creuse la question de l'identité, y compris de genre, et peint de beaux personnages de femmes qui vont refuser le chemin tracé pour elles par la société.

C'est puissant, touchant et universel.

Commenter  J’apprécie          70
Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs

Un recueil d’essais autour du racisme et des États-Unis d’aujourd’hui. Différentes facettes des violences et discriminations institutionnalisées, sournoises ou flagrantes.



Comme autant de pistes de réflexion (de rage, de révolte…) face au « Make America great again » de Trump.



Et « Great Again » comme quand ? A quel moment l’Amérique a-t-elle été « grande » au juste ?
Lien : http://noid.ch/je-ne-sais-pa..
Commenter  J’apprécie          70
Le coeur battant de nos mères

Voilà un premier roman qui vient seulement maintenant de me faire de l'oeil , et c'est tant mieux, j'ai beaucoup aimé.

Dans l'Amérique d'Obama, et dans une communauté noire profondément attachée à son église, se tisse entre trois adolescents des liens tels qu'ils sont ressentis à cet âge, parfois « jusqu'auboutistes » et parfois faits de lâcheté parce qu' il est difficile d'assumer des faits graves ; C'est le cas pour Luke, le fils du pasteur qui met enceinte Nadia, une fille superbe et intelligente qui a malheureusement perdue sa mère , suicidée depuis peu sans avoir laisser paraître un mal être quelconque. Elle ne peut compter sur son père complètement déboussolé par son veuvage.

Aubrey, sa meilleure amie, elle, souffre de l'inconséquence de sa mère, et aussi grave, de l'attitude des nombreux amants de celle ci.

Luke, est sous la coupe de sa mère toute puissante à l'Eglise certes , prompte à régenter tout le monde.

Leur histoire est racontée par les mères, des femmes âgées au service de la communauté.

Le destin de ces trois jeunes gens va se tisser et s'entrecroiser pendant de longues années . Ce qui m'a frappée le plus dans cette lecture c'est l'intemporalité de cette histoire, dans l'Amérique noire ou blanche, je n'y pensais même pas.

Mais c'est bien le manque de guide maternel qui a mené la vie de ces trois jeunes gens, même si leur « inné »est resté inchangé.
Commenter  J’apprécie          71
Le coeur battant de nos mères

J’ai lu ce roman dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle et je remercie d’ailleurs le magazine de m’avoir permis de le découvrir. « Le cœur battant de nos mères », quel titre évocateur !, me suis-je dit au premier abord, on va parler d’amour maternel sans doute !, ai-je pensé ensuite. Mais de cœur et de mère, il n’y en a pas beaucoup dans ce livre. Les trois protagonistes principaux en sont privés, et ce à différents degrés. Nadia Turner n’a plus de mère depuis que cette dernière s’est suicidée sans laisser aucune explication. Ce deuil va l’accompagner durant sa jeune vie d’adulte et va se doubler d’un autre deuil, celui de l’enfant qu’elle n’aura jamais et qu’elle ne parvient pas à oublier. D’où son incapacité à se fixer quelque part et avec quelqu’un. De son côté, Luke qui a eu une liaison cachée avec Nadia, ne s’en sort pas mieux : sa carrière de footballeur professionnelle s’est évaporée le jour où il a eu une fracture de la jambe, il n’a pas su assumer son amour pour Nadia et encore moins sa décision d’avorter. C’est sa mère qui va agir pour lui mais plus parce qu’elle tient à sa réputation que pour aider son fils. Cet amour inavoué et cet enfant fantôme sont deux secrets qui vont peser lourd sur le reste de sa vie. Enfin, nous avons Aubrey Evans qui m’a semblé au départ la plus équilibrée des trois jusqu’à ce que je comprenne que sa vie avec sa mère, l’empêche de mener pleinement la sienne. De plus, par rapport à Luke et Nadia, elle est le dindon de la farce. On le voit, les trajectoires de ces jeunes gens sont tortueuses et les mènent, pour deux d’entre eux, dans des impasses. Pour autant, je n’ai pas été particulièrement emballée par ce roman. Ce qui m’a gênée, c’est le chœur de paroissiennes qui introduit chaque chapitre, ce « nous » qui s’exprime et annonce les événements à venir, résonne comme la chronique d’un malheur annoncé, comme les trompettes d’une tragédie, tout ça pour accoucher d’une fin décevante et peu glorieuse. Sans parler du fait que ces voix ralentissent la narration. Les personnages ne rattrapent pas cette impression mitigée et notamment les hommes. Mon dieu qu’ils sont faibles dans cette histoire : entre le père de Nadia, sourd et muet devant la douleur de sa fille, le pasteur Sheppard qui s’incline devant sa femme et Luke qui oscille entre lâcheté et gros mensonges, on peut dire que l’auteure ne va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de parler des hommes. En conclusion, je dirais que c’est un livre au titre prometteur mais qui ne tient pas ses promesses.
Lien : https://labibliothequedeneko..
Commenter  J’apprécie          70
L'autre moitié de soi

Dans ce livre brit bennett explore les conséquences du colorisme et du racisme (entre autres) dans la construction de soi: peut-on se construire en haïssant/ niant qui l'on est ? Lorsque l'on est rejeté par tou.te.s ? Peut-on couper tout lien avec ses racines ? Autant de questions auxquelles l'autrice tente de répondre à travers 3 générations de femmes. Elle débute à Mallard, une bourgade de Louisiane qu'on ne situe même pas sur une carte. Stella et Desiree sont jumelles et le soir d'une fête, adolescentes de 16 ans, elles decident de s'enfuir, main dans la main.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Brit Bennett (1858)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Louvre

Dans quel roman d'Émile Zola peut-on lire une scène dans laquelle se déroule une visite du Louvre le jour du mariage de Gervaise et de Coupeau?

Au bonheur des Dames
L'Assommoir
Nana

8 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : louvre , musée d'art moderne de new york , Paris (France) , culture générale , littérature , peinture , peintre , cinema , adaptation , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}