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Citations de Catherine David (57)


Étourdi par le choc, Lâbâsi-Marduk crut qu'un mauvais esprit s'était emparé de l'esclave qui venait de l'attaquer. Pris d'une fureur incontrôlable qui décuplait ses forces, le prince se redressa d'un bon et brandit son épieu. Il ficha la pointe dans la poitrine de l'esclave, le clouant au sol. L'arme lui perfora les poumons ; des bulles de sang dégoulinèrent sur son menton. Il mourut sans un cri.

Lâbâsi-Marduk sortit le poignard qu'il avait caché dans un repli de son vêtement et prit son temps pour lui couper la tête. Il la planta sur son pieu comme un trophée. Fier de son exploit, éclaboussé par le sang giclant du cou de l'homme décapité, il regagna sa barque, envahi du sentiment grisant de sa victoire. Car, il en était persuadé, il venait de terrasser le dieu maléfique des marais ! Il fallait que tous apprennent que lui, le futur roi de Babylone, était l'élu des dieux.

Page 152
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Sa passion coupable l'avait conduit dans l'Enfer de Dante. " Je vins en un lieu où la lumière se tait, mugissant comme mer en tempête... Là sont les cris, les pleurs, les plaintes..."
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"Va dans les monastères et les châteaux, ouvre les coffres, fouille les greniers..."
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Qui brûle un livre brûlera un jour un homme. C'est ce que m'a dit un jour ma nourrice.
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"Quand on lit, on a l'air bien tranquille, mais en réalité, on est peut-être en train de chevaucher un cheval sauvage..."
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Chaque livre était une mémoire, une fenêtre, un continent,, un objet sacré qui devait être manipulé avec des mains propres et un esprit détaché des soucis quotidiens.
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Comme l'écrivait la princesse Bibesco, la Roumaine, l'amie de Proust, à propos de la France qui l'avait accueillie : « L'obligé, en amour, c'est celui qui aime. » Simone Signoret est des nôtres, parce qu'elle aimait assez l'illusion pour donner le spectacle du vrai. Et qu'elle aimait trop la vérité pour ne pas reconnaître la beauté de l'illusion. Et qu'en même temps, elle était lucide. Sur elle-même, sur ses joies, ses chagrins, ses peurs. Et sur son époque, presque toujours, en tout cas à la fin de sa vie.

1401 - [Le Livre de poche n° 4294, p. 18]
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Tu demandes ce que sont les livres? Ce sont les vivants vaisseaux de l'esprit. Ils transportent à travers la haute mer du temps, la parole des Anciens. Les livres sont plus puissants que la destinée, mais ils sont aussi très faibles, plus faibles qu'un oiseau, plus vénérables qu'un enfant. Ils se laissent martyriser sans protester, c'est pourquoi nous leur devons respect et protection. Nos livres ne nous appartiennent pas. Ils comptent sur nous pour les garder en vie et les transmettre à la génération suivante, enrichis, plus nombreux. Les livres, comme les hommes, s'engendrent l'un l'autre mais ne se ressemblent pas...
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Pardonnez-moi d'insister sur ce point, mais c'est à mon avis le propre d'un esprit étroit que de rester enfermé dans un seul Portique, une seule Académie, un Dogme unique. Car la vérité a mille visages, aussi divers, aussi splendides que les fleurs dans la campagne, et chaque penseur, dans l'Histoire, lui a donné une forme inimitable, une saveur à nulle autre pareille, une odeur, une atmosphère. (...)
Le grand Océan, avec ses courants, ses ressacs puissants, ses tourbillons invisibles, ses mystérieux habitants, n'est-il pas contenu dans une larme d'enfant?
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Aujourd'hui encore, tout autour de Verdun, les sols bouleversés et meurtris témoignent des terribles combats qui s'y sont déroulés en 1916. De nombreuses rues et places pportent des noms qui évoquent la guerre de 1914-1918 :

- la rue de la Victoire,
- la rue d'Alsace-Lorraine,
- le cours de Verdun,
- la rue Clemenceau,
- la place du 11 Novembre et la rue Guynemer qui rend hommage à l'aviateur mort en 1917.
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Un beau sujet, vraiment, comme on dit entre journaliste quand le rédacteur en chef vous demande un article sur Lou Andreas-Salomé ou un reportage en Chine. On est content, on sait qu'on va apprendre des choses, découvrir des mondes. C'est à la fois exaltant et intimidant, on n'est jamais tout à fait sûr d'être à la hauteur. Des articles, on peut en avoir écrit des centaines, on embarque chaque fois pour un nouveau voyage. Rien n'est acquis pour ces éternels débutants que sont les journalistes. Du moins ceux qui refusent de se recopier eux-mêmes ou de remplacer la réflexion par l'usage des formules ou des ficelles du métier. Quand il s'agit d'un livre, la timidité est encore bien plus grande, à la mesure du désir de bien faire, de tracer un portrait fidèle et juste qui ravive le souvenir du modèle sans le trahir et sans l'affaiblir.

1380 - [Le Livre de poche n° 4294, p. 13]
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"Tu veux brûler des livres dans un grand feu de joie...Mais ne vois-tu pas que nous sommes faits de livres, toi comme moi? Notre substance est faite de ces milliers de pages que nous avons parcourues, mémorisées...Les livres sont nos ailes..."
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Puisque nous sommes ainsi faits que nous sommes incapables d'aimer tous les hommes, essayons au moins d'aimer l'homme en général...Ce serait un début...
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Le grand Océan, avec ses courants, ses ressacs puissants, ses tourbillons invisibles, ses mystérieux habitants, n'est_il pas contenu dans une larme d'enfant? (...)
Telles sont les dérobades de la vérité: elle ne peut être ni possédée ni vaincue, et les traits que l'on fait pleuvoir sur elles retombent à la fin sur ceux qui les ont lancés.
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...un philosophe ne peut lutter qu'avec les armes du langage. Un philosophe ne recrute pas les petits enfants pour livrer bataille en son nom.
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p. 44: "Pendant dix heures de vol, oui, je suis restée ainsi, bras collés, figée, fixée sur cette litanie sordide, rythmée par cette obsession, soudée au fauteuil Air France, guettée, flagellée par cette pensée unique. De temps en temps, un éclair de souffrance plus aiguë que la simple peur me traversait. Venue de quel sombre recoin, de quel souvenir indicible?
Mon gros voisin ne partageait pas mes inquiétudes. Il s'était endormi malgré les turbulences et ronflait avec enthousiasme, sa tête chauve dodelinant sur sa poitrine. Son énormes corps penchait vers moi comme la tour de Pise. Allait-il s'affaler dans mon giron, se cogner le crâne sur la tablette de mon siège? Pourtant, au décollage, il m'avait semblé inoffensif. Plongé dans la lecture d'un listing informatique, il cochait certains items d'une petite étoile rouge ou bleue. Mais maintenant, il me semblait terrifiant, se penchant un peu plus à chaque ronflement. Autour de sa taille, les bourrelets semblaient avoir une respiration autonome. Je n'osais le repousser, il suffisait de le repousser..."
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parlant des astrologues:
"ces imposteurs qui prennent l'avenir en otage pour engraisser leur ordinaire"
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Catherine David
... Partout où il m'emporte, j'arrive en passager du vent ...
Je ne suis qu'un voyageur, un modeste amant de la sagesse, qui n'appartient à aucun pays et que nulle doctrine ne peut enfermer. Qui suis je donc pour choisir, pour décider que telle doctrine est juste, que telle autre est mensongère, qui suis je pour démêler le bon grain de l'ivraie ? Je me suis donné pour but de rechercher la sagesse sous ses divers déguisements, dans ses retraites les plus mystérieuses, parfois les plus lointaines. Je me suis donné pour principe de ne jurer sur la parole de personne, de ne m'affilier aux doctrines d'aucun, mais de me fonder sur tous les maîtres en philosophie, d'examiner toutes les positions et de connaître toutes les familles. Telle est ma croyance : On ne peut choisir une voie parmi d'autres, si l'on n'a d'abord acquis une connaissance approfondie de toutes les voies possibles.
... et voilà pourquoi je ne suis et ne serai jamais qu'un éternel étudiant.
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Sans doute, ne devient-on pas un monstre sacré sans avoir une personnalité assez forte pour reconnaître en soi la part d’ombre et lui donner sa juste place.
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Pour Savonarole, il n'y avait de vérité que dans les Ecritures sacrées. Les livres profanes qui contredisaient l'Ancien ou le Nouveau Testament pouvaient être brûlées sans dommage. Pourtant, en tant que prieur de San Marco, Savonarole avait en charge la bibliothèque fondée par Côme l'Ancien. Lesquels de ces livres seraient désignés comme scélérats, condamnés à être purifiés par le feu ? Combien d'incunables ? Combien de manuscrits enluminés ? Combien de volumes imprimés ? Un sur deux, un sur dix ? Savonarole laisserait-il le hasard décider, en le baptisant choix de Dieu?
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