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Critiques de Camille Zabka (77)
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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

Voici un très beau roman que j’ai lu d’une traite, presque en apnée, subjuguée par cette héroïne écartelée entre deux mondes.



On ouvre le roman en découvrant une mère et son bébé en fuite. La mère est blessée et ne veut qu’une chose : partir partir partir.



On découvre alors comme deux pièces de puzzle une vie passée à l’occidentale et celle d’aujourd’hui comme expatriée en Asie. Les séquences s’assemblent pour dessiner le portrait d’une femme titubante depuis toute jeune.



Cassandre rêve de quitter sa banlieue d’Arras. Elle a soif de voyages, d’horizons, de culture. Ce qu’elle ne trouve pas près de sa mère.

Quand elle rencontre Lucas, l’homme l’emmène vivre sur l’île de Java. Cassandre a soif de cette vie aux senteurs épicées.

Très vite, elle déchante. Le paradis qu’on promet aux occidentaux semble être pure chimère. Les catastrophes naturelles, la chaleur humide omniprésente, les coutumes qui la privent de son enfant à peine né. Cassandre pensait enfin vivre là-bas mais elle s’éteint et se sent mourir. La mélancolie la rattrape.



Je ne connaissais pas l’auteure de Celle qui attend, je la découvre ici avec Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants. Un roman aéré comme je les aime, nourri du juste nécessaire de détails pour percevoir une odeur, un malaise, une joie, les premières peurs.



Une héroïne qui se cherche et dont les rêves n’étaient peut-être pas au bon endroit. Mais une héroïne qui ne veut pas mourir. Et cette force est tenante tout le long du roman.



Un très beau voyage où les fantômes du paradis indonésiens ont des choses à raconter. Et Camille Zabka pose et expulse avec brio les ombres d’un paradis et les fêlures d’une femme en fuite depuis très longtemps.



À découvrir !

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Je suis venu te dire

Et si c'était Vous?

Et si c'était pour Vous?

Ces mots doux, ces déclarations enflammées, ces lettres d'Amour, pour Vous?

Moi? J'attends quelques mots tendres de Vous, encore et toujours, et à jamais...





Iseut et Tristan boivent le même breuvage. Non, ce n'était pas du vin! "C'était la passion, c'était l'âpre joie et l'angoisse sans fin."





Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau.

A la main une fleur qui brille

A la bouche un refrain nouveau.

Chante Gérard de Nerval.





Mignonne, allons voir si la rose

Qui ce matin avait déclose

Sa robe de poupée au soleil

A point perdu cette vesprée

Les plis de sa robe pourprée

Et son teint au vôtre pareil

Ronsard, Les Amours.





Victor Hugo, Raymond Queneau, Musset, Baudelaire, Paul Éluard, Rimbaud, Verlaine... Tous vos poètes, et écrivains chantent l'Amour et la passion amoureuse.





Sous le balcon de Juliette, un jeune homme est amoureux pour...l'Eternité !





"Juste deux ou trois mots d'amour

Pour te parler de nous

Deux ou trois mots de tous les jours

C'est tout." Michel Berger.
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Celle qui attend

Je suis déçue par ce roman que je trouve tristement banal. Certes, "celle qui attend" est tiré d'une histoire vraie, mais cela ne suffit pas pour en faire un roman qui sort du lot. L'univers carcéral a déjà été maintes fois décrit donc de ce côté-là rien de nouveau. Des erreurs qui proviennent de l'administration et pénalisent les détenus ne sont là encore malheureusement pas un scoop. Donc rien de véritablement nouveau. L'écriture n'est pas déplaisante mais l'histoire de cet Alexandre séparé de sa femme et sa fille durant presque 1 ans puisque emprisonné à Fleury-Mérogis n'apporte rien de particulier. Il n'y a ni originalité ni réflexion ou analyse en faisant un roman qui marquera les esprits en tout cas le mien. Désolée Camille Zabka, je n'ai pas su apprécier votre roman.
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Celle qui attend

Alexandre + Pénélope + Pamina

= un papa en prison à Fleury + sa compagne & leur fille de trois ans en Allemagne.

Entre eux, des lettres, par voie postale. En continu, et certaines se croisent.

Alexandre y raconte son quotidien, en version édulcorée pour Pénélope (celle qui attend, ici comme dans l'Odyssée). Il parle surtout de leur avenir commun, quand il sera enfin sorti de là. Il faut qu'elle tienne bon. Trois mois, c'est long.

Pour l'enfant : des mots gentils, des mots d'amour, des explications simples et acceptables (« Papa est au coin »), des recommandations pour être sage avec maman. Et des dessins qu'il trace, recopie, décalque, pour qu'elle les colorie : « Pamina ma princesse ma chérie. Tu trouveras avec ma lettre un petit dessin. C'est maman et papa qui tiennent Pamina par la main et c'est à colorier en vanille chocolat et caramel. Papa rentre bientôt. Ecoute bien maman. »

Entre les lettres, le lecteur découvre une réalité sans filtre : la jeunesse d'Alexandre (enfant adopté, trop souvent victime de délit de faciès par les 'autorités'), son parcours, sa force de caractère (qui peut se retourner contre lui), ses conditions de détention et la façon dont la justice suit - mal - son cours.

La violence de codétenus, de certains matons et autres membres du personnel sadiques ; les éclats de colère et leurs représailles ; le sentiment d'impuissance. Mais aussi l'amitié et les évasions possibles (travail, sport, lecture, courrier...).



Emue et captivée dès les premières pages, j'ai dévoré ce récit, tremblant pour l'issue.

Je venais de lire un roman feel good qui ne m'avait pas convaincue - pire : agacée.

On peut trouver 'Celle qui attend' plein de bons sentiments.

Je ne sais pas pourquoi moi, il m'a touchée et bouleversée à ce point. Question de justesse et de sobriété du ton ?



Ce texte est inspiré d'une histoire vraie.



Je le conseille et vais l'offrir.



• sélection prix Cezam 2020 •
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Celle qui attend

Parce qu’il ne s’est jamais présenté devant le juge d’application des peines, parce qu’il a commis un délit de fuite et parce qu’il a eu le malheur de se faire contrôler alors qu’il roulait sans permis, Alexandre va devoir payer son manquement à la loi en passant tout droit par la case prison, sans passer par la case maison, laissant dans l’attente sa femme, Pénélope, et sa petite fille de 3 ans, Pamina, obligées de partir s’installer en Allemagne sans lui... Dès lors, c’est comme si la vie s’était arrêtée. L’ennui s’installe, la colère aussi, le rejet de cet univers carcéral étriqué, dangereux, codifié…



Pour Alexandre, la seule issue dans cet environnement sinistre se manifeste par l’écriture. Chaque jour, il écrit à sa femme et à sa fille des lettres, de plus en plus longues et détaillées, dans lesquelles il dépeint son univers, son désir de les retrouver et, chaque jour, il guette la réponse de Pénélope. Pendant plus de trois mois, le couple va ainsi tenter de maintenir un semblant de lien, mais pas facile de garder la tête haute et les épaules solides quand tout autour de nous essaye de nous briser…



Que le titre me semble réducteur ! Je n’ai pas eu l’impression de lire le roman de « Celle qui attend » mais plutôt de « ceux qui attendent », car ils sont nombreux ceux dont les vies sont restées en suspens après que l’un des membres de la famille ait été incarcéré ! Et que l’on soit du bon côté des barreaux ou du mauvais, et bien l’attente est tout aussi longue ! Tout le talent de Camille Zabka réside dans cette délicatesse de l’écriture, cette justesse à cerner et dépeindre les tourments et les états d’âme de ses personnages et plus particulièrement ceux d’Alexandre.



En lisant la quatrième de couverture, je m’attendais à découvrir un roman sombre, violent sur « la réalité carcérale » pourtant ce n’est pas ça qui frappe à la lecture… La force de caractère d’Alexandre, son humour, sa nonchalance, son caractère provocateur et rebelle rendent au contraire le texte lumineux et touchant. Plus que la violence, c’est l’entraide qui ressort. La tension qui éclate à certains moments se manifeste davantage à travers les espoirs déçus, les injustices des matons et surtout par cette interminable attente qui rendrait fou n’importe qui... Un texte d’autant plus poignant qu’il est inspiré d’une histoire vraie ! Bref, Camille Zabka nous offre là un joli premier roman et surtout un bon moment de lecture.



Un grand merci à Babelio et aux éditions L’Iconoclaste pour ce partenariat Masse Critique réussi !



Challenge ABC
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Celle qui attend

Une très belle écriture, L'impression, en dépit du côté "récit de prison", d'être enveloppée dans un plaid en laine tout doux. Rien à dire de ce côté là.

Mon bémol : le titre, la couverture, le 4e de couverture....

En effet on a un père et mari enfermé en prison, sa femme et sa fille en liberté. Le titre m'a laissé penser que le livre serait centré sur cette femme et sa fille dans l'attente de la libération de ce père, dans l'attente des nouvelles, du courrier... Erreur, on ne suit quasi exclusivement que l'histoire du père. D'où ma déception. Je pensais que l'autre point de vue serait le coeur du livre. En fait cette mère et cette petite fille qui attendent n'apparaissent que dans les pensées du père....



Le roman est intéressant, très bien écrit, court, mais le titre donne une mauvaise impression.... Dommage !
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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

Quel beau roman! je suis bluffée par l'écriture qui retranscrit une atmosphère propre aux pays d'Orient . Une atmosphère chaude , humide, loin des clichés d'agences de voyages.

Cassandre a passé sa jeunesse dans le Pas de Calais, elle est partie à Paris dès qu'elle a pu, a toujours rêvé d'exotisme , et mariée, elle accompagne Lucas à Java où son métier l'attend.

La déception est rapide , le paradis terrestre n'est pas au rendez-vous, mais elle s'adapte, la vie d'"expat" n'est pas forcément riante. Mais elle a Clara, une adorable petite fille.

Elle tombe tranquillement et malheureusement pour elle amoureuse d'Amu, un autochtone fier et fou de la nature et des animaux qui la peuplent.

Elle reviendra en France avec sa fille comme une évadée, et c'est presque ça, elle étouffe littéralement. Elle retrouve la paix en France près de ses racines.

Une histoire banale peut-être mais tellement belle grâce au talent de l'auteure et à la mise en page aérée, bienvenue dans la chaleur étouffante de Java.

Merci aux Edts de l'Iconoclaste pour cette belle lecture.
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Celle qui attend

Le bandeau sur la couverture m'avait fait bouder ce livre. Trop accrocheur sans doute. Finalement ce livre n'est pas bouleversant mais il touche quand même, et largement. Car cet homme ce n'est pas seulement l'univers carcéral, injuste et violent qu'il dépeint mais aussi toutes les injustice qu'il a subies. Noir et cible de la police il est devenu peu à peu assez incontrôlable, un noir est toujours coupable de à leurs yeux...

Ajouter à cela une famille adoptive défaillante, avec un père alcoolique et violent il a poussé un peu de travers cet Alexandre. Mais il est drôle, déroutant et généreux. Les quelques mois en prison ( pour une faute pas si grave) montrent les failles de la justice. C'est assez consternant.

Heureusement Alexandre aura sa Pénélope qui saura l'attendre et l'épauler.

Celle qui attend c'est la fillette du prisonnier. Celle qui lui donnera la force pendant la détention.

J'avais lu premier roman et je me disais que cela sentait tellement le vécu ... Et c'est bien l'histoire de cette famille que nous raconte l'auteur en complément des lettres et des dessins.

Témoignage fort et utile on lit ce livre rapidement mais avec émotion et colère devant l'humiliation de cet univers carcéral. Quand je lis ( souvent ) que les prisonniers sont mieux traités dans les centres pénitentiaires qu'en

EHPAD.... ( sans commentaire mais cela m'agace cette comparaison, colportée par des gens sans jugeotes)

Un roman que je conseille vivement.
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Celle qui attend

Alexandre a fait l'objet d'une condamnation suite à un délit stupide. Il se retrouve en maison d'arrêt.

Il n'y était pas préparé, et le changement de vie est brutal pour lui. La vie se complique aussi pour le reste de sa petite famille - son épouse et leur fille de deux ans et demi. En prison, Alexandre côtoie des personnes ayant commis des infractions graves, et/ou à la santé mentale perturbée. Il supporte difficilement certains codétenus, estime être injustement enfermé, et doit aussi se faire respecter (ce qui, dans ce milieu, passe souvent par la force). Alexandre réagit donc parfois violemment.

Au fil des pages, l'heure de la libération devrait approcher, mais le lecteur se demande souvent si Alexandre ne va pas commettre une bévue qui remettrait en cause ces espoirs de sortie.



Les conditions de vie en prison sont bien restituées, de même que les difficultés pour les proches qui attendent une libération dont la date demeure incertaine.

L'ouvrage manque cependant un peu d'originalité, malgré des échanges épistolaires avec l'extérieur plutôt touchants.
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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

Pour finir cette première semaine de vacances, j’ai intercalé dans ma Pile à lire, conséquente, je veux bien l’avouer, la lecture du dernier Camille Zabka, Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants. J’avais découvert l’autrice avec son premier roman, Celle qui attend, et avait tout de suite apprécié sa plume. A quelques jours près, mon Papa finissait Celle qui attend alors que je débutais la lecture du dernier paru. Vous l’avez déjà compris, dans la famille, on lit, on lit, on lit ! Une lecture qui a accompagné un après-midi de presque printemps, où le soleil commençait à chauffer notre peau qu’on osait exposer…



Ce roman ne peut pas être résumé : on perdrait toute la dimension poétique en se frottant à cet exercice. Si nous pouvons dire qu’il s’agit d’une femme qui prend la fuite avec sa fille, on lit ce roman comme un long poème, dédié à la vie, à ses peurs, à ses craintes, à ce que nous sommes et ce que nous pouvons devenir. Ce livre raconte l’espoir, la prise en main d’une vie que nous pensions toute tracée. Ce livre raconte aussi l’amour, sous toutes ses formes. L’amour filial qui n’est pas toujours compris lorsqu’il est là, l’amour conjugal qui parfois n’est déjà plus là, l’amour de la nature, l’amour de cet autre qui représente la liberté… Un roman polymorphe dans lequel le lecteur est plongé. Une jolie parenthèse poétique.
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Celle qui attend

C'est un tournant dans la vie du jeune couple. Pénélope, Alexandre et leur fille de trois ans, Pamina, vont s’installer en Allemagne. Pourtant, le jour J, Alexandre n’est pas là : il s’est fait arrêter par la police. Arrêté quelques années auparavant, il ne s’est jamais présenté à son rendez-vous judiciaire. Aujourd’hui, ce rendez-vous le rattrape et ne lui laisse pas le choix. Un caractère bien trempé et une franchise exacerbée lui attirent la foudre du juge qui l’envoie directement en prison. On suit alors le quotidien d’Alexandre dans une prison. Pour ne pas perdre le fil de la vie à l’extérieur, il écrit chaque jour à Pénélope et à Pamina (lui qui n’est pas très littéraire devient un modèle pour ses camarades détenus), jusqu’au jour où celles-ci ne répondent plus… Alexandre se pose la question essentielle : seront-elles là à sa sortie de prison ?



Ce roman qui se déroule dans l’enceinte d’une prison permet une évasion du lecteur. Très vite, on s’attache au personnage d’Alexandre, on ressent la solitude qu’il peut éprouver, ses craintes, ses peurs. En parallèle, on découvre aussi la douleur de ceux qui sont dehors : sa femme, Pénélope, et sa fille Pamina. L’autrice nous pose une question : pour qui est-ce le plus dur finalement ? Pour celui qui est enfermé, ou pour celles qui doivent continuer à affronter la vie, sans lui ? La question de l’écriture comme échappatoire est au centre de ce roman. Au-delà d’une histoire vraie, c’est une histoire d’amour et une réflexion sur le rapport au temps.
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Celle qui attend

Ce livre est plein d'un amour inconditionnel: Celui d'une femme qui attend son homme. Elle s'appelle Pénélope et je suppose que ce n'est pas un hasard! et sa fille de 3 ans Pamina.

Alexandre purge une peine carcérale, il est "au coin" comme dit sa fille et il écrit à celles qui l'attendent de belles lettres d'amour et il adresse à Pamina des dessins pour qu'elle patiente.

La vie en prison est une parenthèse mais une série de brimades et d'humiliations aussi. Bien sûr Alexandre a commis des fautes : on n'est pas incarcéré pour rien!

Mais j'ai trouvé ce grand garçon triste très attachant et tellement plein d'amour que ce livre m'a vraiment touchée.
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Celle qui attend

A la lecture de ce texte on dirait bien qu'on veut nous faire croire que les bons sont ceux qui ne respectent ni la Loi ni ceux qui sont chargés de la faire appliquer qui sont donc les méchants. Les mots en verlan et en anglais (monitoring;, deux fois dans la même page par exemple) confirment que l'auteur n'aime pas non plus la belle langue. (simple opinion)
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Celle qui attend

lu en vue d'une rencontre avec l'autrice, il date déjà de 2019 mais les conditions carcérales ne doivent pas avoir beaucoup changées...

Je dirais plutôt celui qui attend, sans arrêt déçu; la prison et l'administration s'additionnent pour le tourmenter. Seule la correspondance avec sa femme le sauve du désespoir; à chaque fois, il y a un petit mot et des dessins pour sa petite fille de 3 ans: ses lettres sont édulcorées: il ne peut décrire à Pénélope ses vraies conditions de vie.

"Celle qui attend" semble s'impatienter à la fin et j'ai cru le pire à tort.

Je l'ai lu d'une traite: cela m'a rappelé mes passages en prison où les conditions de vie des détenus m'avaient outrée et c'était des "travailleurs" donc "privilégiés": par 40 degrés sous verrière, ils fabriquaient des bâches pour 2 CV (ça date)

Cette prison a été abandonnée pour une autre toute neuve dont se plaignent autant les gardiens que les détenus: il n'y a plus de contacts humains.
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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

J'ai rencontré Camille Zabka lors du salon du livre de la librairie Mots en Marge de la Garenne Colombes en juin 2021. On discute et elle me donne envie immédiatement de découvrir son roman.



Me voici donc à accompagner Cassandre dans sa fuite. Mais que fuit-elle avec son bébé ?

Cassandre ne rêve que de partir d'Arras . Elle va se retrouver en Indonésie, là où son mari est muté. Elle est entourée d'expatriés dans son quartier et va découvrir certaines coutumes locales, notamment après la naissance de son bébé. Elle tombe amoureuse d'Amu, un autochtone. Mais le dérèglement climatique, les problèmes politiques du pays , sa vie de couple vont la pousser à fuir...



Dans ce texte poétique et percutant, Camille Zabka nous embarque dans la fuite de Cassandre avec réussite. J'ai aimé la double temporalité du texte avec de courts chapitres.

Je regrette juste que ce récit soit beaucoup, beaucoup trop court. J'aurais adoré en savoir plus sur Cassandre, son mari , Amu et tous les autres qui l'accompagnent dans cette vie indonésienne.



Un beau roman que je ne regrette pas d'avoir lu.
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Celle qui attend

Camille Zabka nous offre avec ce premier roman une plongée dans le monde carcéral d'aujourd'hui mais surtout nous peint le portrait d'une famille en suspens.

Alexandre ne supporte pas le délit de faciès à cause de cela il a été privé du plus beau jour de sa vie alors sur certains points il joue avec le feu. Seulement il va se retrouver en prison car il s'est fait contrôler sans permis, lui qui ne s'était jamais présenté devant le juge d'application des peines suite à un délit de fuite, et se retrouve donc rattrapé par cette erreur. S'en suit l'attente pour lui et sa famille. Il faut apprivoiser ce temps qui s'écoule sans qu'on s'en rende compte, il doit apprendre à maîtriser les codes de ce monde, la promiscuité. Alors lui qui n'a jamais écrit va s'y mettre, sa seule manière de s'accrocher à sa vie, de rester lié à Pénélope et sa petite fille.

Pénélope et leur fille Panima doivent quitter comme prévu la France pour l'Allemagne alors pas de visites possibles. Les lettres d'Alexandre sont le seul lien pour leur famille mise entre parenthèses. Pénélope va devoir gérer le quotidien, un nouvel emploi et les interrogations d'une petite fille privée de son papa comme son manque à elle. Panima du haut de ses 3 ans doit comprendre pourquoi ce papa est au coin et que surtout il ne l'a pas abandonné.

Ce roman se lit très bien, la plume est fluide, simple, pas de grandes descriptions mais c'est en adéquation avec le décor. Pas de glauque non plus, la vie carcéral vient au second plan, le thème principal étant cette attente qui touche les membres d'une même famille. Comment garder les liens, comment s'aimer de loin, comment gérer le manque. Comment ne pas perdre pied pour Alexandre? Comment construire sa vie sans lui pour Pénélope? Des milliers de questions surgissent dans le quotidien de cette famille.

Nous ne pouvons être qu'indigné par certaines failles de notre système. L'autrice nous rappelle de ne pas stigmatiser ceux qui se retrouvent parfois derrière ces murs pour des délits mineurs. Camille Zabka fait aussi toute la place aux familles. Elles aussi punies alors que leur seul tord est d'aimer quelqu'un ayant transgressé la loi car le délit mineur soit-il peut avoir de grave répercussions.

Une découverte intéressante. Je n'avais jamais lu de roman sur le milieu carcéral, ce récit touchant, sans fioritures est plaisant à lire parsemé d'une partie des véritables échanges entre cette famille.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Celle qui attend

Un roman émouvant sur la vie en prison de ce papa, Alexandre, et sur l'attente de sa femme, Pénélope, et de sa petite fille de 3 ans, Pamina.

Alexandre se retrouve enfermé assez brusquement et n'a pas franchement idée du temps qu'il va rester à Fleury-Mérogis. Il a beaucoup de difficultés à s'adapter au monde carcéral, très bien dépeint, qui est âpre et sans pitié et où le temps n'est plus le même.

Il décide d'écrire à sa femme et à sa fille. C'est ce qui lui permet de tenir. le roman nous donne à lire cette correspondance, égrenée de dessins d'enfant et de photo des lettres décorées. C'est que ce roman s'inspire d'une histoire vraie, rendant le récit plus poignant.

J'ai trouvé les personnages vrais, surtout Alexandre, un noir impulsif au rire sonore, élevé par des parents adoptifs blancs. Pas des parents parfaits, loin de là, mais il n'a jamais cherché à retrouver ses vrais parents originaires du Cameroun. Il forme un couple étonnant avec Pénélope, jeune femme de bonne famille, d'un milieu très instruit où l'on mange avec plusieurs couverts et où l'on écoute de l'opéra.

Il y a beaucoup d'humanité dans ce récit. le style est très simple, sans fioriture. L'amour et l'espoir offrent lumière à cet univers sombre et confiné de la prison.

Une lecture très agréable, un bon premier roman. On y apprend en fin d'ouvrage que l'auteure et les éditions l'Iconoclaste assurent des ateliers d'écriture auprès des détenus. Excellente initiative.

Sélection prix du roman Cezam Inter-CE 2020

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Je suis venu te dire

Anthologie littéraire qui explore le thème de la passion amoureuse à travers différentes époques et genres littéraires. Cet ouvrage rassemble une sélection de trente textes allant des sonnets de la Renaissance aux romans du XIXe siècle, en passant par des auteurs tels que Ronsard, Queneau, Baudelaire et Flaubert.



L'anthologie offre une plongée au cœur du sentiment amoureux, en explorant les différentes facettes de cette émotion complexe. Du premier regard au premier baiser, de la passion à l'absence de l'être aimé, les textes sélectionnés illustrent toute la gamme des émotions amoureuses.



En mêlant différents genres littéraires, l'ouvrage permet de mettre en perspective les différentes manières dont l'amour a été exprimé à travers les siècles. Les sonnets de la Renaissance, les romans du XIXe siècle et les poèmes de Baudelaire offrent des perspectives variées sur l'amour, l'amitié et les liens familiaux.



En plus des textes eux-mêmes, l'anthologie est accompagnée d'un dossier pédagogique. Celui-ci fournit un contexte historique et littéraire pour chaque texte, ce qui permet au lecteur de mieux comprendre l'époque et les influences qui ont façonné les œuvres présentées. Ce dossier pédagogique peut être utile pour les étudiants ou toute personne intéressée par l'étude de la littérature amoureuse.



Dans l'ensemble, "Je suis venu te dire... : 30 textes pour dire l'amour de l'Antiquité à nos jours" offre une sélection diversifiée de textes qui témoignent de la richesse et de la complexité de l'amour à travers les âges. C'est une lecture intéressante pour ceux qui s'intéressent à la littérature amoureuse et qui souhaitent explorer les différentes manières dont cette émotion a été exprimée au fil du temps.
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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

Pourquoi Cassandre cette jeune française trentenaire fuit-elle la nuit dans l’obscurité de la forêt indonésienne, son bébé serré contre elle dans son écharpe de portage ?

Que s’est-il donc passé pour qu’elle ne pense qu’à une chose : fuir.

Fuir sans même penser aux blessures qu’elle porte au visage.

Que fuit-elle ?

Qui fuit-elle ?

Ce qui est sûr c’est que l’Indonésie qu’elle voyait comme le paradis a fini par se transformer en enfer.

Et ce qui est sûr aussi c’est qu’entre vivre ou mourir, elle a choisi de vivre.

Un très beau roman qui nous fait vivre intensément la vie et les rêves de Cassandra cette petit fille qui du fond de sa Picardie rêvait d’échapper à sa vie miséreuse, et qui voyait de loin scintiller les lumières de Paris, mais c’est en partant en Indonésie avec Lucas son mari et en vivant une vie d’expatriée dans un village réservé à ces riches occidentaux qui ne veulent surtout pas se mêler à la population locale qu’elle va se brûler les ailes.

Alors, oui elle va faire un choix, un choix radical : fuir avec son bébé pour vivre.

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Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants

"J'ai trente ans et c'est un âge pour vivre ou pour mourir."



Le roman s'ouvre sur la fuite de la narratrice, Cassandra, avec sa fille Clara. Elle fuit sa vie auprès de son mari Lucas avec qui elle s'est installée en Indonésie dans la forêt à Magelang au centre de Java. Le couple rêvait de quitter Paris, l'occasion s'est présentée peu de temps après leur mariage quand une compagnie d'hydrocarbures a proposé à Lucas de monter une filiale responsable de sa production d'huile de palme. Ils s'installent au Complex, "le Magelang des riches", constitué de maisons entourées de grilles, surveillées par des gardiens, avec les employés de la compagnie pour voisins. Cassandra poursuit en indépendante son travail de rédactrice.



Contrairement aux autres expatriés qui se réfugient derrière leurs hauts murs, Cassandra aime aller à la rencontre des habitants, elle se déplace sans chauffeur, elle paie ses employés de maison au dessus du tarif en vigueur dans leur communauté. Une attitude aux antipodes de celle des collègues de son mari qui méprisent leur personnel de maison, ne voient en eux que des bons à rien et se comportent en "consommateurs de paysages, de fausses aventures, de souvenirs"

Rapidement Cassandra a du mal avec l'absence de saisons, les mois qui se ressemblent tous, les pluies inhabituelles dû au dérèglement climatique, les feux qui jettent les gens sur les routes. "J'ai découvert la chaleur. Pas une chaleur naturelle, non. Une chaleur recrachée par les pots d'échappement et la climatisation des maisons, une chaleur lourde des brûlis et des feux de forêt... Derrière l'éclat, le paradis et les îles claires, toujours l'ombre et l’obscène."



Sa vie bascule lorsqu'elle rencontre Amu, un garde-forestier, alors que son couple commence à se déliter...



L'histoire d'un couple de trentenaires, de caractères opposés, il est extraverti, elle est solitaire, taciturne et un brin mélancolique. Issus de milieux très différents, tout les sépare y compris l'éducation qu'ils ont reçue. Cassandra, issue d'’un milieu modeste, a découvert avec Lucas un monde qu'elle n'imaginait pas mais leur séjour en Indonésie et la naissance de leur fille vont transformer leurs différences en divergences.

Une héroïne au parcours intéressant, une jolie plume sans ostentation, une construction qui mêle le présent et les souvenirs de l'enfance de la jeune femme à Arras, son départ à Paris jusqu'à sa rencontre avec Lucas. Les différents thèmes annexes à l'histoire de Cassandra, le désastre écologique, l'égocentrisme des expatriés sont abordés dans quelques passages avec beaucoup de sobriété avec l'Indonésie en toile de fond, ses paysages somptueux, sa faune, sa flore, son dialecte, ses coutumes, ses habitants. Un agréable moment de lecture.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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