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Citations de Caryl Férey (1390)


"Tu dois bien traiter les filles si tu veux être un amant du rock" disaient les Clash.
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Bowie, symbole d'immortalité, devint mon intime protecteur. N'étais-je pas né le jour de la sortie de son premier album?
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Le rôle des états se cantonnait aujourd'hui à maintenir l'ordre et la sécurité au milieu du nouveau désordre mondial dirigé par des forces centrifuges extraterritoriales, fuyantes, insaisissables. Plus personne ne croyait raisonnablement au progrès : le monde était devenu incertain, précaire, mais la plupart des décideurs s'accordaient à profiter du pillage opéré par des flibustiers de ce système fantôme, en attendant la FIN de la catastrophe. Les exclus étaient repoussés vers les périphéries des mégapoles réservées aux gagnants d'un jeu anthropophage où télévision, sport et pipolisation du vide canalisaient les frustrations individuelles, à défaut de perspectives collectives.
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C'est toujours un moment privilégié de découvrir de nouveaux lieux.
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La nuit bleu pétrole, les fumées fantastiques que crachaient les hauts-fourneaux, les lumières des blocs d’immeubles le long des avenues, cette ville déglinguée, des visions de Blade Runner, presque hypnotiques… Au fond, je commençais à comprendre ce que je faisais là, mon bonnet enfoncé sur le crâne, la peau rougie par le vent des hauteurs : ces images, belles et laides à la fois, me hanteraient jusqu’à la fin de mes jours…
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Passé une usine de charbon et ses wagonnets, nous longeâmes la mine en question, enchevêtrement de tuyaux, de ferraille, de machines et de hauts-fourneaux vomissant l’écume noire de la Terre.
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Dans les années trente, Staline décida de bâtir la ville-usine de Norilsk pour exploiter les minerais non ferreux de la région tout en investissant le Grand Nord russe. Le Petit Père des peuples signa alors le décret secret qui fonda le goulag de Norilsk sous le nom de Norillag.
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Les mines ruinaient la santé d’un homme en trois semaines, le tuaient en quelques mois.
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Tout se recycle, même l'horreur. La violence du monde peuple ma caboche de détraqué, tous ces petits cauchemars bien réels que j'exprime et retransmets dans mes fictions. C'est assez étrange de vivre le cœur léger et l'âme sombre.
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Léo m’expliqua ce que représentait la photographie pour lui, pourquoi il ne tenait pas à en faire son métier mais plutôt un art de vivre, grimper sur les toits et capturer l’image, l’éternité d’un instant -- "l’instant photographique" selon Cartier-Bresson -- , sans réagir à des commandes ou aux chants des institutions qui tueraient sa liberté créative. Surtout, Léo aimait sa ville; malgré tout ce qu’elle trimbalait comme déchets et mauvaise réputation, il en avait marre de voir les journalistes la maltraiter, la décrire comme exclusivement négative, que ce soit en photos ou sous forme de documentaires c’était toujours la même chose, Norilsk-la-laide, la-polluée, Norilsk et sa population abrutie par la mine, la télévision et l’alcool, dans l’attente d’en sortir un jour peut-être, de préférence pas les pieds devant.
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Comme il n’y avait pas de garde-fou sur le toit, Léo passa le premier. Il fallait éviter les pièges tendus sur le revêtement de l’immeuble -- fils électriques, bouts de ferraille hérissés ou fers à béton jaillissant du sol rendu glissant par la neige et la glace -- mais la vue sur Norilsk était impressionnante. Le bleu de la nuit, les fumées gris souris qui s’échappaient des hauts-fourneaux, cheminées de paquebots en partance pour d’impossibles collisions, les lumières qui filtraient des barres s’immeubles au garde-à-vous le long des avenues, ces visions étranges, sombres et magnifiques, nous étions dans un décor de Blade Runner. Une version sibérienne, qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu…
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Regarde ! plaidait-il. On travaille tous à la mine mais je suis photographe, Dasha est graphiste. Tu as bien vu : on est poètes, musiciens, dessinateurs, peintres, comédiens, ingénieurs du son, violonistes ! Il n'y a pas de marché ici pour qu'on en vive, Norilsk est trop loin de tout, l'art est un hobby, on n'a pas le choix, mais on le vit à fond, en le partageant avec les autres. C'est aussi et surtout ça, Norilsk... Je t'en prie, dis-le dans ton livre : dis-leur que notre ville mérite mieux que ça.
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Ca me faisait mal au cœur de voir pendre ces peaux d'animaux sauvages, autrement plus gracieux que nous autres, et morts de surcroît sans que la faim en soit la cause. Chasser pour le seul plaisir, voilà bien la marque d'une espèce qui mériterait du plomb dans la cervelle.
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Norilsk produisant à elle seule 1% du dioxyde de soufre présent dans l'atmosphère de la planète, la population, en particulier les enfants, est atteinte d'affections respiratoires ou dermatologiques (eczéma dû au nickel); l'espérance de vie ne dépasse pas soixante ans.
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Nous étions convenu de partir dix jours. C'est court et long à la fois. Court si l'on espère saisir quelque chose d'une âme russe qu'on ne connaît que les livres, long si l'on considère le temps d'exposition à l'ultrapollution vomie par les cheminées et les mines de Norilsk.
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Il faisait près de – 20°C avec le soir, et le vent sur les hauteurs de la ville semblait d'accord pour nous casser la gueule. Ressenti – 40°C : chaque centimètre carré de peau rougissait sitôt à l'air libre, avant de se tétaniser de froid.
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Elles étaient devenues amies et l’étaient restées, tant par esprit de fidélité que d’aversion pour la brutalité du monde, ce grand débile.
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Shakir avait vu un aigle, une fois, qui observait le combat en planant dans le ciel, vigie du vide. C' était étrange, ce décalage. Une allégorie de son retour à la vie civile. Car traumatisé par ce qu' il avait vu en Afghanistan, shakir n' avait reçu qu' indifférence en revenant en URSS. La guerre là-bas n' était plus à la mode, et personne ne voulait connaître la vérité sur cette histoire : la Perestroika déliant les langues, l' invasion soviétique était devenue une agression impérialiste honteuse où la soldatesque de la glorieuse armée rouge s' était comportée en brute épaisse, chienlit de la nation.
Des petits-bourgeois qu' il n' avait jamais vus lui vomissaient dessus en le traitant de salaud, d' assassin, de pilleur à qui on donnait maintenant des avantages pas dégueulasses, surtout que la guerre avait été perdue et que le pays était en phase d' éclatement : les afghanet comme Shakir Akram avaient intérêt à filer doux, et qu' il s' estime heureux.
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Icek opina dans un rictus qui prenait son temps. Il n' avait pas songé que sa mort serait distraite par les réminiscences d' une histoire qui n' intéressait personne, sauf cette jolie garçonne qui tenait sa main.
De la vie, il ne voulait garder que la beauté d' un sourire féminin - avec quoi d' autres souhaiter mourir ? C' est en vieillissant qu' on aime le mieux les fleurs ; jeune, on ne pense qu' à les arracher......
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Je finis mon cursus par correspondance à l' école de médecine de Saint-Pétersbourg, et je suis donc bien placée pour savoir de quoi je parle. Notre espèce va crever : c'est peut-être la meilleure chose qui puisse arriver à la nature, mais ce n' est pas moi qui ai bousillé l' écosystème, mais bien votre génération et celles d' avant.
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