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Critiques de Catherine L. Moore (34)
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Jirel de Joiry

Jirel de Joiry est le premier protagoniste féminin de fantasy, écrit et publié par une femme. (Si vous trouvez des personnages féminins plus anciens, je suis curieux. Mais je ne compte pas Red Sonja qui était dans un roman historique à l'époque, ce sont les années 70 qui l'ont renvoyé dans l'univers de Conan.)



On est à l'époque des Pulps américains. Avant Tolkien. "Fantasy" ici désigne donc le "Sword and Sorcery", genre mené par Robert Howard, auteur de Conan.



Ce livre comporte plusieurs nouvelles originellement publiées dans les pulps. Elles sont plutôt répétitives, et pas particulièrement intéressante. Cela se déroule dans une "France du moyen âge", version fantasy : c'est-à-dire que cela n'est ni français, ni moyen-âgeux et la suspension de l'incrédulité fonctionne beaucoup mieux si on oublie ce détail.



Oh, et oubliez la page couverture avec les seins à l'air. C'est probablement une tentative de capitaliser sur le succès de Red Sonja et son bikini en cottes de mailles, chez Marvel dans les années 70. Joiry est une vraie guerrière avec une vraie armure. Ses adversaires ne savent qu'elle est une femme que lorsqu'elle dévoile ses cheveux.

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Déjà demain

Un recueil de nouvelles qui abordent la plupart des thèmes de la SF: voyage dans le temps, transplantation de cerveaux, super calculateur qui déprime, etc.., Écrites au début des années 50, elles n’ont pas pris une ride (pas d’ordinateurs du futur programmés avec des cartes perforées) ! Et de l’humour aussi. Une très bonne surprise.
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Aucune femme au monde

Aucune femme au monde n’est comme Deirdre…

Un an plus tôt, Deirdre était une star, la femme parfaite, le star adulée, l’amour du monde… mais un incendie ruine cette ascension… seul rescapé de la mort de Deirdre : son cerveau…

Alors pendant un an, son impresario et un scientifique de génie ont fabriqué un clone… la plastique artificiel parfaite avec le cerveau intacte de la star… pourtant son corps est de métal, n’est plus attirant, mais la Deirdre veut revenir sur le devant de la scène…

Les deux hommes sont dépassés par leur idée… le côté apprenti-sorcier les rattrape et les prend à la gorge… car la nouvelle Deirdre a du caractère, une idée fixe, et un égo que le métal n’arrive pas à faire plier…

Ecrit en 1944… ce court texte sur la manipulation, la robotique, la psychologie humaine, la psychanalyse, l’apprentissage, l’assemblage homme/robot, pose de nombreuses questions aux lecteurs…

Désormais quasiment réel, ce texte était sacrément avant-gardiste en 1944… écrit par une femme, parlant d’une femme… sans se cacher derrière son petit doigt, et dénonçant la dérive à venir.

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Shambleau

Par un jour ordinaire, au détour d'un immense marché stellaire, l'aventurier Northwest Smith est attiré par le bruit d'une foule enragée, sur le point de lyncher à mort une jeune femme, une créature non humaine aux yeux de chat et à la chevelure singulière faite de filaments vivants; merveilleusement attirante. Le baroudeur prend donc Shambleau, car c'est ainsi ainsi qu'on la nomme, sous sa protection sans se douter de la terrible erreur qu'il vient de commettre en gardant auprès de lui cette entité millénaire séduisante et dangereuse. La nouvelle baigne dans un climat de terreur et d'érotisme intense, mêlant avec talent le glauque et la sensualité. C'est bien moins l'action que les sentiments, l'atmosphère et l'impression d'irréalité qui se dégage de ce court récit comme des huit autres réunis dans un même recueil. On a presque affaire à des nouvelles d'un style relevant d'avantage du fantastique que de la science-fiction.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Jirel de Joiry

5 nouvelles de pure fantasy héroïque à l’ancienne dont la principale originalité est d’avoir comme personnage non un barbare musclé mais une guerrière aussi belle que balaize (Brienne de Torth sexy quoi) Ne pas lire ces nouvelles à la suite car elles ont toutes le même schéma : Jirel a un ennemi ,chevalier (« Le Baiser du Dieu noir (1934) L'Ombre du Dieu noir (1934) Hellsgarde (1939 ) « ) ou sorcier (« Jirel face à la magie (1935) Le Pays ténébreux (1936) La Quête de la Pierre-étoile(1937) » ) .Pour le vaincre elle doit passer seule dans un monde autre et affronter des épreuves, elle gagne par sa volonté et sa soif de vengeance . Dans la sixième nouvelle « La Quête de la Pierre-étoile » qui mixe fantasy et SF ,elle reçoit l’aide de l’avecturier de l’espace Norwest Smith et de son acolyte Yarol . On peut trouver naïfs et sommaires ces récits mais je prends toujours plaisir à les relire car Catherine Moore manie fort bien l’action et ses descriptions ont un vrai pouvoir d’évocation.
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Le livre d'or de la science-fiction : Cathe..

- Préface de Dorémieux, consacrée à préciser la part de chacun des auteurs dans leur collaboration. Intéressant 12 nouvelles :« Impasse » (1942) Robot incontrôlable. Bien mené mais banal. « Un bon placement » ( 1943) Voyage temporel .Médiocre « Gallegher bis » (1943) Savant fou Divertissant .« Problème de logement » (1944) « L'Heure des enfants » (1944)Poétique et étrange mise en place mais explications finales pénibles. « Ce qu'il vous faut » (1945) « En direct avec le futur » ( 1945)Deux nouvelles très réussies sur la faculté de voir dans le futur « Il se passe quelque chose dans la maison » (1946) « Juke-box » (1947) L’objet amoureux de l’homme (cf « Christine ») Bon récit « Ne vous retournez pas » ( 1948) « Androïde » (1951) 2 nouvelles paranoïaques « Ils sont parmi nous" Classique « Sinon... » ( 1953)Parabole désenchantée sur la violence de notre monde
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Le livre d'or de la science-fiction : Cathe..

Encore un très bon Livre d'or. J'aurais vraiment dû m'y intéresser dans ma jeunesse.



Celui-ci raconte le couple Henry Kuttner – Catherine L. Moore qui ont écrit de nombreux récits ensemble sous de nombreux pseudonymes, dont le plus connu est peut-être Lewis Padgett. Séparément, les deux auteurs sont, disons, de réputation moyenne. Alain Dorémieux dit de C.L. Moore qu'elle est « un écrivain-né » mais « qu'il lui manquait le sens du dynamisme et que « le registre de son imagination était restreint », et d'Henry Kuttner qu'il « avait de l'imagination en pagaille ainsi qu'un savoir-faire de conteur mais n'était pas un véritable écrivain ». Je n'ai pas lu Kuttner mais j'ai essayé Jirel de Joiry de Moore et je trouve les qualifications de Dorémieux assez justes (sa novella Aucune femme au monde est assez lourde stylistiquement aussi, mais sa conclusion est excellente).

Mais des deux émerge un véritable auteur pourvu des qualités et dépourvu des défauts. La part de l'un et l'autre dans les récits varie. Parfois l'un finit le travail de l'autre, parfois il ajoute quelques petites touches seulement.



La série de textes est présenté ici dans l'ordre chronologique d'écriture, ce qui permet de voir l'évolution de leur style. Les premiers du livre – comme le thriller temporel "Un bon placement" ou le rigolo "Gallegher Bis" qui crée des machines incroyables sous l'effet de l'alcool et ne se souvient plus à quoi elles servent au matin (j'adore son robot majordome qui passe son temps à se regarder dans la glace) – sont dominés par l'humour et la désinvolture. Puis ils deviennent plus sombres dans la mesure où les héros perdent plus souvent qu'ils ne gagnent : "Problème de logement" qui décrit la curiosité d'un couple de propriétaire envers une étrange « maison de poupées », "Ce qu'il vous faut" qui montre un journaliste cherchant le secret d'un curieux magasin offrant aux clients ce dont ils ont besoin sans le savoir. On a ensuite une série de nouvelles qui m'ont rappelé la série Au-delà du réel ou The Twilight zone : un développement typiquement fantastique et assez angoissant trouve une explication « scientifique » directement acceptée comme vraie. le « Juke-box » amoureux, les envahisseurs de "Ne vous retournez" pas et même savoir si votre chef est un « Androïde ».



Un texte est présenté comme étant de Catherine L. Moore seule, et le style ne ment pas. Il s'agit de "L'heure des enfants". Ma réception s'accorde avec celle que j'ai eue de Joiry : trop « écrit » selon moi, lyrique et famélique en action. Et pourtant, je dois admettre que la conclusion m'a charmé. J'ai retrouvé dans la distance perceptible entre nous et ses « êtres supérieurs » quelque chose de Blaise Pascal quand il décrit l'inaccessibilité de Dieu comparé même à un infini mathématique.



Comme à chaque Livre d'Or lu, je me sens maintenant accroché par l'idée d'aller visiter la bibliographie du couple plus avant.

Et bien sûr par celle de lire d'autres Livres d'or.

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Aucune femme au monde

Aucune femme du monde est une nouvelle écrite en 1944 et les problématiques restent très actuelles. Une égérie de la télévision est victime d’un incendie et disparait de la scène. Etant tellement admirée qu’un scientifique prépare pendant une bonne année son retour enfin un retour. Avant qu’elle puisse revenir sur scène, l’impresario est convoqué pour donner son avis : y a-t-il une différence, peut-elle retourner à la vie publique ? La connaissant bien il s'aperçoit qu'elle a eu un soucis mais qui peut surement faire illusion.

Son fameux médecin privé est spécialiste en robotique, du coup qu’est ce qui a été sauvé ? Est ce qu’un cerveau dans un corps complètement d'Android est encore un être humain ? Quand il ne reste rien du corps, est-ce la même personne ? Est-ce que c’était une bonne idée pas de l'empêcher de mourir pour en faire cet être particulier ? Quid du consentement ? Est-ce que ça va aussi être une façon de devenir tous éternels et est-ce une bonne idée ? On a tout un panel de questionnements bioéthiques, les intelligences artificielles et les êtres humains augmentés mais aussi sur autour du passage à l’acte si on peut le faire, doit-on le faire ?

Du côté plus personnel, les réflexions tournent autour de comment trouver une place quand on est différent, comment on se perçoit après un tel changement, quelle va être la réception de ce nouvel être passé la curiosité initiale et surtout comment notre égérie va réagir à la réaction de la foule

Franchement je suis bluffé qu’un texte de 1944 ait des questionnements si actuels que ce soit du point de vue scientifique mais aussi au niveau des aspects psychologiques qui peuvent en découler. J’ai adoré ce texte et j'ai hâte de me pencher sur d’autres textes de l’autrice.
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Aucune femme au monde

Après mon échec à la lecture de Jirel de Joiry, j’hésitais entre abandonner purement et simplement Catherine L. Moore ou retenter le coup pour voir s’il s’agissait d’un accident. Le format novella proposé ici, et le thème proprement différent, m’ont fait balancer vers la deuxième option.



Et ça partait mal. Dès le début j’ai reconnu ce style qualifié « d’imagination poétique et de maîtrise stylistique » dans la mini biographie de l’auteure : de la poésie que je ressens comme lancinant et insistant, poussant la palabre jusqu’à l’excessif, avec des dialogues qui développent longuement thèse et antithèse et se prolongent de chapitre en chapitre à la façon des séries télé comme Les feux de l’amour.

Et pourtant ici, ça fonctionne ! C’est même un élément clé. Cela prolonge l’attente, éloigne le moment des véritables révélations, participe à mettre les nerfs en pelote dans l’attente des divulgations mais aussi à incarner, concrétiser les deux duellistes que sont Deirdre et Maltzer.



L’histoire n’est pas vraiment dystopique – comme quoi dystopique et dyschroniques (le nom de la collection) ne sont pas synonymes. Deirdre est une vedette du spectacle dont le corps est mort dans un accident, mais dont la conscience a pu être sauvegardée et implanté sur un corps métallique de toute beauté. Elle est devenue cyborg. Deirdre parvient rapidement à s’adapter à sa nouvelle situation et n’a bientôt plus qu’une envie : remonter sur scène. Montrer ce qu’elle est, en quoi elle est restée la même et en quoi elle a changé.

Maltzer est son agent. C’est lui qui a tout mis en œuvre pour « sauver » Deirdre. Mais ce nouveau Frankenstein regrette vite son geste. Il ne supporte pas l’idée de voir Deirdre se faire rejeter par le public car, pour lui c’est évident, jamais les foules n’accepteront cet être qui croit seulement être vivant.



Les deux personnages sont face à face, sous les yeux du narrateur Harris. Et leur longue confrontation m’a pris aux tripes jusqu’à l’action finale qui change la nature de la question de fond : il ne s’agit plus de savoir si Deirdre est encore humaine ou attirée par la « métallicité » inorganique de son corps, mais de savoir dans quelle mesure elle est devenue supérieure à l’humain.



Une très bonne novella qui m’aura happé par ce que je reproche au style même. C’est curieux mais aussi satisfaisant.

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Aucune femme au monde

J'ai fait cette découverte littéraire grâce à une session masse critique SF/fantastique. Mille mercis à Babelio et aux éditions du passager clandestin.



Cette nouvelle fantastique se rattache davantage à l'essai philosophique : il s'agit finalement d'une conversation entre 3 personnes. Deirdre, une jeune artiste chanteuse-danseuse dont le cerveau a été sauvé et intégré à un robot androïde; Maltzer, son créateur : l'ingénieur qui lui a permis de reprendre vie; John, un ami de Deirdre humaine. Est-ce que Deirdre est-elle encore humaine ? Qu'est-ce qui fait qu'on est humain : nos sens ? Notre attitude ? Notre manière de se mouvoir ?

Même si la description incroyablement moderne, sensuelle et réaliste de la nouvelle Deirdre constituée d'anneaux de métal porte le texte au début, on se perd dans des longueurs qui plombent inévitablement cette courte nouvelle.



Je ne connaissais pas du tout l'auteur avant de recevoir ce texte. J'essaierai un autre titre pour retrouver cette écriture fluide, très agréable à lire de l'auteur pour mieux l'apprécier. Mais j'avoue être complètement passée à côté de ce texte qui devait être tout à fait novateur et avant-gardiste en 1944. Mais le sujet a, depuis, tellement été abordé et lu, qu'il en perd malheureusement sa substance. J'ai presque davantage apprécié les notes et commentaires de la maison d'édition sur les 20 dernières pages. En effet, la thématique du robot dans la littérature est retracée, et c'est très intéressant pour appréhender le texte et le remettre en perspective.

J'espère que les grands fans de l'auteur ne m'en voudront pas !
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Aucune femme au monde

Spécialisé avec sa collection Dyschroniques dans la réédition de nouvelles et novellas du patrimoine de la science-fiction, la maison d’édition Le Passager clandestin publie enfin un texte d’une grande dame de l’âge d’or de la SF, Catherine L.Moore. D’elle, je ne connaissais que Shambleau et son héroïne de fantasy Jirel de Joiry. Aucune femme au monde représente une facette encore différente de son style. Écrit en 1944, il évoque à mes yeux de lectrices du XXIe siècle tout autant les mythes de Pygmalion et de Frankenstein (ce dernier étant explicitement mentionné dans le récit) que le manga et les anime Ghost in the Shell.

Aucune femme au monde a pour protagoniste principale Deirdre, artiste et star de télévision gravement brûlée dans un incendie. Elle n’a survécu qu’en s’abandonnant qu’aux bons soins d’un savant audacieux qui en fit un cyborg ravissant. Elle est désormais décrite comme une sorte de chevalier féérique à la peau de métal doré et à la grâce et au charme décuplés. Mais est-elle toujours humaine ? Ou devra-t-elle vivre coupée de ses passions et de son public ?

Même si l’autrice est une femme comme son personnage principal, elle a choisi de nous raconter cette histoire d’un point de vue masculin. Celui-ci, Harris, l’ancien impresario de Deirdre en découvre la nouvelle incarnation au début du récit. Il est celui qui verra la femme derrière le métal, tandis que son médecin verra avant tout la mécanique bien réglée qu’il a contribué à édifier. Si les hommes de l’histoire sont pleins de préjugés, Deirdre parvient à s’imposer. Étant enfin de nouveau autonome, elle n’attend pas qu’on lui prescrive la façon dont se comporter et entend bien mener comme bon lui semble le reste de sa vie. Elle compte surtout affronter à sa façon et avec ses propres atouts ses peurs et incertitudes quant à sa nouvelle identité.

Récit émouvant et sensuel, Aucune femme au monde ne correspond pas à ce que l’on pourrait attendre d’un texte de science-fiction destiné aux « pulps magazine ». C’est pourtant un texte qui consacre à la fois l’essence même de la science-fiction en nous confrontant à une altérité, tout en restant suffisamment atemporel pour parler au lectorat moderne.
Lien : https://www.outrelivres.fr/a..
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Aucune femme au monde

Le pitch du livre nous dit :"Catherine Lucille Moore imagine une créature hybride dont l'humanité est aux prises avec la machine." mais dans les faits il est plutôt question d'un dialogue entre trois personnages dont l'un est clairement en burn out après avoir créer un mécanisme d'une rare complexité dans lequel est inséré le cerveau d'une star américaine d'un temps non défini, le futur peut-être mais un futur alternatif où l'on fume encore et où la télévision existe aussi mais toujours aussi médiocre et plate. Une analyse psychologique des témoins plus que de la principale intéressée, avec un passage au moins où on sent que le médecin (ou ingénieur) essaye de convaincre sa patiente de ce qu'elle devrait ressentir vraiment. Ce qui m'a fait penser aux démarches de la psychanalyse qui finit par faire apparaître des pathologies dont la personne concernée n'a jamais eu conscience avant de croiser le chemin du psychanalyste. Peut-être un point de détail dans l'histoire mais celui qui m'a donné le plus à réfléchir. Il n'y a rien qui m'irrite plus que ces gens qui prétendent savoir ce qui se passe dans notre propre tête et ont même du pouvoir sur notre liberté au nom de choses qu'ils ont inventé, nommé et qu'ils sont les seuls à voir. Celui qui est présenté dans le texte n'hésite pas à faire un chantage au suicide pour convaincre. C'est dire si l'escroquerie intellectuelle est à son comble. Pour le reste, je suis de parti pris, étant un grand fan de Catherine L. Moore depuis ma découverte de la SF américaine (Shambleau et le cycle de Northwest Smith ainsi que celui de Jirel de Joiry faisaient partie des premiers ouvrages de la collection SF en J'ai Lu éditée dans le milieu des années 70 par Jacques Sadoul). Quelqu'un de moins favorable à l'auteur pourrait trouver que malgré le style impeccable, qui coule de lui-même et se lit avec une grande facilité, avec même un grand plaisir, il y aurait une certaine tendance à diluer un sujet qui ne méritait peut-être pas autant de pages.



La longue nouvelle est suivi d'un dossier documentaire qui précise la biographie de l'auteur et remet le sujet dans la perspective de l'histoire des sciences et des technologies ainsi que des thématiques de la littérature de l'imaginaire. Sur ce dernier point, il n'y a pas de critique ni d'analyse du choix du support utilisé pour pour greffer le cerveau de l'héroïne. Pourquoi le métal ? La question ne semble pas se poser. Dans le Frankenstein de Mary Shelley, qui est cité dans la nouvelle et dans le dossier, le support est organique, si on se penche un peu sur les histoires parues à la même époque, l'idée d'un transfert de conscience sur un clone sera utilisée l'année suivante, 1945, par A. E. van Vogt, non cité dans le dossier, dès la première nouvelle de la série consacrée au Non-A, ce sera même un des principaux arguments du cycle. Faire survivre un organe dans un milieu métallique est très compliqué. Catherine Moore ne donne pas de détails sur ce point. Il semble que seule l'opposition absolue du vivant à la matière inerte du cuivre et de l'acier ait conduit son choix.
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Aucune femme au monde

Dans ce texte, la prouesse tient aussi à la manière subtile et sensuelle dont Catherine Lucille Moore décrit un corps métallique qui dégage un charme de mortelle. Et sans pour autant conclure sur une issue fatale à la Frankenstein.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Shambleau

Sur la planète Mars, une foule semble décidée à lyncher une ravissante jeune femme aux cris de Shambleau. Northwest Smith la secourt et l’emmène chez lui. Une nuit, la jeune femme retire son turban et apparaissent alors des boucles qui bougent, s’allongent, rampent.

Dans la deuxième nouvelle, Northwest Smith achète un châle très ancien au motif étrange et éblouissant. Un soir, il étale le châle sur son lit. Il s’endort et rêve qu’il monte un escalier. Une jeune femme, affolée, couverte de sang, le heurte. Il vient d’arriver dans un monde ravissant où l’herbe est vivante. Mais les habitants ne se regroupent jamais pour éviter La Chose qui se nourrit d’eux. Ils n’entreprennent rien non plus, car ils n’auront pas le temps de l’achever. Ils se contentent de savourer chaque instant, sachant qu’il sera peut-être le dernier.

L’auteur laisse beaucoup de questions sans réponses et le lecteur est saisi par l’atmosphère singulière des nouvelles.

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Shambleau

Un parfait mélange étrange de Sf et de fantasy. Au risque de gâcher quelques surprises, je ne dirais rien de plus !
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La dernière aube

Une intrigue assez brillante menée avec un sens du rythme remarquable,une écriture superbe,d'une précision chirurgicale, un final dantesque inoubliable. Un livre majeur de la SF,impérissable.
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Shambleau

Le Hibook a relu « Shambleau » de Catherine L.Moore .Ma bibliothèque de campagne est bien fournie en SF classique et j’en ai extrait ce recueil de nouvelles de 1953 que je n’avais plus relu depuis 35 ans . Nouvelles donc , auxquelles j’ai trouvé un charme un peu désuet mais réel par l’habileté de l’auteur(e) à créer une ambiance oppressante proche de Lovecraft . Par contre la lecture des 9 nouvelles à la suite accuse leur aspect répétitif et les stéréotypes. Un héros aventurier type , viril et sans trop de scrupules, des femmes tentatrices d’une beauté absolue , et d’une létalité non moins extrême (pas vraiment féministe Miss Moore !) des aventures sans surprise : le héros fauché erre , il est recruté pour une mission dangereuse , il frôle la mort , il est sauvé in extremis ( pistolet ou ami) . A noter le recyclage de créatures mythologiques ( Circé, Sirène, Cyclope, vampire…) mises à la sauce extra-terrestre.
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Jirel de Joiry

J’en peux plus !



J’ai lu trois novellas sur 6, et je me suis ennuyé chaque fois. J’abandonne.

Je ne dirai pourtant pas « ce livre est nul » car d’autres que moi l’ont aimé. La subjectivité de ressenti est à l’œuvre ici. Je vais essayer de détailler en quoi en me basant sur la seule moitié lue.



D’abord j’élimine violemment une raison qui pourrait vous traverser l’esprit : « Ouais, il aime pas les pulps ». Je m’inscris en faux. Je lis des pulps, j’aime bien Edmond Hamilton et j’aime beaucoup le contemporain de Catherine L. Moore, Robert E. Howard (dont les textes dépassent le niveau du simple pulps pour ce que j’ai lu).



Il y a la déception de ne pas trouver un peu de ce que j’attendais en termes de décor. Jirel de Joiry vit en Europe (quelque part en France peut-être) au moyen-âge. Je m’attendais à un décor médiéval un minimum développé – voire à certaines références historiques, mais là je n’y croyais pas vraiment vu la nature pulps du récit – visibles dans les récits même transformés par la fantasy. Or le moyen-âge ne consiste ici qu’en quelques châteaux de carton pâte servant de départ à des voyages dans d’autres dimensions. On voit quelques côtes de maille et quelques épées et ça s’arrête là. Quant aux références historiques : ceinture au dernier trou.



Les trois nouvelles lues sont répétitives. Jirel est amenée à franchir une porte qui la transporte dans une autre dimension plus ou moins cauchemardesque, à la recherche d’un objet ou d’un sorcier à abattre. Les dialogues sont rarissimes, les autres personnages itou. Le texte consiste en des descriptions à n’en plus finir – un truc dont je ne suis pas fan, même chez Lovecraft – et des introspections ou des visions du ressenti immédiat de l’héroïne, de ses prises de décision. C’est pour moi d’un ennui profond, de quoi lire en diagonale.

Le fond des intrigues n’est pourtant pas mauvais, mais sans dialogues et sans personnages, sans véritable description digne d’un vrai sense of wonder, ben… j’ai craqué.



Reste Jirel de Joiry elle-même qui, je l’admets, est un personnage à potentiel. C’est clairement une femme directrice et badass, qui se laisse souvent guider par la colère. Elle est un contraste vivant avec l’époque médiévale qui est censée l’avoir vue naître. Et pourtant, les émotions qu’elle ressent vis-à-vis de son tortionnaire Guillaume dans Le baiser du dieu noir, la ramène à la faiblesse des femmes telle qu’elle était supposée dans les années 1930.



Voilà, c’est plié. Peut-être que les trois nouvelles suivantes sont exceptionnelles et que je suis un véritable idiot d’abandonner.

Mais franchement, j’ai des doutes.

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Magies et merveilles : 6 recits de fantasti..

Une rencontre avec une pionnière, sinon la pionnière de la science-fiction à travers un recueil de nouvelles.



Beaucoup d'imagination et une écriture assez poétique. Pour information : Lewis Padget était le pseudonyme utilisé lorsqu'elle écrivait avec Henry Kuttner, son mari. On dit qu'elle est l'inspiratrice de la Fantasy moderne.



Deux de ses oeuvres maitresses : Shambleau et Jirel de Joiry.



Pour ma part, j'ai bien aimé.
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Jirel de Joiry

Catherine l moore nous plonge en plein moyen âge,

avec jirel la châtelaine.

c'est plus une amazone, qu'une châtelaine.elle mène une vie de guerrière, lorsque sire guillaume va s, emparé de son château 🏰,

décidé à lui faire partager sa couche. elle va évoquée

des puissances innombrables pour s, engagée dans un autre univers. une histoire entre red sonja et Stargate. il y a quelques maladresses,

mais bon c'est quand même un livre écrit par une jeune femme de vingt deux ans, et en 1933.

ce qui était plutôt rare pour l, époque.

et puis elle réussi a faire un crossover, avec un autre de ses héros.

puisque jirel va rencontrée

Northwest Smith sorte de yan solo, le mercenaire du futur, le héros de shambleau.

sa se laisse lire,c'est dynamique et plein d, inventivité.👏
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