Citations de Camille Anseaume (247)
Mes manies de femme enceinte agacent ma mère. Ou plus exactement, mon état de femme enceinte. Elle se raidit quand je refuse un verre de vin. Lève les yeux au ciel quand je vérifie que le fromage n’est pas au lait cru. Fait semblant de ne pas voir quand je suis prise de douleurs.
Et quelques minutes après, étend soigneusement les petits vêtements neufs qu’elle a achetés pour toi, après les avoir lavés, puis les repasse lentement au fer très chaud pour tuer tous les microbes.
Toutes ses contradictions sont là, coincées entre un ventre qu’elle refuse de toucher en prenant un air dégoûté et des effluves de lessive hypoallergénique.
Je crois qu’elle n’aime pas ma grossesse, mais qu’elle aime déjà mon bébé.
On s'aime surtout à l'horizontal, et dans le noir, c'est le seul moment où on n'a plus peur de se faire peur, où on ose mélanger nos souffles sans redouter que l'autre se dise que ça va peut-être un peu vite. C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises.
"Il m'a fait une gastro", se plaît à affirmer la jeune maman. [...] Il n'a pas souffert d'une gastro, il l'a faite à sa mère, l'ingrat. L'a désignée comme destinataire, l'a érigée bien malgré lui en actrice principale de sa maladie, lui qui ne récolte que le rôle de figurant de sa propre douleur.
Petite, j'ai fait pas mal d'angines à ma mère. Aujourd'hui, il semblerait que je lui ai fait une grossesse.
Le monde est plus gai depuis qu'il te connait. Maintenant qu'ils savent, même les immeubles ont changé, ils se dressent grands et forts, et on dirait qu'il me sourient.
Mais il y a des détails qui ne trompent pas, la troisième marche en partant du bas grince toujours sous nos pas et ici ou là les murs gardent des traces de punaises de nos posters d'avant, cicatrices encore à vif de nos amours adolescentes
Alors tu sèches tes larmes et décidés de t'inquiéter pour tout le monde. Tu me demandes d'aller voir tes parents et de discuter avec eux (j'aurais préféré que tu me charges de leur servir des petits-fours), tu t'enquiers dans un souffle, auprès de chacun de nous, du moral des autres.
[...]
C'est le monde à l'envers. D'ailleurs le monde est à l'envers. Seule ta gentillesse tient debout.
"à toi,tout ça parait normal.Tu ne t'extasies pas du temps qui reste.à elle ça semble précieux,magique et fragile."
C'est fou ce qu'on peut trouver fou quand on a des projets dans les yeux.
L’incompréhension est à son point culminant.
Ils doutent que je doute, alors que je ne suis qu’un doute.
Une hésitation qui prend le métro, une incertitude qui se lève et se douche, une indétermination qui essaye d’avaler un truc à manger, un point d’interrogation qui cherche le sommeil.
Hier, j'étais enceinte. Aujourd'hui, j'attends un bébé.
Avant toi je croyais que tout ça voulait dire la même chose.
Un coin téléphone au top
En dehors de l'entrée, et en fonction de l'agencement de vos pièces et des prises téléphoniques, ce coin pourra aussi prendre place dans le bureau, dans le salon ...
Rangez à proximité du téléphone un "classeur familial". Derrière ce nom à l'intonation un peu pompeuse, un principe simple : réunir en un seul endroit toutes les infos dont votre famille peut avoir besoin au quotidien.
Numéros de téléphone bien sûr, mais aussi horaires et adresses des activités diverses ...
Mettez en évidence en première page, ou grâce à une affichette au mur, les numéros à contacter en cas d'urgence : le vôtre, celui du voisin, celui des pompiers, du Samu ...
Prévoyez aussi un bloc-notes et un stylo ... qui marche.
C'est l'occasion de vider votre pot à crayons sans mine ou stylos sans encre, et à n'en garder qu'un ou deux. Vous verrez que le bonheur, ça tient parfois à un stylo qui marche au moment où on en a besoin.
6 raisons pour lesquelles ...
dans vos placards, ça ne fait jamais comme dans les magazines
1) Vous ne choisissez pas vos manteaux en fonction de la couleur du mur
2) Votre fille ne mange pas TOUJOURS une banane quand elle met son ciré jaune
3) Les chaussures de rugby, dans la vraie vie, ça salit les placards.
4) Les enfants, dans la vraie vie, ça n'a jamais des manteaux parfaitement repassés.
5) Les familles, dans la vraie vie, ça n'a jamais le même manteau chacun dans sa taille, rangé du plus petit au plus grand.
6) Les gens dans les magazines sont les seuls à ranger un coussin sur une étagère (assorti aux tee-shirts, le coussin.)
(Tous de la même couleur, les tee-shirts.)
Ils ont vendu la maison de Tours qu'ils ont échangée contre deux appartements. Un "papartement" et un "mamartement", comme elle l'a lu, plus tard, dans un livre pour enfant. Dans le papartement et le mamartement, elle a une chambre qu'elle partage avec sa soeur, et quand les invités partent le soir elle entend, infiniment soulagée, du bruit qui continue à la bercer.
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Il ne faut dépendre de rien ni de personne,
Il faut fuir les dépendances, les évidences et les régularités.
Tu es la pièce manquante du puzzle des dernières semaines. La matière qui manquait au mur pour tenir sur ses deux pieds. Tu es un pot de ciment. Un joli pot de ciment. C'est mon premier compliment, j'espère qu'il te plaît.
Tu écoutes en silence, chaque souvenir t'en évoque mille autres que tu gardes précieusement, comme un dernier secret entre vous.
Ma petite soeur est trisomique… la mienne est capricorne.
Je ne suis pas un point d’interrogation, mais deux points d’exclamation qui ponctuent fermement des décisions contraires.
Chambres d'enfants : j'avais pourtant juré ...
qu'il n'aurait pas de peluches moches
que son doudou serait nickel
que les livres seraient alignés dans l'étagère du plus petit au plus grand
que les jouets seraient triés par catégorie
que la pâte à modeler ne serait pas mélangée dans les pots
que chaque feutre aurait son capuchon
Comme moi, Émilie parle peu depuis quelque jours, mais nos silences ne sont pas les mêmes. Le sien a quelque chose de fluide et de doux. Le mien bourdonne à mes oreilles comme un acouphène, rempli du brouhaha de tout ce que je tais.
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