Carmen Bernand

L’Amérique latine précolombienne laissait présager un ouvrage d'histoire et d'archéologie précis et complet. Après avoir feuilleté rapidement l'ouvrage j'ai décidé de l'acheter. Il s'agit en réalité d'un ouvrage de vulgarisation qui reprend la mode des Time life des années 60. À ce titre l'ouvrage est bien fait même si il ne correspond pas à mes attentes. Il n'est donc pas destiné à des étudiants ou des universitaires. Je pars donc cette fois-ci à la recherche de véritables références universitaires sur le sujet.



Compte-tenu de l'objectif de l'ouvrage je regrette donc la pauvreté iconographique de l'ouvrage et par ailleurs la présence, dès les premières pages, d'erreurs technologiques grossières. Par exemple page 12 l'auteur prétend que le LIDAR permet de mesurer l'ancienneté (datation) d'un ouvrage (monument, temples...etc..) or c'est complètement faux. Le LIDAR est un outil de télémétrie qui permet également de réaliser le profil d'un relief pour distinguer, sous une végétation abondante, la présence de constructions. Il est donc utilisé comme un outil de détection et de représentation. L'auteur n'a manifestement jamais utilisé une telle technologie.



Conclusion : bel ouvrage de vulgarisation destiné à un très large public. Les étudiants et universitaires doivent s'orienter vers d'autres ouvrages.

Cet ouvrage se donne pour ambition de couvrir l'évolution des civilisations précolombiennes depuis les origines jusqu'à la conquête espagnole. Un dernier chapitre pousse même encore plus loin dans le temps pour aller sur l'héritage de ces civilisations à l'époque contemporaine.



Le challenge est donc ambitieux, mais il est réussi.



La part belle est faite bien entendu aux civilisations du Pérou d'un côté et du Mexique au Guatémala de l'autre, mais il n'oublie pas non plus les civilisations amazoniennes, de la côte des Caraïbes ou encore de la Colombie bien que ces dernières soient encore assez mal documentée.



Au delà des repères chronologiques, l'ouvrage aborde aussi de manière assez développé l'univers intellectuel et spirituel de ces civilisations.



C'est à mes yeux, avec le tome consacré à la Mésopotamie, l'un des plus réussi de la collection.

Aussi loin que l’on puisse investiguer en remontant les layons du temps, les hommes ont toujours entretenu des liens intimes avec la mer. Cinq mille ans d’histoire connue qui prouvent à quel point les uns ne peuvent pas se passer de l’autre. Lien étroit qui a permis de développer les voyages, le commerce et de bâtir des civilisations insignes. Aussi, il fallait un livre qui revienne sur la manière dont l’humanité s’est progressivement familiarisée avec le monde marin et ses nombreuses ressources. Un récit passionnant qui retrace une histoire d’amour, de défiance et parfois de terreur. Bien des légendes ont surgi des flots avec des poignées de récits devenus mythiques dans le bassin méditerranéen. Faut-il raviver le souvenir des périples d’Ulysse ou d’Enée ?

L’anthropologue et historienne Carmen Bernand nous convie à une exploration en profondeur de ce « kaléidoscope de croyances » tout en soulignant son originalité et va jusqu’à faire des Fils du Soleil des précurseurs d’une certaine modernité.
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Livre très remarquable et extrêmement fouillé et documenté, moins romancé – et c’est tant mieux – que Les Conquistadores de Jean Descola (1954) qui insiste beaucoup sur le rêve de la mythique Atlantide alors que Bernand et Gruzinski n’en parlent pas.

Une large part (186 pages) est consacrée au contexte historique en Europe ; la conquête elle-même ne démarre qu’à la page 247.

Avant cela, 43 pages présentent la situation en Amérique et les mœurs des indigènes avant la conquête, exercice difficile mais utilement évocateur.

Les conquêtes d’Hispaniola et de Cuba sont expédiées sans beaucoup entrer dans les détails.

La partie la plus intéressante est le tiers central (246 pages) sur le Mexique et le Pérou qui nous fait suivre pas à pas les avancées de Cortés et de Pizarro et la façon étonnante dont Moctezuma et Atahualpa se font piéger.

Le livre montre très bien et dans le détail la multitude de différences (faune, flore, valeurs, moyens techniques…) mais aussi de similitudes (architecture, réseau urbain, une bonne part de la faune du Mexique…) entre les deux continents

Toponymes et patronymes sont pléthore et nécessitent un examen fréquent sur Wikipédia.

Le livre offre assez peu de cartes, aussi il est très utile de suivre la progression des envahisseurs à l’aide de Google Earth, même si de nombreux noms de lieux dans le livre ont une forme ancienne et sont parfois difficile à retrouver.

On regardera avec intérêt les vidéos de Serge Gruzinski sur la tentative de conquête de la Chine par les Portugais qui se fait au même moment et presque en vain, la réaction des Chinois étant à l’opposé de celle des Amérindiens ce qui permet d’apprécier le comportement de ces derniers dans un contexte plus large.

Carmen Bernand retrace l’histoire des Amérindiens dans un ouvrage richement sourcé.
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Chaque fois que je cherche à en savoir plus sur un sujet, avant toute chose, je me tourne vers les Gallimard Découvertes qui sans sacrifier à la qualité, ont le chic de publier des ouvrages à la fois savants et grand-public, et de s’entourer des spécialistes de la question.



La civilisation des Incas est une invitation au voyage, une plongée dans un monde qui n’a pas fini de délivrer tous ses secrets, et qui jusqu’à l’arrivée brutale des espagnols en 1527 suivait son propre chemin, bâtissait son monde avec les connaissances qui lui étaient propres. Il aura suffi de deux siècles pour venir à bout de ce peuple.

Et dire qu’en 1911, une découverte majeure venait à peine d’être faite, celle du Machu Picchu, une cité perdue aux confins de la forêt amazonienne débutante nichée à 2500m d’altitude….

Et que dire des lignes Nazca pour lesquelles le mystère reste entier…



Pour être totalement honnête, j’aurais dû lire cet ouvrage bien en amont pour avoir la sensation d’une véritable découverte sur le sujet. Le manque de temps en a décidé autrement ; ce qui n’en lève absolument rien aux qualités de cet ouvrage, fidèle à la ligne éditoriale de la collection.

Les témoignages et documents en fin d’ouvrage sont là pour ‶ouvrir″ les horizons d’un lecteur intéressé et l’amener vers des auteurs et ouvrages plus techniques, si le cœur lui en dit, bien entendu !



Et puis, changer radicalement de lecture, changer de genre, sortir des titres à la mode du moment n’est jamais pour me déplaire !


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Garcilaso de la Vega, métis, né en 1539 d’une union entre une princesse inca et un hidalgo peu après la conquête du Pérou par les conquistadores sous le commandement de Pizarro, a eu une vie singulière. Né de la confrontation entre deux cultures, il a toute sa vie essayé de réconcilier ces deux mondes à travers ses écrits. A la mort de son père, il gagne l’Espagne et s’installe en Andalousie, terre de brassage. Homme de lettres, érudit, il passe sa vie à étudier les grands auteurs de l’Antiquité et de la Renaissance. Il maîtrise le castillan, le toscan et le quechua. Il traduit Les Dialogues de Léon l’hébreux, écrit Florida, récit de l’expédition de Hernando de Soto en Floride, puis se lance dans la rédaction de l’œuvre de sa vie, Commentaires royaux et Historia, avec l’ambition de sauver son héritage inca de l’oubli et de rétablir la vérité sur la conquête. Grâce à sa double culture et à sa connaissance approfondie de la pensée juive et platonicienne, il replace l’empire inca dans l’histoire universelle de la sagesse. Ce livre eut un retentissement exceptionnel puisqu’il resta pendant près de quatre siècles la référence sur les Incas du Pérou et inspira de nombreux philosophes et hommes politiques.

Excellent travail

Carmen Bernand a longtemps vécu à Buenos Aires. C’est donc avec une émotion palpable et parfois bouleversante qu’elle en entreprend l’histoire, avec une foule d’anecdotes qui s’enchaînent à un rythme alerte, de ses fondations quasi mythiques, sur les rives du Rio de La Plata, par des conquistadors assoiffés d’or, harcelés, en ces confins hostiles, par les pumas, les jaguars et les indiens qui finirent par les massacrer, jusqu’aux heures sombres de la dictature, quand un groupe de militaires réactionnaires décida d’étouffer dans la terreur toute velléité contestataire d’une jeunesse souvent excessive et turbulente. Les mères des disparus défilant et demandant justice, sur la place de mai, hantent encore les esprits. Buenos Aires semble toujours avoir été une ville de contrastes et de mutations, de déracinement et de nostalgie, où à la fin du 19éme siècle l’immigration, essentiellement européenne, attirée par la prospérité économique, allait devenir massive. Les Mulâtres et les descendants d’esclaves qui composèrent pendant longtemps une part importante de la population y jouèrent cependant un rôle important, en faisant de Buenos Aires, un extraordinaire creuset musical et le tango a beaucoup emprunté aux rythmes africains, tout en s’imprégnant des danses de salon alors à la mode, telles que la Polka ou la Mazurka. Celui-ci a été aussi associé à un type social, le « compadrito », qu’on retrouve en littérature, sorte de Titi Portègne, issu des faubourgs misérables et mal famés, souvent hâbleur et provocant, parfois associé à un proxénète, et aussi porteur d’un mal existentiel et d’une interrogation métaphysique qui semblent caractériser la ville. Bref, à l’instar de la ville, ce livre est foisonnant et ne manque pas non plus d’en évoquer les grandes figures : Gardel, Borges, Evita Péron, la sainte des sans chemises…

Excellent livre : érudit, profond, intéressant, riche, et abordable.

Qui n'a rêvé, un jour,de découvrir le site grandiose du Machu Picchu et la civilisation inca?

Carmen Bertrand, professeur d'université à Paris-X nous propose de partir à la découverte du peuple du Soleil à travers une rétrospective de la découverte de l'Eldorado par une poignée de conquistadores au début du XVI° siècle, la cruauté d' Atahualpa, héritier de l'Empire qui exigeait des sacrifices humains, le saccage du Temple du soleil par les Espagnols cupides,l'asservissement des Incas, leurs vie et coutumes, la lutte sanglante des Jésuites contre l'idolâtrie au XVII° siècle,la rébellion au XVIII° siècle et l'acquisition de l'Indépendance.

Très richement documenté, Les Incas peuple du Soleil,acheté pour mes enfants au départ en 88, est un ouvrage complet (présentant témoignages,récits,photos, peintures) qui m'a intéressée également.

Petit plus des extraits du carnet de route de Hiram Bingham (qui a dirigé une expédition en 1911) illustré de délicates aquarelles sépia et la photo du fameux géoglyphe de Nazca dit "la Baleine" (vu du ciel) qui pourrait être l'oeuvre... d'extraterrestres!!!

excellent !