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Citations de Carlos Tinoco (23)


Même les milieux alternatifs, revendiquant explicitement le non-conformisme et la révolte, sont extraordinairement producteurs de normes et l'attitude majoritaire consiste à utiliser ces normes exactement de la même façon que dans tout le reste de la société : en y collant au plus près pour garantir son appartenance et en édifiant une morale qui permet de condamner tout écart.
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Quel que soit le mot sous lequel la dette leur a été déclarée, ils passent leur vie en ayant le sentiment de gâcher ce potentiel qu'ils auraient dû exploiter. Il est temps d'en finir avec cette tyrannie de l'agir et de revendiquer le droit de ne rien faire de ce potentiel.
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Ce qui est si périlleux dans la conscience de l'incommunicabilité de notre contenu psychique, c'est justement la possibilité d'imaginer le contenu psychique des autres, la possibilité d'imaginer que ces contenus soient enfin partagés et que l'autre comprenne enfin qui je suis, parce qu'il percevrait soudain le monde à travers mes yeux ou ressentirait mes émotions. C'est bien parce que l'imagination ne se tient pas dans les bornes de ce que la raison reconnaît comme réelle, voire même comme possible, que la condition humaine est si douloureuse, obligeant à travailler le deuil de ce que nous avons ainsi fait exister.
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En d'autres termes : lorsqu'un groupe fonde un système de normes, il doit aussitôt tenter de présenter ces normes comme un absolu, masquer le fait qu'elles auraient pu être différentes et que, in fine, une partie de ces normes tient à des contingences d'une infinie fragilité (à quoi tient le fait que telle tribu d'Indiens d'Amazonie se soit construite par identification au jaguar plutôt qu'à un autre animal ?). C'est seulement ainsi qu'il permet aux individus de construire un sens qu'ils imaginent ABSOLU à leur propre existence. Lorsqu'il s'agit des mythes dans les sociétés tribales ou des textes sacrés, cet aspect du discours est une évidence. C'est justement pour conférer à ces valeurs une dimension absolue que se forge un récit où elles sont toujours reçues d'entités supérieures (esprits, dieux, etc.) dont on admet en outre, soit ce qui permet de disqualifier l'utilisation du principe de non-contradiction à leur propos. Mais, là encore, cela ne se limite pas au champ du religieux. Dès que ce se constitue une communauté humaine, se tisse un récit des origines qui vise à sacraliser les valeurs de cette communauté. Les cérémonies du 14 juillet ou du 11 novembre, le Panthéon et l'ensemble de ce qui s'est transmis depuis la Troisième République sous le nom d'Histoire de France, sont assez de témoignages éloquents : on a fait de Vercingétorix et de Jeanne d'Arc les saints patrons d'une France éternelle qui n'existait même pas de leur temps, puisque la nation telle qu'elle s'inscrit dans l'imaginaire collectif, autour d'un territoire et d'une langue, est une création bien plus récente. Si on continue de raconter la guerre de Cent ans comme un conflit entre Anglais et Français (contre toutes les évidences historiques), c'est bien qu'il est question d'y puiser un gage absolu et d'éternité, tant il est difficile d'admettre la précarité, l'arbitraire, l'incohérence et la fragilité de cette identité (en l'occurrence française) qui joue encore un rôle si grand pour beaucoup de gens. Toutes les nations font de même, et, au-delà, toutes les communautés et toutes les institutions.
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Qu'on ne s'y trompe pas: ce qui rend le deuil difficile, voire impossible, ce n'est pas tant la perte de ce que l'on était ou avait, que de ce que l'on a jamais pu être ou avoir.
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Parce que de toutes les disciplines l'anthropologie est de loin la plus subversive. Ce sont les observations des anthropologues qui viennent toujours menacer les beaux édifices théoriques de la pensée occidentale, qu'ils soient ceux de Descartes, de Locke, d'Adam Smith, de Marx, de Freud, de Husserl, et même, paradoxalement, de ceux qui naissent à l'intérieur même de cette discipline sulfureuse : ceux de Weber, de Durkheim, de Mauss ou de Lévi-Strauss. Comme si la faculté très humaine d'inventer des sociétés plus bizarres les unes que les autres constituait une sorte de défi ultime pour notre modèle de scientificité et de rationalité.
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Vingt-cinq ans plus tard, ce n'était plus moi, l'enfant qui sanglotait dans le noir, mais mon fils. Alors, je me suis penchée et lui ai dit : " Oui, l'idée de mourir un jour est effrayante. Mais c'est une pensée trop grande pour toi. Ce n'est ni le moment ni à toi seul de la porter tout entière. Tu as un temps très long devant toi. Cela ne change rien au fait qu'il faille mourir un jour. Mais ne t'inquiète pas, il y a une solution. Ce n'est pas une solution que je peux te donner en une phrase. Elle est complexe, et chacun la trouve peu à peu, à sa manière. Si tu as une belle vie, que tu accumules les belles choses, les beaux souvenirs, les belles amitiés, le vieux que tu seras un jour aura des clefs pour savoir comment vivre ce moment-là. Ce sont des clefs que tu n'as pas encore, que tu ne peux pas avoir aujourd'hui, que tu ne peux même pas imaginer ! Il faut d'abord vivre. On ne peut pas apprendre à mourir avant d'avoir vécu. Laisse au vieux que tu seras un jour le soucis de trouver comment faire. Lui, il saura. Ce sera sa mission. La dernière, la plus difficile, la plus grande. Mais pour le moment, justement, puisque tu es un chercheur de beauté, concentre-toi sur ton violon, tes amis, ta famille, tes dessins, les aventures que nous vivons lorsque nous partons en montagne, les belles histoires que nous lisons, etc. J'étais aussi effrayée que toi. Mais je ne ressens presque plus jamais cette angoisse-là : si ma mort survenait demain, ce serait vraiment bête, car il y a tout ce que je n'ai pas encore fait ou découvert, à commencer par tout ce que je n'ai pas encore eue le temps de vivre et partager avec toi. Mais elle ne pourrait pas me prendre cette incroyable aventure, à la fois si dure et si belle qu'est ma vie. Maintenant, si ça peut continuer, je ne dis pas non! J'ai tellement d'idées, d'envies, et de curiosité pour ce qui va se passer...
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On connaît les trois singes dans la tradition chinoise : celui qui se couvre les yeux, celui qui se couvre les oreilles et celui qui se couvre la bouche. Ce serait le moyen d'accéder au bonheur. Malheureusement, ne rien dire est impossible, car ce serait une forme de négation radicale de soi. Tout sujet doit tenir une parole, doit affirmer son existence pour pouvoir la contempler. Mais tenir une parole, c'est prendre le risque de l'angoisse. Suivre le fil de son désir, c'est rencontrer son ont réductible singularité, celle qui révèle au sujet sa solitude et sa méconnaissance de lui même. C'est pourquoi il et bien plus confortable de construire une parole qui donne l'illusion aux autres, et surtout à soi même, qu'elle est identique à la parole collective. (...)
Mais cela a son prix. Il faut alors rester aveugle et sourd à tout ce qui risquerait de dissiper l'illusion. Et, surtout, il faut restreindre sa parole, parvenir à étouffer ce qui fait hiatus avec la parole collective. Ce que n'énonce là, en termes psychanalytiques, c'est le fait que tout groupe humain se constitue en fondant une Loi qui fonctionne grâce au déni et au refoulement.
P. 146-147
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Ce que nous visons là, c'est la manière dont nombre de sociétés parviennent à maintenir leur stabilité malgré le caractère aliénant des vies qui sont proposées (imposées ?) aux individus. On ne peut mettre au travail, dans des conditions très dures ou abrutissantes, des franges importantes de la population sans mettre à leur disposition un récit qui leur permet de donner sens au temps, fût-ce par l'attribution d'une valeur symbolique à la répétition. En dépit des bonnes intentions, il semble flagrant que la finalité qui guide aujourd'hui l'organisation du travail ou celle de l'école n'est pas d'abord l'épanouissement de l'individu. Les heures inutiles, ou répétitives, les routines creuses éventuellement nécessaires pour l'entreprise ou l'institution qui les impose, mais vides de sens par elles-mêmes pour l'individu, sont la norme. Comment un être conscient de sa mortalité, du caractère éphémère de son existence, peut-il accepter cela ? Seul un récit peut lui permettre de racheter ces heures.
Aujourd'hui, ce récit se construit beaucoup autour de l'argent. Le temps de chacun aurait un prix dépendant d'un certain nombre de paramètres (notamment ses études) et, à condition qu'il reçoive ce prix, il pourrait vendre son temps sans aucune autre contrepartie. Le temps de certains vaudrait 8 euros de l'heure, pour d'autres 80, pour d'autres encore 800, 8000 ou 80 000, mais la logique est la même : la somme en question rachète intégralement le temps de l'individu. L'école utilise le même argument pour faire accepter l'ennui : on est seulement en présence d'un logique d'investissement à long terme et pas de vente immédiate. Si on décortique ce récit, on s'aperçoit du fait qu'il est tout aussi arbitraire et peu rationnel que n'importe lequel de tous les autres mythes qui l'ont précédé dans d'autres sociétés. Mais peu importe, tant que les individus y croient, il les protège de l'angoisse.
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Le surdouement" : une pathologie ?
Et si cette faculté dont on s'est tant émerveillé n'était finalement ... Qu'un symptôme ? Et si ceux qu'on prenait pour des génies n'étaient autres que des individus incapables d'accepter la castration et de renoncer à la toute puissance ? Certes, cela leur confère parfois un avantage dans l'exercice de la réflexion, mais se paye aussi par de la névrose.
Les souffrances et handicaps des "surdoués" ont permis de dresser un tableau qui a largement dépassé l'approche psychanalytique pour conduire de très nombreux psys de toute obédience à considérer la réussite aux tests de QI comme un indicateur clinique.
Cette approche partage avec la précédente l'idée que l'efficience intellectuelle des "surdoués" proviendrait d'un simple mécanisme de surinvestissement libidinal de l'intellect, au détriment du corps, signe que l’œdipe de ces individus se serait mal résolu.
P. 77-78
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C'est pourquoi on assiste à ce paradoxe apparent : la revendication de liberté des adolescents et l'affirmation de leur individualité par le refus des valeurs parentales ne passe pas par l'épanouissement de leur singularité, mais, au contraire, par l'adoption de conformismes implacables. [...] L'adolescent hurle aux adultes : "je veux être respecté dans mes désirs propres" et, pour prouver qu'il est désormais autonome, s'empresse de s'habiller exactement comme tous ses copains.
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La quête de sens incessante et l'élaboration active de liens font que, lorsque le "surdoué" se consacre à une activité, sa réflexion ne se cantonne jamais au strict cadre de cette dernière. Il y est tout entier, et poursuit simultanément plusieurs quêtes. C'est pourquoi la "rentabilité" de son action devrait être mesurée de manière complexe, à l'opposé de ce que prescrivent les récits collectifs et le "bon sens". En cela, les "surdoués" ne font d'ailleurs que surexposer les limites très étroites de la conception ordinaire de la rentabilité d'une tâche. Parce que, pour quantifier le "mérite" de l'individu et le rétribuer, le travail doit être mesurable au sein de notre société, on en appauvrit l'analyse et on y perd l'essentiel. Les temps de vagabondage, d'errance, de rêverie sont, contre toutes les connaissances neurobiologiques, chassés de l'horizon des temps "rentables". Comme si la cognition, l'apprentissage et la créativité ne dépendaient que du nombre d'heures consacrées explicitement à la répétition de certains gestes. Penser la productivité humaine sur le modèle de la machine spécialisée conduit non seulement à l'appauvrissement considérable de l'activité de chacun, mais condamne ceux qui ne parviennent pas à éteindre leurs désirs (et dont la temporalité est toujours imprévisible) à des doutes incessants. Comprendre ce subterfuge, c'est aussi s'autoriser à suivre le fil de son errance en ayant confiance dans le fait que, non seulement elle mènera quelque part, mais sans doute beaucoup plus loin que ne le font les chemins linéaires.
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Il y a toujours des interrogations qu’on ne peut pas ouvrir, des hypothèses qu’on ne peut pas formuler. Or, dans la mesure où il s’agit d’occulter l’arbitraire de la fondation des normes, le tabou concerne toujours au premier chef les questions qui sous-tendent leur logique. En particulier, celle qu’il ne faut jamais creuser, c’est celle de la finalité véritable de tel ou tel groupe, de telle ou telle institution. Soit l’interdit fonctionne comme un tabou au sens strict : il est tacitement défendu d’en parler, soit il se met en place au travers d’un discours officiel qui est censé répondre à la question mais joue un rôle de verrou car on ne doit jamais en interroger les contradictions ou les implicites. On rencontre ce phénomène dans toutes les institutions, de la sphère intime à la sphère publique. Pourquoi suis-je en couple ? Pourquoi ai-je voulu des enfants ? Pourquoi ai-je besoin d’amis ? Pourquoi voter ? Pourquoi travailler ? Pourquoi produire telle ou telle chose ? L’élève qui, sur les bancs de l’école, demande pourquoi on apprend cela et pourquoi de cette manière, comprends vite qu’il avance en terrain miné. Il n’est jamais bon de contraindre l’adulte à dévoiler les faiblesses de sa position. Il apprends alors à se satisfaire ( ou pas ! ) de demi-réponses, de « tu verras plus tard », de « c’est trop compliqué et trop long à t’expliquer » et d’impératif moraux : « tu dois faire confiance ». S’il accepte de s’en contenter, il fait là une expérience fondatrice qui se répètera ensuite dans toutes les institutions où il prendra place. Il intériorise une leçon capitale pour s’intégrer dans le tissu social : il ne faut pas trop se demander pourquoi on fait les choses.
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Là encore, l'observation clinique fourmille d'exemples d'enfants qui consacrent une énergie importante à réinterroger constamment le sens des mots. C'est surtout frappant quand il s'agit d'un mot du quotidien, de ce vocabulaire qu'on manie sans cesse. Que fait l'enfant qui en redemande incessamment la définition, alors qu'il le comprends dans son contexte ? Que fait-il lorsqu'il "pinaille" en décortiquant la parole de l'adulte ? Il questionne le sens, la loi, la norme, au lieu de les gober tout cru. Car avant d'être une distance vis-à-vis des récits collectifs, c'est d'abord une distance vis-à-vis de celui qui porte ce récit : du parent ou de l'éducateur.
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Tout le monde a le droit de causer sur tout, mais ne peut être écouté réellement que dans les limites étroites de la compétence qui lui est reconnue par le groupe.
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L'existence de forces de répression dans nos sociétés modernes (appareils policiers, judiciaires, système carcéral) ne doit pas induire en erreur : cela n'est pas dû au fait que l'individu constituerait, en tant que tel, une menace pour le groupe, de tout temps et dans toutes les sociétés. C'est plutôt l'éclatement de la société en groupes antagoniques et l'éclatement consécutif des systèmes de normes qui nécessitent cette coercition.
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Il ne s'agit pas d'avoir à propos du monde, des explications de type scientifique, visant asymptotiquement une précision infinie, mais une explication suffisante, dont l'imprécision fait l'efficacité. C'est même dans l'indécision des notions par lesquelles on interprète le monde que réside la possibilité de maintenir le récit qu'elle fondent.
Un certain degré d'équivocité est, par exemple, absolument nécessaire, pour faire tenir la fiction personnelle. Quand deux individus se font face et se disent mutuellement "je t'aime", c'est justement le caractère extrêmement imprécis du signifiant par rapport à la complexité des sentiments, émotions et désirs qu'il désigne, qui permet de faire tenir l'illusion que nous partageons un même ressenti. Tous les effets de connivence de la communion ordinaire reposent sur un mécanisme similaire. Lorsque, pour qualifier l'impression que nous laisse en nous tel objet, nous disons : "c'est beau" ou "c'est effrayant", nous employons un terme générique qui ne rendra jamais compte de l'émotion esthétique ou de la peur que nous ressentons à ce moment-là dans leur complexité comme dans leur singularité. Un langage qui tendrait vers une précision infinie - à l'image de la manière dont, par exemple, les couleurs sont aujourd'hui codifiées de façon mathématique pour faire correspondre à l'infinité des nuances une infinité de signifiants et ne pas en rester au quelques dizaines de mots dont disposent les langues naturelles - nous mettrait face au vertige de notre solitude. Car la probabilité qu'une ressenti soit réellement partagé entre deux individus différents est, du fait de la complexité des mécanismes du cérébraux à l’œuvre dans la moindre émotion et du lien de chacune avec toute la personnalité et l'histoire de chacun, proche de zéro.
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Apprendre c'est comme dévider une pelote embrouillée : pendant longtemps on a l'impression de stagner. On croit perdre son temps : on est seulement entrain de laisser à l'inconscient cognitif la durée nécessaire pour tout mettre en place. Soudain, comme une épiphanie, le savoir est là, on ne le découvre que lorsqu'il est achevé et profondément ancré en nous ; au moment où on ne comprend même plus pourquoi cela nous a semblé difficile. La connaissance intime de ce processus est une condition nécessaire (même si insuffisante) à son érotisation.
Comment se fait-il que cette expérience cruciale ne sois pas le coeur de l'apprentissage au sein des institutions scolaires ? Parce que leur souci est ailleurs, dans la fabrication d'individus qui jouissent de l'obéissance à l'injonction et du statut que cela leur donne, pas de la répétition de l'exercice ni de sa finalité intrinsèque.
L'exploration première qui devrait être menée pour chacun c'est : comment aime-t-il apprendre ? Quels sont les exercices qui lui parlent et quels sont ceux qui ne lui disent rien ? Par quel récit peut-il en arriver à goûter un effort qui lui semblait jusque-là insupportable ? Quel horizon fait-il vraiment sens à ses yeux ? Mais comment un enfant trouverait-il le chemin de ces questions quand tous les adultes lui expliquent qu'il lui faut d'abord apprendre à ne pas s'écouter pour remplir la tâche demandée ? Comment pourrait-il imaginer qu'un des mystères de l'existence se cache dans le travail et l'effort, lorsque ni l'école ni les parents ne parviennent à les lui présenter autrement que comme un mal nécessaire ?
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Temps de travail, définition de poste, rémunération horaire, droits et compensations...tout indique le caractère fini et mesurable de l'effort exigé dans le contrat qui lie le salarié au travail. Cependant, la douloureuse question du sens du travail ne peut être posée. Elle est le silence sur lequel prolifèrent le stress, les burn-out et toutes les autres pathologies du travail. "Il faut travailler pour vivre" La formule fétiche montre bien comment le récit collectif exige une adhésion pleine et entière pour jouer son rôle de protection face à Méduse. L'action trouve sa place dans un cadre qui évacue l'abîme de la question du sens.
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Quel œdipe ?
- la résolution de l’œdipe n'est pas à considérer de manière statique, comme une inscription de la Loi dans l'inconscient du Sujet, à partir de laquelle il va pouvoir accepter la castration, mais comme un processus dialectique jamais achevé. La Loi n'est jamais inscrite, elle est toujours en inscription, dans un procès défaillant et lacunaire dont témoigne l'angoisse du Sujet.
- le "surdouement" n'est pas le fait du Sujet qui fait face à une fonction paternelle défaillante : c'est un mode de résolution d'une défaillance qui est constitutive de toute fonction paternelle.
P. 193
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